7.3 - Daniel LEFEUVRE

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Daniel LEFEUVRE est professeur d'histoire économique et sociale à Paris VIII (Saint-Denis). C'est l'un des grands spécialistes, en France, de l'Algérie coloniale, un sujet sur lequel il a publié de nombreux articles et ouvrages. Il est également Président de l'association "Etudes Coloniales".

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Sa thèse "Chère Algérie" "La France et sa colonie" 1997 a été rééditée en 2005.

Il a écrit "Pour en finir avec la repentance coloniale" 2006 et également  " Faut-il avoir honte de l'identité nationale".

1 -  Chère Algérie, la France et sa colonie.

Dans cet ouvrage, Daniel Lefeuvre montre que l'Algérie, durant la période coloniale, loin d'être une source d'enrichissement pour la France, constitue un fardeau économique. En 1959, la colonie absorbe à elle seule 20 % du budget de l'Etat français, c'est-à-dire bien plus que les budgets de l'Education nationale, des Transports et des Travaux publics réunis.

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2- Pour en finir avec la repentance coloniale.

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5 octobre 2006

Après celle de la guerre d'Algérie, une nouvelle génération d'anticolonialistes s'est levée, qui mène combat pour dénoncer le péché capital que nous devons tous expier: notre passé colonial, à nous Français. Battons notre coulpe, car la liste de nos crimes est longue ! Nous avons pressuré les colonies pour nourrir notre prospérité, les laissant exsangues à l'heure de leur indépendance; nous avons fait venir les "indigènes" au lendemain des deux guerres mondiales pour reconstruire la France, quitte à les sommer de s'en aller quand nous n'avions plus besoin d'eux; surtout, nous avons bâti cet empire colonial dans le sang et les larmes, puisque la colonisation a été rien moins qu'une entreprise de génocide : Jules Ferry, c'était, déjà, Hitler !. Contrevérités, billevesées, bricolage... voilà en quoi consiste le réquisitoire des Repentants, que l'auteur de ce livre a entrepris de démonter, à l'aide des bons vieux outils de l'historien - les sources, les chiffres, le contexte. Pas pour se faire le chantre de la colonisation, mais pour en finir avec la repentance, avant qu'elle transforme notre Histoire en un album bien commode à feuilleter, où s'affrontent les gentils et les méchants.

  

Faut-il avoir honte de l'identité nationale ?

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Depuis la parution de cet ouvrage, Daniel Lefeuvre a écrit Faut-il avoir honte de l'identité nationale ? avec Michel Renard, historien spécialiste de l'Islam : cet ouvrage s'intéresse à la question de l'identité nationale, en réponse à la pétition de Libération signée entre autres par Gérard Noiriel, qui faisait suite à la création du Ministère de l'Immigration, de l'Intégration, de l'Identité nationale et du Développement solidaire.

 

Sur herodote .net

Le résultat a de quoi surprendre :
– La conquête de l'Algérie et des autres colonies ? Des guerres ni plus ni moins cruelles que les guerres européennes,
– Le bilan économique de la colonisation ? Une perte nette pour la métropole et un transfert de richesses au profit des colonies très supérieur à l'actuelle aide au développement,
– Les immigrants des anciennes colonies dans la société française ? Une intégration beaucoup plus aisée que ne le fut celle des immigrants d'origine européenne (Italiens, Polonais...) !

La démonstration de Daniel Lefeuvre nous invite à réfléchir sur notre passé et sur... les motivations plus ou moins conscientes des «Repentants» dans leur volonté de victimiser les enfants de l'immigration.

Anachronisme.

Le premier péché des Repentants, selon l'historien, est l'anachronisme : il consiste à juger les événements du passé selon notre propre grille de valeurs, indépendamment du contexte. «Comment ne pas s'inquiéter des dangers dont cette conception de l'Histoire est porteuse ?» note Daniel Lefeuvre.

«Falsifier l'histoire, c'est tromper les citoyens, c'est fausser leur jugement», dit-il en prenant pour exemple la conquête de l'Algérie, dans laquelle certains, dont le président algérien Bouteflika, voient rien moins que le prélude des chambres à gaz !

Daniel Lefeuvre rappelle la triviale réalité : après la prise d'Alger en 1830, les Français se cantonnent sur le littoral et concluent des traités avec les chefs de l'intérieur. Mais la guerre sainte lancée par Abd el-Kader en 1839 les entraîne dans une longue et difficile conquête.

L'historien en évoque les aspects sombres. Il rappelle ce que furent très précisément les «enfumades». Il réévalue aussi les pertes des deux côtés en écornant au passage certaines évaluations fantaisistes.

Plus important encore, il rappelle, preuves à l'appui, que les horreurs de la guerre d'Algérie (comme des autres guerres coloniales) n'avaient hélas rien d'exceptionnel. Le mépris de l'ennemi était au moins aussi grand dans les troupes républicaines qui combattaient les Vendéens en 1793 ou dans les armées de Napoléon engagées en Espagne en 1808...

Les guerres coloniales n'anticipent en rien la Shoah. Elles reflètent les mœurs de leur époque et c'est déjà bien assez.

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