4.13 - 11 novembre 1960 Une soirée à l'opéra d'Alger - C'est alors que se décida le destin de l'Algérie : dernier voyage de De Gaulle 9 - 13 décembre 1960

2 - Décembre  1960- Dernier voyage de De Gaulle en Algérie

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"Dans ces conditions, les Français d’Algérie dont la grande majorité avaient accueilli l’autodétermination et la République algérienne comme des promesses trahies, auraient peut-être encore eu une chance de sauvegarder leurs intérêts. De Gaulle l’expliqua le 25 novembre 1960 au député Pierre Laffont, directeur de L’Écho d’Oran : “La solution de l’Algérie algérienne repose sur eux. C’est la chance que je leur offre. S’ils refusent de la jouer, bien sûr, tout sera perdu".

Ces propos rendent moins invraisemblable la proposition qui aurait été faite le 12 novembre 1960 au général Jouhaud, dirigeant du Front de l’Algérie française (FAF), par des émissaires de Matignon et de l’Élysée : proclamer une République française d’Algérie au nom du droit à l’autodétermination des Algériens qui refusaient de se soumettre au FLN. Ainsi, l’éventail des avenirs possibles semblait encore assez largement ouvert quand un prochain référendum sur l’autodétermination fut annoncé le 16 novembre 1960, et son texte publié le 8 décembre.

C’est alors que se décida le destin de l’Algérie.

Du 9 au 13 décembre 1960, le président de la République fit un dernier voyage dans l’intérieur du pays.

Le FAF  (Front de l'Algérie française) ordonna une grève générale ; ses jeunes militants harcelèrent les gendarmes mobiles et les CRS pour entraîner l’armée à prendre parti comme le 13 mai 1958 ; certains auraient même projeté d’assassiner De Gaulle. Les autorités civiles autorisèrent les musulmans à contre-manifester en faveur de la politique gaullienne.

A Alger et dans les grandes villes les contre-manifestations furent encadrées par des militants du FLN, qui firent acclamer le GPRA et brandir des drapeaux algériens. Des heurts violents les opposèrent aux Européens jusqu’à l’intervention de l’armée, qui rétablit l’ordre.

De Gaulle, abrégeant son voyage, en tira les leçons : aveuglement du FAF (qu’il interdit le 15 décembre), inconsistance de la “troisième force”, et impossibilité de mettre fin à la guerre sans un accord avec le FLN, qu’il décida de “mettre au pied du mur” après le référendum.

Les manifestations de décembre 1960 révèlent à de Gaulle l’influence du FLN dans les quartiers musulmans des villes, qui s’abstiennent le 8 janvier 1961, jour du référendum.

Dès le 9 janvier 1961, le président de la République et son premier ministre décidèrent de relancer les négociations avec le FLN, en acceptant les “bons offices” de la diplomatie suisse. Après de premiers contacts secrets, il décida le 15 mars d’engager des négociations officielles, dont la date, fixée d’abord au 7 avril, fut ajournée par le FLN ; elles s’ouvrirent enfin à Evian le 20 mai, après l’échec du “putsch des généraux” (22-25 avril 1961).

Ces négociations manifestaient la renonciation du général de Gaulle à des principes qu’il avait longtemps proclamé intangibles :

* le préalable de la remise des armes (accepté par Si Salah en juin 1960) ou tout au moins d’un cessez-le-feu, remplacé par une “trêve unilatérale des opérations offensives” que le FLN dénonça comme un piège ;
* la limitation de l’ordre du jour aux garanties de l’autodétermination (il fut en fait élargi à l’avenir de l’Algérie et des relations franco-algériennes) ;
* les discussions parallèles avec d’autres tendances politiques. Ainsi, le GPRA se trouvait reconnu de facto (sinon de jure) comme le seul interlocuteur valable du gouvernement français et le futur gouvernement de l’Algérie. De Gaulle avait donc changé de politique, sans l’avouer.

9-12 décembre : Voyage de De Gaulle en Algérie

* le 9 à Zenata, Marnia, Aïn-Temouchent, Tenezera, Tlemcen ;

A Aïn Temouchent De Gaulle est injurié par la foule

La grève est totale partout y compris chez les musulmans

Les CRS et les gendarmes chargent

* le 10 et le 11 à Blida, Cherchell, Orléansville, Tizi-Ouzou, Ifira, un « quartier » de Grande Kabylie en cours de pacification, Akbou, Seddouk et Bougie.

Stupidité de la Délégation générale qui pousse les musulmans à contre manifester en criant vive De Gaulle et qui se termine par une prise en main du FLN avec des slogans à son profit.

* le 12 à Sétif et Telergma. Violentes manifestations de partisans et d'adversaires de l'Algérie française.

19 décembre : L'Assemblée générale de l'ONU vote une motion pour l'indépendance de l'Algérie.

20 décembre : Allocution radiotélévisée du général De Gaulle à l'Élysée pour expliquer aux Français la question qui leur sera posée par voie référendaire au sujet de l'Algérie.

31 décembre : Allocution radiotélévisée du général De Gaulle à l'Élysée pour formuler ses vœux aux Français et leur demander de voter « oui » au référendum sur l'Algérie « afin que vienne au plus tôt le jour où les enfants de cette terre déchirée pourront en toute liberté décider de leur destin comme la France s'y est engagée ».

Des mots de politiques qui ne veulent rien dire. Emphase politicienne. Comme si en politique les déchirures pouvaient compter. La trahison se camoufle sous l'apparence d'un verbe de salon … L'acteur sur la scène internationale satisfait son public et se prend pour le sauveur descendu de l'Élysée où séjournent les bienheureux. Ou bien il n'a rien vu ou bien il séjourne actuellement aux Enfers. (S.G.)

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