4.1 - 8 Mai 1945 : Setif - Guelma - Kerrata - Les massacres dans le Constantinois...

III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

1 - Les massacres du 8 MAI 1945 à Setif - Guelma - Kerrata  et dans le Constantinois
– Extraits très partiels du livre de Maurice VILLARD - janvier 2010
Paru dans "Actualités du Secours de France" avril 2015 : Setif 8 mai 1945 " Tuez les chrétiens, les juifs et tous les non-croyants"
( La verité sur l'insurrection du 8 mai 1945 dans le Constantinois - Amicale des Hauts-Plateaux de Setif 1997 )

2 - Qui étaient les donneurs d'ordre du bombardement de Sétif  le 8 mai 1945 ?  
Précisions apportées par Pierre Barisain-Monrose -  Juin 2010 et 21 avril 2015

3 - "Un drame algérien - La vérité sur les émeutes de mai 1945" de Eugène VALLET -  Janvier 1948
 

4 - "Sétif mai 1945  Massacres en Algérie" de Roger VETILLARD - Préface de Guy PERVILLE  - Février 2008

5 - "Sétif mai 1945  Massacres en Algérie"  de Roger VETILLARD
- Recension de Maurice FAIVRE - mars 2008

6 - Massacres de Sétif : l'autre face du 8 mai 1945 - Publié le 7 mai 2015 par « Le Figaro – Histoire » de François Cochet - Maurice Faivre - Guy Pervillé - Roger Vétillard

7 - De 1990 à nos jours : retour de mémoire et instrumentalisation de l'histoire ? par Guy Pervillé 2005

8 - Festival de Cannes 21 mai 2010 :  "Hors la loi"  un film de Bouchareb - Le 8 mai 1945 Sétif et le Constantinois  (ou "Le cri des égorgés Pieds-noirs" )
Recensions de : Robert Puig - François-Guillaume Lorrain - Maurice Villard

 

 

1 - Les massacres du 8 MAI 1945 à Setif - Guelma - Kerrata  et dans le Constantinois  

 

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– Extraits très partiels du livre de Maurice VILLARD - janvier 2010

CAUSES des EMEUTES

Journal de Genève du mercredi 11 juillet 1945 :

Les causes de ce soulèvement sont essentiellement d’ordre politique. Trois groupements en sont les  instigateurs :

- d’abord les Oulémas – membres d’un mouvement religieux qui lutte contre la dégénérescence de l’Islam et qui est violemment xénophobe
- puis, le parti populaire algérien, fondé par Messali, inspiré du programme doriotiste
- enfin, le parti dit du manifeste, conduit par Ferhat Abbas, pharmacien à Sétif.Ces 3 courants qui visaient les mêmes buts, se sont fondus pour prendre une attitude hostile au régime actuel. « On assure qu’ils ont été influencés par la propagande hitlérienne qui fut particulièrement forte lorsque les Allemands occupaient la Tunisie.

Instigateur :

Un Libanais, le cheikh Chekib ARSLAN – ennemi acharné de la France depuis 25 ans- Ce personnage, comme Hadj HUSSAINI et MESSALI, est contrôlé depuis 1935 par les services spéciaux militaires allemands, l’Abwehr commandée par l’amiral CANARIS, et c’est le capitaine de cette organisation, REISER, qui les finance en prévision de la guerre qui apparaît déjà comme inéluctable !!-  Le cheikh ARSLAN déclare la guerre à  la France, le 8 mai 1945, au nom de la Djihad- Mais il déclenche, le même jour à la même heure, en Syrie, à Damas, des émeutes identiques.
De Gaulle, dans ses « Mémoires » écrit que le soulèvement du 8 mai dans le Constantinois était  synchronisé  avec les émeutes syriennes.
A noter que les troupes françaises de Syrie attaquées…. par des Palestiniens, sont désarmées par le général anglais SPEARS qui les laisse ainsi à la merci des Palestiniens ???? (à cette époque, les Anglais ne  veulent pas de la renaissance du Royaume de David)

Causes de la rébellion

Ce n’est pas la famine qui  a poussé les indigènes du Constantinois à la révolte. Certes les effets de la situation économique de l’Algérie, très mauvaise au cours de 3 dernières années, se sont fait durement sentir dans la population indigène. Mais ce ne sont pas les régions les plus pauvres, les plus durement atteintes par la pénurie de vivres qui se sont révoltées. On peut considérer que la région de Sétif et celle de Guelma étaient parmi les moins défavorisées. A Kerrata, les bandes armées connaissaient l’existence d’un dépôt de vivres auquel elles n’ont pas touché. De nombreux stocks de grains ont été découverts dans les mechtas des douars insurgés au cours des opérations de rétablissement de l’ordre. Dans la région de Sétif des colons ont, en vain, lancé aux émeutiers pour les arrêter, les clés de leurs greniers, etc…

Informations reçues avant le 8 mai 1945

Les autorités civiles ont l’écrasante responsabilité des évènements qui vont se dérouler. Le doute n’est pas permis. Elles sont parfaitement informées de l’imminence de l’insurrection, elles savent que le jour de l’armistice a été retenu par tous les partis prêchant la révolte et la  Djihad (qui est toujours avancé comme prétexte dans les soulèvements musulmans).

Déroulement de l’insurrection à Sétif et dans le Constantinois

Les Européens : A Sétif, le 8 mai, les terrasses des brasseries…au centre-ville, sont prêtes à accueillir la grande foule pour fêter l’Armistice. Les collégiens sont les premiers, l’un d’eux, avec son violon, joue des airs patriotiques…..
Une grande fête doit se dérouler avec diverses manifestations joyeuses, y compris des défilés des enfants des écoles.

Les Musulmans : se regroupent, au nord de la ville, non loin du domicile de Ferhat Abbas… en cohortes venant de tous les douars… rassemblés au son du clairon par le dénommé Sakri Beghir Embarek du  P.P.A.(Parti Populaire Algérien). Le commissaire OLIVIERI les a autorisés à former un cortège indépendant, aux conditions suivantes :
- Aucune bannière revendicative
- Aucune arme.Tous lui ont donné leur parole…..Leur cortège démarre, le 8 mai vers 7h30 ; leur nombre est énorme. On peut le chiffrer à plus de 10 000  hommes qui se dirigent vers le centre-ville…On se demande pourquoi elle n’a pas été déviée vers les  boulevards extérieurs pour éviter les affrontements avec le cortège européen venu fêter la victoire: par manque d’effectifs et par absence de directives données par l’autorité civile représentée par le sous-préfet.La parole donnée est bafouée : présence de nombreuses pancartes et banderoles " Libérez Messali Hadj", "Vive l’Algérie libre", " A bas la France "… et au moins deux banderoles écrites en anglais dont nous n’avons pas la traduction !!… un drapeau vert et blanc avec une étoile rouge et un croissant…. Puis les " youyou"  stridents des femmes et les slogans hostiles à la France scandés en arabe par des meneurs et repris par la masse.
Les Européens, hommes, femmes, enfants, prêtres- sont assassinés avec une sauvagerie indescriptible (je passe les détails horribles) dans le centre-ville et au marché aux bestiaux, pendant 2 bonnes heures.

L’insurrection éclate : Le commissaire OLIVIERI reçoit l’ordre de stopper le cortège et de saisir les banderoles, avec à sa disposition, une dizaine de policiers et 4 inspecteurs de la P.J. !!

Au début tout se passe bien. Le commissaire accompagné des inspecteurs HAAS et FONS, avec un courage remarquable,  s’avance et entre au milieu du cortège…. Il s’adresse aux responsables qu’il connaît bien, leur rappelle leurs promesses et tente d’arracher le drapeau ; il est alors bousculé, jeté à terre par des  indigènes hargneux et  menaçants : « Ouktelhou, Edebhou » (Tuez-le, égorgez-le). Un des meneurs sort un pistolet, alors le commissaire craignant pour sa vie sort son arme de service et, pour se dégager,  tire un coup de feu en l’air ;  …il reçut un coup de bâton dans les reins mais tentant toujours de disperser les manifestants, il faillit être poignardé par un de ceux-ci mais fut sauvé par un homme du café de France.
Par ailleurs, l’inspecteur PRUDENT, cité dans l’émission du 8 mai 1945, ne pouvait pas être présent car il faisait partie de l’Armée d’Afrique et se trouvait bien loin de Sétif.
Immédiatement, un second coup de feu éclate, tiré du cortège musulman, et on entend les hurlements d’une fillette : c’est la petite NEKKACHE, première victime de cette horde qui sort, des burnous et gandouras, des  « débous » dont certains sont munis de lames de rasoirs, des « boussaadis », des hachoirs, des faucilles, des haches, de grosses pierres rapportées par pleins couffins. Les meneurs sont armés d’armes à feu.Les Européens, hommes, femmes, enfants, prêtres sont assassinés avec une sauvagerie indescriptible (je passe les détails horribles) dans le centre-ville et au marché aux bestiaux, pendant 2 bonnes heures.


