9.12 - "J'accuse Zohra DRIF " de Danielle Pister et Éveline Caduc

XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations

1 - Le Bataclan 13 novembre 2015

2 - Hommage national aux victimes du terrorisme - 19 septembre 2016 - Discours de Georges Salines Président de l'association "13 novembre : fraternité et vérité

3 - Zohra Drif-Bitat, moudjahida, ex vice-présidente du conseil de la nation pique une colère, "ni l’État ni le F.L.N. n'ont réagi"

4 - La longue liste des crimes terroristes commis par les Algériens de Manuel Gomez pour Dreuz.info

5 - "J'accuse Zohra DRIF "  de Danielle Pister et Éveline Caduc

 

 

1 - Le Bataclan 13 novembre 2015

Les attentats du 13 novembre 2015 en France, revendiqués par l'organisation terroriste État islamique (dite « Daech »), sont une série de fusillades et d'attaques-suicides perpétrées dans la soirée à Paris et dans sa périphérie par trois commandos distincts.

Une première attaque a lieu à Saint-Denis, aux abords du stade de France, où se joue un match amical de football France-Allemagne, auquel assiste le président François Hollande. Le personnel de sécurité leur refusant de pénétrer dans l'enceinte du stade, trois terroristes se font exploser dans ce qui sont les tout premiers attentats-suicide en France.

D'autres attaques ont ensuite lieu à Paris, dans plusieurs rues des 10e et 11e arrondissements, où trois individus mitraillent des terrasses de cafés et de restaurants ; deux d'entre eux prennent la fuite, le troisième se fait exploser.

L'attaque la plus longue et la plus meurtrière a lieu dans la salle de spectacle du Bataclan (également dans le 11e arrondissement), où 1 500 personnes assistent au concert du groupe américain de rock Eagles of Death Metal et où trois autres djihadistes ouvrent le feu sur le public, avant qu'un assaut des forces de l'ordre n'y mette fin et ne tue les terroristes.

Bataclan : Testicules coupées et mises dans la bouche, décapitations; pour protéger les musulmans, le gouvernement a censuré les tortures infligées aux victimes.

 BREIZATAO – ETREBROADEL (14/07/2016) Le gouvernement français a tenté de censurer toutes les informations relatives aux tortures infligées aux victimes des attentats du Bataclan, le 13 novembre 2015. Le but : protéger les musulmans avec lesquels les autorités françaises ont une alliance stratégique.

Parmi les sévices qu’ont subi les civils exécutés par l’État Islamique, on relève des testicules coupées puis mises dans la bouche des victimes, un usage répandu chez les activistes du FLN durant la guerre d’Algérie.

Les victimes ont également été éventrées ou décapitées et ont eu, pour certaines, les yeux crevés. Les djihadistes ont filmé les tortures.

Extraits du rapport du député Georges Fenech (disponible : ICI), président de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats :

 

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XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations

2 - Hommage national aux victimes du terrorisme - 19 septembre 2016 - Discours de Georges Salines Président de l'association "13 novembre : fraternité et vérité

19 Septembre 2016 - Hommage national aux victimes du terrorisme ...

 

le poignant discours du pere de lola tuee au bataclan

 

Retrouvez ci-dessous la vidéo du discours de Georges Salines,
président de l'association "13 novembre : fraternité et vérité".

Dans son discours, Monsieur Georges Salines fait allusion aux actes terroristes commis en Algérie par Zohra Drif au "Milk-Bar" et Djamila Bouhired au "Coq Hardi"

 


XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations

3 - Zohra Drif-Bitat, moudjahida, ex vice-présidente du conseil de la nation pique une colère, "ni l’État ni le F.L.N. n'ont réagi"

Absence de réaction du gouvernement aux propos du président de l’association française des familles victimes du terrorisme

Zohra Drif-Bitat accuse


Enfin, une voix s’élève une semaine après l’assimilation de la bombe du Milk Bar d’Alger, en 1956, à un attentat terroriste par le président de l’Association française des familles victimes du terrorisme (AFDT), Guillaume-Denoix de Saint Marc, lors d’une cérémonie officielle, à Paris, à laquelle le président français, François Hollande, ainsi que des membres de son gouvernement ont pris part. Et si la moudjahida Zohra Drif-Bitat a mis une semaine pour réagir, c’est, précise-t-elle, parce qu’elle attendait “la réaction de l’État algérien, du gouvernement algérien, du ministre des Moudjahidine”, mais surtout “la réaction du parti FLN”.


