1.5 - Les homélies de Monseigneur Jean-Yves Molinas Vicaire Général de Fréjus-Toulon

XII - 50 ans après - Lundi 26 mars 1962.  

 

1 - Homélie du Père Jean-Yves Molinas - Notre Dame de Paris - 26 mars 2012

2 - Homélie du Père Jean-Yves Molinas prononcée le 26 mars 2015, en l'église de Fréjus lors de la célébration de la messe en mémoire du drame du 26 mars 1962

3 - La dernière messe de Monseigneur Molinas à Toulon - 14 août 2016

4 - Les adieux de Monseigneur Molinas : "Que Dieu vous bénisse et vous garde fidèles dans la foi."
Septembre 2016W

5 - Message de Mgr Molinas MOLINAS adressé de la paroisse de Caraquet ( Canada )et lu à l'église Sainte Anne de Six Fours le dimanche 26 mars 2017 lors de la messe anniversaire du crime d'Etat commis par la France le 26 mars 1962 rue d'Isly à Alger.

 

XII - 50 ans après - Lundi 26 mars 1962. 

 

1 - Homélie du Père Jean-Yves Molinas - Notre Dame de Paris - 26 mars 2012

En ce temps de carême, et alors que nous approchons de la célébration de la passion de notre Seigneur, nous sommes invités à découvrir à quel point, par son incarnation, le Christ est venu épouser la condition humaine. Homme parmi les hommes, il s’est chargé de toutes leurs souffrances pour leur apporter le salut et la vie éternelle.

Toute l’histoire humaine est prise en compte par ce Dieu fait homme qui, en naissant à Bethléem et en mourant sur le Calvaire à Jérusalem, a manifesté à tout homme un amour sans limite.

Or, pour nous Pieds-Noirs, au plus fort de la tourmente,  dans le combat ô combien inégal qui nous laissait seuls face à tous, on aurait pu croire que même Dieu s’était détourné de nous. Jamais, au grand jamais il n’en fût ainsi. Dieu notre rocher, Dieu notre salut ne nous a pas abandonné, et c’est en Lui, en Lui seul que nous voulons enraciner notre espérance. Mais encore, faut-il accepter de suivre le Christ en chacun des pas qu’Il a posé durant sa vie terrestre. Alors, aujourd’hui,  en priant pour les victimes du 26 Mars 1962 et pour toutes les victimes de la Guerre d’Algérie, méditons  sur cette présence du Christ tout au long de l’histoire du petit peuple pied-noir.

En ce jour l’Eglise célèbre  l’Annonciation faite à Marie.

Une toute jeune femme du peuple d’Israël est choisie pour permettre la réalisation du projet de Dieu. Cette jeune femme habite Nazareth, et elle s’appelle Marie. L’ange Gabriel lui apparaît et lui demande si elle veut donner son assentiment à Dieu. Marie est confiante.

«  Qu’il me soit fait selon ta Parole ! » répond-elle. Une joie profonde envahit le cœur de Marie. Elle se donne totalement à son Créateur. Son avenir est désormais éclairé du seul soleil de Dieu.

L’histoire de l’Algérie Française va se dessiner sur un métier à tisser dont les fils vont être tirés de l’au-delà de la méditerranée. Des hommes et des femmes venus de France, d’Italie, d’Espagne, de Malte, d’Allemagne, d’Alsace, d’Irlande  ont reçu l’annonce d’un pays à construire, d’une terre à conquérir. Souvent poussés par la misère ou par la guerre, ils vont quitter leur terre natale dans l’espérance de bâtir une nouvelle vie, avec pour seule arme le courage que donne la foi.  Ils vont se livrer à cette terre inconnue et, bientôt, ils vont l’aimer, lui sacrifiant tout dans la sueur, le sang et les larmes.

