6.3 - Plainte contre le général Katz, le boucher d'Oran, traîné devant les tribunaux pour complicité de crime contre l'humanité par le Comité Veritas - 1997-2000

X - Les actions - Les actions en Justice

1 - Joseph Katz est sommé interpellativement, par voie d'huissier le 17 octobre 1997 ...  de Maître René Blanchot, vice-président et avocat de Veritas

2 -Le 16 octobre 1998, Maître Luciani dépose plainte pour complicité de crime contre l'humanité contre Joseph Katz au Palais de Justice de Paris

- Le 26 novembre1998, la plainte est recevable. Extraits de la plainte déposée contre Joseph Katz de Maitre Blanchot vice-président et avocat de Veritas

3 - Extrait de l'ordonnance  du 2 décembre 1998


4 - Comité Veritas : Procès Katz, dernière minute - 21 janvier 2000
  - Anne Cazal - Secrétaire générale du Comité Veritas 


5 - Collectif de saisine du Tribunal Pénal international  - Alain Avelin Délégué à la communication du Comité Veritas - Mai 2013

 

 

1 - Joseph Katz est sommé interpellativement, par voie d'huissier le 17 octobre 1997 ...  de Maître René Blanchot, vice-président et avocat de Veritas

A l’issue de 19 heures de délibéré, en soi un record dans les annales judiciaires, la Cour d’Assises de Bordeaux a déclaré Maurice Papon coupable de complicité de crime contre l’humanité et l’a condamné à 10 ans de réclusion criminelle, ce qui compte tenu de son âge (87ans) équivaut en réalité à la prison perpétuelle.

Son crime ? Avoir fait procéder à des arrestations et séquestrations arbitraires ayant permis la déportation de 1.600 juifs livrés aux Allemands et qui devaient être exterminés dans les sinistres « camps de la mort » nazis.

S’il n’a pas été reproché à Maurice Papon d’avoir su quelle était la destination tragique des convois, il n’en demeure pas moins que, dans la voie du châtiment des criminels contre l’humanité, les jurés de Bordeaux ont ouvert une nouvelle brèche qui permet d’atteindre et de confondre, à la lumière des nouveaux principes juridiques dégagés, Joseph Katz, « le boucher d’Oran » qui a sur la conscience le génocide du 5 juillet 1962 à Oran.

En effet, c’est la première fois que, de manière aussi solennelle, dans un procès, il est vrai, hors du commun, une juridiction française consacre l’obligation de désobéissance, de refus d’accepter un ordre criminel car c’est là l’élément constitutif et décisif du crime contre l’humanité : obéir en connaissance de cause à un ordre criminel.

C’est précisément ce qui est reproché à Joseph Katz qui, le 5 juillet 1962 à Oran, a reçu (dit-il) puis répercute auprès des forces militaires et de gendarmerie qu’il commandait, l’ordre de ne pas intervenir alors qu’aux quatre coins de la ville, le génocide des Pieds-Noirs avait commencé dans la matinée.

L’élément de complicité existe dès lors qu’il se traduit par une abstention ou par un acte positif. Sur un autre plan, la complicité de crime contre l’humanité peut s’assimiler, comme l’a d’ailleurs souligné le Procureur Général H. Declaux dans ses réquisitions, à un crime d’indifférence, expression qui s’applique parfaitement à l’attitude de Joseph Katz qui a laissé égorger, pratiquement sous ses yeux et en tout cas sous les fenêtres de certaines gendarmeries ou garnisons de fortune, des milliers de personnes.

Bien plus, Katz s’est opposé par la force aux initiatives prises par des éléments isolés de l’Armée qui, spontanément, se sont portés au secours de quelques unes des malheureuses victimes de ce génocide.

Parmi ces initiatives, il faut saluer celle du Capitaine (à l’époque Lieutenant) Rabha Khelif à qui les Oranais vouent depuis une reconnaissance et une admiration sans bornes car c’est grâce à lui que des dizaines et des dizaines de Pieds Noirs ont pu échapper, ce jour-là, au terrible massacre.

Par ailleurs, il peut être aussi reproché à Joseph Katz de n’avoir pas exécuté l’ordre du jour N° 18 qu’il a fait diffuser le 3 juillet 1962 en sa qualité de Commandant du groupement autonome et qui était ainsi rédigé :

« Les troupes du Secteur Autonome restent à Oran; elles sont le garant des accords d’Evian; elles sont là pour protéger les personnes et les biens français… leur attitude montrera que l’Armée française, fidèle à sa tradition, demeure le symbole de la liberté et de la fraternité.