Nous publions, ici, intégralement sa lettre Lundi, 19 septembre 2016, Place des Invalides à Paris, est organisée une cérémonie en hommage aux victimes du terrorisme par “l’Association française des familles victimes du terrorisme (AFDT)”, en présence du président français, François Hollande, des membres du gouvernement français et des représentants de la société civile française.

Durant cette cérémonie publique, couverte par la presse et dont le caractère officiel est on ne peut plus clair, Guillaume-Denoix de Saint  Marc, président de l’AFVT, prononce un discours devant le président français et les membres de son gouvernement.

Dans ce discours, le président de l’AFVT énumère un certain nombre d’“attentats terroristes” ayant visé la France à travers l’histoire, partant des attentats de 2016, revendiqués par l’organisation terroriste Daesh, passant par les attentats de 1995, revendiqués par l’organisation terroriste GIA et, remontant aux années 1950, dans un raccourci aussi grave qu’infamant et criminel, assimile nos actions de lutte de Libération nationale et de guerre d’indépendance à des “actes terroristes”, puisque l’attentat du Milk Bar du 30 septembre 1956 est énuméré dans la liste de Guillaume-Denoix de Saint Marc, mon nom et celui de ma sœur de combat, Djamila Bouhired, ont été cités. Toutes ces informations ont été rapportées par le journal Liberté du mardi 20/09/2016.

Ces faits appellent de ma part les remarques suivantes : le pouvoir français et ses organisations satellites semblent oublier que l’Algérie est l’un des premiers pays à avoir subi les affres du terrorisme islamiste, durant plus d’une décennie, État et société. Pendant que nous résistions dans la solitude et l’adversité les plus totales, nous n’avions trouvé auprès des États occidentaux dont la France, ni soutien, ni solidarité, ni même compassion. Au contraire, la France et l’Occident ont tout fait pour mieux nous accabler, mieux nous isoler, allant jusqu’à nous refuser, sur la scène internationale, le droit et le devoir de résister à l’hydre islamiste.

Leur campagne criminelle du “qui tue qui ?” ne visait-elle pas à absoudre les terroristes islamistes de leur crime, revendiqué pourtant haut et fort, et à accabler notre État républicain et notamment l’Armée nationale, l’ANP et toutes celles et tous ceux qui résistaient ?  Ce faisant, le but inavoué était bien d’abattre notre État républicain et de promouvoir le projet théocratique qu’ils se targuent aujourd’hui de vouloir combattre. Pour ma part, je doute très fortement que les promoteurs de Daesh et autres GIA deviennent subitement leurs ennemis.

Citer l’attentat du Milk Bar – que je revendique par ailleurs pleinement – action menée dans le cadre de notre glorieuse guerre de Libération nationale, au nom de l’ALN/FLN, contre la France coloniale, dans la liste des “attentats terroristes”, revient à “assimiler” la lutte de Libération nationale, par essence légitime, juste et absolument nécessaire, à un mouvement de terreur, par essence illégitime, injuste et condamnable.

Cette grave assimilation est moralement infamante, insupportable, dégradante, car au-delà de ma modeste personne, ce sont tous les chouhada, les chahidate, tous les moudjahidine et toutes les moudjahidate qui sont offensés, salis. Cette assimilation est “politiquement” une grave attaque contre notre État national, indépendant et souverain tel que conçu durant la guerre de Libération nationale et enfanté par elle. Cette assimilation est politiquement très grave, car outre qu’elle délégitime notre combat libérateur, en remettant en cause le droit de notre peuple d’user de tous les moyens pour se libérer de l’indu-occupant, elle vise à refuser aux peuples aujourd’hui colonisés, comme la Palestine, le Sahara occidental, leur droit légitime à user de tous moyens pour se libérer. Plus grave encore, cette assimilation vise, a contrario, à légitimer l’usage de tous les moyens par les néo-colonialistes aux fins de détruire les indépendances, les souverainetés nationales chèrement acquises.

