4.7 - La saison des caroubes de Robert SAUCOURT

XI - Bibliothèque - Livres

Chronique d'une jeunesse algéroise de Robert Saucourt

"Prix orange du livre" 2012

Éditeur Atelier Fol'fer
Avec Femmes de destin(s), Robert Saucourt avait raconté, comme peu (voire pas) d'auteurs l'avaient fait avant lui, la saga de ces femmes qui, dans l'Algérie des tout débuts de la colonisation et dans des conditions proches de celles des pionnières de l'Ouest sauvage américain, firent preuve d'une véritable héroïcité. Des femmes de sa famille. Des femmes françaises tout simplement.

Avec son nouveau livre, La Saison des caroubes, sous-titré : « Chroniques d'une jeunesse algéroise », il boucle la boucle. C'est un récit et même, on croit le savoir, un récit largement autobiographique (quoi qu'en prétende l'auteur). Une jeunesse de soleil et de rires. Avec ses années heureuses, les vacances à la ferme et à la mer, les copains, les amourettes. Des joies simples. Et puis, à partir de 1954, la montée des périls et le tragique dénouement de 1962.
Les gamins insouciants des années heureuses vont devenir les ados inquiets des années noires. Des ados qui, nolens volens, vont vite apprendre à devenir des hommes. Et à s'engager corps et âme pour conserver à la France une de ses plus belles provinces.
Les caroubiers sont des arbres à bois dur utilisés en menuiserie. Ils donnent des fruits, les caroubes, à la pulpe comestible et sucrée. Comme le destin de ces jeunes d'Alger. Tendre et solide. Délicieux et amère. Des chroniques au rendez-vous de l'Histoire pour raconter des histoires. Le bonheur, l'amour, la mort parfois. Des chroniques pour dire un pays qui n'existe plus.
 
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Recension de Geneviève de Ternant

LA SAISON DES CAROUBES de Robert SAUCOURT

Atelier Fol’fer

Collection Xénophon dirigée par Alain Sanders

Ce livre n’est pas autobiographique, affirme l’auteur. Comment le croire ? Certes, il délègue à deux de ses protagonistes, Marie et Christian, le soin d’exprimer ses propres souvenirs et ceux de quelques personnes proches, mais c’est pour mieux laisser aller sa plume au gré de sa mémoire.
J’ai lu beaucoup d’ouvrages au long de trente années et plus, de travail pour que perdure notre histoire ; jamais je n’ai autant adhéré aux sentiments, aux circonstances décrites, jamais rien d’aussi complètement vivant n’est venu raviver mes propres souvenirs.

Oui ! C’est bien ainsi que cela s’est passé ! Oui, C’est bien cette peur et cette inconscience mêlées que nous ressentions pour porter des tracts ou cacher nos camarades menacés. Oui ! C’est aussi cet appétit de vivre quand même « normalement » notre jeunesse dans la complète anormalité de l’époque. Oui ! C’est ce désespoir après tant d’espoirs déçus. Oui ! C’est cela, tout à fait cela....

Car nous avons vécu à Oran, à peine différemment les mêmes événements...

Je connais peu Robert Saucourt, rencontré au hasard des salons de livres pieds-noirs, mais c’est avec émotion que je lui dis merci ! Merci d’avoir rendu vie à toute notre génération sacrifiée, courageuse ; merci d’avoir écrit ce livre que nos enfants pourront lire... comme un roman.

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