Seule l’intervention d’un petit noyau de policiers a permis d’éviter un massacre plus grand en  cette journée  qui devait être une journée de liesse car l’émeute était bel et bien concertée puisqu’on avait armé les  manifestants et qu’elle avait éclaté dans plusieurs communes différentes au même moment et dans les heures qui suivent, dans les régions de GUELMA, dans les gorges de KERRATA, dans les BABORS, les fermes, les maisons forestières.. qui ont été encerclées par des dizaines de milliers d’assaillants fanatiques armés (dont plus de 20 000 à Sétif seulement) et où les Européens et les Musulmans fidèles à la France ont été massacrés, (y compris, notamment, un postier européen, fervent communiste, qui a eu les deux bras tranchés dans la boucherie où il se trouvait)
  

 

Paru dans "Actualités du Secours de France" avril 2015 : Setif 8 mai 1945 " Tuez les chrétiens, les juifs et tous les non-croyants"
( La verité sur l'insurrection du 8 mai 1945 dans le Constantinois - Amicale des Hauts-Plateaux de Setif 1997 )

Cet appel au génocide racial et religieux ... Dans le département français de Constantine en Algérie où 102 Européens furent dépecés éventrés émasculés par les terroristes du PPA (Parti du Peuple Algérien).

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III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

RETABLISSEMENT de l’ORDRE

A Sétif, l’intervention de l’armée, à 8h45, alors que les incidents ont déjà éclaté dès 07h30,  met en fuite ces hordes  barbares.La Police d’état, à Sétif, se composait d’environ 40 agents, la plupart musulmans. Vingt gendarmes avaient été mis à la disposition du Commissaire BERGE.Les gardes mobiles  sont consignés dans leurs casernes à l’autre bout de la ville. Quand l’autorité se décide à faire appel à eux, il est bien tard. Ils ont toutes les peines du monde à accéder au centre-ville, leur car pris à partie, ils sont contraints de faire usage de leurs armes pourvues des seules munitions d’exercice.

Dans les zones concernées, les forces militaires ont dû intervenir pour sauver la vie des populations menacées, elles ont elles-mêmes été attaquées et ont dû mener des opérations de guerre contre des rebelles opérant en unités militaires.Mais pour que la répression soit aussi importante que le supposent certaines sources tendancieuses, il aurait fallu qu’elle dispose d’importants effectifs – ce qui était impossible car les troupes d’Afrique du Nord, engagées massivement dans les campagnes d'Italie, France et Allemagne, se trouvaient donc encore en Allemagne où elles terminaient la guerre et, de ce fait, peu de moyens étaient à la disposition des autorités civiles et militaires!! 

Les troupes du Général Duval, composées essentiellement de Musulmans, de quelques Sénégalais également musulmans auraient, d’après radio Le Caire et certaines radios américaines, décimé des douars entiers, exterminé leurs frères de race, leurs familles musulmanes ? Fadaises. Elles ne disposaient que d’un armement vieillot, peu d’armes automatiques, l’armement moderne était en Métropole. Elles n’ont fait que riposter, les concentrations d’insurgés se dispersaient très vite dans les campagnes et les montagnes. Certes, elles ont brûlé des mechtas mais vides d’habitants. Aucune désertion ne fut constatée parmi ces soldats musulmans.Lors du rétablissement de l’ordre, dans chaque équipage militaire, doit prendre place un gendarme-mobile, officier de police judiciaire, car les autorités tiennent à ce que la légalité républicaine soit respectée en cas d’arrestation ou, en cas d’attaque des rebelles, de légitime défense

En nous référant à la désinformation outrancière qui fait état des bombardements du  Duguay-Trouin  sur la ville de Sétif, causant des centaines de morts -  plus de 100km en ligne droite sépare cette ville de la côte – il faut préciser que cette performance était  plus qu’impensable  !!

CHIFFRES OFFICIELS DES MORTS

Nombre de victimes européennes, y compris les italiens prisonniers : 103 morts, 110 blessés graves dont certains décèderont à la suite de leurs blessures.

2 prisonniers italiens - 1 prêtre – 2 administrateurs civils – 4 magistrats – 1 agent d’assurance – 7 agents des Ponts et Chaussées – 10 fonctionnaires – 12 gardes forestiers – 2 gardes champêtres – 30 ouvriers – 32 colons ( femmes et enfants compris).

Nombre d’Indigènes fidèles à la France, sommairement exécutés et décapités : plus de 800(déclarés aux autorités civiles). Il n’est pas possible de préciser si ces derniers sont comptabilisés ou non dans le chiffre des pertes indigènes.

Du côté des Musulmans insurgés,il est difficile de donner un chiffre exact car nous n’avons aucun élément pour le faire si ce n’est celui qui a été publié par le Gouverneur Général CHATAIGNEAU  qui indique 1 150 tués, après avoir fait comparer le nombre de cartes d’alimentation présentées après l’insurrection avec le nombre de cartes distribuées avant. Certes, il y a eu beaucoup trop de victimes mais nous sommes loin des chiffres avancés par le Caire et repris par les Américains.

D’autres chiffres : indigènes tués dans les combats : par la Gendarmerie 173 ; par la Police 123 ; par l’Armée 755 ;  et ceux relevant de l’Autorité civile 1 500.

Il est à noter que des Musulmans ont sauvé les vies d’Européens, que d’autres ont joué double-jeu (comme dans tous les moments de troubles).

ATTITUDE DE NOS ALLIES !!

D’après le rapport du Commissaire Central  des Renseignements généraux – District de Constantine, du 3 juillet 1945

A Biskra. Les Anglo-américains semblent faire une intense propagande dans les milieux indigènes… Seul le Gouvernement anglais peut les satisfaire de leurs revendications… Ils mettent en relief les bienfaits de la colonisation anglaise( !!)… Actuellement, un sergent d’origine palestinienne, engagé dans la RAF, qui parle parfaitement l’arabe ne fréquente que les indigènes et leur fait valoir les avantages de la domination anglaise (citoyenneté, égalité des droits, avancement dans les corps de l’armée… !)
... Par ailleurs, ces mêmes milieux musulmans sont étonnés que le gouvernement français n’ait pas fait confisqué les biens du Hollandais Van der Pool – dit Mohamed Hacène El Mahdi, actuellement en fuite et soupçonné d’être un agent du SR allemand….

A Sétif. Depuis 3 mois, les Anglais ont une activité incompréhensible. Ils se déplacent dans toutes les directions avec des véhicules automobiles tantôt vides, tantôt chargées, parfois la nuit, le plus souvent le jour.  Des camionnettes bâchées s’arrêtaient très fréquemment quelques instants devant le bureau de la MP pour  permettre le chargement et le déchargement de caisses d’un volume relativement faible et repartaient..

A Djidjelli. Le lieutenant KLESITZ était présent au moment des émeutes, officiellement chargé par la marine anglaise de récupérer des pistes d’envol destinées à l’aménagement d’aérodromes américains au Maroc. Il sortait, tous les soirs en Jeep, allant après le couvre-feu sur la route de Bougie, probablement du côté du village arabe Oual…Averti du danger, il aurait répondu qu’il n’avait rien à craindre des Arabes, qu’il était bien reçu par eux, qu’ils détestaient les Français mais aimaient les Anglais et les Américains… Au moment des émeutes, en compagnie d’Anglais, il a traversé la région de Kerrata sans être inquiété….Et ainsi de suite !!
Dans d’autres endroits, on a pu remarquer qu’une Jeep américaine, une autre anglaise, se déplaçaient, librement, en territoire insurrectionnel, alors que les engins militaires français, qui allaient porter secours aux assiégés, étaient entravés dans leur progression ou stoppés !!….

LE 8 MAI 1945- Sétif – Guelma – Le Constantinois – Début des 17 années de la Guerre d’Algérie.

De l’évidence du processus Islamique, prémices de la guerre d’Algérie et de la montée intégriste musulmane aujourd’hui dans le monde.

Cet ouvrage de plus de 450 pages est la 5éme réédition de la vérité  sur le début de la guerre d’Algérie avec de nouvelles preuves de la préméditation du massacre des Européens, la détermination de les exterminer et de bouter les chrétiens hors des rives sud de la Méditerranée. Des précisions sur le nombre exact des victimes, 120 témoignages sur la barbarie et les atrocités, etc.  

Il est la référence  face aux mensonges, à la désinformation aux affabulations.

Depuis sa sortie, aucune contestation n’a jamais été portée sur ses textes et ses témoignages.