Assimiler notre glorieuse guerre de Libération nationale aux mouvements terroristes islamistes, revient à assimiler un mouvement de résistance foncièrement libérateur à un mouvement de terreur totalitaire, car assimiler Ben M’hidi à Massu, donc Jean Moulin à Hitler et aux nazis. Que Guillaume-Denoix de Saint Marc et le pouvoir français assument cette responsabilité devant l’histoire.

Assimiler notre lutte de Libération nationale à un mouvement terroriste totalitaire revient à assimiler le bourreau et la victime, à assimiler le mensonge et la vérité, ce qui a pour aboutissement le chaos. Comme chacun sait le chaos est le terrain favorable à tous les aventuriers, ennemis des États indépendants, souverains, jaloux de l’intérêt de leur peuple.

Alors que les faits se sont produits il y a une semaine, pourquoi ai-je attendu aujourd’hui pour réagir ? Parce que j’ai attendu la réaction de l’État algérien, du gouvernement algérien, du ministre des Moudjahidine. Vous aurez remarqué, comme moi, qu’ils brillent par leur silence.

Pourtant la Constitution est très claire : l’État et le gouvernement sont responsables de la défense et de la protection de tout l’héritage de notre glorieuse guerre de Libération nationale, de ses acteurs et de ses symboles. Comprenez-moi bien : je n’attends pas un banal exercice de communication.

J’attends de mon État, de mon gouvernement, de mon ministre de tutelle qu’ils assument leur responsabilité constitutionnelle. J’ai attendu, en vain, la réaction de l’Organisation nationale des moudjahidine dont les statuts visent clairement la défense des intérêts moraux des moudjahidine. Mais je dois avouer que j’attendais surtout la réaction du parti FLN qui prétend continuer le combat mené par le FLN historique durant la guerre de Libération nationale en préservant et en consolidant l’indépendance et la souveraineté de l’État algérien. Mais à l’évidence, la direction actuelle du FLN, a complètement rompu et dévié avec ce pourquoi le FLN avait été créé : l’indépendance nationale.

ZD

Zohra Drif-Bitat, moudjahida, ex-vice-présidente du conseil de la nation.

 

Zohra Drif était élève au lycée Fromentin, et moi aussi et aussi l'autre poseuse de bombes aussi ! C'était une bonne élève. Nous le savions toutes. Mais comment être aussi intelligente (dans mon souvenir) - et dire des choses aussi stupides ?
"Ma fille t'ias fondue de la calebasse et tu ferais mieux de te taire - foi de lycéenne du lycée Fromentin"               Simone Gautier

 


XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations 

4 - La longue liste des crimes terroristes commis par les Algériens de Manuel Gomez pour Dreuz.info 

 

Les autorités algériennes s’offusquent et s’irritent dès qu’on leur rappelle les crimes commis par certains d’entre eux lors de ce que l’on nomme à présent « la guerre d’Algérie ». Le leader du FLN, Ferhat Abbas, n’a pas hésité à s’écrier : « La France a commis un crime : elle a livré le peuple algérien aux tueurs et aux assassins… » (El Watan du 19 octobre).

Ne l’oubliez pas ! Non ne l’oubliez pas, Tayeb Zitouni, ministre des moudjahidines, quand vous estimez que « certains politiques français ont encore la nostalgie de l’Algérie française », en rappelant les propos, jugés par vous dégradants, du président de l’Association française des victimes du terrorisme, qui avait qualifié l’attentat à la bombe du Milk Bar, à Alger en 1956, d’acte terroriste, lors de l’hommage rendu le 19 septembre par François Hollande, aux Invalides.

Que cela vous plaise ou non, c’était un acte terroriste.Vous rappelez que la première à avoir réagi, en qualifiant ces propos d’insupportables, de dégradants et de moralement infamants, c’est Zohra Drif !Rien d’étonnant à cela, n’est-elle pas cette terroriste qui, en compagnie de Djamila Bouhired, a posé cette bombe au Milk Bar (cité ce jour-là par Guillaume Denoix de Saint-Marc) dans l’unique but de tuer des enfants et des femmes ? Ce terrorisme qu’ils ont pratiqué est, par eux, considéré comme de glorieux faits de guerre commis dans le but d’obtenir l’indépendance de leur pays.

