8.6 - Plus de 50 ans après le mensonge d'Evian, l'omerta se fissure : les harkis

XII - 50 ans après - Omerta et mensonges

1 - Communiqué du Comité Veritas - " Un naufrage iminent " - Anne Cazal le 26 septembre 2016.

2 - Communiqué de presse du Cercle Algérianiste  - " Résponsabilité de la France dans le drame des Harkis: une reconnaissance de François Hollande sur fond de duplicité " - Thierry Rolando le 26 septembre 2016.

3 - Communiqué de l'ANFANOMA - " Reconnaissance dans la responsabilité sur l'abbandon des Harkis : qui designera enfin le vrai coupable ?" - Yves Sainsot le 26 septembre 2016.

4 - Communiqué de l' AGRIF - " Massacres des Harkis : 54 ans après, mieux vaut tard que jamais. Mais la récupération politicienne est à vomir, et abjectes les si pudiques évocations des faits."  Bernard Anthony le 26 septembre 2016.

 

 

1 - Communiqué du Comité VERITAS - Un naufrage iminent par Anne CAZAL le 26 septembre 2016 

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UN NAUFRAGE IMMINENT

C’est le même François Hollande, jouant le rôle de Président de la République Française, qui, après avoir officialisé la date honteuse du 19 mars comme celle marquant la fin d’une guerre, vient de reconnaître le massacre des Harkis perpétré après la date du cessez-le-feu en Algérie que nos historiens, des plus rigoureux aux plus malhonnêtes s’accordent à chiffrer par milliers.

Ce n’est que justice, bien sûr, car les assassins, les bouchers, les massacreurs, tous ces auteurs d’une mise à mort qui relevait plus du sadisme et de la barbarie que de la simple exécution, de dizaines de milliers de leurs frères et sœurs de race et de religion, étaient bien tous originaires de cette terre aimée et souffrante, à laquelle la France a donné le nom d’Algérie.

Et ces hommes et ces femmes qui se sont acharnés avec une violence aveugle, dans d’indescriptibles mutilations, comme nul ne pensait que cela puisse encore se perpétrer de nos jours, et ce jusqu’à ce que la mort vienne enfin au secours de leurs proies, et ces assassins déchaînés ont pu, leurs forfaits accomplis, regagner paisiblement leurs maisons, retrouver leurs familles et, sans doute, avec le temps, oublier leur passé criminel abject….

Pour l’homme civilisé, un tel acharnement, d’aussi bas instincts, répugnent simplement à être évoqués. On ne comprend pas, on ne s’explique pas, de pareilles horreurs perpétrées sur des hommes qui, la veille encore, étaient leurs voisins ou leurs amis.

Et on ne comprend pas, non plus, que les milliers de barbares, qui se sont livrés à de telles exactions, soient encore, plus de cinquante ans après leurs forfaits, exonérés de toutes sanctions !

Voilà bien qui interpelle et qui révolte !

Et lorsqu’on est Chef d’un État, que ce soit la Vème République Française ou la 1ère République Algérienne, on n’a pas le droit de laisser s’accomplir de tels forfaits. On nous a rapporté que, souvent, tous les habitants de mechtas et de douars entiers avaient été massacrés pour avoir accueilli un seul harki !

Ce qui est probablement vrai, puisque des historiens dignes de ce nom retiennent le chiffre de 150.000 victimes !

Quand aux victimes de souche européenne, le chiffre de 3.000 donné par Madame Éliane Sallaberry, préposée au Bureau des Exactions français, sis, à l’époque à Rocher Noir devenu Boumerdès, il est certainement inférieur à la vérité.

Alors Monsieur le Président de la Vème République Française, puisque vous venez de reconnaître le massacre des Harkis, Français d’origine magrébine, sachez que l’un ne va pas sans l’autre et qu’il vous faut reconnaître aussi le massacre des Français d’origine européenne tandis que le premier Président de cette Vème République de malheur savourait son crime en déclamant ces vers de Lucrèce :  « Qu’il est doux, quand les vents troublent, au loin, les ondes, de contempler du bord sur les vagues profondes, un naufrage imminent ! ».

Oui, Monsieur le Président de la République Française, un naufrage est imminent et ce n’est pas seulement le vôtre, mais aussi celui de la Vème République de la dissimulation et du mensonge d’État et celui du criminel qui l’a fondée !

 

DEBOUT LA FRANCE ! 

