9.7 - 19 mars 1962 - La mémoire déshumanisée - Témoignages

X - Les actions - 19 mars 1962 : un déplacement de la mémoire

1 -  Hacène Arfi, fils de harki, écœuré par une loi synonyme de "massacre" des harkis, choisit de renoncer à son titre de chevalier de l’Ordre national du mérite et renvoie sa médaille à François Hollande -  par HÉLÈNE AMIRAUX - 2013

2 - "Le 19 mars 1962" " Un déni d'Histoire" par Robert Charles PUIG - mars 2013

3 - "Le 19 mars 1962" Une honte nationale - Un jour de honte et de deuil - par Gilles BONNIER Secrétaire général du CLAN - R - 16 mars 2014

4 -" Le 19 mars 1962"  Réponse de Régis GUILLEM  à Alain HOUPERT  "Vous pourriez également me donner votre avis sur le massacre de la rue d’Isly le 26 mars 1962 ..." - 2012

5 - Le 19 mars 1962" Une indécence-  mais qui ouvre l'espérance de la reprise de la proposition de loi n° 2477 datant du 29 avril 2010,  toujours « en attente d’examen » déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale par Roger Soncarrieu -2012.

6 - 19 mars 2016 : le Président de la République commémore le 19 mars 1962 au Quai Branly - Simone GAUTIER

 


1 -  Hacène Arfi, fils de harki, écœuré par une loi synonyme de "massacre" des harkis, choisit de renoncer à son titre de chevalier de l’Ordre national du mérite et renvoie sa médaille à François Hollande -  par HÉLÈNE AMIRAUX - 2013

Écœuré par une loi synonyme de "massacre" des harkis, Hacène Arfi a choisi de renoncer à son titre de chevalier de l’Ordre national du mérite. (M. A.)

Hacène Arfi n’a pas digéré le texte de loi adopté le 8 novembre dernier par le Parlement, faisant du 19 mars une journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie. Il a écrit au Président de la République et attend toujours sa réponse.

Il a reçu la loi comme une "gifle". Hacène Arfi, fils de harki, président fondateur de la coordination harka à Saint-Laurent-des-Arbres, n’a pas digéré le texte de loi adopté le 8 novembre dernier par le Parlement, faisant du 19 mars une journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie. Pour lui et de nombreux représentants des harkis en France, cette date est au contraire synonyme d’"abandon" et de "massacre" de leurs familles par le FLN après les accords d’Évian. Les souvenirs douloureux des horreurs de la guerre ne s’effacent pas.

Lettre ouverte

Sa lettre ouverte et ses multiples courriers de protestation à l’adresse des médias et des élus, dont le sénateur socialiste du Gard, Simon Sutour, contre une proposition de loi qu’il a qualifiée d’"abjecte", n’y ont rien changé. Le texte a été définitivement validé par le conseil constitutionnel le 29 novembre dernier. "J’ai espéré jusqu’à la dernière minute que des sénateurs déposeraient des amendements", confie-t-il. En vain. Alors dans un ultime geste d’écœurement, Hacène Arfi a décroché de sa veste sa médaille de chevalier de l’Ordre national du mérite, remise personnellement par le Président Jacques Chirac en 2001 aux Invalides, l’a renvoyée dans un Colissimo au Palais de l’Élysée, à l’adresse du Président François Hollande.

"J’ai honte de vous monsieur le Président"

Il y a joint un courrier explicatif où il rappelle que cette distinction lui avait été décernée "au regard des services rendus" à sa communauté. "Depuis maintenant trente ans, je milite pour la défense de la communauté harkie et l’un des points essentiels de ce combat se trouve être la reconnaissance du génocide harki qui a eu lieu à partir du 19 mars 1962, écrit-il au Président. Puis il exprime son immense déception : "Autrefois fier de cette distinction, je n’ai aucune envie de brandir cette médaille dans le contexte actuel surtout après avoir été insulté de la sorte". Il poursuit sur un ton de colère : "Aujourd’hui, je ne suis pas fier de la France, j’ai honte de vous monsieur le Président et pourtant mon père a combattu pour les valeurs de la France : la liberté, l’égalité et la fraternité (...) Vous avez délibérément ignoré le mécontentement croissant des associations de harkis, de pieds noirs, et de la majorité des anciens combattants, elle remet en cause la cohésion sociale et c’est vous aujourd’hui qui me poussez à sortir du droit chemin, du dialogue et de la concertation".

