7.2 - Carrefour de l'AGHA
VI - Les témoignages - Grande Poste les manifestants
1 - Plan du Carrefour de l'AGHA
2 - GIACOBBI Josette - une balle avait traversé les persiennes fermées
1 - Plan du Carrefour de l'AGHA
Flux des manifestants jusqu'à la Grande Poste
* Depuis BELCOURT par la rue de LYON, la rue Sadi CARNOT, boulevard Baudin
* Depuis le Plateau SAULIERE par la rue MICHELET, la rue RICHELIEU, la rue Charras
* Depuis la rue Michelet, le tunnel des Facultés et la rue Charles Péguy
Venant du Champ de Manoeuvres, de Belcourt et du Plateau Saulière les manifestants débouchent du Quartier de l'AGHA pour se retrouver "obligatoirement", au Plateau des Glières, boulevard Laferrière, devant la Grande Poste (10 - le 59 indique les facultés), au début de la rue d'Isly qui fonctionnera comme une nasse.
VI - Les témoignages - Grande Poste les manifestants
2 - GIACOBBI Josette - une balle avait traversé les persiennes fermées
Nous habitions au 1 rue Sadi Carnot (point rouge sur le plan ci-dessous), carrefour de l’Agha. J’étais fonctionnaire dans un service de la Délégation Générale. Nous faisions la séance unique.
Notre sous-directeur, qui avait eu des échos inquiétants concernant cette journée, s’était rendu sur place vers une heure de l’après-midi. Il en était revenu bouleversé... En avance sur l’horaire habituel, il nous avait tous renvoyés en nous recommandant de rentrer au plus vite chez nous et d’y rester.
Je voulais profiter de ce laps de temps pour mettre ma lessive en train et malgré les recommandations de mon chef, me rendre ensuite à la manifestation. Je n’avais pas encore terminé lorsque la fusillade éclata. Mes pensées se bousculaient dans ma tête, je pensais à mon mari, à mes amis, à tous ces gens qui s’étaient regroupés pour protester contre le blocus de Bab el Oued.
Et puis, après l’acalmie, de mon balcon, j’ai vu passer, allant vers l’hôpital Mustapha, des ambulances et des camionettes avec morts ou blessés tout ensanglantés, couchés sur le plateau. Notre appartement, au troisième étage, était mitoyen avec celui de notre propriétaire, homme d’un certain âge.
Le soir de cette lamentable journée, encore bouleversé et très en colère, il était venu nous chercher pour nous montrer comment son grand-père était mort pour la deuxième fois : une balle avait traversé les persiennes fermées et avait été se ficher dans le mur à travers le cadre du grand-père, le touchant en plein front.
Josette Giacobbi - 7 rue Milton - 06400 Cannes
Dessin de Jean-Jacques ANTON professeur d'Arts graphiques au lycée Bugeaud à Alger