Il importe de donner à ce livre la plus large diffusion pour mettre un terme
aux manipulations de la vérité par des idéologues pervertis, des politiciens sans scrupules et un pouvoir sans courage, qui par le biais d’une repentance larvée compromet la grandeur de la France, l’honneur de son armée dans ce que le  monde du XIXéme et XXème siècle avait reconnu comme l’Empire Occidental vecteur de paix et de civilisation.

Pour connaître la réalité de l’histoire de cette semaine sanglante pour pouvoir répondre aux provocations  et aux mensonges, cet ouvrage est essentiel.  La vérité doit être enseignée c’est notre combat. Il est important qu’il soit diffusé et lu.

Commande : Maurice Villard – 8, Impasse Foujita  34500 Béziers- Tél : 04 67 31 46 99

 Maurice Villard

 

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III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

2 - Qui étaient les donneurs d'ordre du bombardement de Sétif  le 8 mai 1945 ?   Précisions apportées par Pierre Barisain-Monrose -  1er Juin 2010 et 21 avril 2015

- 1er juin 2010

Au moment de Sétif
De Gaulle en 1945 n'est pas Président du Conseil mais Chef du Gouvernement provisoire de la République française, terme qui succède curieusement au "chef de l’État qu'était Pétain.

Le premier GPRF qui démarre le 3 juin 1944 (3 jours avant le débarquement de Normandie) et qui succède au CFLN d'Alger, comprend deux communistes et durera jusqu'en novembre 1945. Il verra le début du conflit indochinois en août 1945, du fait de l'aveuglement de De Gaulle.

Le deuxième GPRF  ne durera que deux mois et aura 5 communistes dont Thorez, Ambroise Croizat, Billoux, Marcel Paul, Charles Tillon ... De Gaulle, élu cette fois Président de l’Assemblée constituante le 13 novembre 1945, démissionnera le 20 janvier 1946. De Gaulle partira furieux début 1946 au Cap d'Antibes (du 7 au 14) puis dans la banlieue parisienne en attendant qu'on le rappelle d'urgence. (Lire les mémoires du Capitaine Guy à ce sujet). Il attendra 12 ans.

II serait utile de réviser toute cette hagiographie dont on nous abreuve sur le "visionnaire De Gaulle", comme cette conférence de Brazzaville, capitale de l'A.E.F. (Afrique équatoriale française) une réunion purement administrative destinée à rétablir son autorité dans les colonies françaises d'Afrique. 

Le chef de la France libre prononce à cette occasion un discours où il énonce sa vision de la vocation coloniale de la France et écarte toute idée d'indépendance pour les colonies : il veut maintenir l'Empire, contrairement au mythe entretenu.

La gauche aurait dû pourtant être représentée, à cette manifestation du 21 Mai 2010 au Festival du film de Cannes car l'aviation qui bombardait les douars insurgés, était aux ordres du Ministre de l'Air Charles Tillon, PCF, donc un communiste et le ministre de l'Intérieur était Adrien Tixier, SFIO, donc un socialiste, tous deux du gouvernement de Charles de Gaulle.

21 avril 2015

Rappelons pour ceux qui ont la mémoire courte ou sélective que les massacres de Sétif du 8 mai 1945 se sont déroulés avec De Gaulle au pouvoir à Paris, à la tête du premier gouvernement provisoire de la République et deux ministres communistes dont celui de l'Air, Charles Tillon, qui bombarda les populations du bled en rébellion.


A Sétif même, le commissaire de police , Lucien Oliviéri et deux inspecteurs en tout, Raoul Haas et Norbert Fons, eurent à faire face à 7 à 8.000 manifestants armés de matraques  et de boussaadis malgré leurs promesses, et le premier coup de feu parti de cette foule, tua non pas un scout arabe mais une petite fille de 8 ans, juive, qui donnait la main à son père et regardait le défilé : Arlette Nakache.


Il y eut 103 morts européens et 150 blessés (800 musulmans fidèles à la France furent aussi tués  par les émeutiers) et l'inspecteur des P.T.T, Albert Denier, connu des émeutiers car il vendait le journal du  P.C. "Liberté", eut les deux bras coupés. A Guelma, les 2.000 manifestants furent encore plus menaçants et comme les troupes étaient rares, car encore en Allemagne, le sous-préfet André Aschiari, un résistant gaulliste, constitua des milices armées, essentiellement une centaine d'élus, S.F.I.O. en particulier, européens équipés de 70 fusils. Les pancartes des Arabes manifestants de Guelma indiquaient "Libérez Messali"!  et "A bas le parti Communiste" ! Ils obéissaient à des mots d'ordre lancés depuis Radio Le Caire qui prêchaient déjà le Djihad  et l'arrivée du Mahdi.


A Djidjelli, les troupes sénégalaises avaient des fusils mais aucune munitions . Ils durent charger à la baïonnette, ce qui stoppa la manifestation.
De Gaulle fit bombarder les gorges de Kerrata par la Marine de Guerre, le "Chasseur 94", et déclara :"J'ai fait donner la Marine"
. Le croiseur "Le Triomphant" sauva des personnes encerclées le long de la corniche kabyle.

 

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III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

3  - "Un drame Algérien - La vérité sur les émeutes de Mai 1945"  de Eugène VALLET -  1948 -

Livre désormais introuvable. Le texte intégral se trouve sur le site de la F.N.C.V. (Fédération nationale des combattants volontaires - loi 1901)

 

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Eugène Vallet est né à Lure en Haute Saône en 1868. Il est décédé à Fedj Mzala en 1950. Il arrive en Algérie avec ses parents en 1878. Petits colons, ceux-ci s'installent à Tiberguent, près de Fedj  Mzala dans le département de Constantine. Il poursuit ses études au lycée puis entreprend une carrière qui se déroulera dans différents domaines tout au long de sa vie : journalisme, agriculture, archéologie, relations avec le Soudan, politique.

Un livre écrit à chaud à partir de témoignages irréfutables qui a le mérite de remettre l'histoire à l'endroit. Décrivant village par village les exactions effroyables commises par les insurgés, ce livre fait le point sur les tueries qui expliquent la réaction des autorités, tardives sans doute mais efficace puisqu'elle retardera  de 9 ans l'émergence du mouvement indépendantiste en Algérie. Il ne tait pas le double jeu sur le terrain des Américains et du parti communiste. Les raisons avancées en métropole pour expliquer cette flambée de violence sont réfutées une à une.
On peut reprocher à l'auteur de ne pas avoir rappelé "qui faisait quoi" dans le gouvernement du général De Gaulle au lendemain immédiat de la guerre. Les ministres responsables n'étaient pas des "va-t-en guerre", loin de là ! :
Adrien Tixier (Section française de l'internationale ouvrière) est ministre de l'Intérieur
Charles Tillon (PCF) est ministre de l'Air
André Diethelm, ministre de la guerre, est un ancien inspecteur des finances normalien, tandis que le général Catroux est ministre de l'Afrique du Nord.
Un certain Thorez dirige le PCF dont on peur rappeler la prise de positon en faveur de la fermeté à adopter face au soulèvement de Sétif.

Reçu d'un correspondant sur le net 2015

 

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Encadré en rouge, sur la gauche, "Fedj Mzala"

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III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

4 - "SETIF mai 1945  MASSACRES EN ALGERIE" de Roger VETILLARD - Préface de Guy PERVILLE - 2008

Cet ouvrage de Roger Vétillard avait pour titre initial : Mai 1945 en Algérie... La révolte musulmane et sa répression, de Sétif à Kerrata et Guelma : éléments de diagnostic historique. Il est paru aux Éditions de Paris, en janvier 2008.
Préface de Guy Pervillé.

"Il y aura bientôt dix-huit ans, j’avais participé au jury de la première thèse de doctorat d’histoire soutenue en France par un historien algérien sur les “événements du 8 mai 1945 dans le Constantinois”. Soutenance heureusement terminée par une mention très élogieuse qui a très justement récompensé le travail de son auteur, Boucif Mekhaled. Mais, à aucun moment de ma lecture et de la soutenance, je n’avais prévu le changement de climat qui allait transformer, en quelques années seulement, un sujet d’histoire - certes très délicat - en un sujet d’affrontement idéologique mené avec passion au nom du “devoir de mémoire”.

Passionnel, ce sujet l’avait bien sûr été, comme tous les événements tragiques de notre histoire. De 1945 à 1962, l’insurrection avortée du 8 mai 1945 à Sétif et son impitoyable répression au nom de la France avaient été des sujets politiques beaucoup plus qu’historiques. La première et la seule étude détaillée avait été, dès 1948, le livre accusateur et unilatéral du notable français d’Algérie Eugène Vallet, Le drame algérien, la vérité sur les émeutes de mai 1945 [1]. Mais la propagande du PPA-MTLD, puis celle du FLN, lui avaient au contraire donné la stature d’un massacre colonial injustement ignoré ou minimisé, dénoncé par les dirigeants du FLN dans l’ouvrage du journaliste suisse Charles-Henri Favrod, La révolution algérienne (Plon, 1959).

