3.7 - De Gaulle de novembre 1942 à mars 1962

II - Un assassinat d’État : le grand silence - De Gaulle se montre et parle

La cause de la France est celle de l'humanité. Montrez-vous digne de cette belle mission"
Toulon le 11 mai 1830
Lieutenant-Général Commandant en Chef de l'expédition - Comte de Bourmont

 TRAHISON - PERFIDIE - FORFAITURE : violation du serment envers la nation

"Cette indépendance algérienne, nous l'avons voulue et aidée"
Palais de l'Elysée le 16 septembre 1963 - Charles De Gaulle
Télégramme à Ben-Bella

Page 1- De novembre 1942  au 20 mai 1961
Page 2- Vers la capitulation de la France en Algérie - Mars 1962

 

 

Page 1- De novembre 1942  au 20 mai 1961

Le 8 novembre 1942, le débarquement anglo-américain en Algérie (De Gaulle n'étant pas informé) avait entraîné sous les ordres de l'amiral Darlan et du général Giraud, un engagement massif des Français d'Algérie, du Maroc, de la Tunisie et du Sénégal, qui combattaient désormais bien au loin pour libérer la Mère Patrie.

Le 30 mai 1943, les Algérois voyaient arriver venant de Londres avec sa famille, un général de brigade au combat mais avec un micro. Peu apprécié, il avait en effet de son exil doré, approuvé en juillet 1940 le massacre de nos 1297 marins alors désarmés à Mers el Kébir et bien inutilement conduit et raté un raid sanglant en septembre 1940 à Dakar où flottait notre drapeau.

En 1957 : Repoussé du pouvoir par les électeurs depuis onze années et peu actif sans micro dans son village aux deux églises, De Gaulle arrivait au Sahara le 12 marspour montrer son intérêt face à la naissance d'une nouvelle richesse nationale pouvant faciliter l'avenir de la France. Ce jour-là "notre militaire-phraseur-visionnaire" proclamait sur les ondes : "Le Sahara français est pour notre pays une chance immense. Il ne s'agit pas que nous la perdions et nous ne la perdrons pas, grâce surtout à l'armée française".

Le 6 juin 1958 il s'engageait publiquement pour "l'Algérie française", "au nom de la France", et en "donnant sa parole" avant de renouveler bien "fraternellement" ses promesse en juillet.

Le 23 septembre 1958 il qualifiait lui-même de stupide et lâche ceux qui pouvaient envisager d'abandonner l'Algérie. Il avait dit "stupides et lâches".

Le 16 septembre 1959- première trahison : sans respecter la Constitution dont l'article 2 précise que "la France est une République Une et Indivisible", il s'engageait pour une autodétermination  de l'Algérie, à choisir 4 ans après le retour de la paix, par tous les Algériens, en tant qu'individus : Sécession, Francisation ou Association. Avec cette vision politique, il troublait la fraternisation républicaine, retrouvée sans lui en 1958, entre les populations d'Algérie.

Le 29 avril 1959 : Aux députés et au Directeur de l'Echo d'Oran, monsieur Laffont il dit : L'Algérie de papa est morte. Si on ne le comprend pas, on mourra avec elle" Paru dans l'Echo d'Oran ( en gros  :" Vous pouvez crever, on s'en tamponne" )

Janvier 1960. Le retrait du général Massu, symbole victorieux des combats à mener contre les terroristes, camouflait une provocation, organisée pour détruire la symbiose qui existait entre les civils et les militaires.

Le 24 janvier 1960 du sang français coulait et on ne découvrira qu'un an plus tard, lors du procès devant le dernier "Tribunal militaire" classique un ignoble montage ourdi pour que des parachutistes français ouvrent le feu, sur leurs compatriotes, qui manifestaient contre des avancées vers une capitulation de la France. Mais l'armée française avait refusé d'ouvrir le feu sur des citoyens qui criaient "Vive la France " derrière des barricades.
Nota : Alors que 220.000 musulmans en auto-défense, supplétifs, appelés ou autres, se battaient à nos côtés, le journal "Le Monde" des 5-6 mars 1960, titrait en première page avec une phrase odieusement raciste, exprimée par De Gaulle : "Les Musulmans ne peuvent être ni des Provençaux ni des Bretons". Jamais démenti par l'Elysée. C'était De Gaulle" avec notamment la révélation de la crainte d'un futur "Colombey-les-deux-mosquées".

