6.1 - L'attentat du Petit Clamart - 22 août 1962

VII -Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - JM Bastien-Thiry - L'attentat du petit Clamart - 22 août 1962

1 - L'opération Charlotte Corday.   22 août 1962 – L’attentat du Petit-Clamart

2 - Les membres du commando Charlotte Corday.

3 - Lajos Marton - Envoi de Jean-Pierre Rondeau 

 

 VII -Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - JM Bastien-Thiry - L'attentat du petit Clamart - 22 août 1962

1 - L'opération Charlotte Corday. 22 août 1962 – L’attentat du Petit-Clamart

L’attentat du Petit-Clamart, désigné par ses auteurs sous le nom d’opération Charlotte Corday, (par référence au personnage historique qui assassina Jean-Paul Marat en 1793). Le nom de l'opération désigne un assassinat politique.

index3
Journal Le Figaro

Il s'agit d'un groupe (OAS-Métropole / OAS-CNR) dirigé par le lieutenant-colonel Bastien-Thiry, visant à assassiner le président Charles de Gaulle, le 22 août 1962 à Clamart.  

Le CNR (Conseil national de la Résistance) est un conseil secret fondé le 20 mai 1962, à Rome, par Georges Bidault, Jacques Soustelle, Antoine Argoud et Pierre Sergent. Le CNR est créé en référence au Conseil national de la Résistance de 1943. Il succède au "Comité de Vincennes" pour la défense de l'Algérie française.

Bastien-Thiry est secondé par un autre métropolitain, Alain de La Tocnaye, qui considère de Gaulle comme un « cryptocommuniste » au même titre que les Hongrois Lazlo Varga, Lajos Marton et Gyula Sari, eux-aussi farouchement anticommunistes. Le reste du commando est composé de métropolitains et de Pieds-Noirs. Ces derniers entendent venger les exactions commises contre leur communauté, notamment la fusillade de la rue d'Isly (80 morts et 200 blessés civils, ainsi que la perte de l'Algérie française).

Le 22 août 1962, aux environs de 19 h 30, deux Citroën DS 19 banalisées et escortées de deux motards quittent le palais de l'Élysée vers la base aérienne de Villacoublay pour y prendre un hélicoptère à destination de Colombey-les-Deux-Églises. À bord de la seconde, se trouvent de Gaulle, de retour d'un Conseil des ministres et son épouse Yvonne ; le colonel Alain de Boissieu, gendre et aide de camp du président, est quant à lui assis à côté du chauffeur. Alors que le cortège arrive, vers 20 heures,  à environ trois cent mètres avant le rond-point du Petit Clamart, le commando Bastien-Thiry est dissimulé en guet-apens...

Le commando est constitué de douze hommes équipés d'armes automatiques, d'explosifs et de quatre véhicules. Bastien-Thiry est dissimulé avant le croisement, dans une Simca 1000, d'où il donne le signal en agitant un journal. Cinq hommes sont dans une Estafette Renault jaune, dont deux armés de pistolets-mitrailleurs, dérobés le 7 janvier 1962 au camp de Satory par l'adjudant Robin, membre de l'OAS. La Tocnay est à bord d'une ID 19 bleue avec Georges Watin et Prévost. Une camionnette Peugeot 403, dans laquelle sont embusqués Condé, Magade et Bertin, également avec des armes automatiques, est en réserve.

Alors que la voiture présidentielle arrive à la hauteur de l'Estafette, le commando ouvre le feu sur la DS, les armes automatiques surgissent de l'arrière et crachent un feu violent. Plusieurs projectiles trouent la carrosserie de la DS et crèvent deux pneus. Avec un sang-froid remarquable, le chauffeur accélère. Cent mètres plus loin, au coin de la rue du Bois, nouveau tir venu de la  Citroën ID-19 bleue qui démarre en trombe et prend en chasse la voiture présidentielle, se plaçant entre celle-ci et la voiture d'escorte. Les occupants ouvrent le feu à plusieurs reprises. Georges Watin, envoie une rafale de MAT 49 à l'arrière de la voiture où sont assis De Gaulle et son épouse. La glace arrière, côté de Gaulle, vole en éclat.

Réalisant l'échec de l'attaque, Gérard Buisines tente d'éperonner la DS avec l'Estafette tandis qu'à ses côtés Alain de La Tocnaye, par-delà la portière, tente de mitrailler la DS.

La Citroën va être abandonnée  à hauteur du carrefour du Petit-Clamart.

Lors de l'assaut, in extremis, Boissieu crie aux De Gaulle de se baisser, ce qui leur évite d'être touchés. Boissieu ordonne au chauffeur, Francis Marroux (le même chauffeur pilotait la DS 19 présidentielle, le 8 septembre 1961, lors de l'attentat de Pont-sur-seine) d'accélérer, ce qu'il fait et il parvient, malgré l'état de la voiture et le sol mouillé, en maîtrisant difficilement la DS qui tangue sur ses pneus crevés,  à gagner à vive allure le terrain d'aviation de Vélizy-Villacoublay.


petit clamart1

A l'analyse il ressort :
Le chef du commando, Bastien-Thiry, se tenait à trois cents mètres en amont. Au passage du cortège, il devait agiter un journal. A ce signal, le feu serait ouvert instantanément par les deux FM de l'Estafette, dont l'arrière avait été aménagé en conséquence. La voiture présidentielle devait donc être prise de face sous un feu d'enfilade, commencé loin devant.