Mais il existe une différence entre une guerre et des attentats terroristes.
Dans une guerre des armées, des combattants se massacrent avec tous les moyens en armement mis à leur disposition afin d’éliminer le plus d’ennemis possible.

Quand le 1er novembre 1954, le caïd Ben Hadj Saddok, le jeune instituteur Guy Monnerot plus une dizaine de personnes trouvent la mort, ce n’est pas la guerre, c’est du terrorisme !Voici une longue liste des crimes terroristes commis par les Algériens :

•    Le 20 août 1955, à El Halia, 64 enfants, femmes et vieillards massacrés.

•    Le 30 janvier 1956, à Sétif, toute la famille Cruet sauvagement assassinée.

•    La bombe déposée par Raymonde Peschard devant l’arrêt d’un bus de ramassage scolaire à Diar-es-Saada, ainsi que celle posée dans les mêmes conditions rue Sadi-Carnot, pour tuer « d’affreux combattants colonialistes » âgés de 8 à 12 ans.

•    La bombe déposée par Danièle Minne dans les toilettes de la « Cafétéria » et de « l’Otomatic » où se réunissaient de jeunes étudiants, des enfants venus manger des glaces et des femmes. Bilan 8 morts et 62 blessés, dont huit amputés.

•    La bombe du stade municipal lors d’un match de foot : 12 morts et 45 blessés.

•    La bombe à l’arrêt du tram, boulevard de Provence à Bab-el-Oued : 6 morts et 14 blessés.

•    La bombe posée sous l’estrade de l’orchestre Lucky Starway, au casino de la Corniche : 26 jeunes danseurs tués et plus de 50 blessés, dont 10 amputés.

•    Les 16 innocents, dont 3 femmes, enfermés dans un hangar et brûlés vifs, le 9 mars 1962 à Eckmuhl.

•    Les 79 instituteurs assassinés entre 1954 et 1962.

•    Les dizaines d’innocents séquestrés et retrouvés la peau collée aux os et totalement vidés de leur sang pour alimenter les combattants algériens.

•    Le massacre organisé le 27 mai 1957 à Melouza, un village entier rayé de la carte, 374 cadavres et 150 blessés, tous des Arabes soupçonnés par le FLN d’être des partisans de Messali Hadj.

•    Les 2885 disparus entre le 19 mars et le 30 avril 1962 en Algérie.

•    Les 3800 morts et disparus le 5 juillet 1962 à Oran.

•    Les plus de 10 000 plaintes pour assassinats, viols et vols, après les accords d’Evian.

Que cela vous déplaise, vous choque, vous offusque, vous irrite, c’était du terrorisme et rien que du terrorisme. Vous déclarez qu’un moudjahid aurait dit : « Entre nous et la France, il y a des montagnes de crânes et des rivières de sang qu’on ne peut oublier du jour au lendemain ».

C’est la stricte vérité, mais c’est « entre nous, les pieds-noirs et vous les terroristes, qu’il y a des montagnes de crânes et des rivières de sang qui ne pourront jamais s’oublier, ni ce jour, ni jamais ». Vous êtes fier de votre révolution, affirmez-vous, Tayeb Zitouni.Quand on constate le résultat, on peut bien se demander de quoi et, surtout, pourquoi, si vous en êtes si fier, vos concitoyens sont si nombreux à fuir leur pays pour se réfugier dans celui de l’ex-colonisateur si honni ? 

 

Manuel Gomez

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Manuel Gomez pour Dreuz.info.

 

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XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations

5 - "J'accuse Zohra DRIF "  de Danielle Pister et Éveline Caduc

 

La Grande Zohra

Madame Zohra Drif s’indigne, Madame Zohra Drif trépigne. Madame Zohra Drif griffe.

Qui la met en fureur ? La France. Banal, c’est une longue habitude. Mais ses imprécations visent également le Muet du Sérail, le Président algérien Bouteflika.

