3.1 - Chronologie des discours de De Gaulle - juin 1958 / juin 1964 - Extraits

II - Un assassinat d’État : le grand silence - De Gaulle se montre et parle

CHRONOLOGIE DES DISCOURS DE DE GAULLE, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE - EXTRAITS - Juin 1958 - juin 1964

Alger – 4 juin 1958 –
« Je vous ai compris ! Je vois ce qui s’est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire. Je vois que la route que vous avez ouverte en Algérie est celle de la rénovation et de la fraternité. Eh bien, de tout cela je prends acte au nom de la France. Je déclare qu’à partir d’aujourd’hui, la France considère que dans toute l’Algérie, il n’y a qu’une catégorie d’habitants. Il n’y a que des Français à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs. »

 

Oran – 5 juin 1958 –

« La France est ici avec sa vocation. Elle est ici pour toujours … Il faut qu’il n’y est en Algérie rien d’autre que dix millions de Français et Françaises avec les mêmes droits et les mêmes devoirs … Oui, oui, oui ! La France est ici pour toujours …

Mostaganem – 6 juin 1958 –
« Il n’y a plus ici, je le proclame en son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entière, des compagnons, des frères qui marchent désormais dans la vie en se tenant par la main.

Vive Mostaganem ! Vive l’Algérie française, vive la République, vive la France ... »

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Alger – 6 juin 1958 – ordre du jour –
« Officiers, Sous-officiers, Officiers mariniers, Soldats, Marins, Aviateurs, pendant les trois magnifiques journées que j’ai passé en Algérie, je vous ai vus sous les armes. Je sais l’œuvre que vous accomplissez avec un courage et une discipline exemplaires pour garder l’Algérie à la France et pour la garder française. La confiance que la population manifeste à l’armée et dont j’ai eu tant de preuves, me donnent la certitude que vos efforts au service du pays seront récompensés par un succès national. La France, ici, va gagner ; la partie … »

 

LES CAROTTES SONT CUITES1

A la radio – 30 juin 1958 –
« C’est alors que j’ai assumé la charge de gouverner notre pays. Des problèmes énormes se posaient alors à moi : pacifier l’Algérie, faire en sorte qu’elle soit toujours corps et âme avec la France … »

Alger – 29 août 1958 –
« Par leur vote, les habitants de l’Algérie vont fournir une réponse à la question de leur propre destin. Les bulletins qu’ils mettront dans l’urne auront, sur un point capital, une claire signification. Pour chacun, répondre « OUI » dans les circonstances présentes, cela voudra dire, tout au moins, que l’on veut se comporter comme un Français à part entière et que l’on croit que l’évolution nécessaire de l’Algérie doit s’accomplir dans le cadre français ».

Constantine - 3 octobre 1958 -
"De toute manière, parce que c’est la nature des choses, le destin de l’Algérie aura pour bases, tout à la fois, sa personnalité et une solidarité étroit avec la métropole française" ...
Vive l’Algérie - ET - la France !

Conférence de presse du 23 octobre 1958 -
Le général propose au FLN "la paix des braves". A quelle hécatombe, condamnerions-nous pas ce pays si nous étions assez stupides et lâches pour l’abandonner.

Fort-Flatters - 12 mars 1959 -
"Le Sahara français est pour notre pays une chance immense. Il ne s’agit pas que nous le perdions et nous ne le perdrons pas, grâce surtout à l’armée française.

Au général Bigeard - 30 août 1959 - Tournée de popotes.
"Moi vivant, jamais le drapeau FLN ne flottera sur l’Algérie".

A la radio - 6 septembre 1959 -
"Je suis convaincu que la sécession serait un aboutissement irréversible et désastreux. Il entraînerait une misère épouvantable, un affreux chaos politique, l’égorgement généralisé et, bientôt la dictature belliqueuse des communistes."

16 septembre 1959
Je m’engage à consulter les Algériens dans leur douze départements au sujet du destin qu’ils veulent adopter.

26 décembre 1959
Lettre de degaulle adressée à ses troupes le 26 décembre 1959 (J.R. Tournoux, Jamais dit, édition Plon pages 207-208)...
Prétendre qu'ils sont français, ou qu'ils veulent l'être, c'est une épouvantable dérision. Se bercer de l'idée que la solution politique c'est l'intégration ou la francisation, qui ne sont et ne peuvent être que notre domination par la force que les gens d'Alger et nombre de bons militaires appellent "l'Algérie française"", c'est une lamentable sottise."