Mais, à cette heure, la visibilité était médiocre. Les tireurs de l'Estafette virent trop tard le signal du journal. Au lieu de commencer le tir comme prévu, ils ne purent ouvrir le feu qu'au dernier moment, alors que la DS, filant déjà à leur hauteur, allait disparaître, ne s'exposant qu'une fraction de seconde à leurs coups incertains.

Un véhicule lancé à quatre-vingt-dix kilomètres à l'heure parcourt vingt-cinq mètres en une seconde. En face, le FM 24-29, avec sa cadence relativement lente (cinq cents coups à la minute) ne pouvait tirer que huit ou neuf coups par seconde, trop peu pour avoir des chances de toucher efficacement le bolide passant à très courte distance par le travers.

Ce fut encore pire avec l'ID bleue, dont les pistolets-mitrailleurs tiraient des projectiles moins rapides et moins puissants que ceux des FM. Il est extrêmement hasardeux, pour ne pas dire impossible, de toucher une cible qui passe très rapidement et perpendiculairement au tireur et à courte distance. Tous les chasseurs savent cela.

Sur les 187 balles tirées par le commando, 14 impacts seront identifiés sur la DS dont une dans le dossier du passager avant où était assis de Boissieu et plusieurs à hauteur des visages de Mme de Gaulle et du général...

ds arriere1
Les points d'impact à l'arrière de la DS Citroën

citroen-sipa-2
Points d'impact sur le côté


Selon certains auteurs, Jean-Pax Méfret et le membre du commando Lajos Marton, les conjurés auraient bénéficié d'un appui secret au sein de l'Élysée, principalement celui du commissaire Jacques Cantelaube. Ce dernier, contrôleur général de la police et directeur de la sécurité du président, démissionna un peu avant l'attentat. Il éprouvait de l'antipathie envers l'homme dont il était chargé d'assurer la protection suite à sa conduite des affaires algériennes à partir de 1959. En fait, Jean Bastien-Thiry  se fondait sur les appels téléphoniques de guetteurs placés autour de l'Élysée — notamment d'un certain « Pierre » — sitôt qu'était prévu un déplacement du chef de l'État. »


Interpellations, jugements et verdicts.

Une gigantesque chasse à l'homme était lancée au soir du 22 août pour retrouver les auteurs de l'attentat. Au bout de quinze jours, une quinzaine de suspects étaient interpellés, alors que certains d'entre eux mettaient au point une nouvelle opération visant de Gaulle.

C'est donc à la suite de hasards et d'étonnantes imprudences que la plupart des membres du commando furent arrêtés dans les semaines suivantes. Leurs aveux et la capture de plusieurs armes ayant participé à l'attentat devaient permettre de comprendre ce qui s'était passé.

À l'occasion du procès contre les auteurs de l'attentat, le général Alain de Boissieu, gendre de De Gaulle, affirme que l'attentat fut « téléguidé » par des « milieux politiques » sans aucun rapport avec l'OAS et le CNR ». Cependant Bastien-Thiry lui même lors de sa déclaration au procès évoquera des motifs d'ordre humanitaires pour justifier son action: selon lui, l'impératif était d'arrêter le massacre des harkis restés fidèles à la France, massacre qui eut lieu en totale violation des accords d'Evian, et dont selon lui de Gaulle était directement responsable:
« Nos motifs d'action sont liés aux conséquences de l'effroyable drame humain et national qui, à la suite des événements qui se sont déroulés en Algérie depuis bientôt cinq ans, ont mis en jeu, et mettent encore journellement en jeu la liberté, les biens et la vie de très nombreux Français; après avoir mis en jeu l'existence même, en tant que telles, de collectivités nationales dans leur ensemble, et l'existence même du principe de l'unité nationale. »

Le procès s'est tenu au fort de Vincennes. Lors de la première séance, neuf accusés comparaissaient devant la Cour militaire de justice le 28 janvier 1963 : Jean-Marie Bastien-Thiry, Alain de La Tocnaye, Pascal Bertin, Gérard Buisines, Alphonse Constantin, Étienne Ducasse, Pierre-Henri Magade, Jacques Prévost et Lazlo Varga. Six autres accusés furent jugés par contumace. Les absents se nommaient Serge Bernier, Louis de Condé, Sari Gyula, Lajos Marton, Jean-Marie Naudin, et Georges Watin. Ce dernier s'est enfui en Suisse où il fut arrêté en janvier 1964 et mis au secret en prison afin d'échapper à la police française. Cette Cour militaire de justice avait pourtant été déclarée illégale par l'arrêt du Conseil d'État du 19 octobre 1962, au motif qu'elle portait atteinte aux principes généraux de droit, notamment par l’absence de tout recours contre ses décisions. De Gaulle prolongea malgré tout l'existence de cette Cour pour cette affaire...

Le 4 mars 1963, à l'issue de l'instruction à charge contre l'officier Bastien-Thiry, la Cour militaire de justice l'a jugé coupable d'avoir planifié et orchestré l'opération Charlotte Corday.

Jugés en tant que simples exécutants, les tireurs furent condamnés à différentes peines de réclusion mais bénéficièrent en 1968 de la grâce présidentielle. Mais Jean-Marie Bastien-Thiry, Alain de la Tocnaye et Jacques Prévost furent condamnés à mort. Alain de la Tocnaye et Jacques Prévost furent graciés ; les cinq accusés absents furent condamnés par contumace à des peines de mort ou de réclusion et bénéficièrent eux aussi beaucoup plus tard de la grâce présidentielle.

Seul Bastien-Thiry fut exécuté, fusillé au fort d’Ivry le 11 mars 1963, par un peloton militaire. Il fut condamné à la peine capitale aux motifs de complot contre la sûreté de l'État et tentative d'assassinat contre le président de la République.