Pourtant, l’indépendance de l’Algérie ayant mis fin à l’enjeu direct du conflit, l’histoire avait pu commencer à s’emparer de ce sujet de discorde. Recourant à des sources d’archives, l’ouvrage collectif dirigé par l’intellectuel Robert Aron, Les origines de la guerre d’Algérie, (Fayard, 1962), puis sept ans plus tard l’enquête du journaliste Claude Paillat (engagé à droite, mais très bien renseigné) Le guêpier, 1945-1953 (Robert Laffont, 1969), avaient commencé à déblayer le terrain [2] et [a.SG]

Puis les connaissances avaient encore progressé grâce aux premiers historiens algériens formés à la méthode historique, Mohammed Harbi dans Aux origines du FLN, la scission du PPA-MTLD, (Christian Bourgois, 1975), puis Mahfoud Kaddache dans sa grande thèse Histoire du nationalisme algérien, 1919-1951 (Alger, SNED, 1980-1981). Dans leur prolongement, deux études encore plus spécialisées avaient été réalisées, l’une en Algérie, par le mémoire de maîtrise plusieurs fois enrichi de Redouane Aïnad-Tabet, Le mouvement du 8 mai 1945 en Algérie (2ème édition, Alger, OPU, 1987), l’autre en France, sous la forme de la thèse déjà citée de Boucif Mekhaled.
Pour autant, les historiens français n’avaient pas abandonné ce champ de recherche à leurs collègues algériens : signalons l’importante synthèse de Charles-Robert Ageron dans le tome II de l’Histoire de l’Algérie contemporaine (PUF, 1979), puis son article de 1984 “Les troubles insurrectionnels du Nord-Constantinois en mai 1945 : une tentative insurrectionnelle ?” (XXème siècle, n° 4, octobre 1984) ; et l’enquête d’Annie Rey-Goldzeiguer sur “Le 8 mai 1945” (parue dans les actes du colloque 8 mai 1945, la victoire en Europe, Lyon, La Manufacture, 1985).
L’année 1990 vit encore deux publications importantes : le recueil de documents des archives militaires de Vincennes dirigé par Jean-Charles-Jauffret, La guerre d’Algérie par les documents, t. I, L’avertissement, 1943-1945 ; et l’enquête engagée mais bien documentée de la Française d’Algérie Francine Dessaigne, La paix pour dix ans, Sétif, Guelma, mai 1945, (Editions Jacques Gandini).[b.SG]

Ainsi, l’histoire du 8 mai 1945 semblait s’engager dans la bonne direction, celle d’études historiques dont les conclusions ne seraient pas déterminées directement par des considérations politiques. Le passage de la mémoire à l’histoire semblait donc en bonne voie.

Et pourtant, tout a changé après 1990, et plus particulièrement à partir du 8 mai 1995, qui fut solennellement célébré en Algérie avec des intentions visiblement plus politiques qu’historiques. Le discours du chef du gouvernement, Mokdad Sifi, replaçait l’histoire du 8 mai 1945 dans la perspective de la “redoutable crise multidimensionnelle” des années 1990 dont les Algériens attendaient douloureusement l’issue ; et le quotidien El Watan, reproduisant ce discours, le situait dans une longue série de répressions répétées depuis 1830, invitait les intellectuels algériens à “travailler au corps” les démocrates français pour qu’ils diffusent dans leur société un sentiment de responsabilité et de culpabilité, et réclamait à l’Etat français des excuses officielles “pour les centaines de milliers d’innocents assassinés au cours de 130 ans de domination coloniale”. D’après Liberté du 8 mai 1999, la commémoration du 8 mai 1945 est aujourd’hui revendiquée par toute la classe politique, et fait même l’objet d’une surenchère.

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Victimes des massacres dans le Constantinois le 8 mai 1945 (insertion S.Gautier)

Ces faits, malheureusement très peu connus en France, aident à mieux comprendre deux tentatives d’attirer l’attention des Français sur cet événement trop oublié. D’abord en mai 1995, la diffusion sur Arte d’un film de Mehdi Lallaoui et Bernard Langlois, Le massacre de Sétif, accompagné de la réunion d’un colloque historique à Paris, et de la publication d’une version abrégée de la thèse de Boucif Mekhaled, sous le titre : Chroniques d’un massacre, Sétif, Guelma, Kherrata. [3] Et ensuite, le discours du président algérien Bouteflika prononcé le 14 juin 2000 devant l’Assemblée nationale française, pour suggérer à la France l’acceptation de cette revendication de repentance pour les crimes du colonialisme [4]. Discours que le président Chirac a longtemps semblé ne pas avoir compris, avant de proposer en 2003 la négociation d’un traité d’amitié franco-algérien à l’image du traité franco-allemand de 1963. Négociation longtemps poursuivie dans le secret avant d’être éclipsée par la loi contestée du 23 février 2005 en faveur des “rapatriés “ et des “harkis”, puis désavouée par le président Bouteflika sommant la France, à partir du 8 mai 2005, de reconnaître enfin les “crimes contre l’humanité” qu’elle aurait commis en Algérie de 1830 à 1962. Ce qui mit fin, malgré plusieurs tentatives françaises de relance, à la négociation du traité franco-algérien [5].

Ces faits d’une importance capitale ont trop peu retenu l’attention des Français, qui en ont été manifestement sous-informés. Pour mieux les faire comprendre, il faut également souligner l’ancienneté de cette revendication de repentance. La campagne lancée en mai 1995 à destination de la France devait beaucoup à l’action de la Fondation du 8 mai 1945, créée en 1990 par l’ancien ministre Bachir Boumaza, pour lui demander de reconnaître cette répression comme un “crime contre l’humanité” et non simplement un crime de guerre. Et son fondateur ne cachait pas que l’idée lui en était venue à la suite du procès Barbie de 1987, durant lequel l’avocat de l’accusé, maître Jacques Vergés, avait proclamé que si les Français se permettaient de juger l’ancien chef de la Gestapo de Lyon pour “crimes contre l’humanité”, ils devraient aussi juger les faits semblables dont leurs soldats s’étaient rendus coupables en Algérie [6]. Mais en fin de compte, l’action de la Fondation du 8 mai 1945 ne faisait que prolonger celle de la propagande de guerre du FLN, continuée par celle du parti unique sous le gouvernement Boumedienne. Et en remontant encore plus loin, on arrive à la propagande du PPA-MTLD, qui a la première répandu l’idée d’un “génocide colonialiste” tout en passant sous silence le rôle des militants algériens dans la provocation de la répression qui les a ensuite accablés [7].

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(insertion S.Gautier)

Il convenait de rappeler tous ces faits pour faire mieux comprendre pourquoi ce qui semblait devenir un sujet de plus en plus historique s’est brusquement retourné en un sujet de polémique politique. Mais depuis quinze ans, qu’est devenue l’histoire de la tentative d’insurrection et de la répression de mai 1945 ? Elle a continué de progresser, grâce à l’ouverture croîssante des archives en France. Depuis quelques années, il faut signaler, après un nouvel article de Charles Robert Ageron sur “Mai 1945 en Algérie, enjeu de mémoire et d’histoire” (Nanterre, Matériaux pour l’histoire de notre temps, n° 39, juillet-décembre 1995), deux ouvrages importants : celui d’Annie Rey-Goldzeiguer, Aux origines de la guerre d’Algérie, l’Algérie de 1940 à 1945 (La Découverte, 2001), et celui de Jean-Louis Planche, Sétif 1945, histoire d’un massacre annoncé (Perrin, 2006), ainsi que l’enquête inédite réalisée en 1945 par le citoyen français d’origine musulmane Marcel Reggui sur Les massacres de Guelma, Algérie mai 1945 : une enquête inédite sur la furie des milices coloniales (La Découverte, 2005, avec une présentation de Jean-Pierre Peyroulou). Ces ouvrages ont attiré l’attention plus qu’auparavant sur la démesure de la répression [8]. De l’autre côté, les défenseurs des Français d’Algérie ont réagi depuis 1995 en rassemblant des témoignages, notamment ceux réunis dans le livre de Maurice Villard, La vérité sur l’insurrection du 8 mai 1945 dans le Constantinois, menaces sur l’Algérie française (Amicale des hauts-plateaux de Sétif, 1997). Mais ce livre, se situant dans la lignée d’Eugène Vallet et de Francine Dessaigne, a parfois confondu les témoignages et les opinions, et n’a guère été remarqué en dehors du milieu des “rapatriés”.

