9.5 - Témoignage de l'un de l'OAS de l'Est Algérien

VI - Les témoignages - Grande Poste ceux de l'O.A.S.

OAS de l’Est Algérien :

Premier témoignage concernant la manifestation de la fusillade du 26 mars 1962 Alger.

1- Début de la manifestation :

Foule absolument calme, silencieuse, non armée, obéissant aux consignes (quelques tentatives de slogans immédiatement stoppé). Sur tout le parcours, dans les rues et par groupe d’une trentaine sur certaines terrasses d’immeubles, étaient postés des soldats dont une partie au moins était des musulmans.

La première fusillade s’est produite après que quelques centaines de manifestants aient  été autorisés  à franchir un premier barrage à l’entrée de la rue d’ici, après avoir parlementé avec un officier (lequel du reste avait été embrassé par plusieurs femmes et en portait encore les marques), la foule a avancé en acclamant l’armée française et en chantant la Marseillaise. Mais un deuxième barrage composé de soldats musulmans a ouvert le feu à bout portant dans la foule malgré l’officier qui criait « halte au feu ». Ce barrage se trouvait entre l’agence Havas et le Crédit Foncier. Il a tiré dans le dos des gens qui venaient de passer : des rafales de mitraillettes initiales tirées par des soldats avaient fait croire à un tir d’intimidation. Puis ce fut le massacre, hystérique.

2- Actions principales :

Simultanément, d’autres rafales étaient tirées en différents points, plateau des Glières, square Bresson, rue Charras, boulevard Baudin, rue d’Isly, rue Sadi Carnot… En particulier, les hommes qui se trouvaient au débouché de la rue d’Isly sur l’esplanade de la Grande Poste ont tiré en direction des manifestants qui se mettaient à l’abri vers la poste, l’avenue Pasteur, la rue Chanzy. Cette dernière rue prise elle-même par un tir en enfilade venant du boulevard Bugeaud.

C’est alors que se situent des actions particulièrement atroces : des témoignages oculaires recueillis, il est absolument certain que des blessés ont été achevés par des soldats musulmans du contingent.

  • Une femme de 40 ans, blessée, couché par terre, boulevard Lafferrière se relève. Un soldat musulman la tue d’une rafale de P.M. Mat 49 à moins d’un mètre, malgré l’intervention d’un officier.
  • Un vieillard, rue d’Isly, le soldat musulman lui crie : « couche-toi et tu ne te relèveras pas ! » Et il l'abat…
  • Deux femmes blessées, à terre, qui demandaient grâce, ont été achevées à coups de fusils mitrailleurs
  • une femme, place de la Grande Poste, gisait sur le dos. Un soldat musulman l'achève d’une rafale, l’officier présent abat le soldat.
  • Un étudiant en médecine met un garrot à un blessé. Au moment où il se relève avec le blessé, il essuie une rafale de mitraillette.
  • Un médecin a vu, de son appartement, achever pendant plusieurs minutes les blessés qui essayaient de se relever et les gens accroupis, faute de pouvoir se coucher, vu le nombre de manifestants.
  • Des ambulances avec leurs blessés ont été mitraillées, des pompiers ambulanciers ont été blessés dont trois par balle dans le ventre. Une ambulance criblée de balles a été rendue inutilisable.
  • Fait plus horrible : des témoins oculaires ont vu un lieutenant français achever un jeune manifestant, blessé d’une balle dans la tête, le corps de ce jeune homme présent à la morgue de l’hôpital prouve par ces lésions, cet achèvement.
  • Un médecin allant  voir un malade, refoulé par l’officier commandant un barrage, s’était réfugié dans l’encoignure du bâtiment des chèques postaux. L’accalmie paraissant établie, il s’est hasardé hors de son abri et a immédiatement été abattu d’une décharge dans le dos. Enfin tous les magasins avoisinant les lieux de la manifestation ont été pillés par les soldats. La fin de la manifestation a été marquée par de nombreux tirs d’intimidation venant en particulier des terrasses et des jets de grenades lacrymogènes ont été lancés par hélicoptère.

Parmi ces victimes, beaucoup de femmes, de vieillards et quelques enfants.

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