Anne CAZAL - 26 Septembre 2016


XII - 50 ans après - Omerta et mensonges 

2 - Communiqué de presse du Cercle Algérianiste - Thierry Rolando le 26 septembre 2016 - "Résponsabilité de la France dans le drame des Harkis: une reconnaissance de François Hollande sur fond de duplicité"

 

Communique 16 09 26 Copie 2

 

Le président de la république, François Hollande, vient de reconnaître « la responsabilité des gouvernements français dans l’abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d’accueil inhumaines de ceux rapatriés en métropole ».

Cinquante-quatre ans après le drame indicible vécu par des milliers de nos compatriotes harkis, qui avaient fait le choix de la France et qui ont délibérément été abandonnés par l’État français aux mains du FLN, cette reconnaissance bien tardive survient enfin.

Le Cercle algérianiste qui a eu comme président d’honneur le bachaga Saïd Boualam, l'une des personnalités les plus emblématiques de la communauté harkie, s'il approuve cette déclaration, entend cependant dénoncer la duplicité du chef de l’État.

Comment croire en effet François Hollande alors que celui-ci a été il y a quelques mois à peine à l’origine de l’officialisation de la sinistre date du 19 mars 1962 comme date de la fin de la guerre d’Algérie, symbole même de la négation du drame des harkis et des pieds-noirs ?

Comment croire dans la sincérité de ces propos alors que le gouvernement français s’est toujours refusé de froisser l’Algérie en exigeant qu’elle accomplisse aussi son chemin de vérité et reconnaisse la responsabilité du FLN dans les crimes commis à l’encontre des harkis et des pieds-noirs ?

Comment croire en cette soudaine conversion du chef de l’État alors que nombre d’amis du pouvoir ne cessent de célébrer et de commémorer la seule mémoire des terroristes du FLN ?

François Hollande, pour des raisons purement tacticiennes et politiciennes, accomplit aujourd'hui le geste qu’il aurait pu faire depuis longtemps à l’égard des harkis.

Il ne saurait faire oublier toutefois le profond mépris que lui-même et son gouvernement ont toujours manifesté depuis 2012 à l’égard des français d’Algérie, harkis et pieds-noirs confondus.

 

Communique 16 09 26 Copie


XII - 50 ans après - Omerta et mensonges 

3 - Communiqué de l'ANFANOMA - Yves Sainsot - " Reconnaissance dans la responsabilité sur l'abbandon des Harkis : qui designera enfin le vrai coupable ?" - 26 septembre 2016  

 

A.N.F.A.N.O.M.A



Communiqué de L’ANFANOMA



RECONNAISSANCE DE RESPONSABILITÉ DANS L’ABANDON DES HARKIS
Qui désignera enfin le véritable coupable ?

 

L’ANFANOMA prend acte de la déclaration solennelle et de l’hommage  appuyé que le Président de la République vient de rendre à la Communauté Harkie à l’occasion de la Journée nationale du 25 septembre.

Elle se réjouit pour ses Amis Harkis de ce nouveau succès qui vient récompenser la ténacité de leur combat. C’est le troisième Président de la République à reconnaitre les souffrances des Harkis. Après que M Jacques CHIRAC ait déclaré le 25 septembre 2001 que la France «  n’a pas su sauver  ses enfants », que M Nicolas SARKOZY  ait constaté, le 14 avril 2012 « elle ne l’a pas fait », M François HOLLANDE vient à son tour d’affirmer au nom de la République « Je reconnais les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des Harkis, des massacres de ceux restés en Algérie, et des conditions d'accueil inhumaines des familles transférées dans les camps en France. Telle est la position de la France. »

La France ? La République ? Les gouvernements ? En réalité, c’est bien leur prédécesseur, M Charles de Gaulle, qui a tranché par son cynique « Eh bien, ils souffriront ».

Qui osera désigner enfin  le véritable responsable du double  crime,  désarmer les Harkis et ne pas leur porter secours ?

L’A.N.F.A.N.O.M.A. attend encore – et avec elle l’ensemble de la Communauté des Français Rapatriés – qu’un Chef de l’Etat épris sincèrement de vérité dénonce enfin sans fard les responsabilités de celui qui au nom de la France a  sacrifié les Harkis, abandonné les Européens, fait tirer sur les Algérois, rue d’Isly, le 26 mars 1962 et laissé accomplir le massacre du  5 juillet 1962 à Oran…

Ainsi seulement pourra être refermé pour l’ensemble de la Communauté « Harkis / Pieds-noirs » le chapitre douloureux des atrocités de cette fin pitoyable de l’Algérie Française.

