5.3 - Le calvaire des Harkis - Témoignages

VII - Après le 19 mars 1962 le mensonge d'Evian - Le calvaire des Harkis, supplétifs

4 - Un autre article de MANSION sur les livres témoignages de Bernard Moinet : "Harkis poussés er déchiquetés par les champs de mine, horribles tortures et lentes agonies ... (Samedi 17 septembre 2005)

Harkis poussés et déchiquetés sur les champs de mines, horribles tortures et lentes agonies, se chiffrent par dizaines de milliers. Bernard MOINET décrit dans ce livre les résultats d’une enquête de plusieurs années sur cette tragédie.

Cet aspect du conflit Algérien a été soigneusement caché par les grandes consciences spécialisées dans la diffamation de l’Occident.

 

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"16 août 1962 ... A 5 heures du matin, tous les prisonniers harkis ont été réveillés et répartis par catégories. Dès 6 heures, les premiers cris montent des lieux de torture. A partir de 7 heures, la population est invitée à assister à ces nouveaux jeux du cirque. Des dizaines de harkis hurlent, maintenant, à la mort...."

Page 36 : "Laïchi SALAH, ancien sergent à la CCAS a subi, lui aussi, les brûlures et les déchirures de la magnéto. Mais on l’a changé ensuite d’atelier. On a commencé à dépecer le corps électrocuté, et mentalement détruit, vers 11 heures. A midi, un bras et une jambe ont été coupés. On l’achèvera après l’heure du déjeuner."

"Il en sera de même pour Boviti Tahar, de même pour Rabah ben Ahmed, de même pour Alouani Saïd, de même pour Chenoufi Abdelkader, de même encore pour une dizaine d’autres."

 

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"A la même heure monte l’acre et insupportable odeur de l’essence enflammée et des chairs brûlées. On a été récupérer les derniers stocks de carburant abandonnés par le 2e Spahis, et le grand brasier a été enflammé, dès le matin. Un à un, on a précipité les harkis dans la fournaise, chacun à l’appel de son nom, les autres assistant à l’effrayante torture et attendant leur tour, nus, silencieux, tremblants. On en est au quinzième supplicié."

"Mais les ultimes finesses, les plus subtiles recherches sont réservées au groupe n° 2, pour lequel libre cours a été laissé à l’imagination des opérants. C’est vers ce groupe-là que les trois commissaires politiques font converger le maximum de spectateurs de tous âges. Et c’est là que l’horreur dépasse véritablement l’imagination. Une dizaine, parmi lesquels Moussa Mahfoud et Moussa Amar, ont déjà eu des tiges de fer, rougies au feu, enfoncées dans le visage. Ils paraissent morts, mais ne le sont pas. Leurs yeux sont grands ouverts, fixes, immobiles. Sans doute ne sentent-ils plus la douleur et n’entendent-ils qu’à peine les bruits et les cris environnants. Le sergent Djemal Borouis, de la SAS de Rivet, a eu les doigts des pieds et des mains coupés, un à un. Il lui en restait encore trois, un au pied gauche et deux à la main droite, lorsqu’ils décidèrent de l’égorger. Puis on lui a coupé la verge et les testicules et on les lui a enfoncés dans la bouche. Il est là, corps magnifique de vingt-sept printemps, et pourtant déjà cadavre puant, parmi les autres corps, encore haletants, de ceux qui n’ont pas basculé vers l’au-delà. Ils le feront ce soir, ou cette nuit."

"Le harki Tahar, du 117e RI, vient également d’être égorgé, mais après avoir été dépecé par lambeaux de chair sur les bras et les jambes."

 

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Il est 13 h 30. Ils sont en train de décapiter Djelloui, qui a été transféré, il y a quelques jours, du camp de Bensala, dans l’oued El Alleug. On va faire cela selon les règles, par coups de rasoir successifs, et par fines entailles d’un millimètre à peine. A chaque incision, Djelloul lance, vers le ciel, un râle profond, mais surtout un appel.

Il le sait, des milliers d’appels semblables montent vers le ciel d’Algérie, depuis des semaines. Quelqu’un les entendra-t-il ?

Ou personne, jamais personne n’y répondra-t-il ?

Pour Ournader Abdelkader, on a trouvé autre chose : on le décortique à la tenaille. Travail d’artiste, ou pour le moins d’artisan. Le fellagha s’applique, et vient de délaisser la jambe droite, pour s’en prendre au ventre. Les premiers lambeaux de peau brune sont arrachés. Le buste d’Ournader, presque intact encore, vibre intensément à chaque atteinte. Il tire, en vain, sur ses bras et ses jambes, attachés à quatre énormes piquets fichés dans le sol.

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Le même supplice a été infligé, depuis le matin, à son père : Ournader Hocine. Mutilé de guerre (Italie-France-Allemagne), officier de la Légion d’honneur, conseiller municipal. Plus âgé, Hocine a rendu l’âme vers 11 heures.

Puis on a été chercher la famille de Lagha Salah. Toute sa famille : sa mère, sa femme, ses enfants. Et devant ses proches rassemblés, ils ont assassiné Lagha à coups de pioche.

D’abord sur les membres, puis en bordure du thorax, enfin autour du visage, en l’effleurant à peine (à l’exception de quelques coups malheureux et maladroits, bien sûr, qui ont laissé de larges plaies au menton et à la joue droite).

Le coup de grâce sera donné à la tête, puis au cœur, dans la soirée, vers 21 heures. La famille, debout, a dû assister à toute la scène, sans broncher. L’auteur de ces abominations est connu : il s’appelle « Le commandant Mokhtar ».

Ces mutilations n’ont pas été exécutées sur des cadavres, mais sur des victimes conscientes dont la souffrance se passe de commentaires.

Un sadisme proprement révoltant si particulier aux crimes commis à l’arme blanche. Hier c’étaient ces malheureux qui aimaient la France... Aujourd’hui ce sont des postières ou d’humbles retraitées.

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