Or l’importance du sujet, et le risque d’une récupération par la mémoire officielle algérienne, font que les informations et documents conservées par les Français d’Algérie ne doivent pas davantage être exclus que celles des Algériens.

 

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(insertion S.Gautier)

 

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(insertion S.Gautier)

 

C’est pourquoi il est particulièrement heureux qu’un Français d’Algérie né à Sétif en 1945, devenu médecin à Toulouse, le docteur Roger Vétillard, ait mené à bien une vaste enquête dans laquelle il a bénéficié non seulement de la mémoire de sa famille et de son milieu, mais aussi de tous les témoignages et documents que sa curiosité lui a fait rechercher ou rencontrer, jusque parmi ses anciennes et nouvelles relations en Algérie. Six ans d’enquête, et au moins sept rédactions successives, lui ont permis de réaliser une oeuvre originale, qui mérite d’être connue autant que les précédentes. Comme il le dit lui-même, il croit être “un des seuls à tenter de faire une synthèse de tout de qui a été dit sur la question, du côté algérien et du côté français, et même du côté ‘pieds-noirs’ “. S’estimant “trop jeune pour se sentir impliqué par ces événements”, il se présente comme d’autant plus capable d’apprécier les thèses qui s’affrontent, et se propose d’arriver à atteindre une “subjectivité équilibrée” :
“Puissent mes amis français d’Algérie accepter que je n’adopte pas toujours le point de vue qu’ils ont pu défendre depuis 1945, puissent aussi les Algériens, parmi lesquels j’ai conservé tant d’amis, accepter que leur historiographie soit pour une part revisitée...”
La recherche par laquelle il termine son introduction en comparant toutes les versions et les explications connues du suicide du colonel Halpert, procureur du tribunal militaire de Constantine en février 1946, démontre l’honnêteté de sa démarche.

Il ne s’agit pas pour autant de faire du livre de Roger Vétillard la seule réponse à toutes les questions que nous devons nous poser au sujet de ces terribles événements [9]. L’important est qu’il puisse contribuer à entretenir le débat entre tous les chercheurs, au lieu de laisser s’imposer une nouvelle orthodoxie. Qu’il soit un maillon utile dans une chaîne de recherches permettant le dépassement d’une cruelle vérité pour le bien des deux pays en cause, et non son exploitation politique à sens unique, voilà le succès que je lui souhaite.

Guy Pervillé

 

VILLARD Jacques SETIF 45 Livre AF1 27oct14 JPN W
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(insertion S.Gautier)

 

P S : Ce livre a obtenu le prix Robert Cornevin de l’Académie des Sciences d’Outre-mer en décembre 2005. Toutes mes félicitations à l’auteur.

[1] Cette vision unilatérale avait été corrigée à l’époque dans les livres d’Henry Bénazet, L’Afrique française en danger, 1947, et de Charles-André Julien, L’Afrique du Nord en marche, Julliard, 1952.

[2] Le livre d’Yves Courrière, Le temps des léopards, Fayard, 1969, n’avait guère ajouté à celui de Charles-Henri Favrod.

[3] Jean-Charles Jauffret, membre du jury de la thèse de Boucif Mekhaled et co-préfacier, avec Mehdi Lallaoui, de son livre, a sévèrement jugé le film de ce dernier. J’ai partagé ce jugement, et exprimé plusieurs fois mes critiques. Mais je dois rendre hommage à la sérénité avec laquelle Mehdi Lallaoui, sans me donner raison, a accepté l’expression de mon opinion. Cette générosité est trop rare pour ne pas être signalée avec respect.

[4] Voir mon article “La revendication algérienne de repentance unilatérale de la France” (2004) sur mon site internet http://guy.perville.free.fr, et mon livre Pour une histoire de la guerre d’Algérie, Paris, Picard, 2002, pp. 298-299.

[5] Voir mes communications sur ce sujet : “Le 8 mai 1945 et sa mémoire en Algérie et en France”, Berlin, 29 avril 2005 ; “L’histoire immédiate de la relation franco-algérienne : vers un traité d’amitié franco-algérien ?”, et “La confrontation mémoire-histoire en France depuis un an”, Toulouse, 6 avril 2006 ; “France-Algérie : groupes de pression et histoire”, Lyon, 22 juin 2006 (textes disponibles sur mon site internet).

[6] Voir mon livre Pour une histoire de la guerre d’Algérie, Paris, Picard, 2002, pp. 303-304.

[7] Ferhat Abbas, président des Amis du Manifeste et de la liberté, a mis en cause l’extrémisme des militants du PPA dans un “testament politique” (écrit en prison puis oublié). Messali Hadj, invité en 1945 par la direction de son parti à s’évader pour prendre la tête d’un gouvernement provisoire algérien, a rappelé en 1954 qu’il n’y avait jamais eu de débat interne sur les causes de l’échec. Le docteur Lamine Debaghine, chef de l’organisation clandestine du PPA, n’a jamais révélé ses secrets.

[8] En particulier sur le cas particulier de Guelma, où la répression a été féroce et préventive sans qu’une insurrection ait vraiment eu lieu.

[9] Jean-Pierre Peyroulou a soutenu sa thèse, "Guelma 8 mai 1945 : Une subversion européenne dans le département de Constantine, Algérie française", le 11 septembre 2007. J’ai l’intention de publier prochainement la recherche inédite que j’ai rédigée en 1992 sur la politique algérienne de la France de 1940 à 1945.

 

tome 1           tome 2

 

[a.SG] - Claude Paillat - Le Guêpier 1945-1953  chez Robert Laffont 1969
L'auteur est journaliste (L'Intransigeant puis chef du Bureau d’Afrique du Nord de Paris-Match), connu comme l'un des meilleurs connaisseurs des "dessous" de la IVème République. L'intérêt de cet ouvrage est la publication de certains documents, alors peu connus, manifestement obtenus par les connaissances de l'auteur dans certains cercles dirigeants. Il rejoignit ensuite "Le Canard enchaîné" et ce jusqu'en 1985, date à laquelle l'hebdomadaire se sépara de lui. Ses archives extrêmement importantes en quantité et en qualité ont été acquises en 2008 par la Hoover Institution…

 

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[b SG]  - Francine Dessaigne - La paix pour 10 ans - Setif - Guelma mai 1945 - chez Gandini - Publication 1er janvier 1990
Un livre qui lutte contre la désinformation et qui explique ce qui s'est réellement passé lors de ces douloureux événements considérés maintenant par les historiens comme le véritable déclenchement de la guerre d'indépendance algérienne.

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En-bas à gauche SETIF, Saint ARNAUD, au-dessus KERRATA, en haut au bord de la mer PHILIPPEVILLE, et  à droite au milieu GUELMA


III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

5 - SETIF mai 1945 MASSACRES EN ALGERIE de Roger Vétillard   Recension de Maurice FAIVRE - mars 2008

Né à Sétif en 1945, le docteur Vétillard n'a connu les massacres de mai que par les souvenirs de ses parents et de ses amis.

En sept ans d'enquête, il a lu tout ce qui a été écrit, a consulté les archives françaises et suisses, rencontré des dizaines de témoins européens et algériens, et incessamment révisé les épreuves de son ouvrage.Il peut ainsi porter un regard critique sur les interprétations "idéologiques", celles des adeptes algériens de la Fondation du 8 mai (Boumaza, Yacid Kated), celles des historiens engagés (JL Planche, Jeanson, Alleg, Bancel, Blanchard, Lemaire), mais aussi sur les erreurs de beaucoup d'autres (Rey-Goldzeiger, Winock, Groussard).
Il montre en particulier que certaines images ont été tournées en 1955, et que les canons de Marine ne pouvaient pas tirer sur Kerrata et Sétif.

Refusant toute exploitation politique, et toute mémoire partisane, il accomplit un véritable travail d'historien, reconnu par son préfacier. Les sept premiers chapitres constituent un historique précis des évènements à Sétif, autour de Sétif, à Guelma et dans le reste de l'Algérie; ils décrivent la sévérité de la répression militaire par les trois armées, le suivi judiciaire et les polémiques fondées sur le bilan des victimes.

Les neuf chapitres suivants élargissent la vision au contexte politique et économique, reviennent sur les signes avant-coureurs et les préambules, examinent la thèse du complot, posent des questions et font des "remarques de bon sens". Ils contiennent des développements intéressants sur l'indigénat, l'obligation du djihad et les partis politiques.

