2.2 - 1832 - 1847 - Le général Bugeaud - Le duc d'Orléans

III - Histoire et récits - De 1830 à 1954 les réalisations

1832 - 1847

1 - Résistance d’Abd el Kader qui est vaincu par le général Bugeaud  - 1836 - 1847

2 - Le duc d’Orléans et la place de Gouvernement ou la place du cheval - 1842 - 1963

 

 

1 - Résistance d’Abd el Kader qui est vaincu par le général Bugeaud 1836-1847

Thomas Robert Bugeaud (1784 - 1849)  Marquis de la Piconnerie, Duc d'Isly, Grand'croix de la Légion d'honneur, Maréchal de France (1843). De noblesse française et irlandaise.
Il participe à la guerre d'Espagne, aux Cent jours, et repousse les Autrichiens en Savoie. Il participe à la répression des insurrections parisiennes de 1834.

Le 6 juin 1836, il rejoint le corps expéditionnaire en Algérie, bat Abd-el-Kader le 6 juillet. Il rentre en métropole et de retour en Algérie, il signe le traité de la Tafna avec l’Émir. Le traité rompu, il se lance dans une guerre acharnée.

Gouverneur général de l'Algérie du 22 février 1841 au 27 septembre 1847, il remporte la victoire d'Isly le 14 août 1844. Abd el Kader se rend en 1847.

La préoccupation de Bugeaud fut d'associer l'Armée à la colonisation. Il confie à l'Armée la construction des routes, les plantations. Il fait constituer à côté de chacun des camps permanents, une exploitation agricole entretenue par la troupe. C'est la main-d’œuvre militaire qui installe les villages qui seront remis à la direction de l'intérieur qu'une fois construit et plantés.

Il est le créateur de l'Armée d'Afrique.

Son nom est donné à une place à Alger et à un village : "Camp du Maréchal". Le village  d'"Adelia" créé en 1881 dans le département d'Alger vient du  prénom de sa fille - et  le village de "Sainte Léonie" créé en 1846 dans le département d'Oran est le prénom de son autre fille.

La célèbre chanson militaire "La casquette du père Bugeaud"  signifie son rôle en Algérie.

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Marechal Bugeaud peint par Jean-Emile Lafon

 

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"Elle est faite avec du poil de chameau"

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La bataille d'Isly le 14 août 1844
Horace Vernet - 1945 - Collection Versailles

 

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Abd-el-kader

 

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Place d'Isly au 35 rue d'Isly à Alger - dite Place Bugeaud

 

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Bugeaud Place d'Isly

 

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Le grand Lycée d'Alger, devenu Lycée BUGEAUD



III - Histoire et récits - De 1830 à 1954 les réalisations
 

2 - Le Duc d’Orléans et la place du Gouvernement ou la place du cheval    1842 - 1963

Né à Palerme le 3 septembre 1810, pendant l’exil de ses parents, il est prénommé Ferdinand, prénom inusité dans la maison d’Orléans, en hommage au roi de Sicile, Ferdinand Ier, son grand-père, et porte à sa naissance le titre de duc de Chartres. En 1830 il sera Duc d’Orléans puis prince royal de France.

Le jeune prince, qui a 3 ans au moment de la chute de Napoléon Ier, vient en France pour la première fois en 1814.

1815

À cinq ans, ses facultés intellectuelles semblent plus développées qu'elles ne le sont ordinairement : il parle et écrit en français et allemand, a des notions d'arithmétique, d'histoire et commence le latin.

1819

Puis son père le place au collège Henri-IV en 1819, voulant qu’il reçoive une éducation libérale, sur le pied de la plus complète égalité avec les autres élèves. Parmi eux, Alfred de Musset, avec qui il se lie d’amitié. Il fait de brillantes études et suit les cours de l’École polytechnique.