Lettre morte

Expédiée début décembre, la missive est restée, depuis, lettre morte. Une poignée de jours plus tard, Hacène Arfi, militant à la santé fragile, était victime d’une attaque cardiaque. Il se remet aujourd’hui lentement dans une clinique d’Avignon, où il continue d’écrire pour interpeller qui veut bien l’entendre. "Cette loi m’a touché moralement et physiquement..."

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X - Les actions - 19 mars 1962 : un déplacement de la mémoire

2 - Le 19 mars 1962 - Un déni d'Histoire  par Robert Charles PUIG  -  mars 2013

..."Je me souviens d’un drapeau, ce jour du 19 mars 1962, il était rouge du sang des innocents et un garde-mobile, depuis son véhicule a tourné son arme vers lui..."

Ce premier mars 2013, je m’interroge. Pourquoi est-ce que je suis contre ce 19 mars ? Pourquoi, lorsque j’évoque cette date, j’éprouve des sentiments aussi contradictoires que de la colère, de la stupeur et de la peine ? Suis-je un damné de l’Histoire pour m’opposer à cette date de commémoration du 19 mars 1962 décidée par le pouvoir socialiste, ou fais-je parti de ce petit noyau de patriotes lucides qui contestent ce déni de l’histoire imposé ?

François Hollande, élu Président de la République sur de fausses promesses et un harcèlement médiatique anti Sarkozy, profite de son rôle de... premier plan, pour assouvir ses fantasmes en défigurant l’esprit de la Nation ; en transformant la France en une terre sans âme ni passé historique.

Depuis son élection le « genre » devient la norme imposée à la jeunesse ; l’école maternelle perd son identité et l’armée ses victoires... Le 19 mars 1962 qui a vu le gaullisme des années 1958 à 1962 devenir le fossoyeur de notre province d’Algérie en même temps que l’élimination d’une partie de sa population pied-noir, chrétienne et musulmane, devient aujourd’hui par le fait du Président, un jour de honte et de déshonneur.

Pendant cinquante ans, jusqu’à ce jour de juillet 2012, j’ai cru à la reconnaissance des 132 ans de présence français en Algérie. J’ai désenchanté. Aujourd’hui, en ce début mars 2013, je me rends compte combien mon combat doit se poursuivre pour que tout ce temps où j’ai voulu croire à un autre destin ne reste pas un vide sans épopée.

Le 19 mars, par l’effet d’un « droit de cuissage » socialo-communiste, va trouver sa place dans les commémorations de la France avec celles des guerres mondiales ! François Hollande, ses sénateurs et ses députés nous imposent cette date ! C’est le pire affront que je vais subir depuis ces cinq décennies. C’est comme si ce gouvernement-là crachait sur les tombes de ceux qui sont morts pour la France, « là-bas », en Algérie. C’est comme si les militaires métropolitains, blessés, morts ou disparus ; les civils européens et arabes, blessés, tués, assassinés ou kidnappés sans que des représentants de la Nation ne bougent, ne soient intervenus dans le jeu trouble et gaulliste, de concert avec le terrorisme FLN, persévérait avec les socialistes et se poursuivait, pour notre élimination et celle de notre mémoire.

Ce clan socialo-communiste, sous couvert des Préfets et du ministre des Anciens Combattants Kader Arif, exige que les drapeaux flottent à nos édifices nationaux ! Quels drapeaux ? Les drapeaux gaullistes qui ont bradé l’Algérie ; ceux que certains brûlent sous couvert d’être « excusés » par la ministre de la justice, Mme Taubira ? Je me souviens d’un drapeau, ce jour du 19 mars 1962, il était rouge du sang des innocents et un garde-mobile, depuis son véhicule a tourné son arme vers lui... C’était rue Berthezène juste après les assassinats du plateau des Glières... Il était 15 heures... 15 heures 30...

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Avec nos associations pieds-noirs et de nombreux Anciens Combattants, nos allons manifester, combattre cette anomalie de l’Histoire de France en ce mois de mars 2013, et si notre cause est aujourd’hui étouffée par le pouvoir socialo-progressif intolérant, notre persévérance sera-t-elle le signe d’une victoire future ?