De riches annexes authentifient le caractère scientifique de l'ouvrage. Elles comprennent la biographie des "hommes de mai", la chronologie, la bibliographie et l'index des personnes.
Une courte recension ne peut rendre compte de toutes les conclusions de l'auteur. Certaines sont indiscutables :

- le soulèvement n'a pas de causes économiques et n'est pas lié aux évènements de Syrie.- il n'y a pas de complot colonialiste, pas de génocide ni d'idéologie d'extermination- la responsabilité du PPA est entière, alimentée par les vétérans nazis du CARNA, les appels à la révolte de Lamine Debaghine, les prêches de certains imams et l'attitude ambiguë des Britanniques  - la répression n'a touché que les zones insurgées.- les évènements de mai ont entretenu le sentiment de crainte des Européens et d'hostilité des musulmans, amplifiés le 20 août 1955 et marqués aujourd'hui en Algérie par la frénésie des commémorations et les exigences de repentance.

- d'autres conclusions entretiennent le débat.

Qu'en est-il du suicide du juge Halpert? Le bilan des victimes que les historiens réévaluent jour après jour, est-il possible ? L'estimation de 7.000 victimes musulmanes de la répression n'est-elle pas une limite haute, alors que certains témoins de Kerrata et de Guelma n'en admettent pas les données ?
Toutes les thèses sont exposées par Roger Vétillard qui à l'évidence apporte un regard neuf et prospectif sur des faits controversés.

Il est impossible de rouvrir le débat en ignorant la somme de ses recherches.

Maurice Faivre 23 mars 2008
Source Actualités A.S.A.F. (Association soutien à l'Armée française)

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III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

6 - Massacres de Sétif: l'autre face du 8 mai 1945

Publié  le  7 mai  2015   par   « Le Figaro – Histoire »  de :

François Cochet - Maurice Faivre - Guy Pervillé - Roger Vétillard

FOCUS - Des émeutes déclenchées en Algérie le 8 mai 1945 et les jours suivants, on n'a voulu retenir que la répression qui s'ensuivit, en passant sous silence le projet d'insurrection nationaliste qui les sous-tendait. A la demande de la Commission française d'Histoire militaire (CFHM), des historiens font le point sur ce dossier brûlant.

Le Conseil de Paris a voté une motion qui soutient que «la très grande majorité des historiens français» ayant écrit sur la répression de l'insurrection du 8 mai 1945 «atteste d'un bilan de dizaines de milliers de victimes arrêtées, torturées et exécutées sommairement». Les historiens et chercheurs ne peuvent consentir à se laisser ainsi utiliser à l'appui de manœuvres politico-mémorielles.

Nous demandons que les élus et les gouvernants acceptent de lire ce que les historiens disent de ces événements. Qu'ils lisent donc Charles-André Julien, Charles-Robert Ageron, Mohammed Harbi, Annie Rey-Goldzeiguer, Bernard Lugan, Jean Monneret, Gilbert Meynier, Roger Benmebarek, Guy Pervillé, Jean-Pierre Peyroulou, Roger Vétillard…

Ils sauraient alors que l'explosion de violence de mai 1945 avait pour origine un projet d'insurrection nationaliste (Harbi, Rey-Goldzeiguer) dans le but d'installer dans une «zone libérée» un gouvernement provisoire algérien présidé par Messali Hadj principal dirigeant du Parti du Peuple Algérien. Ce gouvernement devait siéger à la ferme Maïza près de Sétif. (Benmebarek, Vétillard). Mais l'évasion ratée de Messali qui était en résidence surveillée à Reibell et son transfert à Brazzaville ont modifié ces plans.

L'émeute de Sétif n'est pas due à l'indignation provoquée parmi les manifestants par la mort du porte-drapeau Saâl Bouzid mais à une véritable insurrection armée qui a fait 23 morts et 80 blessés européens à Sétif dont le régisseur du marché Gaston Gourlier tué 2 heures avant le début de la manifestation (Vétillard) et d'autres par armes à feu dans les minutes qui ont suivi les altercations entre forces de l'ordre et manifestants. Les forces de l'ordre interviennent et ramènent le calme en moins de 2 heures: 35 manifestants sont tués, des dizaines sont blessés.

Au même moment, et dans plusieurs endroits, parfois sans lien évident avec la manifestation de Sétif, d'autres soulèvements ont lieu dans une vingtaine de localités de la région (Périgotville, Chevreul, Kerrata, Lafayette, Sillègue, El Ouricia…): plus de 60 Européens sont tués.

A Guelma, la manifestation interdite débute à 18 heures et se heurte aux forces de police. Le porte-drapeau est tué, plusieurs manifestants, 2 policiers et 1 gendarme sont blessés. Le lendemain, dans une dizaine de villages de la région, les Européens sont agressés. Il y aura 12 morts et 2 blessés. Le sous-préfet met en place une milice civile car l'armée ne participe pas au maintien de l'ordre. Ce sont les agissements de cette milice dans les jours qui suivent qui sont présentés depuis 70 ans par la propagande du PPA comme le parangon de la répression de ces journées de mai 1945. Une milice n'a été organisée que dans 5 autres localités. A Constantine, Bône, Djidjelli et El Milia, elles ne sont pas intervenues et n'ont commis aucune exaction. A Saint-Arnaud, des rumeurs accusatrices la concernant ont été entendues, mais aucune preuve ne peut être retenue.

La propagande diffusée depuis 70 ans par le PPA, puis par le FLN, et relancée en mai 1990 par la Fondation du 8 mai 1945, a toujours déformé la réalité des faits historiques en escamotant cette insurrection pour ne parler que de la répression qu'elle a engendrée et pour majorer inconsidérément le nombre des victimes.

La répression ne débute que le 9 mai. Elle concerne les communes où les Européens ont été visés. Elle sera démesurée, conduite par l'armée et également par la milice civile de Guelma (Peyroulou, Vétillard). Les effectifs de la police nationale à Sétif ne sont que de 40 hommes. Dans les villages la police et l'armée sont absentes, les gendarmeries ne sont représentées que par 3 ou 4 hommes à Kerrata, Chevreul et Lafayette. Des renforts arrivent du Maroc, de Tunisie et d'Alger : 10000 hommes sont déployés dans le Constantinois mais seulement 3700 dans la subdivision de Sétif, la plus vaste (sa surface est l'équivalent de 2 départements métropolitains), le plus montagneuse et la plus touchée.

Et il faut bien conclure que la propagande diffusée depuis 70 ans par le PPA, puis par le FLN, et relancée en mai 1990 par la Fondation du 8 mai 1945, a toujours déformé la réalité des faits historiques en escamotant cette insurrection pour ne parler que de la répression qu'elle a engendrée et pour majorer inconsidérément le nombre des victimes que les historiens déjà cités et bien d'autres évaluent entre 3000 et 8000.

Les médias semblent avoir oublié qu'en 1945 le Parti communiste qui participait alors au gouvernement de la France dirigé par le général De Gaule a lancé un appel à la répression comme en témoigne un tract distribué le 12 mai en Algérie dans lequel il demandait :

-    de «passer par les armes les instigateurs de la révolte et les hommes de main qui ont dirigé l'émeute. Il ne s'agit pas de vengeance, ni de représailles. Il s'agit de mesures de justice. Il s'agit de mesures de sécurité pour le pays»

Ce qui s'est passé en Algérie en mai 1945 est donc bien connu des historiens et très éloigné de l'histoire officielle algérienne complaisamment relayée par la classe politico-médiatique qui pourtant déclare qu'il faut laisser les historiens travailler sur les épisodes de la présence française en Algérie mais qui ne se soucie guère de connaître les résultats de leurs travaux...

Une relation détaillée des événements algériens du 8 mai 1945 a été adressée par le professeur Guy Pervillé à des personnalités de l'Elysée et du ministère de la Défense.

François Cochet
Maurice Faivre
Guy Pervillé
Roger Vétillard 

 

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III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

7 - De 1990 à nos jours : retour de mémoire et instrumentalisation de l'histoire par Guy Pervillé  2005

De 1990 à nos jours : retour de mémoire et instrumentalisation de l'histoire : extrait de sa Communication au Colloque Mémoire et Histoire 60 ans après le 8 mai 1945 - Berlin

L'évolution en cours semblait donc annoncer une convergence des travaux historiques favorable à un accord sur les grandes lignes du sujet entre les historiens des deux pays. Mais elle fut perturbée par un évènement imprévu, lié à la transformation soudaine de la vie politique algérienne par la libéralisation du régime politique algérien en 1989 et par la contestation croissante des islamistes.

C'est en 19990 que fut créée la Fondation du 8 mai 1945 par l'ancien ministre Bachir Boumaza, natif de Kerrata au nord de Sétif. Suivant l'un de ses premiers manifestes, celle-ci était " née dans un contexte politique dangereux. Celui de la révision insidieuse par certains nationaux, y compris dans les cercles du pouvoir, de l'histoire coloniale. Procédant par touches successives, certains hommes politiques ont, sous prétexte de dépasser une page noire de l'histoire coloniale, encouragé la normalisation des rapports entre l'ancienne puissance dominatrice et son ancienne colonie ".   C'est pourquoi la Fondation s'est donné pour objectifs de "réagir contre l'oubli et réanimer la mémoire, démontrer que les massacre de Sétif sont un crime contre l'humanité et non un crime de guerre comme disent les Français", pour "obtenir un dédommagement moral".