Quel crime mérite tant de bruit ? Un silence.

Celui du Président de la République française : François Hollande, pour la première fois de son quinquennat, assistait à la cérémonie annuelle d’hommage à toutes les victimes du terrorisme, le 19 septembre 2016, aux Invalides. Parmi les intervenants, le père d’une jeune fille tuée dans le massacre du Bataclan, le 13 novembre 2015, dénonça l’atrocité de ces actes terroristes perpétrés contre des victimes innocentes. Il rappela les attentats qui, depuis des décennies, ont endeuillé la France. Il osa remonter jusqu’au 30 septembre 1956 quand une bombe éclata au Milk Bar, à Alger : quatre tués, une soixantaine de blessés, essentiellement des jeunes gens et de jeunes enfants dont une douzaine durent être amputés. Ces jeunes vies, quand elles ne furent pas fauchées, furent irrémédiablement brisées.

Terroriste, la « porteuse de feu » qui savait poser une bombe à l’endroit précis où, d’une glace, on consolait tant d’enfants à la veille de la rentrée scolaire ? C’est plus que n’en pouvait supporter Madame Zohra Drif, auteur de ce carnage qui lui valut, plus tard, une vie dorée d’apparatchik dans l’Algérie indépendante. Ses fonctions de sénatrice, puis de vice-présidente du Conseil de la nation d’Algérie, lui permirent de voyager en France avec tous les honneurs que la République française sait ménager à ses hôtes de marque, particulièrement quand ces derniers l’ont combattue et stigmatisée sans vergogne. En effet, comme le disait un grand homme de parole, le général de Gaulle : « C’est beau, c’est grand, c’est généreux la France. » En 2012, année du cinquantenaire de l’indépendance de l’Algérie, le Président du Sénat, Gérard Larcher, et Jean-Claude Gaudin, maire de Marseille, reçurent cette haute figure algérienne avec déférence et humilité. N’avait-elle pas présidé un « Groupe d’amitié Algérie-France » car, disait-elle, le FLN a combattu « les forces colonialistes et non le peuple français » ? Le premier édile de la cité phocéenne, face aux protestations de quelques Pieds-Noirs, se risqua à affirmer que s’il avait connu les hauts faits de la dame, il ne l’aurait pas invitée.

Madame Zohra Drif bénéficia de cette carence informative qui lui permit, felix culpa, de témoigner de l’humanisme et de la grandeur d’âme qui l’animent : invitée, dans la ville de la Bonne Mère, à un forum sur la guerre d’Algérie, elle opposa aux questions d’une de ses nombreuses victimes - à l’âge de cinq ans, elle perdit une jambe dans l’attentat du Milk Bar -, qu’elle n’avait aucun compte à lui rendre. Elle lui conseilla cyniquement de s’adresser plutôt aux « pouvoirs français venus asservir [s]on pays. »

Madame Zohra Drif, le verbe haut, l’œil accusateur, n’a jamais cessé de se poser en donneuse de leçons de morale politique et, à ce titre, de réclamer à la France un acte de repentance en bonne et due forme pour ses crimes commis pendant les 132 ans de colonisation de l’Algérie.

Madame Zohra Drif aurait voulu que François Hollande quittât la cérémonie des Invalides et qu’Abdelaziz Bouteflika protestât solennellement contre l’offense faite au peuple algérien, en laissant publiquement qualifier de terrorisme un épisode de la « Glorieuse Révolution algérienne ». Car l’avocate qu’elle a été – grâce à la Faculté de Droit créée en Algérie par la puissance coloniale honnie –, s’appuie sur une étonnante argutie : la requalification par la France des « Événements d’Algérie » en « Guerre d’Algérie » légitimerait tous les actes perpétrés contre l’ex-métropole et ses ressortissants.