Robert Charles PUIG / mars 2013

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3 - "Le 19 mars 1962" : Une honte nationale - Un jour de honte et de deuil par Gilles BONNIER - Secrétaire général du CLAN - R  -  16 mars 2014

CLAN R

Le 19 mars, chaque année pour de nombreux Français, et au delà des Rapatriés et d’une majorité d’Anciens Combattants, c’est d’abord le triste anniversaire des "accords "d'Evian et du faux Cessez- le- Feu du 19 mars 1962, un jour de honte et de deuil.

Une Honte nationale car aucune des dispositions prévues dans ces "accords" entre l'Etat français et des émissaires du FLN (représentant d’ailleurs seulement une fraction de ce mouvement terroriste) n’a été respectée par le FLN, et quelques mois après par le nouvel Etat algérien, sans que le gouvernement français de l'époque intervienne.

Comme cela était prévisible, ce fut le début d'un effroyable bain de sang pour des dizaines de milliers de civils français (principalement des Pieds noirs et des Harkis avec leurs familles) beaucoup plus meurtrier en quelques mois que pendant les 7 années de guerre.

Mais les socialistes et M. Hollande ont choisi de faire voter une loi au début du quinquennat pour commémorer cette date qu'ils présentent comme la fin de la guerre d'Algérie, malgré l'imposture d'une telle déclaration ...

En effet seule la grande majorité des appelés (et réservistes) du contingent a été dégagée en direction de la métropole. Ce fut, bien sûr, un soulagement bien compréhensible pour leurs familles et pour eux-mêmes, mais pas pour tous les AUTRES Français menacés, sur leur terre natale comme les Pieds noirs et les arabo-berbères fidèles à la France qui restèrent en Algérie après ce 19 mars 1962. L'Etat les abandonna et les livra aux couteaux, aux balles, aux enlèvements, aux tortures des activistes du FLN et leurs affidés ....

Pour des milliers d'entre eux, ce fut la MORT et souvent dans des conditions effroyables. Pour toutes ces familles de victimes c’est encore un jour de deuil, après 50 ans, d’autant plus douloureux que la reconnaissance nationale de ces supplices n’est que très partielle.

Quant à ceux qui ont pu échapper à ce bain de sang, sans beaucoup de protection et d'aide de la part des pouvoirs publics, ceux que l’on a appelé les RAPATRIES (plutôt des Exilés, des Déracinés ou des Réfugiés, en tout un million de Français) se débrouillèrent comme ils purent en métropole. Ils ne furent pas très bien accueillis par beaucoup de Français métropolitains méfiants, égoïstes ou aveuglés par la propagande, par méconnaissance de l'histoire et de la situation de ces Français d' Algérie !!!

Voila ce que ce gouvernement socialiste et ce Président « exemplaire et irréprochable » vont faire commémorer et fêter de manière officielle, ce mercredi 19 mars 2014. Honte à eux.

En Algérie le même jour est fêté par les gouvernements au pouvoir depuis 1962 et issus du FLN "historique ", comme une grande victoire nationale.

En France aucun Président français depuis 1962 n'avait osé une telle provocation et une offense à la mémoire des dizaines de milliers de victimes de l’après « cessez le feu ».

Le Président Mitterand s’était toujours refusé à célébrer le 19 mars 1962, malgré de fortes pressions dans sa mouvance politique.

Gilles BONNIER

Gilles Bonnier
Secrétaire général du CLAN - R
Le 16 mars 2014


X - Les actions - 19 mars 1962 : un déplacement de la mémoire

4 - " Le 19 mars 1962"  Réponse de Régis GUILLEM  à Alain HOUPERT  "Vous pourriez également me donner votre avis sur le massacre de la rue d’Isly le 26 mars 1962 ..." - 2012

 

Régis Guillem                                                       à                                            Monsieur Alain Houpert

Monsieur,

Je prends connaissance de la réponse que vous apportez à quelques opposants au « 19 mars » ; réponse du reste identique à tous au point-virgule près.

Cette réponse appelle de façon légitime une réponse ou plus exactement une information quant à votre choix légitime également.

Aussi je me permettrai d’agir comme à l’école primaire en reprenant vos phrases et/ou affirmations et en y portant mes propres réflexions qui, j’ose le croire, sauront vous éclairer sur les conséquences de ce que je considère – cela n’engage que moi – comme une irresponsabilité ou méconnaissance des faits historiques.

Je le comprends aisément puisque vous évoquez votre papa, aussi je présume que vous n’êtes pas en âge d’avoir connu ce que l’on a appelé pudiquement « les évènements d’Algérie ». A cet égard je puis, sans aucune prétention, vous apporter mes témoignages ayant été témoin actif de ces « évènements ».