Ainsi l'histoire a été mobilisée au service de la mémoire et de la politique au lieu d'être reconnue comme un but propre.

........

L'utilisation du 8 mai 1945 répondait évidemment à la volonté d'exploiter la contradiction entre la version officielle de cette fête nationale, consacrée à l'exaltation de la participation française à la victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie, et la version non conformiste dénonçant une répression coloniale jugée digne des crimes nazis. Mais elle passait sous silence des faits gênants : l'opposition des nationalistes algériens radicaux à la mobilisation des algériens dans l'armée française en 1939-1940 et de 1942 à 1945, et les projets d'insurrection contre la France avec ou sans l'aide allemande conçus par plus d'un groupe de militants à l'intérieur du parti depuis les débuts de la Deuxième guerre mondiale (faits historiques révélés par les historiens algériens Harbi et Kaddache et confirmés par d'anciens militants dans la presse algérienne). On voit à travers cet exemple la différence considérable qui sépare l'histoire de la mémoire. Ajoutons que l'examen des travaux d'historiens algériens et français (même ceux dont l'anticolonialisme n'a jamais été mis en doute comme Annie Goldzeiguer et Charles-Robert Ageron) confirme que la répression du 8 mai 1945 en Algérie a bien été celle d'une tentative d'insurrection nationale insuffisamment préparée, et non pas un "crime contre l'humanité" ou un "génocide colonialiste" unilatéral.

Guy Pervillé

Historien

Spécialiste de l'histoire de l'Algérie française et de la guerre d'Algérie

Professeur à l'université de Toulouse II-Le Mirail

 

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Affiche offerte par Jean BRUA à l'attention de la manifestation contre le film de Rachid Bouchareb, sélectionné en compétition officielle pour le Festival de Cannes 2010


III - Histoire et récits - De 1945 à 1962 les évènements

8 - Festival de Cannes 21 mai 2010 :  "Hors la loi"  un film de Bouchareb - Le 8 mai 1945 Sétif et le Constantinois  (ou "Le cri des égorgés Pieds-noirs"
Recensions de : Robert Puig - François-Guillaume Lorrain - Maurice Villard

"Hors la loi" est un film franco-algérien réalisé par Rachid Bouchareb sorti en 2010 et sélectionné en compétition officielle pour le Festival de Cannes. Il a représenté l'Algérie aux Oscars 2011. Ce film a créé une grande polémique médiatique et des manifestations à Cannes à cause de l'histoire des massacres de Sétif et de Guelma.

"Hors la loi" est la traduction du terme arabe "fellagha" ou rebelle pendant la guerre d'Algérie 1954 - 1962.
l'objet du film est de présenter les manifestations pour l'indépendance de l'Algérie qui deviennent de plus en plus fréquentes jusqu'aux massacres de Sétif et de Guelma

- Cannes le 21 mai 2010 - Robert PUIG

Un rassemblement initié et préparé par le Comité « Vérité-Histoire-Cannes 2010 » avec un franc et important succès. Des associations pieds-noires de différentes régions de France étaient représentées avec celles des anciens combattants outrées de la projection de ce film : Hors la loi, qui dénature le rôle de la France en Algérie et surtout celui de l’Armée tant et tant de fois montrée d’un doigt accusateur. Un film qui transforme la vérité historique de 1945 par le mensonge et une insupportable propagande pro FLN, pro terroriste !

Nous étions nombreux, comme chaque fois qu’il faut défendre nos valeurs et notre mémoire. Pourtant, premier bémol, le maire de Cannes a voulu s’approprier le succès de cette manifestation en diffusant un petit écrit non signé, reprenant à son compte l’ampleur du rassemblement. Heureusement d’autres Elus étaient présents qui avaient depuis des mois manifesté leur indignation à voir diffuser un tel film. Notons aussi la présence de nombreux Présidents et Présidentes de nos Associations avec Thierry Rolando, du Cercle Algérianiste.

Le dépôt de gerbes a fait la différence entre les acteurs de cette matinée. Silence pour les uns, mais applaudissements à Madame Tarabot, à Messieurs Aboud et Luca et surtout, aux représentants des Harkis de Cannes. Des applaudissements mérités lorsque l’on sait qu’une vidéo présentée à Vallauris sous le couvert du musée Picasso traite les harkis de collaborateurs. Une vidéo non interdite par le Préfet des A-M… Une manière de se moquer une fois de plus de nous, anciens d’Algérie : Chrétiens et Musulmans.

Quelques mots sur notre marche en cette journée ensoleillée. Les autorités ne nous ont pas permis le passage par les grands hôtels, mais seulement dans des rues secondaires. Drapeaux en tête nous avons prouvé le long du parcours que nous étions loin d’être enterrés comme le souhaite tellement de monde des milieux associatifs staliniens ou gauchistes.

Deux mots encore… Le palais du festival était totalement interdit à la circulation… Il ne fallait pas troubler la projection du film de la honte financé par la France – hélas ! - à plus de soixante pour cent ! Mais quelle surprise ! Mon deuxième bémol ! Je n’avais jamais vu autant de CRS en grandes tenues de guerre depuis Alger avec casques spéciaux, boucliers et armes diverses ! Ils étaient autour du fameux palais… à défendre la projection d’un film décrié et mensonger… A croire qu’ils protégeaient encore, à la manière gaulliste, les terroristes contre les populations de l’Algérie française. He oui ! Alger, le 26 mars 1962… Oran, le 5 juillet 1962… et les morts, assassinés du bled… Européens et Arabes fidèles à la parole de la République française, celle de 1958.

La France en ce jour du 21 mai 2010 nous a montré à nouveau son vrai visage : celui d’une repentance de fait !

Dommage !

Robert Puig

 

- EN DIRECT DU FESTIVAL DE CANNES - "Hors la loi" : la fiction n'excuse pas tout
Par François-Guillaume Lorrain


Il y a plusieurs choses à dire sur Hors la loi de Bouchareb que l'on vient de voir à Cannes, vendredi.

Tout d'abord, le climat : protection policière très présente autour du palais du festival, fouilles au corps même pour les journalistes, sacs examinés deux fois plutôt qu'une : on se serait cru au Parc des princes lors d'un PSG-OM ou dans l'aéroport le plus surveillé au monde. Mais la projection s'est bien déroulée . Aucun sifflet, aucune insulte, rien.

Venons-en au film lui-même. Et faisons d'abord un sort à la fameuse séquence des massacres de Sétif qui a déclenché tant de polémiques. Pour être le plus objectif possible, j'ai fait raconter cette scène à une jeune femme qui ignorait tout du 8 mai 1945. Qu'avait-elle vu ? Une manifestation pacifique d'Algériens, l'un d'entre eux tenant un drapeau algérien, des forces françaises prêtes à riposter, un officier de police qui cherche à récupérer le drapeau, qui fait feu sur l'Algérien, la panique de la foule, les policiers et l'armée française qui tirent sur les manifestants comme dans un stand de tir, faisant des dizaines de morts, deux Algériens sans armes ripostant en état de légitime défense (l'un fait basculer un Européen qui tire, un autre arrache un fusil et le retourne contre un autre Européen avant d'être tué), puis l'arrestation d'un des personnages du film (Sami Bouajila) qui passe devant des dizaines de corps d'Arabes tués... La jeune femme n'a pas vu qu'il y ait eu un massacre d'abord d'Européens par des Arabes.

Si l'on résume, Bouchareb nous raconte le début de l'histoire (le drapeau, l'officier de police), tout en le condensant (car les massacres n'ont pas eu lieu à Sétif même, le 8 mai 1945, mais pour la plupart après), puis la fin de l'histoire (les massacres par milliers d'Algériens), mais il ne nous montre pas le milieu (le fait que les Européens ont été tués aussi, autrement qu'en légitime défense, par des Algériens qui étaient bien armés).

Bouchareb, après avoir annoncé qu'il rétablirait la vérité historique, était revenu sur ses déclarations, brandissant, pour calmer le jeu, l'argument de la fiction. Mais il nous semble que si l'on représente un événement historique, on s'engage à le raconter de façon exacte. On a une responsabilité, surtout, face à un événement qui a eu tant de conséquences. Il faut dire et montrer les massacres d'Arabes - terribles, d'une ampleur immense - mais dire et montrer aussi l'autre partie, les massacres d'Européens, même plus réduits en termes de chiffres (102 contre 6.000 à 20.000 selon les sources). On ne peut pas toujours brandir cet argument de la fiction comme un joker qu'on sortirait quand cela nous arrange.