10 juin 1960. Dans le cadre du pardon local offert le 31 mai 1958
par le général Salan aux repentis sincères, puis repris sous le vocable "la paix des braves", De Gaulle recevait à l'Elysée trois combattants, Si Salah, chef de la willaya IV, Si Lakhdar et Si Mohamed qui voulaient avec d'autres chefs rebelles arrêter les combats dans la dignité. Mais ce ralliement des principales willayas qui se battaient contre la France aurait officialisé la victoire de notre armée sur le terrain et l'indépendance de l'Algérie devenait inenvisageable. Ces "trois visiteurs" devenaient politiquement gênants, à la fois pour l'Elysée  et les chefs politiques de la rébellion. Ces trois vrais combattants allaient très rapidement perdre la vie dont Si Mohamed abattu par nos services secrets le 8 août à Blida dans une armoire où il se cachait.

Le 11 février 1961 création de l'OAS à Madrid [1]

22 - 25 avril 1961. En réalisant un "putsch d'honneur" sans verser de sang français, les généraux Challe, Jouhaud, Salan et Zeller, respectueux de la parole donnée, espéraient sauver la France de la décadence en montrant ouvertement aux Français et à De Gaulle que l'Armée avait réellement vaincu le terrorisme en Algérie française. La déclaration du général Challe résume les méandres de la politique mensongère conduite depuis 1958 par le pseudo visionnaire: "Un gouvernement d'abandon nous apprenait successivement l'Algérie française, l'Algérie dans la France, l'Algérie algérienne, l'Algérie indépendante associée à la France. Il s'apprête aujourd'hui à livrer définitivement l'Algérie à l'organisation extérieure de la rébellion. Est-ce cela la paix annoncée ?" 

26 avril 1961. Dès la fin du putsch, De Gaulle en grand spécialiste
depuis 1944-45, avait imposé une nouvelle et véritable épuration des autorités en poste en Algérie... Il voulait faire place nette: 400 arrestations, enquêtes, perquisitions, une centaine de hauts fonctionnaires destitués, une dizaine d'officiers de police suspendus, cadres pieds-noirs mutés en métropole, CRS remplacés par des gardes mobiles ..., Sous les ordres de Messmer, la sécurité militaire utilisait tous les moyens et procédés disponibles pour repérer les non enthousiastes à la politique gaulliste.

Jusqu'en 1962, avec le dernier préfet de police d'Alger, Vitalis Cross, de nombreux "personnages" qui avaient participé pour le pouvoir à des "activités spéciales" en Algérie, ont évoqué des moyens répressifs gaullistes, avec la mise en œuvre d'officines officielles clandestines pour lesquelles a été cité le nombre de 15.000 parallèles dont un millier de femmes plus 2.000 contractuels indochinois: MPC avec Lucien Bitterlin - SAC - Mission C de Michel Hacq - avec la gendarmerie et 2 colonels de la Sécurité militaire - des droits-communs comme Jo Attia libéré de prison par le député Lemarchand. Leurs activités permanentes : arrestations illégales, kidnappings provisoires ou définitifs, tortures (Gendarmerie des Tagarins - Ecole de police d'Hussein-Dey - Villa Andrea ...) crimes, plasticages ...