J’en viens au fait.

J’ai voté pour que le 19 mars soit reconnu Journée du souvenir et du recueillement en mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc, parce que ma vocation de médecin me pousse à toujours m’intéresser aux plus faibles, à respecter la dignité humaine.

- C’est tout en votre honneur de vous intéresser aux plus faibles, à respecter la dignité humaine. Dans ce cas vous devriez respecter les centaines de familles touchées par le génocide d’Oran le 5 juillet 1962, autrement dit 5 mois après la date que vous considérez comme celle de la fin de la guerre d’Algérie; vous devriez également avoir vous-même un peu plus de dignité envers les dizaines de milliers de Harkis qui ont tout risqué pour le drapeau tricolore que vous représentez. Vous pourriez également me donner votre avis sur le massacre de la rue d’Isly le 26 mars 1962 (donc après le 19 mars) au cours duquel l’armée française a assassiné une population française défilant au chant de la Marseillaise, drapeau tricolore en tête.

Enfin, et sauf erreur de ma part, la carte d’Ancien Combattant a été délivrée à des militaires jusque bien après cette date du 19 mars. Il faut que vous m’expliquiez dans ce cas pourquoi on décide d’une date pour une fin d’hostilités et, d’un autre côté, on n’en tiens pas compte pour l’attribution d’une carte d’ancien combattant.

J’ai subi beaucoup de pressions, non de la part des partisans de ce texte mais de ses opposants.

- Évidemment vous ne pourriez dire le contraire !!!

- Ces hommes qui ont combattu en Afrique du Nord sont de la génération de mon père, ils ont été mobilisés pour aller faire une guerre qui a commencé à la Toussaint Rouge et qui s’est terminée par un cessez-le-feu le 19 mars 1962.

- Non monsieur la guerre ne s’est pas terminée lors d’un cessez le feu, du reste réfutée par les forces FLN de l’intérieur. Vous devriez connaitre l’histoire mieux qu’un citoyen lambda car vous n’êtes pas sans ignorer que de Mars à Juillet 1962, le FLN a tué, massacré plus d’hommes, de femmes, d’enfants qu’au cours des sept années précédentes. Je ne vous ferai pas l’affront de vous en donner les chiffres car vous êtes bien placé pour les obtenir.

Ils ont été envoyés de l’autre côté de la Méditerranée, la peur au ventre, pour un avenir lointain, incertain. Vingt-sept mille cinq cents ne sont pas revenus. Ils ont tout donné, leur jeunesse, leur vie, pour une guerre qui n’avait pas de nom.

- Voila dans votre affirmation une vérité pour ce qui est de la peur au ventre. Oui certains, nombreux même, sont partis pour défendre LE DRAPEAU TRICOLORE la peur au ventre ; j’en ai vu de mes propres yeux se tapir sous des banquettes d’un train Oran - Aïn-Séfra, lors d’une attaque de fellaghas. Pour sûr qu’ils avaient la peur au ventre.

Effectivement 25247 ne sont pas revenus ; seulement il faut également indiquer que dans ces chiffres 10700 ne sont pas morts au combat mais soit par accident, maladie et enlèvements (900) ; que dans les tués au combat il y a eu 7501 appelés ou rappelés ; les autres tués au combat étant des légionnaires, nord-africains, militaires de carrière, militaires africains.

Pour ce qui est de leur traversée de la Méditerranée, vous semblez oublier qu’à peine deux décennies avant d’autres jeunes traversaient cette mer pour défendre VOTRE pays et eux avaient également sans doute la peur au ventre mais lorsqu’ils partaient au combat, leur cri de guerre était : »En avant les Africains », alors que ceux que vous citez avaient pour cri de guerre « la quille bordel ».

Guerre qui n’a pas de nom : voilà une réalité que vous écrivez. Guerre qui n’a pas de nom ?! ce qui s’est passé en Algérie, monsieur, n’est en aucun cas une guerre car je ne vous ferai pas l’affront de vous apprendre ce qu’est une guerre : confrontation de deux armées. Pendant plus de 7 ans ce fut du terrorisme, ce furent des attaques, des massacres de population civile. Il y eut que très peu de confrontation militaire. Vous n’êtes pas sans ignorer que la véritable force du FLN fut dans les attentats à la bombe, dans les massacres de femmes, d’enfants, de BÉBÉS. Alors monsieur ne parlons pas s’il vous plait de guerre. MOI j’ai pu voir de mes propres yeux des attentats commis par les terroristes FLN, je puis vous affirmer que ça dépassait largement les méfaits Nazis que vous décriez tant.