ATT1 Copie 2 


XII - 50 ans après - Omerta et mensonges 

4 - "Massacres des Harkis : 54 ans après, mieux vaut tard que jamais. Mais la récupération politicienne est à vomir, et abjectes les si pudiques évocations des faits."  AGRIF 26 septembre 2016 - Bernard Anthony 

 

Afrif 

 

De même que Sarkozy en 2012, mais au nom de la République, François Hollande a tenu à reconnaître la responsabilité des gouvernements français « dans l’abandon des harkis, des massacres de ceux restés en Algérie… ».

Certes, mieux vaut tard que jamais. Mais quelle tristesse de devoir d’abord constater que ces rappels coïncident hélas avec d’évidentes intentions de récupération électorale sans vergogne. Et aussi, quelle prude discrétion,  globalement, par le monde politico-médiatique dans l’évocation de la réalité des faits et de la vérité.

-        Car la réalité des faits, ce fut en 1962 le véritable populicide des harkis. Ces derniers constituaient en effet l’auto-défense de toutes les couches des populations kabyles et arabes qui avaient choisi d’inscrire leur vie et l’avenir de leurs enfants dans la communauté française de destin : dès 1954, le FLN avait perpétré massivement parmi elles ses attentats terroristes, tortures et massacres avec des dizaines de milliers de victimes.

-        D’abord, le chiffre invoqué aujourd’hui de 75 000 victimes est très certainement bien inférieur à la vérité, si l’on considère que les atrocités ne se limitèrent pas à l’été de 1962 mais continuèrent pendant de longs mois encore dans les années 1963 – 1964.

-        La réalité, ce fut celle des actes de cruauté, de sadisme, de barbarie : des milliers de malheureux furent selon les cas, tenaillés, ébouillantés, énucléés, émasculés, brûlés vifs ou enterrés vivants. La réalité, ce fut aussi l’amplification des assassinats et atrocités encore dans la population pied-noir, et aussi dans la population juive. Et ce fut l’horreur, en juillet 1962, de l’enlèvement, principalement à Oran et dans l’Oranais, de plusieurs centaines de femmes européennes, plus de deux mille certainement, englouties dans l’enfer de la soldatesque fellagha.

-        Et la vérité, c’est qu’aux nouvelles de toutes ces abominations, l’ordre avait été donné à notre armée, par le Général de Gaulle, de ne pas intervenir. Notre armée était alors victorieuse, toute-puissante, elle pouvait sauver des dizaines de milliers de vie, empêcher les horreurs ici rappelées : on violait, on massacrait, on torturait aux abords des casernes et des camps où nos troupes étaient consignées.

Et s’il y eut des officiers de l’honneur français pour ne pas accepter cela, il n’y eut pas de ministres pour se dresser contre cette honte, ni un Michel Debré ni un Edmond Michelet…

Pour des jeunes gens comme moi - j’étais alors lycéen à Tarbes – ce fut le cauchemar de notre jeunesse et la plus grande tragédie de notre vie d’engagement politique.

Mais parce que nous rappelions sans cesse combien il y aurait eu d’autres voies pour l’avenir de l‘Algérie et de la France que cet abandon dans l’horreur de crimes contre l’humanité, parfaitement évitables, nous fûmes injuriés, persécutés, traités d’extrémistes, de nostalgiques, de fascistes… calomniés par la gauche, méprisés par la droite des bien-pensants.

Sans orgueil je crois que ce fut notre honneur.

Ayant toujours distingué les musulmans, considérés dans leurs personnes, de l’islam dans son principe totalitaire, ma pensée va souvent  et plus particulièrement aujourd’hui à mes amis harkis, et notamment à Zorah Krouk qui fut ma courageuse suppléante dans une élection législative dans mon département du Tarn.

Elle va à ces femmes pieds-noirs enlevées, englouties, et pour lesquelles dans les années 1980-90 nous organisâmes tant de manifestations d’exigence de la vérité, dans la triste indifférence hélas de beaucoup de Français.

Pourtant, comme le savent nos compatriotes d’origine arménienne, juive, cambodgienne – et aussi vendéenne – on ne construit pas d’avenir dans l’enfouissement de la mémoire.

C’est aussi cela, le juste combat pour la défense de l’identité française et chrétienne.

Bernard Antony - AGRIF - 26 septembre 2016

Voir : ICI

 

 

 

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