Marie accepte de participer au projet de Dieu. Au cœur de la nuit de Bethléem va naître cet enfant qu’elle appellera Jésus -ce qui veut dire « Dieu sauve »-  L’enfant-Dieu ne va pas naître comme les puissants de ce monde entourés de faste, de sécurité, de gloire humaine. Non, Jésus va naître dans une étable, car lorsque Joseph et Marie arrivent à Bethléem  il n’y a plus de place pour eux. Et ce sont les plus pauvres, ces marginaux que sont les bergers qui sont invités par les anges à reconnaître en cet enfant l’infini de Dieu.

Ce sont aussi les pauvres, les exilés qui vont faire naître l’Algérie, à force de travail, d’abnégation, de sueur et de larmes. Peu à peu vont naître ici et là des ilots d’humanité sur une terre hostile, de petits villages qui vont donner vie à des contrées sauvages. Et puis il y a la rencontre entre les différentes composantes de la population européenne et celle du pays qu’elle soit arabe ou berbère. Chacune s’enrichit de l’autre ; les différences ne sont pas fatalement des obstacles mais participent  à la naissance d’un nouveau peuple, d’une nouvelle race.

A travers la naissance de ce nouveau pays, il y a aussi la résurrection de l’Église d’Afrique du Nord, celle des grands saints comme St. Augustin, Ste. Monique, St. Cyprien, Ste. Félicité et Ste Perpétue… et tant d’autres, tous berbères.

Israël attendait le Messie promis par Dieu. Tout le pays était dans l’attente fiévreuse du sauveur  et pourtant il n’a pas été reconnu. Le monde ne veut pas de la vérité proclamée par Jésus. Une vérité implacable, qui ne peut s’accommoder d’aucune espèce de combine ou d’arrangement. Mais les hommes qui ont en charge la conduite du peuple d’Israël n’acceptent pas la vérité. Jésus dérange, Jésus révèle la face cachée des âmes. Alors ses ennemis vont intriguer, comploter dans l’ombre, abuser de la faiblesse du peuple, lui mentir le manipuler pour le détacher de Celui en qui, le jour de son entrée triomphale à Jérusalem, ils reconnaissent le Messie, le Sauveur d’Israël. Les lâches vont agir dans l’ombre. Le moment venu, grâce à la trahison de Judas, ils s’empareront de Jésus pour le faire condamner après une mascarade de procès.

L’Algérie Française a connu la trahison. Des pharisiens et des scribes qui sont d’un autre temps mais qui ressurgissent toujours dans l’histoire de l’humanité pour accomplir les œuvres les plus basses, veulent sa mort. Tous les moyens sont alors bons pour abattre celui qui ne veut pas plier. Le terrorisme qui durant des années va tout faire pour creuser irrémédiablement un fossé entre les deux communautés ; le terrorisme dont les victimes sont aussi bien européennes qu’arabes ou kabyles à partir du moment où elles s’opposent à l’abandon de l’Algérie Française.

Jérusalem : Jésus est donc arrêté. Il faut maintenant qu’il soit condamné et surtout qu’il soit réduit au silence. Surtout qu’Il ne parle plus. Et la meilleure façon pour y arriver c’est de le tuer.

1962, l’Algérie connaît des journées terrifiantes, notre petit peuple lutte de toutes ses forces. Chaque jour des dizaines de victimes tombent dans les rues, dans les campagnes.  Cette résistance devient insupportable au pouvoir qui a décidé de se parjurer et d’abandonner coûte que coûte cette terre. On négocie avec les égorgeurs. Le quartier de Bâb-el-oued à Alger est encerclé, mitraillé, bombardé. Des habitants sont abattus à bout portant. Interdiction d’évacuer les blessés ni les morts. Une manifestation pacifique de soutien se met en place.

