9.5 - Colloque FLN de Marseille - Du 30 mars au 1er avril 2012

XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations

5 - Colloque de Marseille "La guerre d'Algérie cinquante ans après 1962-2012 par Éric WAGNER

Marseille les 30, 31 mars et 1er avril 2012.

-Voici ce que j’ai mis sur le blog de DADZ ce jour.
Ce n’est pas confidentiel. Vous pouvez diffuser !-


Dans cette ville si emblématique pour les natifs d'Algérie de toutes origines, notamment pour ceux qui après l'avoir libéré en août 1944 y échouèrent les bateaux de l'exode et de la peine en 1962, sera donc organisé ce Colloque fruit d'une collaboration entre le journal Marianne, France Inter et le journal El Khabar.
Le programme sur 3 jours nous permet de découvrir une pléthore d'intervenants sur des sujets nous concernant tous, tout aussi passionnants les uns que les autres.
Sur la rive nord de la Méditerranée, même si les noms de certains participants acteurs de la guerre d'Algérie versus algérien peuvent crisper un peu, voire beaucoup, il peut être utile de faire converser les ennemis d'hier afin d'éclairer le passé et le présent. Rien d'anormal à cela quand ce "cela" entre dans le cadre de relations "normales". A ce titre, alors que la différence d'appréciation est flagrante à ce propos, très souvent est mise en avant la concorde franco-allemande dont on sait le travail de mémoire et d'introspection du partenaire germanique, notamment sur le sujet douloureux de la seconde guerre mondiale.

Pour autant, si l'on veut éclairer vraiment un public plus ou moins avisé, mais surtout faire œuvre de réconciliation des mémoires meurtries et aider à construire ensemble un espace euro-méditerranéen de paix où nous sommes des acteurs naturels, faut-il encore que toutes les sensibilités soient en capacité de s'exprimer.
Or, si les tenants de l'indépendance algérienne sont en nombre pour exprimer le pourquoi de leurs actes et de leurs choix, il aurait été tout aussi naturel d'y laisser la place à des absents qui avaient tout autant le droit d'agir, à leurs yeux également, dans un sens plus ou moins totalement opposé : les partisans de l'Algérie française qui auraient pu ainsi exprimer le choix de millions de personnes qui furent de ce fait, au moment de l'Indépendance soit éliminés tout simplement, soit épurés, soit tenus sous la chape du silence pour se fondre dans ce nouveau monde...

L'authentique concorde ne peut pas se passer de cette rencontre/expression-là également. Or les organisateurs en ont jugé autrement, puisqu'aucun de ces acteurs n'est présent alors qu'il n'y a pas dans cette catégorie que "des fascistes illuminés", il y a des gens cultivés et éclairés qui auraient pu dés lors participer grandement à cette avancée historique là 50 ans après. Par qui sera portée cette voix là dans un tel colloque?
Quand cela sera-t-il enfin possible, quand tous les acteurs/témoins seront morts....?

Mais là où le bât blesse vraiment la mémoire douloureuse de ceux qui nombreux habitent la région de Marseille, c'est la présence de Zorah Drif et de Yacef Saadi.
Parce qu'il ne s'agit pas là d'une visite privée, mais de l'évocation d'une page douloureuse de notre Histoire commune dont les comptes, c'est évident, ne sont pas soldés car "tout n'est pas dit" pour ce faire.

Parce que ces personnes n'ont marqué aucun regret quant à l'utilisation du terrorisme aveugle, tentant parfois piteusement de le justifier (depuis il a fait des émules!), en s'attaquant aux innocents alors que comme l'écrivait Camus si justement "aucune fin ne justifie les moyens surtout quand on atteint à la femme et à l'enfant" et qu'alors donc "on se déshonore"...cela étant valable pour tous.

Ceux à qui Germaine Tillion, dont on ne peut qu'apprécier la haute valeur morale, disait " vous êtes des assassins" sans être démenti par ceux-là même, alors qu'elle était médiatrice au plus fort de la bataille d'Alger pour protéger les civils, comme l'a fait Camus lors de l'appel à la trêve civile en 1956.
Alors, quand est-ce que cesseront enfin les surenchères qui desservent dés lors ceux étant les authentiques acteurs d'une réconciliation voulue par le plus grand nombre des enfants de la terre algérienne?

Pour y parvenir, à la poubelle le concept fumeux "de la poule et de l'œuf" bien trop souvent confortable et conformiste, également obligations de responsabilités totalement assumées des uns et des autres dans l'étendue des conséquences du drame, de son déroulement afin que toutes les consciences soient enfin apaisées, que justice soit rendue aux victimes. A cet égard, l'Algérie, qui ne peut indéfiniment se défausser, sur la France notamment, serait bien inspirée de faire un geste symbolique fort dont j'ai une idée que je soumettrai sous peu aux lecteurs du blog.

Un tel colloque nous montre que nous en sommes encore loin et que le chemin est encore à parcourir.

 

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