6.7 - Le Terrorisme du FLN

III - Histoire et récits - Mars 1962-C'était tout ce poids dans la tête... 

5 -  Le F.L.N. recrute chez les anciens combattants de la Wehrmacht. Exemple : Saïd Mohammedi 

Extrait d'un article de Jean VERCORS

Saïd Mohammedi, (connu aussi sous son nom de guerre Si Nacer), est né le 27 décembre 1912 à Aït Frah en Algérie et mort le 5 décembre 1994 à Paris !

Militaire et homme politique algérien, il fut un ancien combattant de la Wehrmacht et l'un des dirigeants de la Révolution algérienne, en tant que colonel de l'Armée de libération nationale (ALN) en Wilaya III .

Seconde Guerre mondiale

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il s'engage dans la Wehrmacht et combat dans les Balkans (Yougoslavie et Grèce) ainsi que sur le front russe lors de l'opération Barbarossa. Après un séjour à Berlin, il reçut la Croix de Fer première classe, il était considéré comme un soldat exemplaire.

Selon son supérieur, le colonel Franz Wimmer-Lamquet, en cas de succès il aurait été décoré par Hitler en personne, car cette mission aurait empêché le débarquement allié au sud de la France en août 1944.

Durant l'été 1944, en même temps que cinq autres compagnons d'armes (Algériens et Allemands), il fut envoyé par l'Abwehr en mission de renseignement et de sabotage en Algérie, mais il est arrêté  dans la région de Tébessa.

Il est condamné aux travaux forcés et à l'emprisonnement à perpétuité. Libéré, après plusieurs remises de peine, au début de 1952, il passe à la clandestinité.

De cet épisode, il gardera son Stahlhelm (casque allemand) et sa mitraillette qu'il avait confiés à des militants du nationalisme algérien avant son arrestation et qu'il portera dans le maquis.

Guerre d'Algérie

Mohammedi Saïd avait été militant de l'Étoile nord-africaine, du PPA et du MTLD. Il avait pris contact avec la résistance dès sa sortie de prison en 1952. Il était en contact avec Krim Belkacem et d'autres responsables qui activaient dans la clandestinité.

En 1956, il assurera la sécurité et le bon déroulement, tout en y participant, au congrès de la Soummam, à l'issue duquel il devient colonel, commandant de la Wilaya III et membre suppléant du CNRA.

En mai 1957, il organise le massacre de Melouza, bourg passé sous l'influence du Mouvement national algérien (MNA). Après avoir pris d'assaut le douar, tous les hommes du village (315) sont massacrés.

Connu pour ses discours mobilisateurs, il organisera avec succès les troupes et leur inculquera la rigueur et l'esprit militaire, rendant par cela la wilaya III la plus puissante et la mieux organisée des wilayas. Fait qui lui vaudra d'être choisi par ses pairs pour faire l'Académie des officiers supérieurs du Caire en vue d'être désigné le premier officier général de l'ALN.

A la suite de cela il est nommé par le GPRA chef d'État-Major. Il prit ainsi le commandement de l'ALN.

Après l'indépendance :

Il est élu membre du Bureau politique au Congrès de Tripoli. Il est chargé de l'Éducation et de la Santé publique.
Député de Tizi Ouzou , il est nommé, en septembre 1962,  ministre des Anciens moudjahidines et des victimes de la guerre dans le premier gouvernement formé par Ahmed Ben Bella.

Il est membre du Comité Central et du Bureau Politique du FLN le 24 avril 1964. Toujours député, il fut écarté par Ben Bella et  perd son poste ministériel lors du remaniement du 2 décembre 1964, à la suite de son opposition inlassable au système de dictature qui se mettait en place progressivement. Il appelait à rendre la parole au peuple et à des élections libres. ( !)

En 1967, il participe à la commémoration de la mort d'Amirouche Aït Hamouda au village de Tassaft Ouguemoun. Ce fut le dernier meeting qu'il fit, dénonçant la politique autocratique de Boumedienne. Il le désigna nommément comme un despote et un dictateur. Ce dernier l'assigna à résidence surveillée pendant trois ans.

En 1991, dans le documentaire "Les années algériennes" le colonel Mohammedi Saïd assume et couvre ses soldats qui avaient pris part au Massacre de Melouza, contre les messalistes.

À la fin de sa vie, il est sympathisant du Front islamique du salut (FIS), dans lequel il voyait un mouvement populaire capable de changer le régime en place.

Il meurt le 5 décembre 1994 à Paris.


Algerian war lords


Tout à gauche Saïd Mohammedi

 

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