Jérusalem : Jésus est humilié, flagellé, couronné d’épines, il faut le discréditer aux yeux de tous. Le mensonge, la veulerie, la lâcheté obtiendront la condamnation à mort de l’innocent. On va donc charger Jésus de sa Croix. Cette foule qui l’avait, quelques jours auparavant, accueilli dans la liesse et l’exaltation, va maintenant se retourner contre Lui, l’insulter, lui cracher au visage. Jésus est seul face à tous, soutenu par Marie sa Mère dont le cœur est transpercé par le glaive de douleur prophétisé par le vieillard Siméon. Presque tous ses disciples ont fui. Pierre L’a même renié.

Jérusalem : Jésus, dépouillé de ses vêtements, a été cloué sur la Croix. Il invoque son Père : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Ce jour-là, l’Algérie a été assassinée.

Jérusalem : Du haut de sa Croix, Jésus confie sa Mère à Jean le disciple bien-aimé. Puis s’adressant à Marie : « Femme, voici ton fils ». Il lève alors son regard vers le ciel et implore : « Père, pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu’ils font. »

Jérusalem : Rapidement, avant que ne commence le sabbat, Jésus doit être descendu de la Croix.  Marie le reçoit dans ses bras. Ses amis le prennent et le dépose dans un tombeau.

Jérusalem : Un coup de lance inutile a transpercé le cœur de Jésus alors qu’Il a rendu son esprit à son Père.

Algérie : Un coup de lance inutile est asséné à ce pays martyr le 5 juillet à Oran. Des milliers de victimes.

Les exécutions de Degueldre, Piegt, Dovecar et Bastien-Thiry, elles aussi inutiles ; « il »aurait pu les épargner.

« PERE, PARDONNE-LEUR. ILS NE SAVENT PAS CE QU’ILS FONT ! »

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XII - 50 ans après - Lundi 26 mars 1962. 

2 - Homélie du Père Jean-Yves Molinas prononcée le 26 mars 2015, en l'église de Fréjus lors de la célébration de la messe en mémoire du drame du 26 mars 1962

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Chers frères et sœurs
Chers compatriotes
Chers amis

Depuis maintenant 53 ans, nous célébrons la mémoire de ceux et celles qui sont tombés le 26 mars 1962, rue d’Isly à Alger. Ce drame né de ce que certains nomment un crime d’État, ne peut cependant s’apparenter à la seule raison d’État. Cette raison qui a fait qu’en certaines circonstances, les dirigeants de pays sont amenés à prendre - souvent contre leur gré et parce qu’il n’y a pas d’autres issues - des décisions dont va souffrir le peuple ou une partie du peuple, mais qui assureront du mieux possible l’avenir de la nation. En ce qui concerne la fusillade du 26 mars 1962 il s’agit bien d’un crime d’État planifié, voulu et engendré par la haine, et programmé par la trahison.

Toutes les actions gouvernementales qui suivront auront le même but, c’est-à-dire briser toutes tentatives de résistance à l’abandon des départements français d’Algérie : les enlèvements de civils qui se compteront par milliers à partir du pseudo cessez-le-feu du 19 mars, la collaboration entre les forces terroristes du FLN, leurs représentants du GPRA et certains des organismes de l’État français dont des responsables n’hésiteront pas à livrer à l’ennemi des renseignements qui faciliteront l’élimination des résistants.

Il faut noter aussi qu’après l’indépendance - l’Algérie étend donc définitivement perdue - toutes ces ignominies ne suffisant pas, c’est la haine, essentiellement la haine, qui présidera massacre du 5 juillet à Oran. En effet, quelle autre raison que la haine pourrait justifier que l’on ait interdit aux milliers de soldats français encore présents à Oran ce 5 juillet, d’intervenir pour sauver leurs compatriotes poursuivis et abattus comme des bêtes par une foule fanatisée et manipulée.

L’horrible fin réservée à des dizaines de milliers de nos frères harkis, - abandonnés par un État qui les avait pourtant appelés à servir sous le drapeau tricolore - est, quant à elle, le fruit de la trahison du gouvernement français de l’époque, et de la haine insatiable des égorgeurs devenus désormais les nouveaux maîtres de l’Algérie.