Madame Zohra Drif, trop habituée à réécrire l’histoire selon la version des caciques du FLN, comme la plupart de ses compatriotes depuis 54 ans, oublie un peu vite que la guerre a ses lois qui imposent le respect de certaines règles, comme celle de ne pas s’attaquer à des non-combattants, surtout lorsqu’il s’agit d’enfants. À moins de vouloir adopter les méthodes nazies qui suscitèrent d’ailleurs bien des admirations dans les pays arabes, et en suscitent encore parfois aujourd’hui. Internationalement, cela s’appelle des crimes de guerre. Ce qui aurait dû exclure l’intéressée de toute amnistie en 1962.

Madame Zohra Drif possède au moins une vertu : la constance de sa haine contre la France. Croit-elle piéger les Français, ou veut-elle rallier à sa cause les Algériens, peu au courant de l’Histoire en général et de la leur en particulier, en évoquant Jean Moulin ? Repoussant les limites de l’impudence au-delà de toute vraisemblance, elle laisse entendre que cet homme, figure emblématique de la Résistance française, aurait, lui aussi, sacrifié des enfants pour faire triompher sa cause. Cette grossière tentative de salir la mémoire d’un homme entré au Panthéon pour le rabaisser au statut de terroriste sans foi ni loi, est digne de la propagande nazie de l’époque. Les bombes de Madame Zohra Drif, pour n’être plus que médiatiques, n’en sont pas moins blessantes pour ses victimes et tous ceux qui ont vécu ces événements à leurs côtés.

Madame Zohra Drif, arc-boutée sur son statut de libératrice de sa nation, veut-elle se refaire une virginité de moudjahida, elle qui se trouve en délicatesse avec l’opinion publique et les autorités politiques de son pays ? Les Algériens dénoncent son statut de dignitaire inamovible d’un régime issu du FNL qui, depuis 1962, détourne les richesses du pays à son seul profit. Pis, elle aurait été éloignée des sphères du pouvoir, suite à de graves accusations de trahison : Madame Zohra Drif et Yacef Saadi, son supérieur pendant la Bataille d’Alger, se renvoient l’accusation d’avoir « donné » aux Français Ali la Pointe. On laissera aux historiens le soin de trancher cet aimable débat.

Madame Zohra Drif, longtemps halal, ne supporte sans doute pas d’être devenue haram en son pays. Mais la France n’en peut mais.

Cessez donc, Madame, d’instrumentaliser les difficultés intérieures de l’Algérie, pour permettre à une classe politique corrompue, dont vous avez été la digne représentante, de cracher sur la France et de la rendre responsable du fiasco d’un régime algérien gangrené, mais toujours en place depuis 54 ans.

Cessez donc, Madame, de nier l’apport de la France dans un pays qui n’avait ni existence politique ni identité géographique en 1830, avant l’arrivée des Français : depuis trois siècles et demi cette région végétait sous le joug de l’Empire ottoman. En 132 ans de présence, le colonisateur a créé des départements munis de toutes les infrastructures modernes qui auraient dû lui permettre de connaître un développement rapide, une fois la paix revenue.

Cessez donc, Madame, de transporter vos guerres intestines sur le territoire français. En accusant sans cesse la France de tous les maux, vous perpétuez, avec d’autres moyens, votre action terroriste sur son sol en dressant contre elle tous les Algériens et leurs descendants qui ont choisi de vivre chez le colonisateur prédateur plutôt que de dépérir dans leur pays libéré.

Cessez donc, Madame, de rouvrir sans cesse les plaies physiques et morales de vos victimes qui n’ont jamais eu droit ni à votre compassion ni à la moindre parole d’apaisement.

Vous n’avez qu’une circonstance atténuante : vos propos ignobles ne sont possibles que par la lâcheté du pouvoir gaulliste qui, indigne héritier de la grande histoire de la France dont il était comptable, s’est résolu à une indépendance bâclée, octroyant à une faction totalitaire, avide de pouvoir et de profits, un peuple et un pays qui méritaient mieux. Ce Peuple et ce pays sont à reconstruire à présent. Ils ne pourront renaître que lorsque vous et vos semblables aurez quitté une scène où vous vous serez attribué les rôles les plus odieux. Espérons, pour nos deux nations, qu’elles n’auront pas trop à attendre.

 

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Danielle Pister, Eveline Caduc

Victimes civiles NG 1956

 

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 Nicole GUIRAUD

 

 

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