 

psychanalyse de gaulle dessin Inti texte Wandrille1

 

A la radio - 25 janvier 1960 -
"Devant la France, un problème difficile et sanglant reste posé : celui de l’Algérie, il nous faut le résoudre ! Nous le ferons comme une grande nation et par la seule voie qui vaille, je veux dire par le libre choix que les Algériens eux-mêmes voudront faire de leur avenir.... Je considère comme nécessaire le recours à l’autodétermination ... ou bien la sécession ... ou bien la francisation complète ... ou bien le gouvernement des Algériens par les Algériens ... Si les hommes qui constituent l’organisation politique du soulèvement entendent n’être pas exclus des débats, puis des scrutins, enfin des institutions qui règleront le sort de l’Algérie et assureront sa vie politique, j’affirme qu’ils auront, comme tous les autres et ni plus ni moins, l’audience, la part, la place que leur accorderont les suffrages des citoyens... ( appel au GPRA)......
Les Algériens devenant partie intégrante du peuple français qui s’étendrait dès lors de Dunkerque à Tamanrasset ...
"Je m’engage à demander, d’une part, aux Algériens dans leurs douze départements ce qu’ils veulent être en définitive et, d’autre part, à tous les Français, d’entériner ce que sera ce choix".
"J’ai pris la tête de l’État pour relever notre pays et, notamment, pour faire triompher, dans l’Algérie déchirée, en unissant ses communautés, une solution qui soit française."

Discours du 29 janvier 1960 - après la semaine des barricades -
"Français d’Algérie, comment pouvez-vous écouter les menteurs et les conspirateurs qui vous disent qu’en accordant, le libre choix aux Algériens, la France et De Gaulle veulent vous abandonner à la rébellion ?"

Tournée des popotes - 4 mars 1960 -
"La France restera en Algérie, j’en réponds ... Une victoire militaire est nécessaire avant la consultation du peuple."

Discours radiotélévisé - 14 juin 1960
"Il s’agit de transformer notre vieille France en un pays neuf ... Il est tout à fait naturel qu’on ressente la nostalgie de ce qui était l’Empire, tout comme on peut regretter la douceur des lampes à huile, .... Et l’Algérie ? Ah, je n’ai jamais cru pouvoir trancher du jour au lendemain, un tel problème, posé depuis 130 ans, mais je crois que l’on ne fut jamais plus près d’aboutir à une solution ... Une fois de plus, je me tourne au nom de la France, vers les dirigeants de l’insurrection et je leur déclare que nous les attendons ici pour trouver avec eux une fin honorable aux combats... après quoi tout sera fait pour que le peuple algérien ait la parole dans l’apaisement. La décision ne sera que la sienne....

LE MENTEUR


II - Un assassinat d’État : le grand silence - De Gaulle se montre et parle

25 juin 1960 -
Pourparlers à Melun avec des représentants du seul FLN.

Discours du 4 novembre 1960 -
"l’Algérie sera une République algérienne, laquelle existera un jour."..

Janvier 1961 à L. Terrenoire -
"Jusqu’à présent j’ai fait de nombreux discours, il s’agissait de préparer progressivement l’opinion à ce qui doit arriver."

Référendum du 8 janvier 1961
Résultats : en Algérie : (les partisans principaux de l’Algérie française étaient interdits de campagne ou internés) OUI : 39,58 % des inscrits, 42 % d’abstention - en métropole : 57 % et 25 % d’abstention.

22 avril 1961 :
Putsch déclenché à Alger par les Généraux Jouhaud, Salan, Challe et Zeler.

23 avril 1961 - message radiotélévisé, prononcé au Palais de l’Élysée
"Un pouvoir insurrectionnel s’est établi en Algérie par un pronunciamiento militaire .... Ce pouvoir a une apparence : un quarteron ( qui veut dire 25 et non 4) de généraux en retraite. Il a une réalité : un groupe d’officiers partisans, ambitieux et fanatiques .. . Leur entreprise conduit tout droit à un désastre national ... Voici l’État bafoué, notre puissance ébranlée, notre prestige international abaissé, notre place et notre rôle en Afrique compromis ..." J’ai décidé de mettre en œuvre l’article 16 de notre constitution.