Âgé de 35 ans, il laissait à son exécution une veuve et trois orphelines. Il restera comme le dernier condamné à mort fusillé en France.

 


VII -Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - JM Bastien-Thiry - L'attentat du petit Clamart - 22 août 1962

2 - Les membres du commando Charlotte Corday :

 Le 28 janvier 1963 débute le procès de l'attentat du Petit Clamart au Fort de Vincennes. 9 accusés sont présents:

- Jean-Marie Bastien-Thiry - 35 ans - Lieutenant-colonel - Ingénieur en chef de l'Armement - Armée de l'Air
- Alain de Bougrenay de la Tocnaye - 27 ans - Lieutenant de S.A.S. Démissionnaire - OAS - Emprisonné à la Santé - Évadé
- Jacques Prévost - 32 ans - Sergent dans les paras à Dien Bien Phu puis Chef de base Thomson à Hassi Messaoud -- Responsable action OAS au Sahara
- Pascal Bertin - 20 ans - Français d'Algérie - Étudiant en classe préparatoire à Saint Cyr au lycée Saint Louis
- Pierre-Henri Magade - 21 ans - Français d'Algérie - Engagé volontaire dans l'Armée de l'Air puis déserteur
- Lazlo Varga - 20 ans - Réfugié politique hongrois
- Gérard Buisines - 36 ans - Légion Étrangère
- Étienne Ducasse - Gendre d'un général à la retraite qui a offert le refuge du 185 rue Vaugirard
- Alphonse Constantin - 35 ans - Ancien légionnaire

16 avocats pour les défendre dont Maîtres Tixier-Vignancour et Isorni. Le 6 février 1963, Me  Isorni est condamné à 3 ans d'interdiction !!

 

 ** Jean-Marie Bastien-Thiry (35 ans) dit « Didier ». Lieutenant-colonel de l'Armée de l'air, ingénieur en chef de l'armement, polytechnicien.
Chef de la conjuration

La Cour militaire de Justice, après en avoir délibéré, condamne à la majorité absolue des voix, contradictoirement :
Bastien-Thiry Jean-Marie à la peine de mort. Il fut exécuté sans délai le 11 mars 1963

Le soir même à L'Elysée de gaulle offre un banquet à tous les magistrats et juges de la cour d'exception

03

 "Devant l'Histoire et devant nos enfants, nous proclamons notre innocence, car nous n'avons fait que mettre en pratique la grande et éternelle loi de solidarité entre les hommes"

 Profondément catholique. Issu d'une vieille famille lorraine et militaire. Études brillantes. Polytechnique puis École nationale supérieure d'Aéronautique. Il est à l'origine des missiles sol-sol 10 et 11 encore utilisés dans la guerre du Golfe en 1990. Il n'accepte pas la politique algérienne de de gaulle. Il contacte les responsables de l'OAS-Métro en 1961 et organise l'attentat du Pont de Seine puis celui du Petit Clamart.

Il se présente en uniforme d'officier de l'aviation. Il dégage une impression de force de cet homme de 35 ans  qui a la certitude d'avoir fait son devoir et le regret de ne pas avoir pu le faire jusqu'au bout. Il va parler de tout ce qu'il a dans le cœur, sans aucune compromission, avec parfois des mots très durs. Il sait fort bien ce qu'il va lui en coûter mais il n'en a cure, il est déjà parti. Il parle pendant 5 heures. Sa fatigue est visible mais il veut aller jusqu'au bout de sa démonstration et se fait de plus en plus dur, cassant, sévère. il ne se justifie plus tellement. Il attaque, il condamne, il tranche. Il se fait procureur. Nous avons agi contre Charles De Gaulle en tant qu'il est un citoyen justiciable des lois de la nation et responsable d'innombrables morts et souffrances ... "Cet homme est ruisselant de sang français et il représente la honte actuelle de la France ... (Source : Chemin de Mémoire des parachutistes)

 

** Alain de Bougrenet  de la Tocnaye -27 ans- dit « Max »- Lieutenant d'artillerie. Responsable de S.A.S. Démissionnaire - OAS - Emprisonné à la Santé - Évadé
Le chef du commando

La Cour de Justice après en avoir  délibéré, condamne à la majorité absolue des voix, contradictoirement :
Bougrenet de la Tocnaye Alain à la peine de mort
Il fut gracié.

Issu d'une vieille famille bretonne "chouannaise". Il commence une carrière militaire en passant par l’École militaire de Cherchell poursuit à l’École d'application de l'artillerie en Allemagne. Lieutenant, il est responsable d'une SAS, participe aux Comités de salut public, rejoint l'OAS après le putsch. Arrêté, il est emprisonné à la Santé, s'évade, rejoint l'OAS-Métro où il fait la connaissance de Bastien-Thiry. Lui aussi profondément catholique et patriote il est hostile à la politique algérienne de de gaulle.

