7.3 - Albert Dovecar et Claude Piegts : leur marche à la mort a duré 37 minutes

III - Histoire et récits - L'O.A.S.

3 - Les suppliques de Karoline Dovecar auprès du chef de l’État - De Gaulle interdit les prières fussent-elles privées de "ses condamnés à mort"


Albert Dovecar est arrêté le 11 octobre1961 à Alger et amené à la caserne des Tagarins. Les membres de son commando et lui-même sont torturés. Il tente de se suicider.

Au bout de trois semaines d'interrogatoire, il est conduit à l’École de police d'Hussein-Dey qu'il quitte le lendemain pour être conduit à Paris à bord d'un Nord Atlas, menotté et encadré par des gendarmes.

Le 26 mars 1962 débute son procès en cour d'assises.A l'issue de quatre jours de débats, le sergent Albert Dovecar est condamné à mort, ainsi que Claude Piegts pour l’assassinat du Commissaire Roger Gavoury à Alger.

Bobby Dovecar quitte la prison de la Santé pour être transférer à Fresnes.

Sa mère ainsi que la mère de Claude Piegts se battent pour demander la grâce de leur enfant. Elles envahissent les ministères, en appellent à De Gaulle, tenaces, suppliantes, avec des prières  incessantes pour obtenir  la grâce de leur fils, pour le rencontrer.

Aux suppliques incessantes de Karoline Dovecar, De Gaulle répond (de sa façon grossière, en ces termes outrecuidants qu'on lui connait) :  "Cette bonne femme m'ennuie". (kelb  !) (Pensait-il à sa femme ?) Il finira de guerre lasse, les suppliques de Karoline ne cessant pas, d'ordonner :"Qu'elle aille le voir à Fresnes et que je n'en entende plus parler". (Paroles célèbres d'un grand Catholique devant l’Éternel !)

Karoline a finalement obtenu d'aller voir son fils mais elle ne pourra lui parler que derrière la vitre du parloir.

Le 30 mai, Bobby  écrit à un ami : "Ma mère est venue hier après-midi me voir. C'était terrible et très dur de la voir derrière la fenêtre. On ne m'a même pas laissé l'embrasser. Vous pouvez imaginer combien ma mère a pleuré et ça m'a fait très mal au cœur".

Karoline effectue une dernière tentative auprès de son Ambassade. L'ambassadeur d'Autriche transmet sa requête au chancelier d'Autriche qui intervient auprès du Garde des Sceaux, Jean Foyer. Celui-ci déclare :"C'est tout à fait impossible Albert Dovecar n'est plus Autrichien. Il vient d'obtenir la nationalité française".

Le commandant Ollié, responsable du Service moral de la Légion étrangère  apprend de Monsieur Eiseberg, conseiller près de l'Ambassade d'Autriche la naturalisation française d'Albert Dovecar, officialisée avant son exécution.

Le décret est mentionné dans le bulletin intérieur officiel de la Légion Étrangère.

Ce qui met court à toute action du gouvernement autrichien, profondément choqué de ce procédé et qui prendra en charge tous les frais de rapatriement du corps d'Albert Dovecar.  

Le 7 juin 1962 le sergent Albert Dovecar est réveillé à 2 heures 30 du matin. A 4 heures 12, il est fusillé au fort militaire du Trou d'Enfer avec Claude Piegts. Il avait 25 ans.

Le lendemain de l'exécution du Sergent Albert Dovecar, tous les officiers de la Légion Étrangère, ayant participé à la messe célébrée, en mémoire du Sergent de la Légion, sont interrogés au poste de police, sur les ordres de De Gaulle (ce grand catholique devant l’Éternel, ce kelb !) qui interdit les prières, fussent-elles privées, de "ses condamnés à mort".

 

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Lettre de la mère de Claude Piegts au Père Vernet qui l’a assisté avant son assassinat, pour l’exemple, sous le régime gaulliste. Il a été fusillé au Trou d’Enfer à Marly le Roi (Yvelines), le 7 juin 1962 

"Il a tellement souffert dans cette horrible prison, mon fils chéri, mon tout petit .......Heureusement mon bon Père, que vous l’avez aidé à partir pour ce grand voyage sans retour.

Il n’avait fait de mal à personne : il croyait en sa grâce.

Priez pour le repos de son âme. Je vous remercie mon bon Père.

Vous donnez tant d’espoir à nos malheureux enfants d’Algérie et d’ailleurs, encore en prison.

Que Dieu vous protège.

Une pauvre maman qui sanglote en vous écrivant et qui vous bénit".

Diffusé par Alain ALGUDO
Président de l’association Des Comités de Défense
des Français d’Algérie et des Agriculteurs Rapatriés.
( C.D.F.A)

 

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