 

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Portrait du Duc d'Orléans  - 1830
Dominique INGRES  - Musée national des Beaux Arts de CUBA

 

En 1835,

Lorsque le maréchal Clauzel est renvoyé en Algérie comme gouverneur général, le duc d’Orléans demande à son père comme une faveur de l’accompagner pour combattre l’émir Abd El-Kader. Il participe avec l’armée de Clauzel au combat de l’Habrah, où il est blessé, à la prise de Mascara en décembre 1835, puis de Tlemcen en janvier 1836. Il rentre à Paris tout auréolé de gloire militaire.

À l’automne 1839,

Le duc d’Orléans repart pour l’Algérie pour réaliser, avec le maréchal Valée, la prise de possession par la France de la partie intérieure du pays, entre Constantine et Alger.

En mars 1840,

Le duc d’Orléans part encore une fois pour l’Algérie, emmenant avec lui le duc d’Aumale, son jeune frère, dont il dirige les premiers travaux militaires.

En mai 1840,

Le duc d’Orléans est commandant en chef lors de la bataille du col de Mouzaïa qu’il remporte contre l’émir Abd el-Kader

Ce passé militaire brillant ne fait qu’accroître la popularité et le prestige du duc d’Orléans, qui consacre également ses soins à l’agrandissement des forces militaires du pays et à l’amélioration physique et morale des soldats.

13 juillet 1942

Le Prince royal se disposait à partir pour Saint-Omer où il devait passer en revue une partie de l’armée d’opération sur la Marne, dont il venait de recevoir le commandement. Il se rendit le 13 juillet 1842 à Neuilly sur Seine pour faire ses adieux à sa famille. Les chevaux de sa calèche s’étant emportés, le Prince royal fut projeté hors de la voiture et il se brisa la tête sur le pavé. Il mourut quelques heures plus tard.

 

Ferdinand Philippe Louis Charles Henri Duc dOrleans 1844

Portrait du Duc d'Orléans  - 1842
Dominique INGRES - Musée du Louvres

 

La naissance des deux statues équestres

La mort de Ferdinand-Philippe d’Orléans (victime d’un accident de calèche), plongea la population dans le désarroi, et les funérailles « frappèrent l’opinion par leur noble et grandiose tristesse ». La population civile d’Alger et l’Armée avec l’approbation du gouverneur général, ouvrit une souscription.

Bugeaud créait, sous la présidence du directeur de l’Intérieur, une commission chargée de recueillir les offrandes et d’arrêter les diverses dispositions, pour l’érection sur la place d’Alger de la statue en bronze du feu prince. Dès le 29 septembre, elle avait réuni 20 000 F. Des généraux commandants de divisions militaires ne tardèrent pas à solliciter le ministre de la Guerre pour savoir si leurs subordonnés pouvaient apporter leur écot. Le 8 novembre 1842, le maréchal Soult, ministre de la Guerre, annonçait qu’une souscription facultative était ouverte dans tous les corps de l’armée et instituait une commission supérieure pour centraliser les dons et veiller au recouvrement. Charles Marochetti était chargé de la réalisation de la statue. Le 29 novembre 1842, le ministre de la Guerre prenait un nouvel arrêté : la souscription facultative était étendue à l’armée de Mer. Les fonds recueillis serviraient à l’érection de deux statues équestres à l’effigie du duc d’Orléans.

La mise en place des statues équestres

1845

La statue parisienne de Ferdinand-Philippe fut mise en place le 26 juillet 1845 : son cheminement entre l’atelier du fondeur Soyer et le Louvre avait été salué par une foule compacte et diverses, les parisiens ayant parsemé le sol des rues de fleurs et couvert la statue de couronnes, bouquets, rubans éclatants et drapeaux tricolores.

Le choix de la situation de la statue princière dans Alger ne posa pas tant de difficultés : il s’agirait de la place royale (anciennement place du Gouvernement qui deviendra Place du Cheval). À Alger, le piédestal est achevé le 1er août 1845, la statue arrive le 19 septembre et le 4 octobre elle parvenait sur la place royale.

