6.3 - Au cœur de la fusillade - Plateau des Glière - Grande Poste

VI - Les témoignages - Grande Poste les blessés, leur famille et amis

Au cœur de la fusillade - Plateau des Glières - Grande Poste

1 - Aicardi Étienne
2 - ALCAYDE Gilbert
3 - Badin André  
4 - Ferrandis Monique
5 - Francine Dessaigne
6 - Ferrandis Annie France
7 - Martinez Nicole épouse Mari
8 - Pons Daniel 
9 - Ponsetti Pierre
10 - Siben Jean-Louis
11 - Sudry père
12 - Sudry Roger
13 - Uzel Josyane
14 - Varendji Pierre 

 

1 - Aicardi Étienne 48 ans : Témoignage de son fils Alain Aicardi : "mon père s'est fait un garrot à la jambe gauche avec son mouchoir blanc" Paris Match n° 178

Bonjour Madame,

Monsieur ALDEGUER Gabriel était un ami intime de mon père AICARDI Étienne.
Tous deux travaillaient au Service comptable de la Mutuelle d’E.G.A. (électricité et gaz d’Algérie, rue Denfert Rochereau, où mon père était chef comptable.

Ils avaient décidés avec des copains d’aller à la manifestation du 26 mars 1962 pour soutenir le quartier de Bab el Oued. Lors de la fusillade qui a suivi, devant la Grande Poste, mon père a été grièvement blessé à la jambe.

Quant à Monsieur ALDEGUER il a été blessé au dos par une rafale de mitraillette. Transporté, paralysé, à l’hôpital Mustapha, il est décédé deux ou trois jours après.

Moi-même, avec des amis, avions passé le barrage de militaires arabes (enrôlés dans l’armée française), situé devant le Crédit Foncier à l’angle de la rue d’Isly et de la Grand Poste. Nous étions déjà arrivés devant l’entrée de la rue Bab Azoun, où nous avons été stoppés par des C.R.S., lorsque la fusillade a été déclenchée.

Je pense que Monsieur ALDEGUER était natif de Guyotville. Il habitait le quartier d’Hydra où ont eu lieu ses obsèques, auxquelles mon frère et moi avons assisté. Je sais qu’il avait une fille dont j’ai perdu la trace. Elle était âgée comme moi d’une vingtaine d’années à cette époque-là. J’ai su que Madame ALDEGUER, après le rapatriement en France, s’était remariée.

La photo de mon père et de son ami figure sur l’édition du Paris Match n°178 du 7 avril 1962 :
Mon père est sur cette photo, sur la partie gauche, couché sur ses avant-bras, sur une autre personne, qui est Gabriel Aldeguer, contre le trottoir. Il a des lunettes, porte un costume sombre, et s’est fait un garrot à la jambe gauche avec son mouchoir blanc.
Gabriel Aldeguer, est couché sur le ventre le long du trottoir protégé par le corps de son ami. Il est déjà grièvement blessé. Il porte un pantalon de couleur sombre et un un imperméable de couleur claire
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Les tirs se sont produits de part et d'autre du 1er cordon de soldats donc en direction de la rue d'Isly  et en direction du plateau des Glières devant les marches de la Grande Poste et dans le boulevard Laferrière

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