Je pense bien entendu aux morts, aux blessés et surtout aux veuves et aux orphelins, à l’absence... la chaise vide autour de la table familiale, à la douleur... cette plaie béante qui a du mal à cicatriser.

- 40000 foyers Pieds-Noirs et Nord-Africains ont eu l’absence de l’un des leurs au cours de la défense de la France. C’est également une plaie béante qui ne se cicatrisera JAMAIS car ces familles ont été trahies par ce qu’elles croyaient être leur Patrie ; elles le sont encore aujourd’hui par vous-même qui faites d’une date funeste un mémorial en occultant totalement les victimes du pseudo cessez le feu ; en oubliant qu’après ce 19 mars près de 400 soldats du contingent furent enlevés. Vous devriez à cet égard prendre connaissance du témoignage de ce malheureux André Aussignac.

- Savez-vous monsieur que pour la défense de la France au cours de la guerre 39/45 168.000 Pieds-Noirs ont traversé la Méditerranée, sur ces 168000 hommes 20000 (vingt mille) sont morts AU COMBAT ; ces 168.000 Pieds-Noirs correspondaient à 23%(vingt-trois) de la population Européenne d’Algérie ? Quel était le pourcentage de Français de France ?

Pour faire le deuil, il faut une reconnaissance, un lieu, une date, une tombe.

- Voilà une phrase digne d’intérêt que j’approuve totalement. Songez-vous à ces centaines de familles dont l’un de leurs membres fut enlevé le 5 juillet 1962 à Oran ? Un demi-siècle après ce génocide, car ce fut bien un génocide, aucune reconnaissance ne leur fut accordée. D’ailleurs ce génocide est bel et bien occulté par les Politiques tant de droite que de gauche et bien que JJ Jordi, preuves à l’appui, fasse état de cette chasse aux « roumis », le pouvoir politique feint de n’être point au courant.

- Quant aux tombes je me permets de vous informer que les tombes de mes aïeux tant du cimetière d’Assi-Bou-Nif que de celui d’Oran n’existent plus par le seul fait du vandalisme qu’elles ont subi dès l’indépendance.

C’est pour cela que je suis contre la fosse commune de l’histoire, le trou noir de l’oubli, qui est l’endroit où reposent ceux qui n’ont pas de tombe, qui n’ont plus d’individualité. Car les morts ne se ressemblent pas, chaque mort pour la France est unique. Il ne faut pas mélanger tous les conflits, c’est se moquer des morts que de les fondre et de les mélanger dans une fosse commune. Il n’y a pas de fosse commune de l’histoire mais une tombe pour chaque mort car la mort reste individuelle. Il y a les morts de l’An II, de 1870, de 14-18, de 39-45, d’Indochine, d’Afrique du nord et maintenant ceux d’Afghanistan. L’individu disparaît avec la mort, il perdure avec le souvenir. Écoutons le Sénateur Victor HUGO : « le souvenir, c’est la présence invisible ».

- Les morts ne se ressemblent pas ! Curieuse analyse, surtout lorsque ces morts le sont pour l’unique et même cause : la défense de la Patrie.

Vous évoquez l’Afghanistan ; mais monsieur la présence française dans ce pays n’a strictement rien à voir avec celle d’un département français tel que ce le fut pour l’Algérie qui, je vous le rappelle, bien qu’elle fût située de l’autre côté de la Méditerranée, il n’en demeure pas moins qu’elle fut française bien avant d’autres régions de l’hexagone.

En ces temps d’ « amnésie générale », le devoir de mémoire tend à devenir une forme de l’oubli.

- Je vous rejoins totalement sur cette amnésie ; elle est d’ailleurs prouvée par le simple fait de faire d’une date honteuse une date de commémoration en faisant injure non seulement à des dizaines de milliers de Français (qu’ils fussent Musulmans ou Européens) assassinés après cette date, mais également injure aux soldats Métropolitains enlevés et/ou tués également après cette date.

