4.9 - Alger mai/juin 1958 - De Gaulle arrive à Alger le 4 juin1958

III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

1 - LE DISCOURS DU 4 JUIN 1958 : le discours au Forum d'Alger : « Je vous ai compris »

2 - LE DISCOURS DU 6JUIN 1958 : le discours de Mostaganem : "Vive l'Algérie française"

3 - Regards sur l'Algérie dans le monde

 

 

1 - LE DISCOURS DU 4 JUIN 1958 : le discours au Forum d'Alger : « Je vous ai compris »

Rappel

De Gaulle à Alger 4 juin 1958 :  - Extraits d'Alger-Revue Automne 1958.

* jeudi 29 mai 1958 : De Gaulle se rend à l’Elysée sur demande du Président de la République
* dimanche 1er juin 1958 : De Gaulle est investi par l’Assemblée nationale
* mercredi 4 juin - : Il arrive à Alger



 

 je vous ai compris1

1 - LE DISCOURS DU 4 JUIN 1958 au Forum d'Alger  « Je vous ai compris » par Philippe PLACE Président de l'ASAF

La guerre d’Algérie comporte deux dates essentielles : le 1er novembre 1954 et le 13 mai 1958. La première marque le début du conflit, la seconde le commencement de la fin. Paradoxale issue d’une journée conçue pour affirmer la pérennité de la présence française sur la force algérienne.

* Le FLN, qui a déclenché l’insurrection de la Toussaint sanglante, a pris des coups. Il a perdu la Bataille d’Alger en 1957. Depuis le début de 1958, ses katibas se font décimées en tentant de franchir la Ligne Morice à la frontière tunisienne. Ceci étant, il reste solide. Le plan Challe qui le mettra à mal militairement, n’interviendra que dans un an. Pour l’heure il tient de solides bastions, surtout dans le Constantinois et en grande Kabylie. Curieusement durant ces journées de mai 1958, il fera peu parler de lui. Pourquoi ? Surpris peut-être par l’évènement qui semble porter atteinte à sa représentativité.

* L’armée française, avec ses 400.000 hommes sur le terrain, est omniprésente. Il n’est guère d’endroit où l’on ne voit le drapeau tricolore flotter au-dessus d’un poste ou d’un regroupement. Le contingent –service militaire de 27 mois – appelé à la rescousse en février 1956, a permis de gonfler les rangs et de faire face aux multiples mission imposées par le climat d’insécurité : protection des points sensibles, patrouilles, embuscades, escortes opératoires diverses pour débusquer le « fell ». Sans oublier l’action humanitaire pour suppléer à bien des carences, de l’assistance médicale à l’enseignement. Rien en Algérie, dite française, ne peut se faire sans l’armée. Sans elle, le pays est livré au terrorisme et au sang. D’autant qu’elle sait incorporer un nombre de plus en plus important d’enfants du pays qu’ils soient tirailleurs enrégimentés ou supplétifs à des titres divers. (Ils seront près de 200.000 dans deux ans).

* Les Européens frisent le million, implantés parfois depuis plusieurs générations, ils entendent – souci légitime – vivre dans le pays qui les a vus naître et où ils ont leurs attaches. Dans leur grande majorité, ils sont des citadins, ancrés dans deux métropoles Alger et Oran. Ceux qui vivent dans le bled et qui continuent de travailler dans les villages, dits de colonisation, ne sont pas sans mérites. Les ruraux ont payés un lourd tribut à la rébellion.

Communiqué par Philippe PLACE - Président A.S.A.F. - 07 - Ardèche - Tournon - 04 75 07 25 63
Niveau national : 18 rue de Vézelay - 75008 Paris

 

 

04

10 kilomètres de voie triomphale...Le 4 juin dès le départ de l'aérodrome de Maison Blanche,
les Algérois, alignés sur les bords de l'autoroute, commencent à acclamer le général.

05

L'arrivée à l'Agha : le général debout, ayant à son côté le général Salan, répond aux ovations

 

02

Sur la photo De Gaulle et le général Salan - 4 juin 1958  soit  trois ans avant le putsch.

06

Devant le monument aux morts. A droite le général Salan et le ministre Guillaumat.

 

03

Après la gerbe au Monument aux morts.
De gauche à droite Claude de Bonneval, généraux De Gaulle, Allard, Salan

 

07

Le cortège officiel entre dans le patio du GG où se trouvent alignés les drapeaux des associations
d'Anciens Combattants. On reconnait les ministres Jacquinot, Guillaumat, Max Lejeune

08

"Je vous ai compris"
Au balcon du Gouvernement général face à l'immense foule De Gaulle prononce son discours historique
A sa gauche Jacques Soustelle.

Je vous ai compris ...
Je sais ce qui s'est passé ici. Je vois ce que vous avez voulu faire.Je vois la route que vous avez ouverte en Algérie, c'est celle de la rénovation et de la fraternité. Je dis la rénovation à tous égards.

Mais très justement, nous avez voulu que celle-ci commence par le commencement, c'est-à-dire par nos institutions et c'est pourquoi me voilà.
Je dis la fraternité, parce que vous en ferez ce spectacle magnifique d'hommes qui d'un bout à l'autre, quelle que soit leur communauté, communient dans la même ardeur et se tiennent par la main.

 

Et bien ! De tout cela je prends acte au nom de la France ! Et je déclare qu'à partir d'aujourd'hui la France considère que dans toute l'Algérie il n'y a qu'une seule catégorie d'habitants. Il n'y a que des Français à part entière. Des Français à part entière avec les mêmes droits et les mêmes devoirs.
Cela signifie qu'il faut ouvrir des voies qui, jusqu'à présent, étaient fermées devant beaucoup.