                                                                                                   Signé : Le général de division KATZ
                                                                                              Commandant le groupement autonome d’Oran


Cet ordre du jour faisait suite, d’ailleurs, aux messages diffusés par les hauts parleurs et aux tracts distribués dans la ville par l’Armée française dans les dernières semaines qui ont précédé l’indépendance et qui tous affirmaient avec force la même chose, à savoir que les forces militaires et de gendarmerie qui stationnaient à Oran étaient le garant de la sécurité des personnes et des biens.


Joseph Katz, qui coule des jours heureux et paisibles avec sa récente et jeune épouse, dans un confortable appartement du 16ème arrondissement de Paris, a été sommé, interpellativement, par voie d’huissier, le 17 octobre 1997, de s’expliquer, à la demande du Comité VERITAS.


Il a répondu, niant ainsi l’existence même de l’ordre du jour N° 18, que le maintien de l’ordre lui avait été enlevé et que la preuve se trouvait dans un livre d’Alain Peyrefitte, auteur de l’ouvrage intitulé « C’était De Gaulle ». Ce dernier est censé, avoir confié, en substance, à son Ministre que « si les populations européennes et musulmanes s’entre-massacrent, on les laissera faire. »


Ainsi donc, si on comprend bien le système de défense de Joseph Katz, ce serait le général De Gaulle, en France, qui aurait donné l’ordre de laisser perpétrer les massacres.


Katz, finalement, adopte la même attitude que Maurice Papon : il n’a fait qu’exécuter un ordre que lui a donné le général De Gaulle selon la confidence qu’il a faite, en juillet 1992, à Barcelone au moment des Jeux Olympiques, au Lieutenant Honoraire, Monsieur Robert Fourcade.


Maintenant que le procès Papon est terminé, au moins dans sa phase essentielle car le condamné à formé un pourvoi en Cassation, et, à la faveur des principes juridiques qui sont consacrés par l’arrêt de condamnation, toutes les conditions sont réunies pour déposer plainte avec constitution de partie civile contre le général Joseph Katz et toute personne que l’information permettra d’identifier pour complicité de crime contre l’humanité, à savoir le génocide du 5 juillet 1962 à Oran.


Il nous reste donc à mettre en forme judiciaire l’énorme dossier que j’ai constitué jusqu'à présent grâce au labeur inlassable et au dévouement exemplaire d’un petit nombre de personnes pour la plupart membres de VERITAS et sans le moindre concours ou encouragement, à quelques rares exceptions près (l’ADIMAD de nos amis Guy Lamarque et Robert Cazettes, le G.N.P.I. de notre ami René Esclapez, L’ÉCHO DE L4ORANIE de amie Geneviève de Ternant, l’ADIMAD SUD de notre ami Jean-Paul Piclet et la F.N.R. de notre ami Yvan Santini pour exemples) du mouvement associatif Pieds-Noirs, ce dernier, il est vrai, confronté en permanence à un cruel dilemme qui consiste à choisir la nature des agapes du jour : couscous avec ou sans merguez.


Ce dernier point étant souligné, et je tenais à le faire au nom de la morale la plus élémentaire, la Justice va se trouver saisie d’un dossier de plaintes avec constitutions de parties civiles par 23 familles exactement, ayant toutes eu un être cher assassiné ou disparu lors de cette journée sanglante du 5 juillet 1962.


Le parquet devra ordonner l’ouverture d’une information judiciaire car en matière de génocide, il ne peut y avoir deux poids et deux mesures sauf à faire régner l’arbitraire.


Qu’il s’agisse du génocide des juifs pendant la deuxième guerre mondiale, du génocide de toute une population oranaise le 5 juillet 1962 ou plus récemment en 1994 du génocide des Tustsis par les Hutus au Rwanda, la Justice, qui ne peut être sélective ou discriminatoire, doit suivre son cours, inexorablement, sans qu’une amnistie ou une prescription puisse l’arrêter.

Pour nous comme pour tous les Pieds-Noirs qui se reconnaissent dans le combat mené par VERITAS pour le rétablissement de la vérité historique et pour la mémoire de nos morts, la voie est toute tracée, NOUS IRONS JUSQU'AU BOUT !