Message au Parlement - 25 avril 1961
La rébellion de certains chefs et éléments militaires provoquée en Algérie par un complot contre l’État ... résultant d’épreuves prolongées et encouragées par diverses menées organisées en métropole, fait peser .... une menace grave et immédiate ...
"Jouhaux, ce n’est pas un Français, je veux dire ce n’est pas un Français comme vous et moi. C’est un Pied-noir" : interview réalisé par M. TOURNOUX après le putsch d’avril.

Allocution du 8 mai 1961
"Tout le monde discerne, aujourd’hui, qu’il doit être remédié, non seulement à la secousse que nous venons de subir, mais aux causes mêmes qui nous rendent vulnérables. C’est dans ce but que sont mises en œuvre les dispositions exceptionnelles justement prévues par notre Constitution ...Il nous faut, oui, il nous faut régler l’affaire algérienne ... Quelle tâche féconde peut s’offrir dans ces conditions aux Algériens de souche française ! De tout mon cœur, je leur demande, au nom de la France, le jour même où nous commémorons une victoire à laquelle ils ont tant contribué, de renoncer aux mythes périmés et aux agitations absurdes d’où ne sortent que des malheurs et de tourner leur courage et leur capacité vers la grande œuvre à accomplir .... L’avenir de l’Algérie et le moyen de le faire ouvrir par le suffrage, nous entendons en discuter à fond avec les diverses tendances, notamment ceux qui nous combattent....

20 mai 1961 à Évian -
Le GPRA peut se rassurer et discuter ouvertement des modalités de l’indépendance. Et tandis que nous chantions en pleurant des Marseillaises désespérées :
"L’ Algérie nous coûte plus qu’elle ne nous rapporte ... C’est pourquoi aujourd’hui la France considérerait avec le plus grand sang-froid une notion telle que l’Algérie cessât d’appartenir à son domaine".... Je ne disconvient pas que la rébellion a confirmé dans mon esprit ce qui y était déjà bien avant qu’elle n’ait éclaté ... Depuis Brazzaville je n’ai jamais cessé d’affirmer que les populations qui dépendaient de nous devaient pouvoir disposer d’elles-mêmes. N’étant pas revenu à temps pour prévenir l’insurrection algérienne, dès mon retour j’ai proposé aux chefs de conclure la paix des brave, d’entamer des conversations politiques. En 1959 j’ai proclamé le droit des populations algériennes, l’autodétermination .. En 1960, j’ai affirmé à maintes reprises que l’Algérie serait algérienne ... en même temps j’ai brisé les complots qui voulaient me forcer à soutenir l’intégration.... En 1961 j’ai demandé au peuple français de m’approuver, ce qu’ils ont fait par un référendum massif ... Si je l’ai fait, (la décolonisation) c’est aussi et surtout parce qu’il m’apparait contraire à l’intérêt actuel de la France de se sentir rivée à des obligations qui ne sont plus conformes à ce qu’exigeait sa puissance et son développement."
- En Algérie, perquisitions, arrestations, épuration dans l’armée, la police, l’administration. L’OAS multiplie ses coups - irruption des barbouzes - avantage énorme consenti au FLN qui multiplie manifestations et attentats -

Fin juin dans l’est de la France -
15 discours où il répète toujours la même chose "la guerre militairement terminée - un seul résultat fixé pour l’autodétermination : l’indépendance. "La France veut que l’Algérie prenne en mains ses destinées". "Il faut que nous en finissions ...Il ne faut pas nous figurer que nous en sommes encore au temps du père Bugeaud. Il faut décoloniser. Ce sera long et difficile parce qu’une guerre de sept ans a tout compliqué.....

30 juin 1961 - Lunéville -
"Il n’y aura pas d’échec militaire en Algérie. L’armée a fait son devoir. Partout le terrain est dominé. ....Pour de multiples raisons notre destin est de nous dégager des charges coûteuses et sans issues ...

