5.1 - Déclaration générale des deux délégations du 18 mars 1962 ou Accords d'Evian

III - Histoire et récits - 1962 Le mensonge d’Evian - Un vrai marché de dupes !

Chapitre III. DU RÈGLEMENT DES QUESTIONS MILITAIRES

Si la solution d'indépendance de l'Algérie et de coopération entre l'Algérie et la France est adoptée, les questions militaires seront réglées selon les principes suivants :
- Les forces françaises, dont les effectifs auront été progressivement réduits à partir du cessez-le-feu, se retireront des frontières de l'Algérie au moment de l'accomplissement de l'autodétermination ; leurs effectifs seront ramenés, dans un délai de douze mois à compter de l'autodétermination, à quatre-vingt mille hommes ; le rapatriement de ces effectifs devra avoir été réalisé à l'expiration d'un second délai de vingt-quatre mois. Des installations militaires seront corrélativement dégagées ;
- L'Algérie concède à bail à la France l'utilisation de la base de Mers El-Kébir pour une période de quinze ans, renouvelable par accord entre les deux pays ;
- L'Algérie concède également à la France l'utilisation de certains aérodromes, terrains, sites et installations militaires qui lui sont nécessaires.

Chapitre IV. DU RÈGLEMENT DES LITIGES

La France et l'Algérie résoudront les différends qui viendraient à surgir entre elles par des moyens de règlement pacifique. Elles auront recours soit à la conciliation, soit à l'arbitrage. A défaut d'accord sur ces procédures, chacun des deux États pourra saisir directement la Cour internationale de justice.

Chapitre V. DES CONSÉQUENCES DE L'AUTODÉTERMINATION

Dès l'annonce officielle prévue à l'article 27 du règlement de l'autodétermination, les actes correspondant à ces résultats seront établis.
Si la solution d'indépendance et de coopération est adoptée
- l'indépendance de l'Algérie sera immédiatement reconnue par la France
- les transferts de compétence seront aussitôt réalisés ;
- les règles énoncées par la présente déclaration générale et les déclarations jointes entreront en même temps en vigueur.

 

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Parmi les négociateurs français, trois d'entre eux : Robert Buron, Jean de Broglie, Louis Joxe.

Le prince Jean de Broglie
est un homme politique français né à Paris le 21 juin 1921 et mort assassiné le 24 décembre 1976. (Imbroglio politique -Opus Dei - Et pour finir dossier classé Secret-Défense)
Il est successivement Secrétaire d'État chargé de la Fonction publique (avril à novembre 1962), puis aux Affaires algériennes (1962-1966) et aux Affaires étrangères (1966-1967).
Avec Louis Joxe et Robert Buron, il est l'un des négociateurs des Accords d 'Évian conclus entre la France et le FLN, le 18 mars 1962.<


Ces "Accords", terme de journalistes, ne mettent, en aucune façon, fin à la guerre d'Algérie.

Louis Joxe
Agrégé d'histoire et géographie.
Révoqué par le gouvernement de Vichy en 1940, il enseigne au lycée d’Alger.
Élevé à la dignité d’ambassadeur de France en 1959, il est ministre sans interruption de juillet 1959 à mai 1968 dans les gouvernements de Michel Debré et Georges Pompidou. Secrétaire d’État auprès du Premier ministre chargé de la fonction publique du 24 juillet 1959 au 15 janvier 1960, il aura en charge l’Éducation nationale (du 15 janvier au 22 novembre 1960), et
** les Affaires algériennes -- du 22 novembre 1960 au 28 novembre 1962 — à ce titre il mène la négociation avec le FLN (voir accords d' Évian, qui conduit à l'indépendance le 19 mars 1962.
Toujours Ministre d 'Etat des Affaires algériennes durant les neuf mois qui suivirent l'indépendance sa gestion du rapatriement en métropole des pieds noirs et des harkis lui sera vivement reprochée par de nombreux historiens. Auteur notamment de la directive ministérielle du 15 juillet 1962 stipulant : « Je vous renvoie, au fur et à mesure, à la documentation que je reçois au sujet des supplétifs. Vous voudrez bien faire rechercher, tant dans l'armée que dans l'administration, les promoteurs et les complices de ces entreprises de rapatriement, et faire prendre les sanctions appropriées. Les supplétifs débarqués en métropole, en dehors du plan général, seront renvoyés en Algérie, où ils devront rejoindre, avant qu'il ne soit statué sur leur destination définitive, le personnel déjà regroupé suivant les directives des 7 et Il avril. Je n'ignore pas que ce renvoi peut-être interprété par les propagandistes de la sédition, comme un refus d'assurer l'avenir de ceux qui nous sont demeurés fidèles. Il conviendra donc d'éviter de donner la moindre publicité à cette mesure » ("Télégramme N° 125/IGAA du 16 mai 1962 - directive ministérielle du 16 juillet 1962"). L'historien Pierre Vidal-Naquet concluant à ce propos dans le quotidien Le Monde (La guerre révolutionnaire et la tragédie des harkis - journal Le Monde daté des 11-12 novembre 1962) : « Ce n’est pas par hasard si les harkis sont si peu nombreux à s’être réfugiés en France, des ordres ont été donnés pour éviter un afflux massif … »

Robert Buron
En 1957, il est attaché militaire à l'ambassade de France à Londres. Le 1er juillet 1960, il est nommé général de brigade, adjoint au général commandant la région territoriale et le corps d'armée d'Alger.
En 1961, il prend le commandement de la 27e Division d'Infanterie de Montagne et la zone est-algérois.
En 1962, il prend le commandement de la 29e Division d'Infanterie et la zone centre-oranais ainsi que l'École spéciale militaire et l'École militaire interarmes.
Il est avec Louis Joxe et Jean de Broglie l'un des négociateurs et signataire des accords d' Évian, qui ne mettent pas fin, en mars 1962, à la guerre d'Algérie.
Avec les autres ministres MRP, il démissionne le 15 mai 1962 après la conférence de presse du général de Gaulle sur l'Europe.

Bernard Tricot
Tant au Conseil d'État que dans ses nombreux détachements au sein de différents ministères, Bernard Tricot a mené une carrière de « grand commis de l’État » aussi bien pour moderniser la jurisprudence administrative que pour améliorer le fonctionnement de l’Administration ou encore faciliter les processus de décolonisation :
À la recherche d'une hypothétique troisième force en Algérie, il organise en juin 1960 la venue secrète de Si Salah à l'Élysée pour rencontrer le Général de Gaulle. (Affaire Si Salah).
Il participe à la préparation et à la négociation des accords d'Évian en 1962 ; ainsi qu’à la mise en place d’un État et d’une Administration algérienne installée à Rocher Noir, près d'Alger).

 

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Pour des raisons de sécurité les négociateurs "algériens" sont logés sur le territoire suisse, à Genève.
Des hélicoptères les amènent chaque matin à Evian

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La délégation arabe est dirigée par Krim Belkacem

Voir aussi un article relatif aux accords d'Evian : ICI

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