 

N126 Rene 3

 

René BLANCHOT
Vice-président et Avocat de VERITAS


X - Les actions - Les actions en Justice

 

2 - Le 16 octobre 1998, Maître Luciani dépose plainte pour complicité de crime contre l'humanité contre Joseph Katz au Palais de Justice de Paris

Sans qu'aucun média ne s'en fasse l'écho, le correspondant à Paris de Maîtres Bertozzi et Blanchot, Maître Luciani, a déposé plainte pour complicité de crime contre l'humanité contre Joseph Katz, le 16 octobre 1998, entre les mains du doyen des juges au Palais de Justice de Paris, au nom de quarante sept des cinquante deux familles de victimes du massacre du 5 juillet 1962 à Oran, aujourd'hui constituées parties civiles, conduites et défendues par VERITAS.

J'ajoute que, depuis cette date, 57 autres malheureuses familles nous ont rejoints, ce qui fait un total de 109 familles de victimes alors que l'ignoble Katz, dans son ouvrage mensonger, L'honneur d'un Général, ne reconnaît, quant à lui, que 25 victimes européennes !

Leur plainte a été déclarée recevable le 26 novembre 1998. C'était un premier point. On nous a demandé, ensuite, quantité et quantité de preuves, de documents d'état civil et autres. Pendant toute une année, nous n'avons cessé de courir après les papiers pour satisfaire un juge qui a rendu, dans cette affaire, une décision de non informer, reconnaissant les faits mais évoquant la prescription.

Ainsi, dans cette France submergée par le mensonge et la corruption, on peut condamner Maurice Papon pour des faits qui remontent à cinquante ans et on ne peut condamner Joseph Katz pour des faits qui remontent à plus de quarante ans.

VERITAS a fait immédiatement appel de cette décision inique et le Boucher d'Oran devrait se présenter à nouveau, devant la Chambre d'Accusation de la Cour d'Appel de PARIS (depuis, il est mort). Le silence honteux des médias sur cette affaire prouve, à lui seul, à quel point elle embarrasse nos gouvernants.

  - Le 26 novembre1998, la plainte est recevable. Extraits de la plainte déposée contre Joseph Katz de Maitre Blanchot vice-président et avocat de Veritas

EXTRAITS DE LA PLAINTE CONTRE JOSEPH KATZ 

"En aucune hypothèse, la France n’abandonnera ses propres enfants"
(Allocution de Charles De Gaulle le 8 mai 1961.)

Et toutes personnes, parmi ses subordonnés ou supérieurs hiérarchiques civils ou militaires que l’instruction permettra d’identifier comme susceptibles d’y avoir participé, pour génocide et complicités diverses, arrestations et séquestrations arbitraires, atteintes graves à l’intégrité physique ou psychique, exécutions sommaires, enlèvements de personnes suivis de leurs disparition, assassinats multiples constituant des crimes contre l’humanité, commis pendant la guerre d’Algérie courant 1962 notamment après les accords d’Evian du 19 mars 1962 et tout particulièrement le 5 juillet 1962. Ces crimes sont imprescriptibles en application de la loi N° 641326 du 28 décembre 1964, prévus et réprimés au titre 1er chapitres 1er et 2 du Nouveau Code Pénal, articles 211-1 et 212-1 et suivants, articles 113-6 et suivants du Nouveau Code Pénal et articles 689 et suivants du Code de Procédure Pénal.

La guerre d’Algérie commencée le 1er novembre 1954 par l’assassinat, notamment, d’un enseignant de Métropole, l’instituteur Guy Monnerot et d’un notable musulman qui s’interposait pour le défendre, le Caïd Hadj Sadock, devait se terminer, après que l’indépendance fut donnée par la France à l’Algérie sans que le libre choix, solennellement promis par le Chef de l’État Français le 16 septembre 1959, n’ait été permis aux populations, par un bain de sang et, plus particulièrement à Oran, le 5 juillet 1962, par un authentique génocide au faciès (européen).

Ce jour-là, une foule d’environ 3000 personnes selon les sources les plus dignes de foi, hommes, femmes et enfants dont, dans de nombreux cas, les corps ne furent jamais retrouvés, ont été assassinés dans des conditions horribles, sur l’ordre de la fraction la plus extrémistes de l’ALN (Armée de Libération Nationale) agissant de concert avec des civils armés dont de nombreux membres du FLN (Front de Libération Nationale) et encore des policiers de la force locale musulmane créée après les accords d’Evian du 19 mars 1962, les ATO (Auxiliaires Temporaires occasionnels).