Depuis cette année, le 11 novembre est devenu la date commune de toutes les commémorations de tous les conflits, mais laissons à chaque commune, à chaque individu la possibilité d’individualiser sa peine, en fonction de ses origines, du passé de sa famille et de son histoire, tant que la souffrance persiste. Simplifier, c’est réducteur, c’est abaisser l’humain. Nous sommes des « nains assis sur des épaules de géants », nos devanciers, par leur destin tragique, ont construit notre histoire. La République est une et indivisible mais l’histoire est plurielle ; c’est cette diversité qui fait notre richesse. Ces propos sont les miens, ils n’engagent que moi, je ne vous demande pas de les avoir en partage car je respecte plus que tout le vivre ensemble qui est le droit de ne pas être d’accord. Laissons à chacun sa manière de consulter le livre des morts.

- Effectivement ces propos sont les vôtres ; vous avez écrit une belle page de dissertation ; le problème étant cependant qu’il y manquait toutefois le discernement et objectivité.

- Bien que vous-même n’ayez pas jugé bon de saluer vos interlocuteurs, permettez-moi, Monsieur, de vous adresser mes salutations.

REGIS GUILLEM

Régis GUILLEM


X - Les actions - 19 mars 1962 : un déplacement de la mémoire

5 - Le 19 mars 1962" Une indécence-  mais qui ouvre l'espérance de la reprise de la proposition de loi n° 2477 datant du 29 avril 2010,  toujours « en attente d’examen » déposée sur le bureau de l’Assemblée nationale par Roger Soncarrieu - 2012

Indécence

Avec le vote du Sénat du 8 novembre 2012 entérinant la reconnaissance de la date du 19 mars 1962, le choix du président de la République et du gouvernement est désormais clair : chaque année, et tout comme en Algérie, nous « fêterons » la victoire de l’Algérie.

Après la reconnaissance du « massacre » du 17 octobre 1961 à Paris où, selon les sources officielles, il y a eu en fait entre deux et sept morts, il ne reste plus que la célébration du 1er novembre 1954 à inscrire à notre programme des « festivités commémoratives ». Pour les Français qui ne s’en souviendraient point, le 1er novembre 1954 est la date du début de la « révolution algérienne », date qui a vu des hommes et des femmes prendre les armes contre la France. Le président de la République française vient, à cette occasion, de transmettre un message de vœux à son homologue algérien.

Ainsi, la boucle de l’indécence sera bouclée. Ou presque !

Car, bien sûr, il reste encore à se repentir officiellement :

-se repentir d’avoir transformé les marécages d’une Algérie qui, en 1830 n’existait même pas sur les cartes, en d’immenses terres fertiles ;

-se repentir pour les constructions de villages, de villes, de routes, de barrages, de voies ferrées, d’aéroports ;

-se repentir pour la construction d’hôpitaux et l’éradication des épidémies qui sévissaient ;

-se repentir d’avoir construit des écoles et d’avoir instruit les populations qui composaient les départements français d’Algérie ;

-se repentir pour la mise en valeur du Sahara et des ses richesses ;

-se repentir d’avoir riposté aux attentats et autres exactions en tous genres du Front de libération nationale (FLN) et d’avoir, militairement, gagné la guerre.

Et espérance (on peut toujours rêver…)

A un moment où l’on ressort un texte voté en 2002 par l’Assemblée nationale pour y donner aujourd’hui une suite, je suggère à ceux-là même qui ont voté pour l’officialisation du 19 mars – députés et sénateurs – de reprendre une proposition de loi datant du 29 avril 2010, proposition toujours « en attente d’examen ».

Cette proposition de loi (n° 2477), déposée par un groupe de députés sur le bureau de l’Assemblée nationale, visait simplement à établir la reconnaissance officielle des souffrances subies par les citoyens français d’Algérie victimes de crimes contre l’humanité du fait de leur appartenance ethnique, religieuse ou politique.

Simplement, mais c’est sans doute beaucoup trop demander !

Roger Soncarrieu,

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Auteur de
- « Ma vérité sur la guerre d’Algérie »
- « Guerre d’Algérie : j’en ai assez »
- « Vérités oubliées de la guerre d’Algérie » (éditions Dualpha)

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X - Les actions - 19 mars 1962 : un déplacement de la mémoire

Plus qu'un déni d'Histoire, il s'agit d'un déplacement de la mémoire, une véritable violence politique. L'après 19 mars n'est plus qu'une mémoire déshumanisée. Il n'y a rien. Ils ne sont plus que des objets que l'Histoire ne retiendra pas, bons à jeter.
Ils ont droit à leur histoire et à l'Histoire, sujets de la Nation qui s'appelle France.

 

SG

 

 

 

 

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