2.2 - La Journée internationale des Disparus à Toulon le 30 août

- Lettre du Collectif National "Non au 19 mars 1962"

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- Intervention d'Hervé CUESTA Président du Collectif National "Non au 19 mars 1962

Toulon Porte d'Italie le 30 août 2013

Nous voici réunis devant cette stèle de nos Martyrs non par nostalgérie ou par esprit revanchard, comme le pensent certains, mais pour réparer une injustice.

En effet depuis 3 ans maintenant L'ONU consacre cette journée du 30 août à la commémoration des Disparus du monde entier, sauf ceux de notre guerre, avant et après le 19 mars 1962.

Oh, oui, les disparus de la 2° guerre d'Algérie (1990) sont bien pris en compte par la volonté du gouvernement Algérien, alors que celui de De GAULLE et les suivants ont tout fait pour que l'on n'apprenne pas que les fameux accords de cessez-le feu d'Evian étaient bafoués...

Comme le prouve Jean-Jacques JORDI dans son livre « Secret d'Etat » il fallait taire les enlèvements de civils et militaires français pour ne pas avouer l'échec de ce « cessez-le-feu ».

Il ne fallait pas contrarier le FLN et l'ALN afin que les essais nucléaires au Sahara puissent se poursuivre jusqu'en 1969...

De Gaulle attachait plus d'importance à sa bombe atomique qu'à la vie de ses ressortissants Français.

Mais il lui restera bien assez de sang à faire couler, en laissant se pratiquer devant une police avec des consignes de non-intervention, et parfois complice, les enlèvements de civils et de militaires Français. La plupart des lieux de détention étant connus, ils n’ont que très rarement fait l’objet de recherches. Les enlèvements ont été une méthode de terreur employée par le FLN, qui s’est amplifiée bien après les accords d’Evian et de Cessez le Feu.

Nous étions abandonnés par la France, son armée et son gouvernement, quand nous n'étions pas trahis ou dénoncés au FLN, par les gardes rouges. Tous ceux qui ont Internet ont pu voir une jeep de l'Armée française avec 3 gendarmes en tenue kaki, dont l'un à l'arrière brandissait fièrement un drapeau... FLN !

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Notre démarche est simple : pourquoi la France  a-t-elle volontairement oublié ses Disparus?

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 Hervé CUESTA  

 

- Hommage et poème de Simone GAUTIER, dont le mari fût assassiné le 26 mars 1962 à Alger au Plateau des Glières

J’ai vécu pendant 45 ans de ma vie dans un silence absolu comme si parler de l’Algérie et du 26 mars était mourir.
Et puis je me suis mise debout et je me suis engloutie dans le 26 mars durant toutes ces dernières années.

J’ai retrouvé un groupe de femmes victimes du 26 mars et nous avons créé un collectif que j’ai appelé « Les folles de mars » par analogie avec ces femmes argentines, ces mères cherchant leurs disparus et appelées « Les folles de la place de Mai » par dérision du gouvernement. Car nos morts avaient disparu pendant le couvre-feu dans les cercueils bâclés et fermés.

J’ai rejoint le combat de Viviane Ezagouri, un combat admirable et nous avons commencé nos marches silencieuses dans Marseille. Elle pour le 5 juillet et moi pour le 26 mars.

C’est brusquement, en lisant le livre de Jean-Jacques Jordi, que j’ai réalisé l’ampleur du nombre des disparus dans le département d’Alger. Je veux aujourd’hui leur donner leur place, parmi tous les Disparus afin de les honorer.

Voici ce que Jean-Jacques écrit dans « Un silence d’État, « Les Disparus civils Européens de la guerre d’Algérie » :

C’est Oran et le 5 juillet qui marque les historiens comme les témoins. Pourtant force est de constater que le département qui compte le plus de « disparus » est bien celui d’Alger (40,35 % des « disparus ») devant celui d’Oran (35,66 % y compris avec les disparitions du 5 juillet). Qu’est-ce qui fait que l’histoire de ces disparitions s’est effacée devant le drame d’Oran encore bien mal connu ? Pourquoi les différents gouvernements n’ont-ils jamais cherché à expliquer à leurs concitoyens cette histoire ? Pourquoi a-t-on laissé aux « groupes mémoriels » la prise en mains de cette histoire ? Pourquoi enfin, les historiens eux-mêmes, n’arrivent-ils pas à proposer un travail scientifique s’enfermant tout autant dans des postures idéologiques ?

Pour ceux d’Alger, d’Oran, d’Orléansville, de Médéa, Mostaganem, Tizi Ouzou, Constantine, Sétif, Tiaret, Tlemcen, Bône, La Saoura, Saïda, Batna, Mascara, Sidi Bel Abbes, Bougie ………

 

Lumière et ténèbre

Il n’y a plus de lumière …
La route est inachevée.
Je ne trouve plus ta main …
Tu es parti sans lendemain.

Angoisse, mon dernier refuge,
Silence, réponse à ma révolte,
Souffrance, de ce qui n’est plus,
Solitude de l’attente, que résonne ton pas.

Nul signe d’apaisement
Malgré mes mains qui se tendent
Pour te chercher, te retrouver…
Oh douleur, toi martyrisé !

Regarde-moi, ouvres les yeux,
Je suis près de toi, nous deux,
Ouvres les yeux, je ne te vois pas !
Toi vivant, moi mourant…

Ne me laisse pas sans ta lumière,
Sans tes couleurs, sans ta chaleur,
Abime, ténèbres, où es-tu ?   
Je t’attends. Reviendras-tu ?

                                                                                                          

Toulon 30 août 2013
Simone Gautier

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  Auteur inconnu

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