Cette boucherie a, sans doute, été ordonnée pour creuser un fossé infranchissable entre la communauté musulmane et les membres des communautés non musulmanes d’Oran (juive et chrétienne) pour contraindre ces derniers, appelés les « Pieds-Noirs » qui souhaitaient vivre sur leur terre natale, dans le cadre d’une Algérie nouvelle coopérant avec la France, à un exode irréversible et définitif.

Cette action concertée visant à la destruction totale ou partielle des Pieds-Noirs et de leurs frères musulmans francophiles s’est déroulée le 5 juillet 1962 de 10h30 - 11h, approximativement, jusqu’à environ 17 h et même bien après, car si la fusillade s’est pratiquement arrêtée à cette heure là, les assassinats des européens arrêtés, et transférés dans des lieux identifiés par la suite, ont continué.

Cette action déclenchée simultanément dans tous les quartiers de la ville, et pas seulement dans le centre ville, a provoqué la terreur au sein de la population européenne, déclarée, brutalement, coupable d’être restée à Oran dans l’espoir entretenu par les plus hautes autorités civiles et militaires, mais qui n’était qu’une cruelle tromperie, qu’elle pourrait y rester, garantie dans ses biens et protégée dans son intégrité physique comme d’ailleurs le prévoyaient formellement les accords d’Evian du 19 mars 1962.

Dans l’esprit de ceux qui avaient préparé ce pogrom, la date du 5 juillet avait été choisie à dessein : elle était symbolique car ce jour-là, 132 ans auparavant, le 5 juillet 1830, les troupes françaises entraient dans Alger, après la reddition des autorités turques qui avaient occupé l’Algérie jusque là.

Ce jour maudit (le mot du général Katz lui-même), les Français d’Algérie sont exécutés sur place, dans la rue, d’une balle dans la tête, d’une rafale de mitraillette ou égorgés ou encore pourchassés jusqu’à l’intérieur des immeubles où ils tentent de se réfugier mais où ils sont, pour la plupart, rattrapés dans le hall ou dans les escaliers où ils sont massacrés.

Selon les quartiers de la ville, nombreux seront ceux qui seront emmenés pour connaître le supplice ou l’exécution sommaire. Par centaines, en effet, des Européens sont arrêtés, rassemblés dans des autobus ou dans des cars dans lesquels ils partent vers des destinations dont certaines ne seront connues que plus tard, quand l’Armée française elle-même découvrira les charniers du « Petit-Lac ».

D’autres encore sont arrêtés, formés en cortège, mains sur la tête et sont dirigés, à coups de crosse, vers le Commissariat Central d’Oran où un tri sera effectué. Le plus grand nombre sera exécuté sur place dans les sous-sols. D’autres seront enfermés puis relâchés en fin de journée.

D’autres cortèges seront constitués dans les mêmes conditions et les prisonniers conduits vers la « ville nouvelle » (le quartier arabe) où ils seront torturés, égorgés, éventrés, décapités après d’horribles supplices et les corps seront jetés dans le « Petit-Lac » qui deviendra une mare de sang où flotteront les cadavres.

Le soir même, aux abattoirs d’Oran, 300 à 400 cadavres seront découverts pendus à des crochets de boucherie. Des têtes seront jetées dans des poubelles quand elles ne serviront pas, parfois, à jouer au football et des corps mutilés et des membres épars joncheront les rues d’Oran tachées de sang, tout au long de cette horrible journée.

Comment un tel massacre intervenu aux quatre coins de la ville d’Oran, organisé, si l’on ose dire, méthodiquement, a-t-il pu être commis sans que les autorités françaises ne réagissent, et spécialement les autorités militaires, C.R.S. et Gendarmerie Mobile qui avaient, pendant toute la période de lutte contre l’O.A.S.disposé d’un réseau d’informateurs les renseignant instantanément, pas seulement par téléphone mais au moyen de la radio militaire, du moindre mouvement de foule dans la ville ?

Comment ont-elles pu ignorer, le 5 juillet 1962, l’imminence d’une action préméditée contre les ressortissants français, qui d’ailleurs, avait été prévue, ou à tout le moins crainte, par le général Katz lui-même, et qui s’est déroulée, sans intervention aucune, pendant toute la journée ??