 

Cela signifie qu'il faut donner les moyens de vivre à ceux qui ne les avaient pas. Cela signifie qu'il faut reconnaître la dignité de tous ceux à qui on la contestait. Cela veut dire qu'il faut assurer une patrie à ceux qui pouvaient douter d'en avoir une.
L'armée. L'armée française cohérente, ardente, discipliné, sous les ordres de ses chefs, l'armée éprouvée en tant de circonstances et qui n'en a pas  moins accomplie, ici une œuvre magnifique de compréhension et de pacification, l'armée française a été, sur cette terre, le ferment, le témoin et elle est le garant du mouvement qui s'y est développé.

 

Elle a su endiguer le torrent pour en capter l'énergie. Je lui rends hommage. Je lui exprime ma confiance. Je compte sur elle pour aujourd'hui et pour demain.
Français à part entière, dans un seul et même collège, nous allons le montrer pas plus tard que dans trois mois, dans l'occasion solennelle où les Français, y compris les 10 millions de Français d'Algérie, auront à décider de leur propre destin.

 

Pour ses 10 millions de Français là, leurs suffrages compteront autant que les suffrages de tous les autres. Ils auront à désigner, à élire, je le répète, dans un seul collège leurs représentants pour les pouvoirs publics, comme le feront tous les autres Français.

 

Ah ! Puissent-ils participer en masse à cette immense démonstration tous ceux de vos villes, de vos douars, de vos plaines, de vos djebels ! Puissent-ils même y participer ceux-là qui, par désespoir, ont cru devoir mener sur ce sol un combat dont je reconnais, moi, qu'il est courageux – car le courage ne manque pas sur cette terre d'Algérie – qu'il est courageux, mais qu'il n'en est pas moins cruel et fratricide.

 

Moi, de Gaule, à ceux-là j'ouvre les portes de la réconciliation.
Jamais plus qu'ici, ni plus que ce soir, je n'ai senti combien c'est beau, combien c'est grand, combien c’est généreux : la France ! Vive la république ! Vive la France !

Spectacle unique, envoyés du monde entier, photographes, cameramen du cinéma et de la TV ont envahi terrasses et toits du GG.

Dans la foule écoutant le discours on remarque de nombreuses délégations de l'intérieur

 

09

10

005

006

004

 

"Je vous ai compris"

"Je vous ai trahis"

La distance entre les sentiments des Pieds noirs sur la phrase à l'époque et les accords acceptés par De Gaulle fait dire à l'humoriste Pierre Desproges que le message réel aux Pieds Noirs était " Je vous HAIS, compris ? " (Source Wikipédia)


 

III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

2 - LE DISCOURS DU 6 JUIN 1958 : le discours de Mostaganem : "Vive l'Algérie française"

Mostaganem – 6 juin 1958 –

"La France entière, le monde entier, sont témoins de la preuve que Mostaganem apporte aujourd'hui que tous les Français d'Algérie sont les mêmes Français. Dix millions d'entre eux sont pareils, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs...

" Il s'est élevé de cette terre éprouvée et meurtrie un souffle admirable qui, par-dessus la mer, est venu passer sur la France entière pour lui rappeler quelle était sa vocation ici et ailleurs ...

« Il n’y a plus ici, je le proclame en son nom et je vous en donne ma parole, que des Français à part entière, des compagnons, des frères qui marchent désormais dans la vie en se tenant par la main....

" Mostaganem, merci !...

Vive Mostaganem !
Vive l’Algérie française,
Vive la République,
Vive la France ... »


Bien après sa mort, la fondation De Gaulle a tenté d’accréditer l'idée que degaulle n'aurait crié :"Vive l'Algérie française" qu'en toute fin de discours, après une brève interruption, poussé en cela par les cris identiques clamés par une foule enthousiaste, c'est-à-dire très involontairement et presque par erreur.

Toutes les preuves filmiques et sonores démontrent le contraire. Le général a crié le slogan tant attendu par les Pieds-noirs après "Vive Mostaganem" et avant "Vive la République". Et cela sans rupture aucune ...

L'historien britannique Alistair HORNE (A savage war of peace / 1980 / Albin Michel) peu soupçonnable de sympathie à l'égard des Français d'Algérie, le confirme sans aucune ambigüité

Envoi d'un internaute  2002

 

 

 

degaulle2

 

degaulle 23

 

degaulle 34

 

 


 

 3 - Regards sur l'Algérie dans le monde

30 mars 1958 : Journée mondiale de solidarité avec l'Algérie.
Le FLN annonce l'exécution de trois militaires français. Saccage du Gouvernement général à Alger.

13 mai 1958 : L'armée au pouvoir à Alger. Création des Comités de Salut public présidés par le général Massu. De Gaulle investi par l'Assemblée se rend à Alger où il    lance à une foule en délire" je vous ai compris". Raoul Salan est nommé Délégué général. Actions armées du FLN en métropole. Voyage  de De Gaulle en Afrique pour proposer le choix entre l'association et la sécession.

19 septembre 1958 : Création au Caire du GPRA aussitôt reconnu par 12 États dont la Chine.

28 septembre 1958 : Référendum pour la Vème République. Voyage de De Gaulle en Algérie. Il appelle à "la paix des braves". Lancement du Plan de Constantine prévoyant un imposant programme d'infrastructure, surtout pour désenclaver   les villages des montagnes.

 

Voir la vidéo de l'ECPAD "La France est ici " en cliquant : ICI

 

 Retour Sommaire

Informations supplémentaires