En fait, le 26 mars 1962 va sonner l’hallali contre tous ceux qui auraient encore l’outrecuidance d’envisager pour l’Algérie, une autre destinée que celle de l’abandon. Car, là aussi comment expliquer la mise en place de troupes de tirailleurs algériens presque exclusivement musulmans, pour un maintien de l’ordre qui, sous l’effet de la présence active de personnages troubles, va très vite se transformer en un bain de sang.

En cette après-midi printanière de la terre africaine, lorsque les corps de manifestants désarmés joncheront les marches de la Grande poste d’Alger et les pavés du commencement de la rue d’Isly, le la trahison meurtrière du chef de l’État, ne fera plus aucun doute. Il est aujourd’hui historiquement prouvé que, ce jour-là, c’est bien lui qui a donné l’ordre de faire usage des armes contre la population civile.

Dès lors, que pouvait faire notre petit peuple, sinon refuser d’être désigné comme le bouc émissaire responsable d’une situation et d’une guerre dont il était lui aussi la victime. Que n’a-t-il pas fallu entendre et supporter dans ce combat inégal où nous nous sommes retrouvés seuls contre tous, ou mais tu mets la quantité de sept ou de presque si on fait l’exception de français métropolitains qui n’avaient pas été séduits par la voix du « grand homme », et qui, renonçant au carriérisme et à l’avancement, ne pouvaient se résoudre à une telle forfaiture : militaire ou civil qui n’hésitèrent pas à donner leur vie pour cette parole donnée que d’autres avaient reniée.

Des décades sont passées, et il nous est toujours reproché, ne pas dire interdit, d’honorer nos héros et nos martyrs. Un premier ministre n’a-t-il pas qualifié récemment notre devoir de mémoire de « nostalgie rance » ? Non, Monsieur le premier ministre, il ne s’agit pas d’une nostalgie rancie ! D’ailleurs nous ne sommes pas nostalgiques, mais déterminé à poursuivre jusqu’à son terme notre combat pour la vérité, la justice et honneur. Écartons donc de la bassesse de tels propos et, fort de notre foi en un Dieu juste et miséricordieux, dénonçant encore et encore cette faute donc une certaine France s’est entachée.

Mais nous ne cessons pas de croire en cette France que l’on nous a enseignée sur les bancs des écoles de notre Algérie, et dont on voudrait nous faire croire aujourd’hui qu’elle n’est qu’une vue de l’esprit. Oui, nous croyons en la France de Saint-Rémi, de Sainte Blandine, de Philippe Auguste, de Saint-Louis, de Sainte Jeanne d’Arc, de Duguesclin, de Bayard et de tant d’autres : car malgré tout, malgré la trahison dont nous avons été les victimes, nous restons attacher à cette France pour laquelle se sont battus dès 1870, nos aïeux, grands-pères et pères.

Oui, nous croyons en cette France fille aînée de l’église qui a envoyé ses missionnaires dans le monde entier pour y apporter la Bonne Nouvelle du salut et aussi l’œuvre civilisatrice de l’Europe chrétienne. Oui, nous y croyons car nous ne voulons pas laisser croire que nos martyrs du 26 mars 1962 à Alger, ceux qui les ont précédés dès 1945 et ceux qui les suivirent, seraient morts pour rien. Non, par le nom de leur vie, ils ont rejoint les Durand, Martin, Lopez, Martinez, di Pizzo, di Constanzo Cohen, Kouider qui, avant eux, s’étaient sacrifiés pour la patrie. Aussi, n’en déplaise à certains, ils sont morts pour la France. Puissent-ils tous reposer dans la douce miséricorde de Notre Seigneur Jésus-Christ.

Amen

Monseigneur Molinas, Vicaire Général de Fréjus - Toulon

Source Pieds-Noirs d'Hier et d’Aujourd’hui n°223 mai juin 2015 


XII - 50 ans après - Lundi 26 mars 1962. 

