6.1 - L'attentat du Petit Clamart - 22 août 1962

 

***Autres Membres du complot non identifiés au moment de l'instruction et du procès : Jean Bichon, Pierre et Jacques Sidos, Olivier Sers et, selon le dernier  Bulletin du Cercle JBT de février 2011, quelques 200 complices

Le 2 février 1963, succédant aux brèves déclarations de ses co-accusés présents lors du procès, le principal inculpé de l’opération Charlotte Corday, Jean Bastien-Thiry, plaida dans un discours fleuve la légitime défense à décharge pour lui et ses « camarades » et à charge contre les « hommes de pouvoir » et en particulier contre le plus puissant d'entre eux, celui que son avocat et futur candidat à la présidence Jean-Louis Tixier-Vignancour surnomma le « Prince ».

Constituante de « l'affaire Bastien-Thiry », la déclaration du colonel, que René Wittmann publia à un tirage confidentiel le 20 février 1963 et dont la Serp édita une série de 33 tours la même année, commençait par ses mots:

« L'action dont nous répondons aujourd'hui devant vous présente un caractère exceptionnel et nous vous demandons de croire que seuls des motifs d'un caractère également exceptionnel ont pu nous déterminer à l'entreprendre. Nous ne sommes ni des fascistes, ni des factieux mais des Français nationaux, Français de souche ou Français de cœur. Ce sont les malheurs de la patrie qui nous ont conduits sur ces bancs. »

Pour ce qu'il représente et la nature de la déclaration de Bastien-Thiry, ce procès sera vécu à l'époque comme celui de l'OAS et dans une certaine mesure, celui de la guerre d'Algérie. Il inspira nombre d'ouvrages des années 1960 à nos jours, qu'il s'agisse de critiques de la peine de mort, l'opinion publique française y étant alors majoritairement défavorable, de témoignages, la famille du condamné œuvre depuis pour sa réhabilitation à travers le « cercle Bastien-Thiry », ou de contre-enquêtes.

Dans la presse nationale les réactions à « l'affaire Bastien-Thiry », qui débouche à la fois sur la dernière exécution politique en France et sur le dernier fusillé, ne se firent pas attendre. Le remarquable de la situation consiste en trois points :
- la virulence de la critique de Bastien-Thiry à l'égard de la politique algérienne adoptée par de Gaulle,
- le fait que les condamnés aient finalement été graciés à l'exception d'un seul,
- le caractère expéditif de la sentence.

Ainsi au lendemain de l'exécution, dans L'Express, Jean Daniel écrivait : « En fait, l'humanité du souverain finit par accabler jusqu'à ses partisans », tandis que dans Le Canard enchaîné, sous la plume de Jérôme Gauthier, on pouvait lire : « Bastien-Thiry a été fusillé le 11 mars, à l'aube, dans un tel luxe de clandestinité , que cela a ressemblé à de l'obstination [....] La vraie pudeur est fière. C'est la honte qui rase les murs. Une certaine justice aussi, semble-t-il ...."

"De plus audacieux que moi croiront peut-être pouvoir en conclure qu'une justice, qui tend un rideau de gendarmes entre le regard des consciences et ce qu'elle est en train de taire au pied du mur, y tait quelque chose de pas propre". 
Jean-Michel Léost - Professeur honoraire, ancien président de la Société des Agrégés de l'université - (Extrait article paru dans Boulevard Voltaire du 22 août 2015.

 

Stele BEZIERS 5 juillet 2012 

Stèle de Béziers
Envoi de Alain ALGUDO Président des Comités de Défense des Français d'Algérie

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