5.8 - Journée nationale des Harkis le 25 septembre

VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le calvaire des Harkis, supplétifs

 

2 - Ce 25 septembre 2014 : hommage aux Harkis d'Eric Wagner

Journée nationale d’hommage aux Harkis depuis 1999 (après 37 ans de silences et oublis d’Etat !).

Ils ont bien mérité de la Patrie, de la mémoire collective de la France, de son Histoire bimillénaire. Ils ont bien mérité de leurs compatriotes (tout au moins de ceux qui ne confondent pas valeur d’un engagement volontairement consenti et dénigrements faciles…).

De 1954 à 1962 ils ont fait le choix de la France, ne signifiant pas par ce choix là qu’ils oblitéraient l’indépendance de l’Algérie, mais celle liée à la France, pas celle d’une fracture/rupture et ses corollaires.

Celle dont ils ne voulaient surtout pas, qu’ils rejetèrent s’engageant dès lors en tant que Harkis ou assimilés, c’est celle voulue par le FLN dont ils appréhendaient les contours dans le bled et dans les villes par la violence extrême de ses groupes armés, celle d’une dictature à venir.

Une dictature à naître dès le départ de la France mais déjà dans l’œuf au début de la lutte armée qui pour s’imposer n’hésitait pas à utiliser envers tous les récalcitrants, la terreur, le terrorisme, créant aux seules fins du but à atteindre, les conditions de la répression pour séparer par un torrent de sang les communautés algériennes.

Confère les massacres du Constantinois du 20 août 1955, les bombes dans des lieux publiques de l’année de terreur 1956 à Alger, et sommet de barbarie dont le GIA des années noires de la décennies 90 fut un terrible élève, les massacres d’Oran du 05 juillet 1962 (700 morts civils Pieds-Noirs entre 9h et 17h, l’armée française sur ordre au plus haut sommet de l’Etat restant armes aux pieds, à de rares exceptions près, en situation de non assistance à nationaux civiles en danger !).

Ce que Camus, craignant le pire à venir dénonça très tôt, vainement, dans l’espoir de la survie d’une Algérie plurielle et fraternelle lors de son appel à la Trêve Civile à Alger en 1956…

Mais Camus fut ostracisé, se tut… puis mourut en janvier 1960 ne voyant pas le naufrage de sa terre natale mais douloureusement le subodorant.

Et le petit peuple des Français d’Algérie, viscéralement attaché à sa terre algérienne et à la France fut ethniquement épuré de juin à décembre 1962 (les funestes pourparlers d’Evian n’ayant rien garanti…) par une politique très tôt décidé par le FLN mais camouflée (stratégie mondialiste oblige) tel que finirent par l’admettre 2 personnalités historiques du FLN toujours en vie : Hocine Aït Ahmed (leader indépendantiste qui dès 1963 entra en guerre contre l’Alger de Ben Bella et de Boumediene), Mohamed Harbi (historien Algérien, membre du directoire du FLN). Ce que confirma dans des écrits le grand écrivain Algérien francophone, digne héritier de Camus, édité lui aussi chez Gallimard, Boualem Sansal…

Alors, les Harkis et autres fidèles à la France qui renia sa parole donnée (celle de la 5ème République naissante aujourd’hui à bout de souffle ne finissant pas de solder les mauvais comptes du 19 mars 1962) préférant le déshonneur plutôt que de tenir ses promesses (choix que certains hommes d’honneur ne firent pas même s’ils subirent opprobre, condamnations, relégations), les Harkis donc luttèrent pour que ce cruel destin de l’Algérie n’arrive pas. Mais il arriva et ils furent désarmés, lâchement abandonnés par l’amère Patrie et dès lors livrés aux couteaux de leurs ennemis. Ils payèrent au prix fort leur fidélité, celui du sang versé par 80 000 d’entre eux massacrés dès juin 1962 par le FLN et les marsiens (les combattants de la dernière heure qui voyant le vent tourner se « rachetèrent » pour préserver leur avenir en assassinant dans les plus horribles conditions à tour de bras). Ces chiffres sont ceux retenus par les historiens reconnus de la guerre d’Algérie (JJ Jordi, G Pervillé entre autres).

Ceux qui malgré les évènements, les consignes (sous la présidence du gl De Gaulle) purent être recueillis en France, furent oubliés, ostracisés, parqués, leurs enfants pour beaucoup en situation d’échec (sur les Harkis, lire le livre du sociologue Mohand Hamoumou « et ils sont devenus Harkis »). Mais ils gardèrent dignité et têtes hautes.

Aujourd’hui 25 septembre, la Nation leur rend hommage.

Et moi, enfant de l’Algérie d’alors, je m’y associe, leur dis merci, leur témoigne, ainsi qu’à leurs descendants, ma gratitude.

Eric Wagner

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