05
Alain de La Tocnaye

(Extrait du livre VERITE de Geneviève Bastien-Thiry - pages 74-75)

"Monsieur le Président, je suis issu d'une famille qui a donné à la France des croisés, des officiers et des chouans et qui n'a jamais courbé l'échine devant ce que sa conscience considérait comme un parjure, une félonie et un déshonneur et je me dois d'écouter mes ancêtres qui ont toujours défendu des causes saintes.
...
Lorsque je suis venu, volontairement, combattre en Afrique du Nord, je considérais que l'Algérie française devait être défendue jusqu'au bout, non seulement en tant que territoire national, mais en tant que dernier bastion de l'Occident chrétien et de l'Europe contre le panarabisme racial et le communisme matérialiste. La situation de la chrétienté est grave et le temps travaille contre nous. Est-ce manquer de bon sens, est-ce manquer de mesure, est-ce faire de la politique que de lutter pour sa patrie et la civilisation qui nous a nourris, que de défendre l'intégrité du territoire ainsi que l'honneur  et la vie de ses concitoyens? On reproche aux militaires d'avoir fait de la politique, mais l'armée a compris que dans la guerre subversive et dans la guérilla qui lui était imposées, elle se devait d'employer l'arme politique contre ses ennemis qui, eux, l'employaient à fond et que, pour contre -attaquer efficacement, il lui fallait gagner les populations.
Lorsqu'en avril 1961 s’effondra pour nous l'espoir d'arrêter la marche de la politique d'abandon, je n'ai pas vu d'autre solution dans l'immédiat que de donner ma démission afin qu'on ne puisse pas me reprocher d'avoir déserté, d'avoir trompé la confiance de mes chefs. J'ai été mis aux arrêts, puis envoyer à la prison de la Santé d'où je me suis évadé. J'aurais pu, à ce moment, m'expatrier prudemment, comme beaucoup.Mais je restai en France, considérant qu'il était de mon devoir de continuer la lutte, car la vie n'est pas neutre.
Il faut que le monde sache que la France éternelle existe toujours et qu'il y a encore en France des hommes qui préfèrent la mort plutôt que de vivre dans un monde qui leur semble une prison, qu'il y encore en France des militaires qui préfèrent mourir plutôt que de suivre un homme, qui s'il le pouvait, remplacerait leur tenue par une livrée.

Il se peut que vous me fassiez mourir mais je suis sûr alors que Dieu et la Sainte Vierge me donneront la force nécessaire pour affronter ce passage avec sérénité et fierté, car je suis en accord avec ma conscience et mon honneur.
Vive la France et que la volonté de Dieu soit faite"

** Jacques Prévost -Ancien sergent parachutiste à Ðiện Biên Phủ. 32 ans - Quitte l'Armée, devient électronicien,  Chef de base Thomson à Hassi Messaoud -- Responsable action OAS au Sahara

La Cour militaire de Justice, après en avoir délibéré, condamne à la majorité absolue des voix, contradictoirement :
Prévost Jacques à la peine de mort.
Il fut gracié

Il poursuivra une vie d'errance à travers le monde, inguérissable de n'avoir pas accompagné son chef dans la mort

Jacques Prevost

(Extrait du livre VERITE de  Geneviève Bastien-Thiry - pages 72-73) ......

Monsieur le Président,
L'Indochine m'a donné une expérience profonde, qui m'a laissé de nombreuses séquelles. La 2ème fois que j'ai sauté à Dien-Bien-Phu, au début de mai 1954, c'était une opération suicide, tout était déjà perdu, nous le savions et nous étions tous volontaires. Aucun écrit, aucune parole, ne peuvent exprimer ce qu'étaient ces combats. Ce ne sont pas les tranchées, les incessantes salves d'artillerie, les contre-attaques à l'arme blanche, les milliers de cadavres et d'agonisants qui comptent surtout, c'est l'homme, l'homme qui sait qu'il va mourir au bout du monde, très certainement dans d'atroces souffrances, l'homme qui continue de lutter avec le sourire, sans haine parce que c'est son devoir. Presque tous mes camarades volontaires sont tombés à mes côtés. Pourquoi pas moi ? 
.... Rentré en France, je trouvais bien vaine la lutte quotidienne pour des satisfactions matérielles. Alors je suis reparti en Afrique du Nord, ce pays en guerre, vers ces populations que la France affirmait défendre, et là, travaillant comme civil sur des installations électroniques, j'ai été nommé chef de base à Hassi Messaoud, au Sahara. Aux barricades de janvier 1960, mes anciens chefs, des camarades, des officiers français, m'ont demandé d'entrer dans un commando OAS. J'y ai servi par tous mes moyens, avec discipline, en acceptant les ordres des chefs qui m'étaient donnés, qui étaient ceux que j'avais toujours vu citer comme modèle. J'étais responsable de l'organisation de l'action OAS au Sahara.
Je suis profondément attaché au Sahara, ce magnifique pays couvert de réalisations françaises. Il y a seulement un an j’étais chargé par la radio-télévision française de commenter, pour une émission spéciale, ces grandioses réalisations. Le 1er janvier 1962, le commandant administratif d'Hassi-Messaoud s'est engagé solennellement devant les tribus Chambas, il a affirmé que la France d'Afrique du Nord ne serait jamais sous la domination du FLN. Or ce pays a été vendu, pour la réalisations désastreuses des accords d'Evian. Le gouvernement français a vendu au Sahara, ses richesses, ses populations, sans les consulter, pour faire passer les accords d'Evian ! Je ne pouvais pas rester indifférent.
Les mobiles qui m'ont amené au Petit-Clamart sont les mêmes que ceux exprimés par mes camarades. Je pense n'avoir fait que mon devoir envers mon pays ......