Comment le général Katz, commandant les forces militaires et policières d’Oran, a-t-il pu rester indifférent au génocide qui se commettait sous ses yeux en donnant l’ordre à ses troupes de rester cantonnées dans leurs casernes alors qu’a l’extérieur le sang français coulait à flot et qu’il disposait d’une force de 18.000 hommes dont 12.000 sur le seul secteur d’Oran ville, soldats et policiers résolus et disciplinés, aguerris à la pratique du combat de rue et de la guérilla, avec un matériel de guerre ultra moderne tels que avions de combats, chars, half track, automitrailleuses, lance roquette et artillerie ???

Page 287 de ses « mémoires » Joseph Katz cite Alain Peyrefitte qui rapporte ce que lui avait déclaré le Chef de l’Etat, avec une sombre détermination, au Conseil des Ministres du 24 mai 1962 : « La France ne doit avoir aucune responsabilité dans le maintien de l’ordre après l’autodétermination. Elle aura le devoir d’assister les autorités algériennes mais ce sera de l’assistance technique. Si les gens s’entre-massacrent, se sera l’affaire des autorités algériennes. ».

Or, cette confidence du général De Gaulle à Alain Peyrefitte ne constitue pas, en soi, un ordre enlevant la responsabilité du maintien de l’ordre au général Katz mais seulement une décision prise avant la lettre puisque l’indépendance a été donnée à l’Algérie sans autodétermination et applicable à un scénario catastrophe que le général de Gaulle pressentait certainement, lui aussi, dès mai 1962 et dont, à l’avance, il se lavait les mains.

Encore faut-il souligner que l’hypothèse envisagée concernait un éventuel affrontement entre deux communautés et non le massacre de l’une par l’autre.

De deux chose l’une : Ou bien dès les accords d’Evian le général Katz avait reçu l’ordre pour l’avenir de ne pas bouger en pareille circonstance et alors il faut qu’il dise de qui il a reçu cet ordre et à quelle époque exactement, ou bien il a reçu cet ordre le 5 juillet 1962, devant l’ampleur du massacre, il a voulu, tout de même, se couvrir en appelant le responsable suprême et il faut qu’il s’en explique.

Dans l’un comme dans l’autre cas, le général Katz a obéi à un ordre criminel et il est resté d’une indifférence de marbre pendant que se déroulait le massacre et, ce faisant, le crime que lui reprochent les parties civiles n’en est que plus ignoble et, dans toute l’acception du terme, INHUMAIN.

Le devoir militaire d’obéir à un ordre se transforme en obligation de désobéissance lorsque cet ordre est criminel, au nom du devoir d’humanité, à fortiori lorsqu’on a tout en main pour empêcher le crime d’être commis, ce qui étais le cas de Katz.

C’est l’enseignement principal que l’on peut tirer du procès de Maurice Papon qui, toutefois, ne savait pas avec une certitude absolue, si les personnes arrêtées et déportées étaient vouées à une mort certaine alors que Joseph Katz l’a su immédiatement mais le génocide des Français d’Algérie s’est brisé sur le mur de son inhumaine indifférence car il portait au cœur la haine de cette population.

Joseph Katz est donc bien l’auteur de ce crime d’indifférence que dénonçait Monsieur le Procureur Général de la Cour de Bordeaux dans ses réquisitoires contre Maurice Papon.

Chaque Pied Noir, qui est tout simplement un Français plus éprouvé qu’un autre, chaque victime et famille de victimes, a droit de demander aussi à l’État de Droit qui est la France et son pilier qui est la Justice de faire la lumière sur toute cette période encore bien trouble de l’Histoire de la France en Algérie qui n’a été écrite jusqu'à présent que sous la forme de caricature de vérité comme une instruction qui aurait été conduite à charge mais jamais à décharge…

Les victimes réclament Justice pour tous ceux qui sont morts exécutés sommairement ou après d’horribles supplices.

Justice pour leurs familles et pour leurs descendants.
     Justice pour les communautés Pied Noir et Harki.
     Justice pour la France.

Il est grand temps que la vérité soit dite sur cette période de la guerre d’Algérie au nom de la morale, de la Justice, de l’équité et de l’Histoire et en un mot, au nom de l’Humanité.

