1.3 - Le massacre d’Alger -Témoignages recueillis par les Médecins le 26 mars 1962

XI - Bibliothèque - Alger 26 mars 1962 - Ouvrages de références - Récits - Poésie

Témoignages recueillis par les médecins ayant assisté à la fusillade ou ayant soigné les blessés.

A la mémoire de notre éminent confrère le Docteur Jean MASSONNAT, Croix de guerre 39-45, tué le 26 mars 1962, victime du devoir professionnel.

LA TRAGEDIE

Le prologue

Un quartier européen populaire d’Alger, Bâb-el-Oued, est investi depuis plusieurs jours, à la suite d’une agression contre les Forces de l’Ordre. Ses 75.000 habitants sont séparés par un blocus rigoureux du reste du monde.

L’occupation est sévère : une motion des Doyens de Facultés et de notables parlent à juste titre de « répression aveugle ». La population d’Alger multiplie ses efforts et ses démarches pour leur venir en aide. Mais c’est en vain ; les barrages s’opposent à l’entrée de qui que ce soit, à l’intérieur du périmètre interdit.

À tout le moins les Algérois veulent manifester leur sympathie aux assiégés.

Dès le début de l’après-midi, ils se mettent en marche vers le lieu de ralliement, des milliers d’hommes et de femmes ; il y a relativement peu de très jeunes gens et d’assez nombreuses personnes âgées. Certains, qui ont des parents à Bâb el Oued, se sont naïvement munis pour eux de quelque ravitaillement. La plupart sont venus uniquement pour exprimer ce qu’ils considèrent comme un devoir de solidarité. Toutes les classes sont représentées : directeurs de société, avocats, médecins, instituteurs, côte à côte avec ouvriers et employés de bureau. Tout Alger est là. Des anciens combattants, autour de quelques drapeaux tricolores, viennent en tête. L’un de ces drapeaux est tenu par un musulman.
….

Le drame se noue …

Le début de la fusillade …

La tuerie …

Les fusillades simultanées …

Épilogue

La nuit tombe. À l’hôpital de Mustapha et dans deux cliniques de la ville, on finit d’opérer les blessés : près de deux cent ont été recueillis.

À la morgue sont alignés près de 50 cadavres : des hommes, des femmes, des vieillards, des jeunes filles, partis de chez eux quelques heures plus tôt, avec gravité, avec tristesse, pour se réunir et porter le réconfort de leur sympathie à des citoyens éprouvés.

Leurs corps ne devaient pas être rendus aux familles ; deux jours passent ; puis, avec une absoute collective, annoncée très discrètement, au dernier moment, en fin d’après-midi, ils ont été enlevés de nuit, clandestinement, transportés « à la sauvette », par des camions militaires, dans un dépositoire de banlieue, d’où ils ont été conduits le lendemain aux cimetières.

Aucune autopsie. Cependant une enquête judiciaire a été, tardivement, ordonné.

(Cette enquête bâclée, superficielle, limitée, a conduit à un non-lieu ! Simone Gautier)

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