..Jacques Prévost :"Il m'a semblé que je pouvais mieux servir mon pays en rejoignant ceux qui étaient les plus exposés. ... Je suis toujours persuadé que le général de gaulle s'est conduit d'une façon criminelle envers la France. Il a violé la Constitution et il a trompé les populations musulmane et française ainsi que l'armée...." (source : Chemin de mémoire des parachutistes)

 

** Pierre Magade - 22 ans - Engagé volontaire dans l'Armée de l'Air puis déserteur

La Cour militaire de Justice, après en avoir délibéré, condamne à la majorité absolue des voix, contradictoirement :
Magade Pierre à 15 ans de réclusion criminelle

P MAGADE

(Extrait du livre VERITE de Geneviève Bastien Thiry)

Monsieur le Président
...J'ai assisté à de nombreuses exactions du FLN; j'ai vu aussi le carnage des attentats. J'habitais un quartier mixte à forte population musulmane et je peux vous dire que presque tous désapprouvaient totalement ces horreurs et ces massacres. Nous vivions dans la crainte et la terreur. Chaque jour les attentas se faisaient de plus en plus nombreux et de plus en plus meurtriers. 1958 est arrivé avec le 13 mai ....
Le jour de l'arrivée du général de gaulle sur le Forum envahi par une foule de toutes les classes sociales et de toutes les communautés, nous avons hurlé d'une même voix notre joie d'avoir été compris. Mais l'Algérie est retombée dans la terreur; chaque jour passé nous prouvait l'abandon de notre province par le pouvoir..... Pourquoi nous avoir juré que nous resterions Français ?
En 1960, je me suis engagé pour une durée de trois ans dans l'armée de l'Air. Après l'école de Nîmes je fus envoyé en formation à Luxeuil et là je dus subir les brimades et les insultes de certains de mes camarades et même d'un chef de service ...
Lorsque j'ai pris ma permission en mars 1962, j'arrivai dans une Algérie apparemment calme mais je m’aperçus que ce calme était tout à fait relatif. Après avoir embrassé mes parents, je rejoignis mes camarades et nous nous installâmes dans un café.Nous étions à peine installés qu'une succession de coups de feu furent tirés dans notre direction. Lorsque la fusillade cessa nous sortîmes et ce fut pour découvrir le cadavre criblé de balles de deux de nos camarades qui, quelques minutes avant, rayonnaient de gaieté. Six jours plus tard, j'assistai encore, devant un autre café, à l'explosion d'une grenade. Ici ce fut une gamine de 6 ans qui fut criblée de balles. J'appris ensuite la mort d'un camarade , tué alors qu'il se rendait à son travail. J'étais écœuré, révolté devant ces meurtres.
C'est à ce moment que survint la fin des négociations d'Evian où j'acquis la conviction que nous étions tous abandonnés. Alors, allait se poser pour moi un problème très sérieux. Je devais choisir entre déserter ma province ... ou déserter l'armée régulière ... Ma conscience et mon devoir m'imposèrent la deuxième solution ...

J'ai conscoence d'avoir lutté pour ma patrie, d'avoir fait mon devoir de soldat. Il n'y a pour moi qu'un responsable des malheurs de mes compatriotes pieds-noirs, c'est le général de gaule (source: site  Chemin de Mémoire des Parachutistes)

 

 

** Lazlo Varga - 20 ans - né à Budapest - ex-insurgé anticommuniste de l'insurrection de Budapest, réfugié politique hongrois en 1956. Métier : metteur au point des moteurs d'automobile.

La Cour militaire de Justice, après en avoir délibéré, condamne à la majorité absolue des voix, contradictoirement :
Varga Lazlo à la peine de 10 ans de réclusion criminelle et de dix ans d'interdiction de séjour

VARGA

(Extrait livre VERITE de Geneviève Bastien-Thiry)

Monsieur le Président, je suis réfugié politique en France parce que je me suis battu à Budapest en 1956, et que je n'ai pas voulu rester sous un régime communiste.
Je fus accueilli par le gouvernement de la 4ème République et le peuple français. Je fus traité avec une très grande bonté et j'ai pu apprendre un métier. J'ai trouvé en France une seconde patrie où je pouvais vivre libre. En France je ne m'occupais pas de politique mais je me rappelais le martyr de la ville de Budapest. Il restait en moi, et il restera toujours un fond d'anticommuniste.
Pendant la période des évènements d'Algérie, j'ai eu plusieurs conversations avec un de mes compatriotes, Sari, qui, dans l'armée française, a participé aux combats de Dien-Bien-Phu et à la guerre d'Algérie. C'est ce camarade, ainsi que plusieurs officiers français, qui m'ont convaincu que le général de gaulle dirigeait la France vers un régime totalitaire, vers le communisme. Le génocide de l'Algérie, les agressions exercées envers les patriotes, ne pouvaient que se comparer avec les évènements de Hongrie.
Il était normal que je me mette à la disposition d'un peuple qui lutte pour sa liberté. Cette lutte est dirigée par le CNR, je me suis mis à la disposition du CNR.

 Lazlo Varga dit avoir été convaincu que le général de gaulle conduisait la France vers un régime totalitaire ... Je ne pouvais comparer les répressions envers les patriotes français qu'aux évènements de Hongrie. Il était normal que je me misse à la disposition d'un peuple qui lutte pour sa liberté ... (source : Chemin de mémoire des parachutistes)

 

*Pascal Bertin,  - 20 ans -  Français d'Algérie - Étudiant en classe préparatoire à Saint Cyr au lycée Saint Louis

La Cour militaire de Justice, après en avoir délibéré, condamne à la majorité absolue des voix, contradictoirement :
Bertin Pascal à la peine de 15 ans de réclusion criminelle

Gracié, Pascal Bertin, le plus jeune du Commando fera une belle carrière dans la banque

BERTIN

Sa déposition (dans VERITE de Geneviève Bastien-Thiry Extrait) :

