7.8 - Rue d'ISLY - Place BUGEAUD

VI - Les témoignages - Grande Poste les manifestants  

5 - PEYRON Francis – "Le choix de cette troupe pour assurer le service d’ordre ne pouvait que déboucher sur un  dérapage"

Le jour où j’ai assisté à la fusillade du 26 mars 1962

Le 26 mars 1962, une manifestation pacifique est organisée afin de protester contre le blocus du quartier de Bab el Oued par les forces de l’ordre françaises.

En retard, j’arrive sur la place de la grande poste par le boulevard Bugeaud quelques instants après le début de la fusillade. C’est la queue de la manifestation mais la fusillade continue. Mon ami, Hervé Gouy, se retrouve dans une vitrine cassée.

Les forces de l’ordre sont à dix ou vingt mètres de moi. Je vois les soldats vider leurs chargeurs sur les manifestants puis recharger leurs armes et tirer à nouveau. J’entends le jeune chef de la troupe crier « halte au feu », avec deux autres personnes qui y laisseront leur vie. Je me réfugie dans une encoignure pour ne pas être atteint. Les tirs me paraissent durer une éternité. Dès qu’ils se calment les secours arrivent. Je récupère deux personnes âgées complètement égarées et les ramène chez elles.

Je suis profondément marqué par cet évènement. J’y ai perdu des amis. Nous avons estimé alors que le but était de casser définitivement les pieds noirs quelques mois avant l’indépendance. Le choix de cette troupe pour assurer le service d’ordre à Alger ne pouvait que déboucher sur un dérapage. Il a provoqué la mort d’une centaine de personnes.

Francis PEYRON – Retraité – Cadre commercial dans l’automobile.

Lu sur «CIVIS Memoria »

http://www.civismemoria.fr

C’est une bibliothèque de souvenirs. Chaque souvenir est attaché à l’évènement qu’il relate.

 

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Francis Per on arrive à la Grande poste en remontant le boulevard Bugeaud

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