Quels que soient les responsables, il existe un droit coutumier humanitaire qui s’impose à tous les Etat et sans exception.

La qualité de Chef d’Etat ne met pas à l’abri de ces règles et les exécutants ne s’exonèrent pas en disant qu’ils ont obéi aux ordres(extraits de la Conférence prononcée par Monsieur Pierre Truche, Premier Président de la Cour de Cassation sur le crime contre l’humanité, le 17 octobre 1997 à Lyon, dans ce Palais aux 24 colonnes où fut jugé Klaus Barbie).

Les parties civiles demandent la mise en examen de Joseph Katz et de toute personne, subordonné ou supérieur hiérarchique, qui a, d’une manière directe ou indirecte, participé à ses cotés pour crime contre l’humanité, en application des textes susvisés et pour les faits ci-dessus exposés.

 

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Maître René BLANCHOT
Avocat au Barreau de Marseille
Vice-Président de VERITAS

 


X - Les actions - Les actions en Justice

 

3 - Extrait de l'ordonnance  du 02 décembre 1998

 

6

 

028

 


X - Les actions - Les actions en Justice

 

4 - Comité Veritas : Procès Katz, dernière minute - février 2000  - Anne Cazal - Secrétaire générale du Comité Veritas

 

 

 4

La lettre de VERITAS N° 40 - Février 2000 - Page 11

 

P 1

 


X - Les actions - Les actions en Justice

 

5 - Collectif de saisine du Tribunal Pénal international  par Alain Avelin - Délégué à la communication Comité Veritas

 

Collectif de saisine du Tribunal pénal international

Le Comité VERITAS, en 20 ans, a tout tenté pour que soit reconnu les crimes contre l'Humanité perpétrés en Algérie sans que la France n'intervienne, ou de son fait (Alger 26 mars 1962) ou par non-assistance (Disparus, 5 juillet).

Le Comité Veritas a, par ailleurs, refusé que le nom des morts du 26 mars soient inscrits sur la colonne du quai Branly sous l'épitaphe "Morts pour la France". Ils ne sont pas morts pour la France, mais ont bien été assassinés par la France sur un ordre d’État.

Lors de la dernière réunion qui s'est tenue à Paris avec les Présidents d'associations et les représentants du gouvernement, il nous a été clairement signifié de ne plus rien attendre puisque nos morts sont honorés par leur inscription quai Branly...Cela veut dire que jamais l’État ne reconnaîtra ses crimes ! 

Nous avons traîné le général Joseph  Katz, le boucher d'ORAN devant les Tribunaux français pour obéissance à des ordres criminels (la qualification de crime contre l'Humanité est exclusivement réservée, en droit français, aux victimes de la Shoah).

Nous avons réussi à faire inscrire dans la jurisprudence française la reconnaissance des monstruosités commises à Oran le 5 juillet 1962 et jours suivants (celles-ci étant reconverties en enlèvements suivis de tortures et d'assassinats).

Pour le génocide harki, dans un procès en diffamation contre l'amiral Philippe De Gaulle que nous avions gagné, la Cour de Cassation, contre sa propre jurisprudence qui avait déjà jugé que la communauté harki était assez restreinte pour qu'une diffamation envers un de ses membres les atteigne tous, a jugé, 8 ans plus tard qu'elle ne l'était pas assez !

Pour les Harkis, le comité VERITAS a déposé plainte devant la Cour Européenne des Droits de l'Homme, et fait actuellement face à une très longue procédure en cours.

Quant au Tribunaux Pénaux Internationaux, ils ne reconnaissent que les faits pour lesquels ils ont été créés, et non les faits s'étant déroulés avant leur création, à savoir :

Tribunal pénal international pour la Yougoslavie 1993

Tribunal pénal international pour le Rwanda 1994

Tribunal pénal international pour la Sierra Léone 2002

Il en est de même pour la Cour pénale internationale permanente créée en 1998.

Seule l'Histoire nous rendra justice et c'est pour cela que nous devons nous unir et rassembler le maximum de documents irréfutables pour les transmettre aux générations futures.

 

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Réunion des Associations avec le Président du Groupe d'Etudes aux Rapatriés, Elie ABOUD,
à l'Assemblée Nationale - Mai 2013

 

122

Réunion du bureau du Comité Veritas -  Montpellier 2009

Alain AVELIN
Délégué à la communication
Mai 2013

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