3.6 - Les Méharistes Sahariens

III - Histoire et récits - L'armée d'Afrique

LES SAHARIENS 1894-1945

Cinquante ans après leur débarquement en Algérie, les troupes françaises n'avaient guère dépassé vers le sud la ligne El Oued, Touggourt, Ouargla, El Goléa, Aïn Sefra. Le Sahara restait  à peu près inconnu. Le massacre de la mission Flatters en 1881 arrêta toutes tentatives.

En 1889, le succès de la mission Foureau-Lamy devait redonner corps à l'idée d'une "Afrique française". Le capitaine Pein fut amené à occuper In Salah le 29 décembre 1899 et cette opération devait déclencher l'occupation et la soumission de toutes les oasis saharienne : Tidikelt, Gourara, Touat, Saoura.

Une loi du 5 décembre 1894 porta création des troupes spéciales sahariennes comprenant un escadron de spahis sahariens sur méhari et une compagnie de tirailleurs sahariens. Il fallait maintenant soumettre les nomades et ce n'était pas chose aisée, nos colonnes n'ayant pas la mobilité nécessaire pour poursuivre ces pillards qui allaient prélever dans les oasis, périodiquement, de fortes dîmes. Le chef d'escadrons Laperrine, saharien averti, réussit à faire adopter le remplacement des spahis et des tirailleurs sahariens par des unités nouvelles encadrées par des officiers des Affaires indigènes et composées de nomades sahariens recrutés sur place et tenus de pourvoir eux-mêmes à leur nourriture, à leur vêtement et à leur remonte. Jamais la France n'eut de troupes régulières aussi peu coûteuses. Ainsi fut signé le décret du 1er avril 1902 créant trois compagnies sahariennes qui prirent le nom des trois grands groupes de palmeraies où elles établirent leurs bases : la compagnie du Tidikelt (Ksar el Kébir d'In Salah), la compagnie du Touat (Adrar), la compagnie de Gourara (Timmimoum), placées sous les ordres du commandant militaire supérieur des Oasis, lui-même relevant du général commandant la subdivision d'Aïn-Sefra.

En 1939, les troupes spéciales sahariennes sont ainsi composées :

- Groupe Sud : commandement du Territoire des Oasis

- Groupe Ouest : commandement du Territoire d'Aïn-Sefra

De 1902 à la fin de la deuxième guerre mondiale, une quantité de petites actions militaires se sont déroulées dans ces vastes territoires, mais n'ont jamais donné lieu à une opération d'ensemble. Il s'agit de reconnaissances, de mesures de police, de quelques combats dont aucun ne met en ligne plus d'une centaines d'hommes, de part et d'autre. On se rappelle, évidemment, que les Sahariens participèrent d'une manière importante aux opérations de 1942 et 1943 en liaison avec les troupes du général Leclerc. Ils se distinguèrent à Ghat le 25 janvier 1943 contre les troupes  italiennes.

Les troupes sahariennes ont été illustrées par le grand nom du général Laperrine, qui avait été nommé commandant supérieur des Territoires sahariens en janvier 1917.

En 1947, les compagnies sahariennes furent encore une fois réorganisées. Cinq restèrent entièrement méharistes : compagnies du Touat (Adrar), de la Saoura (Tindouf), du Tidikelt-Hoggar  (Tamanrasset), du Tassili (Fort-Polignac) et de l'Erg oriental (El Oued). Deux autres, équipées en véhicules tous terrains, devenaient les compagnies sahariennes portées de la Zousfana (Colomb-Béchar), et des Oasis (Ouargla). La compagnie saharienne du Sud-Tripolitain fut dissoute et remplacée par un groupe qui devint en 1952 la compagnie saharienne d'infanterie du Fezzan et la 3e compagnie saharienne portée de la Légion.

Le 30 novembre 1952, à Ouargla, les compagnies sahariennes célébrèrent le cinquantenaire de leur création. Elles furent citées à l'ordre de l'Armée …

Mise en page Pierre Rubira à partir de documents téléchargés sur le site: http://perso.netpratique.fr/michel.martin47/armee_d_afrique/

01

02

03
Méharistes Sahariens

05
Peint par Monique Navaro, cousine germaine de Simone Gautier (Marseillan 2005) en hommage à leur grand-oncle paternel Smati RAMANI, Spahi et Caïd à Aumale, qu'elles allaient admirer lors de fantasias.

Retour Sommaire

Informations supplémentaires