6.6 - En hommage au Colonel Jean-Marie BASTIEN-THIRY

VII -Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - JM Bastien-Thiry - L'attentat du petit Clamart - 22 août 1962

6 - Bourg la Reine - 11 mars 2018

Allocution de Bernard Zeller qui évoque ce que son père et lui-même ont vécu de dramatique en Algérie, le drame de Bastien-Thiry, sa récente invitation officielle à L'institut Pasteur d'Alger ... Puis il décrit qui était Bastien-Thiry.

Il conclue ainsi :

Chez ce savant Bastien-Thiry, c’est le cœur d’abord qu’il faut chercher, car c’est lui qui explique presque tout.

Quand je dis le cœur, je veux parler de cet ensemble de nécessités qui existent chez certains êtres, les plus élevés, et qui les empêchent de jouir de tout bienfait sale, de tout bonheur venu de la trahison, de tout bénéfice issu du parjure, de toute joie payée par le malheur des autres.

Quand il a appris les choses terribles qui se passaient en Algérie :
- la plus belle de nos provinces livrée fébrilement à un mince parti de tueurs à gage ;
- la population française fusillée parce qu’elle chantait l’hymne national ;
- un million de nos compatriotes jetés, comme en juin 40, dans un nouvel exode sans espoir de retour,-- car le nouvel occupant était bien pire que l’autre ;
 - les petits enfants laissés sans boire sur les quais brûlants de la Sénia et qui y périssaient ;
 - l’escadre française qui dansait à Hambourg, et qui y faisait la maligne devant les gretchen pendant que les bateaux manquaient pour évacuer le misérable troupeau des « pieds noirs »spoliés et menacés d’égorgement,--

Bastien-Thiry n’a pas estimé qu’il pouvait encore se flatter de ses galons, et parader, dans un pays qui avait commis officiellement de tels forfaits.

....

La première chose qu’a du éprouver Bastien-Thiry, et le plus puissamment, ç’a été, je crois, le besoin de montrer à tout prix qu’il n’était pas complice.

Sentant cette accumulation d’infamies que désormais tout citoyen français doit porter sur ses épaules, ce jeune colonel a voulu se délivrer du fardeau. Il ne s’est pas senti vocation à être, en quoique ce soit le Saint Christophe de la Vème République. Et, cherchant le moyen le plus sûr d’écarter le calice de l’acceptation, il n’en a pas vu d’autre, en fin de compte de monter contre le géné……la machination du Petit Clamart.

Laquelle échoua et entraîna son instigateur jusqu’au poteau d’exécution. Mais je suis bien certain qu’à l’instant de mourir, Jean-Marie Bastien-Thiry a encore préféré mille fois son cœur qui allait être transpercé, à tous ces cœurs lâches et commodes auxquels le supplice de l’Algérie n’avait pas donné un battement de plus !... » 

Mon épilogue est résumé dans cette sublime citation dédiée à celui qui repose si près de nous :                   

«  On ne fusille pas une âme ! »

 

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