3 - La dernière messe de Monseigneur Molinas à Toulon 

Le 14 août 2016, Monseigneur Jean-Yves Molinas, vicaire général du Diocèse, célébrait, dans l’église Saint-Louis de Toulon, une dernière messe avant son départ pour le Canada en septembre prochain.

 Malgré un soleil qui appelait à d’autres escapades, les fidèles emplissaient la nef, comme le remarqua, pince-sans-rire, le célébrant : « J’aurais dû plusieurs fois annoncer mon départ pour vous voir plus souvent  aussi  nombreux  à  la  messe. » 

Les  Pieds-Noirs  -  venus  bien  au-delà  de  la  région  varoise  -, avaient tenu à manifester leur reconnaissance à cet homme de Dieu qui n’a jamais oublié son Algérie natale et qui, au sein d’une Église que leur drame a souvent laissé indifférente, a su garder un parler- vrai, loin du langage frileux que le politiquement correct impose à la majorité de nos prêtres.

La messe d’Assomption offrait l’occasion d’évoquer ces sanctuaires chers à notre cœur : Notre-Dame d’Afrique - dont une statue, réplique de l’originale, trône dans le chœur de l’église Saint-Louis -, Santa-Cruz et bien d’autres lieux aujourd’hui disparus. En filigrane, l’homélie invitait à une relecture des tragiques attentats de ces dernières semaines, qui entrent dans une si douloureuse résonnance avec ce que nous avons vécu en Algérie, dans un esprit de Foi, d’Espérance et de Charité. Mais sans pour autant céder à la moindre faiblesse.

À l’issue de la messe, c’est avec une autre ferveur, tout aussi vivace, que l’assemblée fêta l’anniversaire de Mgr Molinas, sans que les souhaits et remerciements de chacun, mêmes teintés de mélancolie, An’entament la chaleur des échanges.

Bon voyage Monseigneur et À Dieu.

Danielle Pister-Lopez
Vice-présidente du Cercle de Reims

 

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XII - 50 ans après - Lundi 26 mars 1962. 

4 - Les adieux de Monseigneur Molinas : "Que Dieu vous bénisse et vous garde fidèles dans la foi." - Septembre 2016

Chers compatriotes,Suite au questionnement de certains sur les raisons de mon départ au Canada, je vous adresse en pièce jointe la vidéo d'un repas amical pieds-noirs où j'explique précisément pourquoi je pars en ces terres lointaines.

Je crois que tout y est et cela devrait suffire pour empêcher toutes sortes d'extrapolations. En outre je me dois d'apporter quelques rectificatifs au message de Mr. Savali :

Je ne suis pas évêque mais prélat d'honneur du pape - ce qui me donne le titre de Monseigneur - et vicaire général pour le diocèse de Toulon jusqu'au 15 août prochain.

Je ne pars pas à la retraite bien qu'atteignant le 12 août prochain l'âge de 69 ans. La retraite pour les prêtres est fixée à 75 ans ; j'ai donc devant moi, encore et au moins, si Dieu m'accorde une bonne santé, 6 années de ministère.

Par ailleurs, j'ai toujours été en parfait accord avec mon évêque Mgr Dominique Rey, et je ne voudrais pas des interprétations erronées puissent ternir cette relation.

Je vous serais donc reconnaissant de bien vouloir diffuser autour de vous et dans notre communauté les précisions que je viens de vous apporter. Que Dieu vous bénisse et vous garde fidèles dans la foi.

Monseigneur Jean-Yves Molinas
Septembre 2016

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Quand au départ de Monseigneur Molinas pour le Canada, regardez la vidéo suivante...Il explique son choix !

 

 


XII - 50 ans après - Lundi 26 mars 1962.   

