7.6 - Général Raoul SALAN

III - Histoire et récits - L'O.A.S.

5 - Appel du général d'Armée Raoul SALAN - le Militaire le plus décoré de France.

 

APPEL DU GÉNÉRAL D’ARMÉE RAOUL SALAN

Le Militaire le plus décoré de France.

 

RSALAN fixé

 

Le général d'armée Raoul Salan, commandant en chef de l'Armée Secrète Algérie-Métropole, vous parle.

"Algériennes, Algériens,

Depuis plus d'un mois maintenant, vous répondez avec une détermination et une cohésion exemplaires aux consignes de résistance au Pouvoir. Je vous en remercie.

Je vous demande de continuer à rester dans le cadre des ordres avec le même esprit de discipline qui force mon étonnement et l'admiration de tous.

L'actuelle campagne où notre force morale a éclaté en pleine lumière [...] Pendant que, insensiblement mais sûrement, nous restons les maîtres incontestés de ce pays, le Pouvoir perd de son autorité chaque jour un peu plus.

A l'appel que je vous avais fait, le 21 septembre, sur les antennes de la télévision, je vous disais que tous les Algériens dignes de ce nom devaient d'ores et déjà se considérer mobilisés.

Nous savons que vous êtes tous prêts à vous dresser contre les manœuvres d’abandon [...] de celui qui disait vous avoir compris, le 4 juin 1958, au balcon du Forum d'Alger.

De ce jour est né le mensonge et la tricherie qui, pendant trois ans, nous ont conduit progressivement à la mission d'abandon commandée non pas par l'intérêt supérieur national mais par la haine personnelle qu'un homme porte à cette population d'Algérie dont il disait, déjà en octobre 1958, alors qu'elle l'acclamait encore, pourquoi continuer à défendre ces gens qui n'en valent pas la peine ?

Le Pouvoir n'hésitera pas à voir le sol de ce pays rougi de sang français. Toutes les promesses qu'il nous fait sont des mensonges et, lorsqu'en définitive, il ose souligner que les négociations ne pourront se faire que sur la base des garanties à la Communauté Européenne, il triche !

En effet, qu'y a-t-il de positif dans cette rumeur ? Quel est l'homme de bon sens qui pourra aveuglément l'accepter parce que, tout simplement, on lui a dit qu'il jouira d'un statut particulier ? Quels sont les éléments positifs de ce statut ?

On les cherche en vain dans tous les discours. Ces affirmations ont la même valeur que celles auxquelles nous commençons à être habitués depuis trois ans. Nous devons a priori, et sans crainte d'erreur, leur accorder aucun crédit. La France, dans sa majorité, comprend que quelque chose d'essentiel est en cours et ce n'est pas ce renouveau dont on parle tant.

Les officiers traînés sur le banc de la justice spéciale, et qui clament leur foi, vivent la profondeur du drame que vit le Pays. Les mécontentements qui s'élèvent de toutes parts confirment la cohésion nationale dans l'opposition.

Et puis enfin, le seul fait que je puisse prendre la parole sur les antennes mêmes de la radiotélévision officielle n'est-ce pas une des preuves éclatantes que le Pouvoir se meurt lentement, abandonné de tous ?

Dans l'immense tourbillon de tromperie, on ne peut s'empêcher de penser à cette armée à laquelle on jette quelques fois, au milieu d'un discours truffé de violence, de haine et de démagogie, une louange condescendante.

C'est elle, qui la première, a été bafouée au plus profond de ses sentiments et de son honneur. Oui, elle a gagné la bataille militaire et la bataille des cœurs !

Et c'est justement ce que, maintenant, on veut lui faire renier. Et c'est justement ce qu'on lui reproche aussi. Plus que n'importe quelle catégorie de la Nation, elle a vécu les deuils et les gloires de la Patrie.

Mieux que quiconque, elle mesure l'intensité du drame dans lequel on veut, non seulement, la plonger mais auquel on veut la faire participer.

Nous tous, civils, militaires, Musulmans, Israélites, Chrétiens, devons, avec vigilance, nous préparer à entraver les menées antinationales dont le but évident est de dépecer le sol de la Patrie, ce patrimoine sacré que nous ont légué nos Pères. Pour sa défense, beaucoup sont morts, ainsi que bon nombre de leurs fils.

Nous arrivons maintenant à l'ultime stade de la lutte pour le maintien de nos libertés, la protection de nos familles, et la sauvegarde de nos biens. Contre le désir malsain du Pouvoir de nous saborder, sachez que l'OAS est notre seul espoir et notre dernière bouée de sauvetage aussi. Risquez tout et ne craignez rien !

Car en ne risquant pas, vous pouvez être sûr de tout perdre. Et puis, vous tous qui êtes à l'écoute, je suis persuadé qu'avec moi, vous vous dites qu'il est un grand honneur d'être des dévoyés plutôt que d'être égarés sur les chemins de la honte et de la trahison.

                                                               Général Raoul SALAN – Alger le 9 Octobre 1961

 

Envoi de Monique GAGEAN, que nous remercions (S.G.)

 

Autre appel du Général Raoul SALAN après le 19 mars 1962

 

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