3.8 - Les Bataillonnaires Les Bat' d'Af

III - Histoire et récits - L'armée d'Afrique

Les Bataillonnaires  Les Bat' d'Af

Fantassin des bataillons d'Afrique

L'INFANTERIE LEGERE D'AFRIQUE

Le financement de la présence française en Algérie se fit assez durement sentir dès les premières années du règne de Louis-Philippe qui avait hérité cette conquête déclenchée sous le signe du drapeau blanc. Certains le pressaient de l'abandonner, mais il tint bon.

Par ailleurs, à une époque où des complications européennes étaient à craindre, il importait que les forces vives de l'armée française n'aillent pas se perdre trop loin de la métropole. Des conseillers militaires avisés s'efforcèrent de trouver des "forces de remplacement" et de maintenir la présence française à Alger tout en rapatriant massivement les régiments dont nos garnisons s'étaient dégarnies.

On "inventa" ainsi les zouaves, on forma des bataillons de "turcs" naguère à la solde des beys, et, en 1832, le 13 juin, une ordonnance royale autorisa la création de deux bataillons d'infanterie légère d'Afrique, chacun à huit compagnies.

Ils devaient être composés :

1° Des militaires qui à leur sortie des compagnies de discipline devaient achever leur temps de service dans l'armée.

2° De ceux qui, condamnés pour des délits par les chambres correctionnelles, devaient à leur sortie de prison, satisfaire aux obligations militaires prévues par la loi.

3° D'engagés volontaires.

Ce n'étaient donc point précisément des unités disciplinaires, mais des corps d'épreuve, éprouvés par toutes les fatigues et toutes les misères des actions de guerre ou de pacification auxquelles on les soumettait. De ces longues et épuisantes colonnes dans le bled, les "bataillons" revenaient éreintés, les vêtements en lambeaux, pieds nus ou presque. Mais on les voyait passer la gouaille aux lèvres, joyeux dans ces haillons et les loustics de caserne les surnommèrent  "zéphyrs à poils". Puis on les appela tout simplement "les joyeux" : des têtes à l'envers, des écervelés, mais comptant dans leurs rangs beaucoup de braves gens. Partout où ils sont allés, on a rendu justice à leur courage. Leur nom réglementaire est "chasseur des bataillons d'infanterie légère d'Afrique".

On a souvent confondu les bataillons d'Afrique avec les formations appelées "compagnies disciplinaires" ou "sections d'exclus….

En Algérie, ils prirent part à toutes les affaires qui marquèrent les étapes de la conquête….   Vingt, trente combats, ont marqué la part que prirent les bataillons d'infanterie légère d'Afrique à la pacification de l'Algérie. Ils peuvent revendiquer une grande part des succès remportés à Laghouat, à Trebissa et au col de Tirourda. Puis ils reprirent l'œuvre des légionnaires de Rome, construisirent des routes, des postes. L'une de leurs réalisations originales fut le jardin du Kreider. Le Kreider, où rien n'existait avant l'arrivée des Français, est un point des Hauts Plateaux qui commande le seul passage existant entre le chott Ech Cherqui, et permet de se rendre par Bou-Ktoub, d'une part sur Géryville, d'autre part sur Mecheria et Aïn-Sefra. Le 1er bataillon d'Afrique, utilisant une source d'eau douce située à proximité de son bivouac, réussit à transformer une portion du sol magnésien et mouvant du chott, en un parc magnifique, comprenant une ferme modèle entourée de prairies nourrissant un troupeau de bovidés, des vergers et des potagers produisant les fruits et les légumes de France. Le Kreider, à partir de 1913, fut passé à la Légion, lorsque le 1er bataillon d'Afrique fut transféré au Maroc.

Reformés après la guerre, les cinq bataillons reprirent leurs garnisons traditionnelles. Le 5e (formé en 1889) fut dissous en 1925. Le 2e et le 4e furent dissous en 1927, le 3e en 1935. Le 1er disparut en 1940, il était en garnison à Tatahouine. Il fut reformé en 1944 et fut en Indochine jusqu'en 1951. Le 3e fut reformé en 1951 et subsista jusqu'à la disparition de l'armée d'Afrique.

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