1.1 - Jusqu'en 1830 - L'histoire oubliée des Blancs réduits en esclavage "Esclaves chrétiens - Maîtres musulmans"de R.C. DAVIS

III - Histoire et récits - Jusqu'en 1830

D'autres esclaves sur la côte barbaresques avaient des travaux plus variés. Souvent ils faisaient du travail de propriétaire ou agricole du genre que nous associons à l'esclavage en Amérique ... Quoiqu'ils fassent  à Tunis ou à Tripoli les esclaves portaient habituellement  un anneau de fer autour d'une cheville et étaient chargés d'une chaîne pesant 11 ou 14 kg.

Le professeur Davis remarque qu'il n'y avait aucun obstacle à la cruauté... Les esclaves n'étaient pas seulement des marchandises, ils étaient des infidèles et méritaient toutes les souffrances qu'un maître leur infligeait. ...

La punition favorite était la bastonnade par laquelle un homme était mis sur le dos et ses chevilles attachées et suspendu par la taille pour être battu longuement sur la plante des pieds...la violence systématique transformait beaucoup d'hommes en automates. Les esclaves chrétiens étaient si abondants et si bon marché qu'il n'y avait aucun intérêt à s'en occuper; beaucoup de propriétaires les faisaient travailler jusqu'à la mort et achetaient des remplaçants......

Une manière d'alléger le poids de l'esclavage était de "prendre le turban" et de se convertir à l'islam. Cela exemptait un homme du service dans les galères, des ouvrages pénibles et de quelques autres brimades indignes du fils du prophète, mais ne le faisait pas sortir de leur condition d'esclave.

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Rançon et achat

Pour les esclaves l'évasion était impossible... le seul espoir était la rançon. Parfois la chance venait rapidement. Si un groupe de pirates avait déjà capturé tant d'hommes qu'il n'avait plus assez d'espace sous le pont, il pouvait ... revendre les captifs à leurs familles. C'était à un prix bien plus faible que celui du rançonnement de quelqu'un à partir d'Afrique du Nord mais c'était encore bien plus que des paysans pouvaient se le permettre. ...

La majorité des esclaves dépendaient dons de l'œuvre charitable des Trinitaires (fondée en Italie en 1193) et de celle des Mercedariens (fondée en Espagne en 1203). Ceux-ci étaient des ordres religieux établis pour libérer les Croisés détenus par les Musulmans, mais ils transférèrent leur œuvre au rachat des esclaves détenus par les Barbaresques, collectant l'argent spécifiquement dans ce but. ... Les deux ordres devinrent des négociateurs habiles.... Cependant il n'y avait jamais assez d'argent pour libérer beaucoup de captifs et Davis estime que pas plus de 3 ou 4 % étaient rançonnés en une seule année. ...  Les ordres religieux conservaient des comptes précis de leurs succès.

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Combien d'esclaves

Davis remarque que des recherches énormes ont été faites pour évaluer aussi exactement que possible le nombre de Noirs emmenés à travers l'Atlantique mais qu'il n'y a pas eu d'efforts semblables pour connaître l'ampleur de l'esclavage en Méditerranée. Il n'est pas facile d'obtenir un compte fiable - les Arabes eux-mêmes ne conservaient pas d'archives - mais au cours de dix années de recherches Davis a développé une méthode d'estimation.

Par exemple, les archives suggèrent que de 1580 à 1680 il y a eu une moyenne de 35.000 esclaves en pays barbaresque. Il y avait une perte régulière du fait des morts et des rachats, donc si la population restait constante, le taux de capture de nouveaux esclaves par les pirates devait égaler le taux d'usure. ...On sait que sur les près de 400 Islandais capturés en 1627, il ne restait plus que 70 survivants huit ans plus tard. En plus de la malnutrition, de la surpopulation, de l'excès de travail et des punitions brutales, les esclaves subissaient des épidémies de peste, qui éliminaient 20 ou 30% des esclaves blancs.

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