5.29 - PUIG Marcel 52 ans

3 - Témoignages des journalistes
Envoi de Thierry Rolando Président national des Cercles algérianistes

Marcel Puig
Employé aux Chemins de fer algériens
Adhérent à la Fédération française de gymnastique - Membre des Commissions techniques
Moniteur de gymnastique au Ralliement d'Alger

Photo de Robert Rolando

03

Cimetière du boulevard Bru. Marcel Puig est porté en terre par ses camarades gymnastes
Photo de Robert Rolando parue dans la Dépêche Quotidienne d'Algérie


La mort de Marcel Puig

Les photos d'obsèques de victimes de la fusillade du 26 mars sont, elles aussi, assez peu nombreuses en raison des contraintes imposées par les autorités qui exigeaient bien souvent, des obsèques quasiment clandestines.
Une photo parut cependant dans la presse algéroise : celle de l'enterrement, au cimetière du boulevard Bru, de Marcel Puig, entraîneur de gymnastique au Ralliement de Mustapha, victime de la rue d'Isly.
Le cercueil de Marcel Puig fut transporté dans la nuit par camion militaire au dépositoire.(2 - lire plus haut le témoignage de Robert Puig, son neveu).
Après une brève cérémonie religieuse, ses obsèques se déroulèrent le matin du jeudi 29 mars.
Les fossoyeurs n'assurant plus à cette époque leur travail, Marcel Puig fut conduit à sa dernière demeure et mis en terre par ses élèves gymnastes et ses amis du club.
Seize des victimes de la fusillade du 26 mars furent enterrées le même jour dans ce cimetière du boulevard Bru.

L'inhumation de Monsieur Marcel Puig

Auparavant avait lieu l'inhumation d'un autre sportif, monsieur Marcel Puig, 52 ans, du Ralliement de Mustapha, "Marcel", comme tout le monde l'appelait au Champ de Manœuvres, faisait partie depuis  de longues années du club gymnique. Après une belle carrière, il s'était voué aux jeunes, auxquels il donnait le meilleur de lui-même. Il n'était pas de soir de la semaine où l'on ne trouvât Marcel au milieu de ces jeunes qu'il aimait tant et qui maintenant le pleurent comme on pleure un père, après avoir porté eux-mêmes son cercueil en terre.

La Dépêche d’Algérie
Vendredi 30 mars 1962

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les autorités avaient procédé à l’acheminement de la plupart des corps des victimes de la fusillade de lundi vers les cimetières de la ville où les familles avaient manifesté le désir de les inhumer.

C’est au cimetière de Saint Eugène, du boulevard Bru, d’El Alia, d’El Biar, qu’avaient lieu ces obsèques. Cependant que dans l’intérieur, à Médéa, avait lieu l’inhumation de Monsieur Émile Loretti et à l’Alma  celle de Monsieur Fernand Magne. [1]

Au dépositoire du cimetière du boulevard Bru se trouvaient les corps de Messieurs Louis Fermi, Marcel Puig, René Richard, François Pisella, Jacques Innocenti et de Madame Anne [2] Mesquida. Le corps de Monsieur Roland Gerby était amené dans l’après-midi.

Des 8 heures une foule considérable attendait devant l’entrée du cimetière Bru, Chemin des Crêtes. Le service de gestion du cimetière pris au dépourvu par les arrivées non prévues des corps pendant la nuit, s’activait dès  l’ouvertures des grilles, à creuser les fosses et à dresser un horaire approximatif des inhumations.

La foule, qui attendait au-dehors, comme pour les enterrements habituels, dut parfois se rendre au dépositoire pour une courte prière devant le cercueil d’un ami ou d’un parent et présenter les condoléances à la famille avant que le corps ne soit inhumé. L’inhumation avait lieu plus tard en présence de la famille seulement, comme pour Monsieur Jacques Innocenti, par exemple.

Pendant ce temps un cortège passait dans l’allée, sans prêtre et sans employé des Pompes funèbres. Le cercueil porté à bras par des amis du défunt. On en arrivait à se demander si les cortèges n’allaient pas se croiser dans l’allée.

[1] Magne Fernand a été mis par erreur dans la liste du 26 mars. Il est décédé à l’Alma, dans son lit d’une crise cardiaque. Confirmé par deux fois : des amis l’ayant connu et par l’association L’Alma – l’Alma marine – Le Corso.

[2] Il s’agit de Jeannine Mesquida

 Retour Sommaire

Informations supplémentaires