3.3 - Combien de soldats français ont disparu en Algérie ? Une énigme historique. Général Maurice Faivre - 2008

 

Les archives du Service historique (1H1402) indiquent 917 disparus à la date du 30 juin 1962.

Le Journal Officiel du 29 janvier 1982 les évalue à 1.000.

Les J.O. de 1971, 1986 et 1999, ne faisant pas d’évaluation, on peut penser qu’ils ont été ajoutés aux Morts pour la France.

Pierre MESSMER fait une évaluation de 348 le 12 décembre 1961 et Louis JOXE de 450 disparus sur 872 enlevés.

En 1996, le Contrôleur général des Armées, DUVAL, les estime à 263 Européens et 283 Musulmans.

Les archives du Quai d’Orsay retiennent 218 noms dont seulement 42 avant le 19 mars.

Des listes ont été établies : - 265 noms pour le CICR 279 ou 417 par l’UNC 269 par la FNACA 379 par l’ASFED.

Le mur de Perpignan cite 384 noms de militaires (à vérifier).

Le mémorial du Quai Branly ne retient que des morts pour la France (MPF) et ne précise pas les cas de disparition. Une vérification serait nécessaire.

Alors que le site Mémoire des hommes précise les noms de tous les MPF des guerres de 1914, Indochine et Algérie, ces données contradictoires sont inadmissibles. Depuis plusieurs années les familles de disparus et les associations d’anciens combattants ont demandé que ces indéterminations soient levées. Satisfaction leur a été donné pour les disparus civils (site des Affaires étrangères de juillet 2006 – rapport au Premier ministre de novembre 2006).

Le parcours de combattant  du chercheur.

* 29 juin 2002 : demande de consultations des archives du SHAT. Pas de réponse.


* 17 octobre 2002 : demande de recherches adressée au Premier ministre.


* 9 janvier 2003 : réunion de chercheurs avec les représentants de l’Elysée, de Matignon et de la Mission interministérielle aux rapatriés.


* 20 février 2003 : lettre du général ABRIAL (Cabinet 1er ministre) demande que les archives des Affaires étrangères et de la Défense soient ouvertes. Quatre chercheurs obtiennent un bureau au Quai d’Orsay. La Défense ne répond pas.


* 1er mars 2003 : demande de consultation refusé par le Ministre de la Défense.


* 24 novembre 2004 : audience du DMPA qui accepte que trois chercheurs fassent cette recherche. Ces chercheurs abandonnent début 2005 en raison des conditions de travail en salle de lecture du SHAT.


* 19 octobre 2006 : rencontre de l’amiral, Chef du SHD, avec le chef de Cabinet de la MIR et le chercheur. Refus confirmé.


* 14 novembre 2007 : audience du Chef de cabinet du Premier ministre, qui écrit le 25 janvier 2008 au ministre de la Défense – Note du Cabinet de la Défense au DMPA le 25 février 2008, rencontre DMPA reportée du 21 mars au 4 avril – courriel adressée le 8 avril  et nouvelle démarche auprès du DMPA le 23 mai 2008.


* 2 juin 2008 : lettre du DMPA traitant le chercheur comme un débutant et faisant état des délais réglementaires de consultation pour les documents médicaux, les dossiers personnels, les questions judiciaires, la vie privée des personnes, la sûreté de l’Etat ou la Défense nationale. Cette lettre ne fait pas référence aux notes des Cabinets cités.

Analyse critique et suite à donner.

Il parait douteux que des listes indiquant l’état-civil, le grade, l’unité d’appartenance et les conditions de la disparition contiennent autant de données secrètes. Les dossiers de disparus civils contenaient certaines données sensibles qui n’ont pas été diffusées par les chercheurs.
Les lenteurs administratives méritent d’être notées.

Les buts de la recherche, précisés par message le 8 avril 2008 sont les suivants :

- établir trois listes, celle des disparus (enlevés ou faits prisonniers),  des libérés et des évadés en précisant pour chacun la date et le lieu d’enlèvement et si possible l’unité militaire d’appartenance
- adresser ces listes aux autorités de l’Etat qui seront responsables de leur diffusion
- faire connaître au public les statistiques définitives.
Je connais deux cas de militaires qui n’ont jamais reparu et qui sont considérés comme déserteurs, pour la plus grande honte des familles.

Etant personnellement visé, le général FAIVRE abandonne cette recherche. Les associations sont invitées à intervenir pour que cette recherche soit confiée aux chercheurs du Service historique (un dossier de synthèse a été établi par le colonel GUELTON. Il est facile à exploiter)

Maurice FAIVRE 10 juin 2008.


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Général Maurice FAIVRE

 

Envoi de Odile épouse RAMOS -  Marseille

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