Monsieur le Président,
"J'ai habité Alger durant les premières années de la rébellion et j'y ai vécu notamment, durant la Bataille d'Alger, une période où les tueurs du FLN faisaient sauter les autobus plein d'écoliers. Lorsque nous avons craint que le gouvernement ne lutte pas assez énergiquement contre le FLN, nous avons fait le 13 mai, c'est à dire qu'en enfonçant les grilles du Gouvernement Général avec un GMC, j'ai, pour la 1ère fois, employé la violence contre le gouvernement en place et nous avons été félicités par le général de gaulle parlant de, (je cite) "ce magnifique mouvement de rénovation et de fraternité".
Un an plus tard, quand je suis rentré en métropole
, j'ai entendu le chef de l’État définir une politique qui devait fatalement conduire à la victoire du FLN, donc à la défaite de la France en Algérie. Pour éviter ce désastre, j'ai apporté mon appui à une opposition légale destinée à éclairer l'opinion publique. Malheureusement, il m'a vite fallu constater que le Gouvernement, pour étouffer cette opposition, n’hésitait pas à employer tous les moyens : saisir les journaux, interdire les réunions publiques, arrêter des gens dont le seul crime était d'être partisans de l'Algérie française. L'opposition légale s'avérait impossible.

Pourtant je suis entré en préparation de l’École militaire de Saint Cyr parce que ma vocation était d'être officier, mais officier français ! J'avais conservé de nombreux amis en Algérie, et il m'était impossible d'ignorer le sort affreux qui était le leur. Devant tous ces faits, j'ai estimé que mon devoir de futur officier était de me mettre à la disposition de la seule armée qui défendait encore l'intégrité du territoire et l'honneur de la France. Évidemment c'était une armée clandestine mais au même titre que la résistance dans laquelle mon père, Compagnon de la Libération, avait combattu en 1940......

 

 

** Gérard Buisines - 36 ans -  ancien légionnaire.

La Cour militaire de Justice, après en voir délibéré, condamne à la majorité absolue des voix, contradictoirement :
Buisines Gérard à la peine de réclusion criminelle à perpétuité

Gérard Buisines a été renversé par un véhicule en plein Paris

 

BUISINES

(Extrait du livre VERITE de Geneviève Bastien-Thiry - page 71)

Monsieur le Président, je tiens à vous dire que j'ai été d'abord gaulliste. Pendant la dernière guerre, nous écoutions tous, dans mon pays de Marcq-en-Barœul, la radio de Londres ainsi que les appels de la résistance. J'ai toujours été gaulliste, indéfectiblement, jusqu'aux journées des barricades à Alger... Et encore ! Je ne voulais pas croire mes camarades. ls me disaient :"de gaulle va abandonner l'Algérie!" Je leur répondais :"Mais non! de gaulle ne peut faire cela! Il nous a dit que la France resterait...".
......
Quand le général de gaulle a été porté à la présidence de la République, nous avons cru que l'Algérie et le Sahara resteraient français, et que nos camarades tombés au combat n'étaient pas morts en vain. Mais peu à peu, le général de gaulle changeaient sa politique. L'armée ne faisait presque plus d'opérations, le FLN s'implantait de plus en plus ... le général de gaulle s'est mis à parler d'une Algérie indépendante, ensuite d'une Algérie algérienne. Les Européens d'Algérie n'ont même pas pu voter pour décider de leur sort!
De gaulle nous trahissait! Il fallait se rendre à l'évidence, il fallait donc réagir. Je suis persuadé que si les Français de métropole n'avaient pas été travaillé par une propagande mensongère, ils n'auraient pas accepté un tel déshonneur!
C'est de gaulle le responsable de tous ces malheurs. C'est pour cette raison que j'ai accepté, quand Prévost me l'a demandé, de participer au complot contre le général de gaulle. J'estime que j'ai fiat mon devoir de vrai Français.

 

** Armand Belvisi, (37 ans)
Arrêté en juin 1962, dans des conditions spectaculaires qui ont inspiré une des scènes du film "Le Complot", dans lequel le rôle de Belvisi est joué par André Duchaussoy. Selon Armand Belvisi, cette arrestation qui eut lieu avenue Victor Hugo dans l'appartement d'une journaliste de l'ORTF, résulterait d'un désaccord avec de La Tocnaye et sur dénonciation de Wattin.

BELVISI

57.002

RE BELVISI 3 

Armand Belvisi avait cru aux serments et aux promesses d’un général français, il avait cru à l’honneur, le jour du reniement et du parjure, il a dit "non". Il a payé cet engagement de sa liberté en passant six années au pénitencier de l’île de Ré.

 


Sont en fuite lors du procès de l'attentat du Petit Clamart :

- Georges Watin - Dit "la boiteuse" - Mission III de l'OASN'en est pas à ses débuts "d’activiste" - Recherché par toutes polices
- Louis de Condé - Sous-Lieutenant de réserve
- Serge Bernier ancien sous-officier du Bataillon de Corée - Mission III de l'OAS
- Lajos Marton - Hongrois réfugié en 1956 - Ancien pilote de l'aviation magyare
- Gyulia Sari - Hongrois réfugié en 1956 -  ancien sergent du 2ème R.E.I - Grièvement blessé à Dien Bien Phu
- Jean-Pierre Naudin - Étudiant en classe préparatoire à Saint Cyr au lycée Louis le Grand

 

** Georges Watin - 29 ans - Un Français d'Algérie - Dit "la boiteuse" - Recherché par toutes les polices - Mission III de l'OAS

Condamné à la peine capitale

Il mourra de maladie quelques années plus tard en Amérique latine

Georges Wattin

Le commando ouvre le feu sur la voiture présidentielle, les pneus avant du véhicule sont crevés. L'un des tireurs, Georges Watin, envoie une rafale de Matt 49 à l'arrière de la voiture où sont assis de gaulle et son épouse, à la hauteur des têtes des passagers. La glace arrière, côté de gaulle, vole en éclats. Les impacts de son fusil-mitrailleur - 8 au total - permettront au procureur général Gerthoffer de requérir pour tentative d'assassinat.