Le 20 mai 1961 : Sans avoir retenu un geste en retour pour nos compatriotes
civils et militaires prisonniers de l'ALN, la délégation française annonçait à Evian aux négociateurs du FLN une nouvelle libération de 6.000 terroristes (sur 10.000 condamnés emprisonnés) et signalait que pendant un mois notre Armée n'entrerait en action qu'en cas de légitime défense. Ben Bella recevait l'aura" de chef historique" et avec 2 de ses comparses était muté du Fort de l'île d'Aix au Chateau de Turquant avec un régime de gardiennage politique plus que très fastueux. Dans sa perception de Ben Bella et pour se trouver De Gaulle faisait-il une projection de personnalité ? Revivait-il sa jeunesse, ses ambitions, son habileté, ses ruses, pour mieux savourer sa réussite politique quand, isolé et loin des combats, il se sublimait de 1940 à 1945 afin de parvenir à entrer dans Paris en véritable libérateur de toute la France ? (ce qui expliquerait le futur drame toléré du 5 juillet à Oran pour faciliter l'accès au pouvoir à Alger de Ben Bella le "libérateur historique".)


II - Un assassinat d’État : le grand silence - De Gaulle se montre et parle

Page 2 - Vers la capitulation de la France en Algérie - Mars 1962

De Gaulle avait libéré depuis 1958 sans contrepartie de nombreux rebelles du FLN et négocié de plus en plus ouvertement, en capitulant progressivement, face à des terroristes peu pressés, qui bien loin des djebels, vivaient luxueusement planqués dans des capitales : Tunis, Tripoli, Le Caire, Genève

18-19 mars 1962. Désespérés les citoyens de l'Algérie française apprenaient avec horreur qu'un faux-accord incompatible avec la constitution de leur pays venait d'être conclu comme s'ils n'existaient pas. Désormais avec des extrémistes non laïques immédiatement installés au pouvoir en Algérie, une vie paisible sur place dans leurs départements ainsi que l'avenir de leurs enfants devenaient illusoires. Même après le 19 mars à midi, le FLN poursuivait ses crimes dans toute l'Algérie (Saint Denis du Sig, Relizane, Rovigo ...) et contrairement aux accords s'installait ouvertement armé dans le bled. Suite à sa capitulation à Evian De Gaulle devait alors faire face aux engagements souscrits  et satisfaire l'impérative exigence du GPRA rappelée le 6 mars 1962 par Saad Dallab qui allait à Evian : "S'il doit y avoir un cessez-le-feu, nous saurons dans les jours qui le suivront si le Gouvernement français est décidé à briser l'OAS. Dans l'affirmatif tout ira bien". C'est à dire écraser les fortes oppositions dans les villes.

23 mars 1962. Suite aux directives du 14 février pour une ouverture du feu si l'occasion se présentait et suite à un attentat involontaire contre des militaires intervenu à Bâb el Oued, De Gaulle ordonnait : "Mon cher Premier ministre, tout doit être fait sur le champ pour briser et châtier l'action criminelle des bandes terroristes d'Alger et d'Oran". Il précisait bien Alger et Oran et non pas l'Algérie.  Le 23 mars 1962 notre armée dite républicaine transformait alors le quartier très populaire de Bâb el Oued (60.000 citoyens) en un ignoble ghetto, qu'elle mitraillait, canonnait avec troupes, blindés, hélicoptères et avions; civils et enfants tués à l'intérieur des logements; cadavres dans les rues; couvre-feu permanent même pour la Croix Rouge.
Quelques officiers de notre marine nationale, canons pointés vers le large, ont refusé de participer à ce carnage politique.

 

De Gaulle

 

26 mars 1962. Sur un ordre de la Présidence l'armée tire sur ses nationaux, des manifestants pacifiques, en marche vers Bâb el Oued pour délivrer ses habitants du sac dans lequel ils sont enfermés depuis trois jours sous la totale répression des gardes mobiles.[2]

5 juillet 1962. Le FLN envoie sur les Européens d'Oran des hordes hurlantes et hystériques pour un horrible massacre. Sur un ordre de  l'Élysée, l'armée consigne ses soldats dans les casernes, laissant sans secours la population [3]

[1] Simone Gautier

[2] Id.

[3] Id. Je ne retrouve pas l'auteur de ce texte que j'ai complété.

01

 

De Gaulle2

 

02

 

03

 

04

 

Retour Sommaire

Informations supplémentaires