Le 28 octobre 1845,

Jour anniversaire du passage des Portes de Fer, les deux œuvres furent inaugurées. À Alger, le piédestal était dépourvu de plaque. Le ministre de la Guerre avait entendu les remarques du comte Guyot, directeur de l’intérieur en Algérie : la population civile algérienne qui avait tant participé à l’érection n’aurait pas admis que le monument portât comme seule inscription « l’armée au duc d’Orléans, prince royal ». Le 6 mars 1846, Louis-Philippe approuvait un rapport qui proposait d’opter pour une nouvelle formule : « l’armée et la population civile d’Algérie au duc d’Orléans, prince royal, 1842 ». Le bronze fixa l’inscription. Plus des deux tiers du coût de l’opération avaient été financés par des fonds privés.

 

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L’armée et la population civile avaient témoigné quelle affection posthume elles vouaient à la mémoire du prince royal. Le long cheminement de la statue depuis l’atelier de Soyer au Louvre avait été salué avec émotion et recueillement par une foule compacte et diverse. L’exemplaire algérois suscita de semblables démonstrations.

 

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Statue du Duc d'Orléans à Alger - Place du Gouvernement - 1846

 

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La place du Gouvernement - Statue du Duc d'Orléans - Mosquée Djemaa el Djedid - 1870

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Jusqu'en 1962, pendant cent dix sept ans, le duc d'Orléans fit partie de la vie des algérois, avec pour décor le bleu profond de la Méditerranée et la blancheur éclatante de la mosquée Djemaa el Djedid, la mosquée dite de la "Pêcherie" au pied de la basse Casbah, célèbre dans toute la région pour ses nombreux restaurants de poissons et de fruits de mer situés dans le quartier de la "Pêcherie"  en contrebas, sur les quais.

 

 

 

 

Abandon et renaissance des statues équestres

1848

À Alger, la population algéroise prouva son attachement indéfectible au lendemain de la Révolution de 1848. Le gouvernement provisoire adressait au nouveau gouverneur général Louis Eugène Cavaignac des ordres d’enlèvement de la statue de la place du Gouvernement. Mais à peine avait-on dressé, en ces premiers jours de mars, les charpentes devant servir à soutenir la masse de bronze que les colons se ruèrent sur les échafaudages et les jetèrent à la mer. Bien plus, la milice organisa spontanément un service de faction de jour comme de nuit autour du monument pour empêcher qu’il ne fût donné suite à cette profanation. Durant les jours sombres de la commune algéroise, la statue orléaniste échappa encore à toute dégradation.

1962

La conclusion des accords d’Évian sonna le glas de son insolente longévité. Dès le 4 juillet 1962, elle était démontée et entreposée avec d’autres souvenirs bannis de la présence française au camp Sirocco, près du cap Matifou.

 

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En août 1963,

Le cargo Ville-de-Québec la ramenait au Havre, d’où elle était partie. La statue algérienne se dresse aujourd’hui sur une petite place de Neuilly-sur-Seine, rebaptisée place du Duc-d’ Orléans.

 

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* A la mémoire de ma grand-mère maternelle qui m'emmenait souvent place du Gouvernement pour admirer la statue du Duc d'Orléans. Elle me parlait de son père, officier des cuirassiers qui avait appris à lire et à écrire et à aimer la France au cours de son service militaire de sept années.

Rendu à la vie civile, il avait choisi de partir en Algérie pour continuer de servir sa patrie renonçant  à son rêve américain.

Nous aimions beaucoup nous rendre aussi sur cette place du Cheval, qui est au pied de la Casbah, au moment du carême.

Au coup de canon, donnant la fin du jeûne, nous nous précipitions chez les marchands de pâtisseries installés sur toute la place. Quel régal !


Simone GAUTIER

 

 

 

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