4.5 - Hommage aux Harkis et au Bachagha BOUALAM - Giens 2013

3 -  Allocution de Jean-François COLLIN, Président de l'ADIMAD à l'occasion de la jounée des Harkis à GIENS le 25 septembre 2013

Chers amis, chers Hamid et Zorah,

Après l’émouvante allocution de Jean-Pierre PAPADACCHI évoquant le Bachagha Saïd BOUALAM,
Il me revient l’honneur de vous entretenir de deux choses qui me tiennent particulièrement à cœur, et que l’on pourrait croire liées l’une à l’autre de manière fortuite.

Il n’en est rien, tout d’abord je vous entretiendrai de Michel GONOT, cet ami très cher nous a abandonné en juin dernier après une lutte implacable contre son cœur qui le lâchait petit à petit. Il n’en manquait pourtant pas de cœur, mais la Camargue a fini par l’emporter.

Cet Algérois fût un grand combattant de la résistance à l’abandon gaulliste. Il avait été, en suivant, maquisard OAS dans l’Ouarsenis. Après son arrestation, il fût transféré de la prison de Tizi Ouzou à la Centrale des Beaumettes à Marseille.

Dans le Nord-Atlas qui le transporte il est enchaîné avec GAILLARDO, ses camarades, Pierre SULTANA, Aldo ZICARDI, Claude GALLINET lui tiennent compagnie. Au total, ce sont trente-cinq détenus de l’Organisation armée secrète, qui sont arrachés à leur pays sur ordre du degaulleiter.

Quelques gardiens armés sont chargés de maintenir l’ordre dans l’avion. Michel s’est subrepticement procuré un bout de fil de fer qui traine dans l’appareil. GALINET lui dit qu’il sait à peu près piloter.

Dès que notre ami voit qu’il survole les Baléares, il se libère en un clin d’œil, délivre ses trois complices et avec l’aide de leurs amis, ceinturent une partie des gardiens. GALINET de dirige alors vers le poste de pilotage pour s’emparer des commandes, mais un gardien réussi à sortir un mac 50 et menace de tirer dans le tas.

C’est là la fin de ce qui aurait été sans doute le premier détournement d’avion de l’histoire. Les gardiens ayant récupérés leurs armes, re-menottent nos amis et leur prédise un accueil des plus chaleureux à la prison des Beaumettes.

Michel restera détenu de bien trop longues années dans les geôles gaullistes de la Santé, de Thoule et au camp de TOLLE. Libéré il réussira courageusement et brillement sa vie professionnelle, sans pour autant oublier ses camarades de combat. Je le revois nous récitant, lors de soirées mémorables, le jugement des juges de Robert BRAZILLAC et j’entends encore notre long silence ému.

J’en viens alors au deuxième point de ce qui a motivé cette réunion un peu particulière. Sentant sa mort proche, Michel fît part de sa dernière volonté. Pas de fleurs pour ses obsèques, mais à la place, une quête pour des Harkis en souffrance, et il me chargeait personnellement de réaliser ce vœu. Comment ne pas l’exaucer ?

Je n’ai pas eu longtemps à réfléchir pour trouver à qui remettre le chèque. C’est tout naturellement que j’ai pensé à Hamid et Zorah et ils ont accepté simplement de participer publiquement à cette cérémonie, ici même, en ce 25 septembre, Journée des Harkis, devant cette stèle où nous sommes les seuls à être présents, depuis des années.

Mais qui ils ces deux enfants de Harkis ? Ce sont eux qui ont campé jours et nuits, pendant près de deux ans, devant l’Assemblée Nationale, sans réussir à faire entendre les justes revendications de la communauté Harki. Mieux encore, ils y ont subi les pires avanies de la Police de Sarkozy … ? qui a employé tous les moyens pour leur faire plier bagage. Entre autre, contrainte par corps, interrogatoires incessants, vol de leur matériel, saisie de leur véhicule et j’en passe…

Nullement découragés, nos deux amis ont entrepris, afin de sensibiliser l’opinion au calvaire subi par leurs parents, une marche de Montpellier jusqu’à Paris, soit près de 900 kilomètres en trente et un jours.  Raconter les bonnes et les mauvaises surprises de ce périple serait trop long.

Mais un détail nous est allé droit au cœur. Hamid et Zorah, ont décidé, avant d’atteindre la capitale, de faire halte à Bourg La Reine. Là, ils sont allés au cimetière et se sont recueillis devant la tombe du Colonel Jean BASTIEN-THIRY. Qu’ils soient remerciés pour ce geste fort.

Personne n’oublie que le Colonel avait déclaré à son procès, qu’il avait voulu en tentant d’éliminer le tyran, de sauver les harkis, abandonnés après l’indépendance en Algérie, alors que de nombreuses forces gouvernementales y stationnaient encore, l’arme au pied, avec ordre express de De Gaulle Charles, de ne pas intervenir.

Comme vous le pensez bien, lors de leur arrivée le 25 septembre 2011 à Paris, leur présence et leur participation furent interdites à la cérémonie officielle des Invalides, dédiée aux Harkis. Les gaullistes et leurs… ? sont toujours là.

Cerise sur le gâteau, Hamid et Zorah ont été expulsés le 3 octobre dernier par un salaud, Monsieur METLER, maire de Gorniès, alors que Zorah vît pratiquement sous assistance respiratoire la plupart du temps. Il soutient que leur loyer est impayé, alors que c’est la CAF qui le règle directement. « Racisme quand tu nous tiens ».

Depuis, ils vivent dans un mobil home, sans électricité. Voilà comment dans la république des droits de l’homme socialiste, on traite deux français. Ahhh s’ils étaient étrangers.

Michel GONOT a été arrêté dans les rangs du maquis de l’Ouarsenis sur les terres du Bachagha BOUALAM …… ?les terroriste FLN et c’est devant la stèle érigée pour ce dernier que nous respectons Michel, ta dernière volonté. Hamid et Zorah, voilà ce chèque de la part de notre camarade et amis et nous savons Michel, que de là où tu es, tu nous adresses ton fraternel salut. « Seigneur, voici couler le sang de nos garçons, il a tout recouvert la patrie déchirée, quand verrons-nous jaillir Oh tardive saison de tout ce sang versé, la moisson désirée ? »

Allocution de Jean-Pierre PAPADACCHI


Allocution de Jean-François COLLIN


Dépot de gerbe par Jean-François COLLIN, Hamid et Zorah

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