5 - Message de Mgr Molinas MOLINAS adressé de la paroisse de Caraquet ( Canada )et lu à l'église Sainte Anne de Six Fours le dimanche 26 mars 2017 lors de la messe anniversaire du crime d'Etat commis par la France le 26 mars 1962 rue d'Isly à Alger.

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Frères et sœurs pieds-noirs, Chers amis,

Il y a cinquante-cinq ans, alors que s’amorçait le dernier printemps de l’Algérie Française - mais pouvions-nous alors le croire ?Alger allait vivre le jour le plus horrible de son histoire. Jour de violence, jour de cruauté, mais surtout jour où le « crime d’état » allait marquer de son sceau la trahison dont notre peuple allait être la victime.

Depuis cette date et l’exode qui s’en est suivi, nous vivons, nous les Pieds-Noirs et les Harkis, dans l’espérance mille fois déçue d’une reconnaissance de ce que fut notre histoire. Sachons bien que si nous n’avions pas persévéré dans le combat pour la sauvegarde de notre mémoire, aujourd’hui nous n’existerions plus. Non seulement nous n’existerions plus mais, d’une manière définitive, l’histoire de l’Algérie française serait reléguée dans les coins les plus sombres de l’histoire de France, et avec elle l’honneur de nos aïeux, de nos soldats ; celui aussi des fusillés du 26 mars 1962, des victimes des massacres qui ont ponctué le long chemin de croix de cette guerre sans nom, et de tous ceux qui ont donné leur vie et souvent leur sang pour l’édification d’un monde nouveau.

Or, ce que nous constatons aujourd’hui c’est que l’oubli dans lequel on veut nous enfermer ne suffit pas à certains. Il faut la diffamation, le travestissement grossier de l’histoire pour continuer une basse besogne qui semble ne pas être achevée. Et l’on va donc parler de la colonisation comme d’un crime contre l’humanité. Une telle insulte infamante ne concerne pas seulement la politique d’une époque donnée, elle atteint tous ceux qui ont travaillé pour la venue au monde de pays nouveaux et d’énergies nouvelles. C’est à dire que ce mensonge salit la mémoire de nos ancêtres et chacun de nous personnellement si nous voulons rester fidèles à l’oeuvre qu’ils ont accomplie.

Et ne soyons pas dupes. En effet, si de telles paroles peuvent être prononcées, et dans le contexte que l’on connait, c’est que leur auteur en a mesuré les risques. N’est-il pas persuadé finalement qu’une grande partie de nos concitoyens, pour ne pas dire la majorité d’entre eux, accepteront une telle mystification sans réagir ?

Depuis plus de cinquante ans on ment à la France et aux français. Les consciences sont annihilées ou, au mieux, endormies. Le maréchal Juin avait déclaré face à l’abandon de l’Algérie : « La France est en état de péché mortel. Un jour elle aura à le payer. » Notre grand homme avait sans doute raison, mais je continue de croire, même au point où nous en sommes, que la rédemption est toujours possible.

Continuons donc de nous battre pour l’honneur et la mémoire de nos martyrs, pour le respect de notre histoire et pour le salut de la France, notre patrie. Ne perdons jamais courage. Poursuivons le combat jusqu’au dernier d’entre nous en espérant que, d’une manière comme d’une autre, le relais sera passé à des générations de jeunes français qui auront à coeur de rétablir la vérité.

Aujourd’hui nous prions pour les victimes de la rue d’Isly, sans oublier bien sûr tous ceux qui sont tombés durant ces sept années de folie destructrice. Notre coeur se tourne vers la ville blanche ensanglantée en ce funeste jour du 26 mars 1962. Frères et sœurs pieds-noirs, chers amis, restons forts dans la foi et prions pour la France.

Que Dieu sauve la France !

Mgr Jean-Yves MOLINAS
Le 26 mars 2017, à Caraquet – Acadie – Nouvelle France

 

 

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La passion de Christ

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Dessin offert par Jean Brua

 

 

 

 

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