Allocution radiotélévisée du 12 juillet 1961
"Cela étant la France accepte sans aucune réserve que les populations constituent un État entièrement indépendant. Faute de cette association il faudrait que la France regroupe dans telle ou telle zone, afin de les protéger, ceux des habitants qui se refuseraient à faire partie d’un Etat voué au chaos...".
De Gaulle est pressé. Le GPRA se fait prier. Camouflage : "Le Sahara fait partie de l’Algérie". Il échappe à un attentat à Pont sur Seine le 9 septembre1961. Méthode Coué : "avenir radieux pour les Européens dans l’Algérie nouvelle" dont rien n’entravera la naissance toute proche.
"Alors le problème algérien se résume pour nous en trois thèmes essentiels : l’institution d’un État algérien,les rapports avec la France de cet Etat, l’avenir du Sahara ..." "Cette autodétermination veut dire un référendum qui instituera l’État algérien. Ce dont il s’agit - c’est de dégagement. Dans ces conditions, ce n’est qu’un pouvoir provisoire algérien ..et cet exécutif sa tâche immédiate serait de conduire le pays encore une fois au référendum et aux élections avec sans doute la mise à disposition d’une force locale."
"Pour le Sahara , notre ligne de conduite , c’est celle qui sauvegarde nos intérêts."

21 septembre 1961 - Villefranche de Rouergue
"La France se doit de protéger ses enfants de l’autre côté de la Méditerranée, elle le fait, elle le fera ..."

22 septembre 1961 - Decazeville - Rodez -
Naturellement il y a en Algérie des gens qui viennent de métropole et de l’Europe, ceux qu’on appelle, comme on dit, les Algériens de souche européenne. Ceux-là, pour beaucoup d’entre eux, sont nécessaires à l’Algérie de demain. Il faut donc que l’Algérie de demain leur assure un rang, des possibilités, des droits dans la dignité.

l’ Aveu : 1958 = Vive l’Algérie française - 1962 = l’Algérie algérienne


 II - Un assassinat d’État : le grand silence - De Gaulle se montre et parle

19 mars 1962 - Annonce officielle du cessez le feu
"Si la solution du bon sens poursuivie ici sans relâche depuis bientôt quatre années a fini par l’emporter ...."

23 mars 1962 - L. Terrenoire
"Le Président de la République a fait connaître au Conseil des Ministres que la question capitale était de briser par tous les moyens et de réprimer impitoyablement l’insurrection armée qui se développe dans les grandes villes d’Algérie, ainsi que tous les crimes qui s’y perpétuent quotidiennement.

De Gaulle - lettre au Premier Ministre
"Tout doit être fait sur le champ pour briser et châtier l’action criminelle des bandes terroristes d’Alger et d’Oran"

26 mars 1962 - Tuerie du Plateau des Glières à Alger.
Le soir même le chef de l’État ouvre la campagne pour le référendum destiné à faire approuver sa politique, sans un mot de compassion pour ces victimes qui en sont la conséquence, référendum décidant de leur sort les Français d’Algérie qui en seront écartés.

 

De Gaulle

 

De Gaulle écrit l’histoire (Mémoire - Le Renouveau)
Il (Fouchet) lui faut assumer la responsabilité de l’ordre plus que jamais bouleversé. Le 26 mars, par l’émeute rue d’Isly, d’une foule algérienne furieuse de l’arrestation de JOUHAUD et qui ne put être dispersée que par le feu meurtrier des troupes.

Paris - Conseil des Ministres - 4 mai 1962 -
Général De Gaulle à Alain Peyrefitte : "L’intérêt de la France a cessé de se confondre avec celui des Pieds-noirs !"

De Gaulle à Metz le 6 juin 1964
Nous l’avons résolu (le problème algérien) comme il fallait, conformément au génie de la France et à son intérêt. Je vous prends à témoin, en un an, un million de Français dans ce pays ont été rapatriés sans heurts, sans drames, sans douleur et intégrés dans notre unité nationale. - ( transmis par Gilles BONNIER).

Commentaires :

- La plupart des extraits 1958 à 1962 "Le général De Gaulle parle ... " sont tirés du livre de Francine Dessaigne "- UN CRIME SANS ASSASSINS" - et pour le reste pris au hasard des citations trouvées.

- Cité par Alain Peyrefitte dans "C’était De Gaulle" - Tome 2 - Page 133
"Chaque peuple doit avoir ses martyrs. Encore faut-ils qu’ils soient dignes de cette fonction. Un de ces imbéciles de généraux qui joue au ballon dans la cour de la prison de Tulle n’aurait pas fait l’affaire.
"Bastien-Thiry avait quelque chose de romantique. Ce sera un bon martyr."

Pour comprendre mieux ce propos, en cas d’incompréhension, ne pas craindre d’interroger un psychiatre, un psychologue, un spécialiste des profils caractériels des tueurs en série.

Vitus : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.


UN MENSONGE D’ÉTAT


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