6.11 - Jean-Marie Bastien-Thiry ou la vengeance absolue de De Gaulle grand Catholique !

VII -Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - J.M Bastien-Thiry - L'attentat du petit Clamart - 22 août 1962 

2 - Un article d'André HOMMET paru dans Rivarol  le 29-03-2013 - Envoi de Didier ASIN  du 29 06 2015

 BASTIEN-THIRY

"... à moins que précisément le regard que portait sur la forfaiture gaullienne un homme d'une telle valeur, n'ait contribué à sa perte"

 

Agnès Bastien-Thiry, la dernière fille du lieutenant-colonel, a publié en 2005 son autobiographie sous la forme d’un livre intitulé Mon père le dernier des fusillés, édition Michalon. A l’époque de l’assassinat de son père elle avait trois ans. Bien entendu, à cet âge tendre, ses souvenirs ne sont marqués que par l’imprégnation émotive qui a régné dans la famille durant la période dramatique du procès, son issue tragique, puis la période difficile qui s’en est suivie.

Et en effet, si le lieutenant-colonel Bastien-Thiry a été frappé à mort par la vindicte gaulliste, pour sa dénonciation de la forfaiture algérienne et l’attentat du Petit-Clamart, le châtiment lui a paru encore insuffisant. Il a tenté de plonger dans la misère l’épouse et les quatre enfants de Bastien-Thiry dans la grande tradition de ce qui se pratique dans tout Etat totalitaire : vengeance aussi sur la famille. Le lieutenant-colonel Bastien-Thiry a été condamné quinze jours avant les quinze ans donnant droit à la pension proportionnelle à cet état de service, à quoi auraient dû s’ajouter des heures de vol. Résultat : au lendemain de son exécution, il ne laisse aucune pension. La famille est brutalement démunie pour l’avenir avec risque de saisie.

Heureusement, l’entourage se mobilise. Deux chaînes de solidarité sont créées, la première par les camarades de Polytechnique promo 47, la seconde par les camarades de Sup Aéro qui pendant quelques mois prélèvent deux à trois pour cent sur leurs salaires. Après des mois de démarches administratives, Madame Bastien Thiry finit par recevoir ce courrier « en vertu de l’article L. 82 (du code des pensions militaires de retraite) la femme et les enfants mineurs peuvent obtenir une pension fixée à cinquante pour cent. Or, dans le cas particulier, il est certain que la condamnation à mort du lieutenant-colonel Bastien-Thiry le 4 mars 1963 a suspendu son droit à l’obtention d’une pension ».

Cette décision ne faisant référence à aucun texte de loi, relève d’un arbitraire ayant de toute évidence De Gaule pour origine. Titulaire d’une licence en histoire géo, Madame Bastien-Thiry finit par décrocher un poste d’enseignante dans le privé, sa candidature ayant été refoulée dans le public tout comme d’ailleurs la scolarisation de ses enfants !

A l’été 1963, outré par l’attitude de De Gaulle, le général Weygand lance un appel pour venir en aide à la famille par l’intermédiaire de la presse écrite. La souscription remporte un grand succès. Les dons affluent de France et de l’étranger, permettant à Madame Bastien-Thiry d’acheter la maison de Bourg-la-Reine apportant enfin un ballon d’oxygène à cette famille si éprouvée.

Du déroulement du procès à la vindicte envers la famille, on trouve un De Gaulle dictatorial à l’égard de la justice et méprisant à l’égard d’une famille qui n’avait manifestement aucune responsabilité dans une action dont lui-même sortait indemne. Il est par ailleurs incroyable que la valeur professionnelle exceptionnelle du lieutenant-colonel Bastien-Thiry, polytechnicien , ancien élève de l’Ecole supérieure d’aéronautique, pilote d’essai, ingénieur spécialisé des engins téléguidés, inventeur des fusées antichar SS10 et SS11 n’ait pas été prise en compte, à moins que précisément le regard que portait sur la forfaiture gaullienne un homme d’une telle valeur n’ait contribué à sa perte.

André HOMMET
Rivarol 29/3/2013

 rivarol quand les peuples cessent

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Envoi de Didier Asin que nous remercions

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