Debat

Sur le reste du film, car ne nous focalisons pas sur ces six minutes, constatons d'abord qu'il est très moyen. On est revenu vers un cinéma politique assez lourd, maladroit, où les personnages s'expriment souvent par slogans. Même si, par rapport à Indigènes, on constate qu'il y a plus de cinéma dans ce nouveau film. Mais on a parfois l'impression d'avoir affaire à une de ces œuvres qui passaient jadis avant une émission des Dossiers de l'écran . Sujet : la lutte du FLN en France.

Hors la loi a certes, là-dessus, ses vertus : il raconte succinctement, à travers l'itinéraire de trois frères, une histoire jamais montrée au cinéma : celle du FLN, son organisation sur le territoire, de sa radicalisation, de sa lutte aussi contre la police française, qui met en place une organisation secrète, la Main Rouge, qui a bel et bien existé. A cet égard, certaines comparaisons entre les Français et les Allemands - les membres du FLN ayant pris la place des Résistants - devrait sans doute avoir du mal à passer...

Roschdy Zem (le plus convaincant des trois acteurs) interprète le bras armé, qui élimine en étranglant les éléments gênants, Sami Bouajila, la tête pensante révolutionnaire, prêt à tout sacrifier pour la cause, Djamel (coproducteur du film), plus en marge, tente sa chance dans le monde des cabarets, du business et de la boxe.

Bouchareb n'est pas angélique sur le FLN et ses méthodes et le film devrait faire grincer des dents en Algérie, où la ministre de la Culture a annoncé une projection. Il rappelle, avec exactitude, que le FLN, en organisant la manifestation réprimée du 17 octobre 1961, a sacrifié nombre d'Algériens en connaissance de cause. Gonflé.

La polémique va-t-elle retomber ou s'attisera-t-elle ? Bouchareb, au début de la conférence de presse, a tout fait pour calmer les esprits, disant vouloir ouvrir un "débat sur la colonisation française et les relations passées entre Français et Algériens". Il est ouvert. Mais un élément essentiel de ce débat nous semble porter sur l'usage des mots "fiction" et "vérité historique". Les historiens qui ont vu le film ont pointé des erreurs. Elles sont là en effet. Faut-il exclure les historiens du débat ? La fiction excuse-t-elle tout ? Espérons que durant les prochains jours, le débat sera enrichi avec toute la sérénité possible.

PS : on s'étonne de trouver dans le dossier de presse que la phrase fameuse de Mitterrand prononcée après l'insurrection du 1er novembre 1954 ("L'Algérie, c'est la France"), soit attribuée à Pierre Mendès France.

- Maurice VILLARD (envoi Hervé Cuesta)

Cher compatriote,

Concernant le film en question, je tiens à vous donner les précisions suivantes:

Ce film a é été programmé sur la 5 avec l'annonce suivante : Les massacres de Sétif- la Police tire sur des manifestants pacifiques et désarmés. ?

J'avais à l'époque 17 ans et je vivais dans cette région des HP (Hauts Plateaux S.G.) Sétifiens au milieu des communautés Kabyles, Arabes et Chaouias, pratiquant parfaitement la langue du Pays.

Nous avions  à l'époque pu constater au fils des mois le changement radical des indigènes à notre égard, la montée de la propagande anti-française. J'avais même assisté à un meeting de Ferhat Abbas à Ampère devant des milliers d'indigènes. Mais nous  ne pensions pas que cela atteindrait tant de haine envers les "roumis"

J'étais à Sétif ce mardi 8 mai 1945 et j'ai vu tout ce qui s’est passé. Cela est resté à jamais gravé dans ma mémoire, le déferlement de ces milliers d'émeutiers, la ruée pour massacrer les roumis dans les rues des quartiers européens. La chasse aux roumis, malheur à ceux qui ne trouvent pas un refuge, ils sont entourés, abattus à coups de "débous », exécutés au couteau, achevés sauvagement, tout cela avec les "you you" stridents des femmes musulmanes les encourageant à ces horribles assassinats.

Ils étaient désarmés ! Pourtant tous étaient munis pour le moins de "débous  munis de lames de rasoirs", de poignards, de hachoirs, de faucilles, de haches, de grosses pierres portées à plein couffins, les meneurs quelques révolvers.

Les Européens sont assassinés  avec une sauvagerie indescriptible, entourés  par des groupes qui les jettent à terre, les abattent à coups de matraques, les lardes de coups de poignards, éventrés, émasculés souvent le crâne écrasé. A tel point que les corps ne furent rendus à leur familles que dans des cercueils fermés.

Voilà le scénario horrible qui s'est déroulé dans le centre de la ville eet au marché aux bestiaux pendant deux bonnes heures.

L'intervention bien tardive de l'armée qui ce jour-là ne tira pas un seul coup de fusil, seule la police tira, mit en fuite ces hordes barbares qui laissent derrière elles un spectacle abominable. C'est l’horreur, j'ai vu, les corps affreusement mutilés gisant par terre, de grandes flaques de sang déjà noirâtre où les mouches s'agglutinaient. L'avenue Georges Clémenceau dans toutes sa largeur ainsi que les arcades qui la bordent, les rues avoisinantes sont jonchées de chaises, de tables, d'éclats de verre, de vêtements, de chaussures abandonnées. C'est une vision cauchemardesque. Puis l'insurrection va gagner tous les villages du Nord de Sétif jusqu'à ceux du bord de mer et de Guelma et sa région.

Au nom de mon Amicale des Hauts Plateaux de Sétif, j'ai demandé un droit de réponse qui m'a été refusé aussi bien par M. Jérôme Clément Président de la sept ARTE que par la C.S.A. Hervé Bourges.J'ai donc décidé d'écrire la vérité puisque je l'avais vécue dans un livre intitulé " Les massacres du 8 mai 1945- Sétif-Guelma-le Constantinois- Début de 17 années de guerre en Algérie" . J'ai pu recueillir plus de 120 témoignages de personnes ayant comme moi vécu ces affreuses journées, des document confidentiels qui m'ont été adressés par des officiers et d'autres, expliquant la montée des indépendantistes, les principaux protagonistes, les massacres dans les villes et les villages, etc... Vendu à plusieurs milliers d'exemplaires. Vous pouvez le conseiller à ceux qui veulent connaître la véritable histoire, cet ouvrage de 450 pages est d'après les spécialistes considéré comme une référence. Je l'ai rédigé gratuitement sans toucher un seul sou pour faire connaître la vérité.

Quelque mois plus tard, dans la soirée, je reçois un appel de Paris, d'une dame se disant la secrétaire du journaliste Armand Jamot qui me dit que la chaîneva programmer un film sur les massacres de Sétif.et me demande de participer à un débat contradictoire qui suivra ce film  -«  Vous n'avez pas honte de faire paraitreune pareille ordure », telle fut ma réponse. Après plusieurs appels,  je demandais les conditions de ma participation.

Le film dure environ une heure vous serez quatre participants avec chacun 10 minutes de temps de parole. -
-« Quels sont ces participants ? :
Benjamin Stora, Ousedik avocat Kabyle défenseurs des tueurs du FLN et l'ancien directeur du journal communiste d'Alger "Alger Républicain" –

-« Vous me prenez pour un imbécile.30 minutes pour les mensonges et dix minutes pour la vérité, je refuse.
Alain Jamot me téléphone, il avait lu mon livre pour me  proposer de me faire accompagner du Général Faivre. J'exigeais la participation de  Jean Claude Pérez, ce qui fut accepté. Je dois reconnaître que Alain Jamot a été très correct et a respecté les accords que j'avais négocié.

Ce film du début à la fin n'est qu'un tissus de mensonges, de contre-vérités, de montage. C'est un véritable outil de propagande anti-française.

Je ne citerai que deux exemples : on voit des scènes dites dans ce film du 8 mai 1945 lorsqu'elles sont des extraits d'un film cinématographique intitulé : 20 ans dans l'Aurès par R. VAUTIER. Soldats équipés d'armes ne datant pas de 1945 etc…, Pire il cite comme faisant partie de la police de Sétif et ayant abattu des indigènes, Monsieur Lucien Prudent qui était alors prisonnier en Allemagne, son livret militaire en fait foi,  ainsi que Monsieur Baby Fontaneau tenancier de maison close qui était en Allemagne avec l'armée d'Afrique et  Jean Louis Léocata a peine âgé de 16 ans......

Voilà cher compatriote résumé en quelques lignes le déroulement de ces péripéties.

Le livre continue à se vendre, vous pouvez le recommander, j'ai également donné pas mal de conférences afin d'expliquer dans les détails ces sombres journées du 8 mai 1945, invité dans des Cercles Algérianistes.

Très amicalement

Maurice Villard

Envoyé : lundi 2 novembre 2009 17:39
À : Hervé CUESTA
Objet : 8 mai 45 Sétif. 

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