 

**Louis Honorat de Condé, (24 ans) sous-lieutenant de réserve.
Jugé par contumace. Condamné à la réclusion à perpétuité

06

10

Retrouvailles de quelques Officiers Putschistes le dimanche 28 Septembre 1986 à Caslnau d'Estretefonds - 31620

Lieutenant Louis de Condé, (au 1er rang, un genou en terre, au centre, vêtu de beige) - Général Faure - Colonel Lacheroy - Commandant Elie Denoix de Saint Marc - Colonel B de Sèze - Capitaine Souètre - Colonel Antoine Argoud - Général Jouhaud - Lieutenant de la Bigne.

07

Photos envoyées par Guy Rolland que nous remercions

 

** Serge Bernier, (29 ans) ancien sous-officier du Bataillon de Corée.

- Jugé par contumace. Condamné à la peine capitale.                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                

** Lajos Marton Marton - lire article suivant

- Jugé par contumace. Condamné à la peine capitale.

Il fut en 1956 un jeune officier aux côtés de Pal Maleter, le chef de l’insurrection anti-communiste

** Gyula Sari, (31 ans) ex-sergent 2e REI de la Légion étrangère blessé à Ðiện Biên Phủ, ex-insurgé anticommuniste de l'insurrection de Budapest, réfugié politique hongrois en 1956.
Jugé par contumace

SARI

 

 

** Jean-Pierre Naudin, (20 ans) étudiant classe préparatoire à Saint-Cyr.Jugé par contumace

 Jugé par contumace. Condamné à la réclusion à perpétuité

 

Naudin

 

 


 

***Autres Membres du complot non identifiés au moment de l'instruction et du procès : Jean Bichon, Pierre et Jacques Sidos, Olivier Sers et, selon le dernier  Bulletin du Cercle JBT de février 2011, quelques 200 complices

Le 2 février 1963, succédant aux brèves déclarations de ses co-accusés présents lors du procès, le principal inculpé de l’opération Charlotte Corday, Jean Bastien-Thiry, plaida dans un discours fleuve la légitime défense à décharge pour lui et ses « camarades » et à charge contre les « hommes de pouvoir » et en particulier contre le plus puissant d'entre eux, celui que son avocat et futur candidat à la présidence Jean-Louis Tixier-Vignancour surnomma le « Prince ».

Constituante de « l'affaire Bastien-Thiry », la déclaration du colonel, que René Wittmann publia à un tirage confidentiel le 20 février 1963 et dont la Serp édita une série de 33 tours la même année, commençait par ses mots:

« L'action dont nous répondons aujourd'hui devant vous présente un caractère exceptionnel et nous vous demandons de croire que seuls des motifs d'un caractère également exceptionnel ont pu nous déterminer à l'entreprendre. Nous ne sommes ni des fascistes, ni des factieux mais des Français nationaux, Français de souche ou Français de cœur. Ce sont les malheurs de la patrie qui nous ont conduits sur ces bancs. »

Pour ce qu'il représente et la nature de la déclaration de Bastien-Thiry, ce procès sera vécu à l'époque comme celui de l'OAS et dans une certaine mesure, celui de la guerre d'Algérie. Il inspira nombre d'ouvrages des années 1960 à nos jours, qu'il s'agisse de critiques de la peine de mort, l'opinion publique française y étant alors majoritairement défavorable, de témoignages, la famille du condamné œuvre depuis pour sa réhabilitation à travers le « cercle Bastien-Thiry », ou de contre-enquêtes.

Dans la presse nationale les réactions à « l'affaire Bastien-Thiry », qui débouche à la fois sur la dernière exécution politique en France et sur le dernier fusillé, ne se firent pas attendre. Le remarquable de la situation consiste en trois points :
- la virulence de la critique de Bastien-Thiry à l'égard de la politique algérienne adoptée par de Gaulle,
- le fait que les condamnés aient finalement été graciés à l'exception d'un seul,
- le caractère expéditif de la sentence.

Ainsi au lendemain de l'exécution, dans L'Express, Jean Daniel écrivait : « En fait, l'humanité du souverain finit par accabler jusqu'à ses partisans », tandis que dans Le Canard enchaîné, sous la plume de Jérôme Gauthier, on pouvait lire : « Bastien-Thiry a été fusillé le 11 mars, à l'aube, dans un tel luxe de clandestinité , que cela a ressemblé à de l'obstination [....] La vraie pudeur est fière. C'est la honte qui rase les murs. Une certaine justice aussi, semble-t-il ...."

"De plus audacieux que moi croiront peut-être pouvoir en conclure qu'une justice, qui tend un rideau de gendarmes entre le regard des consciences et ce qu'elle est en train de taire au pied du mur, y tait quelque chose de pas propre". 
Jean-Michel Léost - Professeur honoraire, ancien président de la Société des Agrégés de l'université - (Extrait article paru dans Boulevard Voltaire du 22 août 2015.

