5.16 - GERBY Fernand 43 ans

1 - Témoignage de Monsieur Gradone un ami de Fernand gerby

"Madame,
Je vous confirme que j’ai bien connu Fernand GERBY, l’une des victimes de cette terrible tragédie. J’étais présent ce jour-là, et j’ai croisé GERBY, auquel j’ai adressé un geste amical. Au moment de la fusillade, je me trouvais boulevard Laferrière, près du siège de la Dépêche Quotidienne.

J’ai appris par la suite par des amis que Fernand GERBY figurait parmi les victimes. Nous nous connaissions et fréquentions au sein de l’U.T. 156 depuis fin 1956. Lui travaillait dans l’entreprise de T.P. (L.E.N.A.C.), moi-même à l’entreprise Roussel (adjudicataire des Travaux de la Ville d’Alger). Nous occupions les mêmes fonctions administratives dans nos sociétés respectives.

Alors que j’étais hospitalisé en septembre 2002 au Centre cardiologie de Monaco, l’un des patients était le responsable hiérarchique de GERBI à la L.E.N.A.C., nous avons évoqué la personnalité de Fernand, garçon affable et toujours souriant."Le 20 mai 2008
R. GRADONE
Les Jardins d’Athéna
338 boulevard Pierre Delmas
Antibes

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VI - Les témoignages - Grande Poste Les familles, les amis, les journaux

2 - Témoignages des journalistes

Paru dans le Journal d'Alger le 28 mars 1962
Dans la plus stricte intimité sur ordre des autorités

Les premières victimes de la fusillade du 26 mars ont été inhumées hier. Les premières obsèques des victimes de la fusillade de lundi dernier se sont déroulées hier dans la plus stricte intimité, sur ordre des autorités, dans le souci d'éviter tout nouvel incident. Cinq personnes ont été inhumées hier matin, il s'agit de :

- Fernand GERBY qui a été enterré à huit heures trente au cimetière du boulevard Bru

- Guy MAZARD, CIAVALDINI Charly et Albert BLUMHOFER qui ont été successivement conduit entre neuf heures et dix heures trente, au cimetière d'El Alia

- Michèle TORRES qui a été inhumée à dix heures au cimetière d'Hussein-Dey.

Dans le courant de l'après-midi, deux autres personnes ont été transportées jusqu'à leur dernière demeure :

- Jacques INNOCENTI qui a été inhumé au cimetière du boulevard Bru.

- Marcel FABRE dont la dépouille mortelle a été conduite à Birtouta.

- Par ailleurs les corps de Philippe GAUTIER et de Roger MOMPO ont été mis en bière, hier après-midi, à dix-sept heures, en attendant d'être transférés en Métropole où auront lieu les obsèques.

Aujourd'hui d'autres victimes de la fusillade du 26 mars seront enterrées. Les cérémonies s'échelonneront certainement sur plusieurs jours encore.

Les dépouilles mortelles des victimes européennes de la fusillade du 26 mars qui se trouvaient à la morgue de l'hôpital civil de Mustapha, ont toutes été transportées par camions militaires au cimetière de Saint Eugène et d'Hussein-Dey où auront lieu les inhumations. Les transports des corps se sont effectués hors la présence des familles, hier soir, entre 21 et 23 heures.

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La morgue à l'hôpital Mustapha


VI - Les témoignages - Grande Poste Les familles, les amis, les journaux

La Dépêche d’Algérie
Vendredi 30 mars 1962

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les autorités avaient procédé à l’acheminement de la plupart des corps des victimes de la fusillade de lundi vers les cimetières de la ville où les familles avaient manifesté le désir de les inhumer.

C’est au cimetière de Saint Eugène, du boulevard Bru, d’El Alia, d’El Biar, qu’avaient lieu ces obsèques. Cependant que dans l’intérieur, à Médéa, avait lieu l’inhumation de Monsieur Émile Loretti et à l’Alma  celle de Monsieur Fernand Magne. [1]

Au dépositoire du cimetière du boulevard Bru se trouvaient les corps de Messieurs Louis Fermi, Marcel Puig, RenéRichard,François Pisella, Jacques Innocenti et de Madame Anne Mesquida [2]. Le corps de Monsieur Roland Gerby était amené dans l’après-midi.

Des 8 heures une foule considérable attendait devant l’entrée du cimetière Bru, Chemin des Crêtes. Le service de gestion du cimetière pris au dépourvu par les arrivées non prévues des corps pendant la nuit, s’activait dès  l’ouvertures des grilles, à creuser les fosses et à dresser un horaire approximatif des inhumations.

La foule, qui attendait au-dehors, comme pour les enterrements habituels, dut parfois se rendre au dépositoire pour une courte prière devant le cercueil d’un ami ou d’un parent et présenter les condoléances à la famille avant que le corps ne soit inhumé. L’inhumation avait lieu plus tard en présence de la famille seulement, comme pour Monsieur Jacques Innocenti, par exemple.

Pendant ce temps un cortège passait dans l’allée, sans prêtre et sans employé des Pompes funèbres. Le cercueil porté à bras par des amis du défunt. On en arrivait à se demander si les cortèges n’allaient pas se croiser dans l’allée.

[1] Magne Fernand a été mis par erreur dans la liste du 26 mars. Il est décédé à l’Alma, dans son lit d’une crise cardiaque. Confirmé par deux fois : des amis l’ayant connu et par l’association L’Alma – l’Alma marine – Le Corso.

[2] Il s’agit de Jeannine Mesquida

Plan de la fusillade

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La nasse se referme entre l'arrivée du boulevard Laferrière (en bas à droite)au plateau des Glières devant la Grande Poste, la rue d'Isly, l'avenue Pasteur (en bas à gauche)et la rue Chanzy (en haut à gauche). Les tirs se sont produits de part et d'autre du barrage situé au début de la rue d'Isly en direction du Plateau des Glières devant la Grande Poste et également rue d'Isly, rue Chanzy.
Le Lieutenant Ouchène s'est réfugié sous une porte cochère au 57 de la rue d'Isly entre la pharmacie Carcassonne et l'agence Havas qui fait l'angle de l'avenue Pasteur

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