9.10 - Aux oubliés du 19 mars 1962 - La Seyne sur Mer le 17 mars 2013

X - Les actions - 19 mars 1962 : un déplacement de la mémoire

Guerre d’Algérie : une marche silencieuse à la Seyne-sur-Mer, pour dire « NON ».

Le 19 mars, instauré comme Journée nationale du souvenir liée à la guerre d’Algérie, se heurte à l’opposition farouche d’un collectif national aux racines varoises. Démonstration hier.

Alors que mardi se profile à Toulon la Journée nationale du souvenir à la  mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, le collectif national « non au 19 mars 1962 » organisait hier une marche silencieuse en signe de protestation.

Rendez-vous était donc donné aux abords de la mairie de la Seyne-sur-Mer. « Le choix symbolique d’une ville de gauche favorable comme l'ARAC et la FNACA au 19 mars… », justifie le président toulonnais du collectif, Hervé Cuesta.

Vécu comme un mémoricide

A 14h30, un cortège d’une centaine de membres composés d’associations et amicales du Var mais aussi du 06 et du 13 s'élance sur le quai avant de marquer une pause devant le monument aux morts pour déposer une gerbe en hommage « Aux oubliés du 19 mars 1962 ».

« Cette date marque un pseudo cessez-le-feu puisqu’après les morts ont continué. Pour nous, elle coïncide avec la défaite de la France et la victoire de l’Algérie », témoignent François Paz, responsable sud du Clan-R et Raphaël Pastor, vice-président du cercle algérianiste de Nice. Leur cible : une loi du 6 décembre 2012 [1] qui « ne va pas dans le sens de l’apaisement entre français ».

Si la date du 5 décembre est avancée pour la remplacer, certains varois émettent quelques réserves. « Mais il faut bien choisir une date… », soupire un monsieur.

« Le 19 mars n’est pas un déni de mémoire, mais un déplacement de mémoire ! », renchérit Simone Gautier, l’auteur cannoise du « Plateau des Glières Alger 26 mars 1962 », poignant témoignage sur le drame du 26 mars 1962 devant la Grande Poste.

À l’heure de replier les banderoles, Hervé Cuesta, se veut toutefois fataliste sur la force de ces messages envers les jeunes générations. « Que voulez-vous, ce n’est pas facile de mobiliser. Même mes enfants doivent dire que je radote… » Des gestes déplacés au passage du cortège viendront renforcer ce sentiment d’incompréhension entre les générations sur un épisode de l’histoire dont les plaies suintantes font encore mal aux rapatriées et harkis qui n’ont rien choisi.

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[1] Relative à la reconnaissance du 19 mars comme journée nationale du souvenir.

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