 

Stele BEZIERS 5 juillet 2012 

Stèle de Béziers
Envoi de Alain ALGUDO Président des Comités de Défense des Français d'Algérie


VII -Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - JM Bastien-Thiry - L'attentat du petit Clamart - 22 août 1962

3 - Lajos Marton - Envoi de Jean-Pierre Rondeau - 22 avril 2011

J’ai l’Honneur et le très grand plaisir de vous informer que mon ami Lajos MARTON, ancien officier de l’Armée de l’Air hongroise, promu à un bel avenir, anti-communiste, résistant à l’Empire soviétique durant la Révolution hongroise de Budapest en 1956, résistant à l’abandon gaullo-communiste du territoire français d’Algérie, membre du Commando du Petit Clamart, ancien condamné à mort par contumace, puis interné, a été promu Général de la « Garde nationale hongroise 1956 », organisme contrôlé par l’Armée hongroise. Ceci est important car un amalgame est souvent fait avec la « Garde hongroise », organisme politique récent, provocateur (à la folie), dit d’extrême droite, certainement manipulé.

Jean-Pierre Rondeau
22 avril 2011

Lajos est né en 1931 dans une famille d'agriculteurs. Par une bourse d'état, il put poursuivre ses études secondaires, terminées par l'obtention d'un bac avec mention « excellent ». Dès son plus jeune âge, il est fortement attiré par la carrière militaire, mais aussi par la lutte anti-communiste. Étant donné que la Hongrie est occupée par le régime communiste, il conçoit un plan pour lutter contre les occupants. Il s’engage dans l'armée pourtant communiste avec la ferme intention de nuire le plus possible à ce régime criminel et menteur. Immédiatement après le bac, sa candidature est acceptée : École d'officier d'infanterie, École de pilotage et l’État-major de l'Armée de l'air à Budapest. Dès son premier jour « sous l'uniforme détesté », il recueille toutes informations et documents.  Il se considérait comme « Soldat de l'OTAN en mission spéciale ».

En 1955-1956, il entre, malgré les risques de dénonciation, par trois fois dans la Légation américaine de Budapest et transmet par l’intermédiaire du consul américain de 150 à 180 pages de documents ultra secrets, à destination de l’État-major de l'OTAN près de Paris.

Bien sûr, dès le premier jour (23 octobre 1956), il participe à l'insurrection contre les troupes soviétiques d'occupation. Après la défaite du Peuple hongrois, malgré une merveilleuse résistance, écrasée par la puissance militaire soviétique, mais aussi par le lâche abandon de l’Occident, il fuit la Hongrie, laissant sa mère et une sœur, et vient en France, car l’État-major de l'OTAN s’y trouve. La police communiste hongroise tentera par de nombreuses menaces faites à sa famille et ses amis de le localiser et/ou de provoquer son retour en Hongrie.

En France, il prend contact avec les milieux du Renseignement et très logiquement avec les officiers anti-communistes de "Algérie Française". Il est l’'un des trois Hongrois ayant participé à l'attentat du Petit Clamart contre De Gaulle. Pour eux, ils ne font que continuer le combat contre le Communisme et ils n’acceptent pas les trahisons subies par l’Armée, les Français d’Algérie et les Harkis, car cela leur rappellent celles subies par le Peuple hongrois de la part de leurs dirigeants communistes.

Après l’échec de l’attentat, il est condamné à mort par contumace, comme en Hongrie en 58, puis arrêté, rejugé et fait quatre ans et demi de prison.

En Hongrie, après l'écroulement de l'Union Soviétique et  le départ des troupes, il est réhabilité par le nouveau régime libre Hongrois et, en octobre 2001, promu au grade de commandant de la Garde Nationale Hongroise 1956, promotion suivie d’une nouvelle en 2004 au grade de colonel.

Au printemps 2010, un nouveau parti de centre-droite a pris le pouvoir et a remplacé l'ancienne constitution communiste par une nouvelle qui parle de Dieu, de passé chrétien de la Hongrie et de l'importance de la famille traditionnelle.

Dans cet ordre d'idées, sans qu’il le sollicite, sur  proposition du colonel-général Dömötör, Commandant en chef de la « Garde nationale hongroise 1956 », , il est promu au grade de "Général de brigade" de la « Garde Nationale hongroise 1956 », en date du 18 février 2011.

Lajos Marton « assume toute ses actions et activités, politiques et armées, pour sa Hongrie natale et pour la France nationale. Il remercie tous ceux qui l'ont puissamment aidé et soutenu dans ses combats et est fier d'avoir des amis de cette qualité. ». Mais ses amis sont encore plus fiers d’être les siens.

Jean-Pierre RONDEAU

JeanPierreRondeau

 Nos remerciements à Jean-Pierre Rondeau

Lajos a écrit un livre, aujourd’hui épuisé, que l’on ne trouve plus que sur Internet : Il faut tuer de Gaulle, publié en 2002, avec notamment des détails inédits sur l'attentat du Petit-Clamart.

Mais on trouve une excellente cassette

Commander : Ithaque films
63 rue de Courcelles 75008 Paris
Tel: 0142814691 Fax: 0140239945
On peut aussi trouver de nombreux liens par Google et plus particulièrement :

http://www.arte.tv/fr/Lajos-Marton----Tuer-De-Gaulle-/379658.html

http://www.ina.fr/ardisson/tout-le-monde-en-parle/video/I09152596/lajos-marton-a-propos-de-l-attentat-du-petit-clamart.fr.html

 Lajos Marton, (31 ans) ex-élève pilote de l'aviation magyare, ex-insurgé anticommuniste de l'insurrection de Budapest, réfugié politique hongrois en 1956.

Lajos Marton

 

MMV444462 TFR1

r-MARTON-large5702

 

Retour Sommaire

Informations supplémentaires