8.2 - NON au 19 mars 1962 - Communiqués des associations

 1 - L'Union Nationale des Harkis Associés & Sympatisant -   "Le 19 mars n'est pas une date à commémorer comme la fin d'une guerre ..."   16 janvier 2009

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A

Monsieur le principal du collège du pays de la Gesse

36, Bld du Midi 31350 BOULOGNE-SUR-GESSE.

Monsieur le principal du collège,

Il a été porté à notre connaissance qu’une de vos enseignantes projette de faire venir dans votre établissement au mois de mars de l’année en cours, un membre de l’association des anciens appelés du contingent pendant la guerre d’Algérie pour donner une conférence sur le cessez-le-feu du 19 mars 1962.

Bien entendu cette prestation ne peut se réaliser sans votre accord, ce que vous devez savoir cher Monsieur, c’est que le 19 mars 1962 n’est pas une date à commémorer comme la fin d’une guerre comme on en a connu dans le passé de l’histoire de France.

Sachez qu’il y a eu plus de morts tués par le FLN (150.000 Harkis plus les enlèvements et les assassinats des pieds-noirs) après cette date que durant la période allant de 1954 à1962. L’Algérie indépendante fête cette date comme une victoire sur » l’impérialisme » français, usurpe l’histoire en se donnant une patrie supposée exister avant la venue de la France dans des territoires qui ne s’appelaient pas encore « Algérie »

Ce n’est pas à moi de vous apprendre l’histoire M.Le principal mais je vous invite à éviter à vos élèves d’être trompés sur l’histoire de leur pays au travers des manipulations qui n’ont pour finalité que des règlements de compte bassement politiques.

La notion de héros et du traître est une invention des terroristes qui se sont donné comme initiales FLN sigle qui représente la branche politique de cette nébuleuse et ne représentait même pas 1% de la masse des Musulmans des départements de l’Algérie de l’époque. J’avais 11 ans lorsque le conflit qui a donné naissance à ce qui est devenu par la suite la guerre d’Algérie a commencé, de plus » j’étais aux premières loges » car je suis natif des Aurès, je puis vous dire que nul n’est mieux placé que moi pour d’écrire la situation en amont et en aval de cette guerre franco-française.

Ce que vos élèves doivent savoir, c’est que la France a trouvé lors de son arrivée en Algérie 2 millions½ de Musulmans et quelques milliers de juifs livrés à eux même en guerre perpétuelle entre tribus sans structure étatique à part les zaouïas aucune institution n’existait.

A son départ la France a laissé plus de 9.000.000 millions d’habitants, des hôpitaux, des villes des infrastructures. Et comme cadeau d’adieu un immense territoire de 2 millions ½ de km4 qu’elle a grignoté sur les territoires des pays riverains comme le Maroc, la Tunisie, la Libye, et bien d’autres.

Le pétrole qui représente l’unique ressource de devise de l’Algérie est également une œuvre de la France.

Enfin expliquez à vos élèves pourquoi il y a plus d’algériens qui ont choisi de vivre en France ( plus de 2.000.000) après « l’indépendance » que du temps de l’Algérie française ? Contrairement à la Tunisie et le Maroc pourquoi il n’y a pas de touristes en Algérie ?

Savez-vous qu'en Algérie un étranger n’a pas le doit de posséder une propriété ? Et que les enfants de harkis même nés après 1962 sont privés de leurs droits civiques ? C'est à force de permettre à certains individus de déformer l’histoire de leur pays, que la marseillaise est sifflée.

Veuillez agréer M. le principal l’expression de mes sentiments distingués et les meilleurs.

Copie :

-Mission Interministérielle aux Rapatriés.

-Associations de Rapatriés.


2 - L'Association Justice Information Réparation pour les Harkis (AJIR) Auvergne  :  "Célébrer le 19 mars : une indécence"-    19 mars 2011


02AUVERGNE

Communiqué de presse

Célébrer le 19 mars : une indécence !

Pourquoi sommes-nous opposés à la célébration du 19 mars 1962 ?

Tout simplement parce que le 19 mars n’a pas marqué la fin de la guerre d’Algérie pour toutes les parties en cause et le cessez-le-feu décréter ce jour-là ne fut respecté que par la France.

En effet, sur ordre les harkis ont été désarmés, notamment par ceux qui aujourd’hui veulent célébrer cette date qui marque le début de leur calvaire et de leur éradication ainsi que celle de leurs familles, et livrés pieds et poings liés à un FLN ivre de vengeance.

Ceux qui militent depuis des années, contre l’avis de la quasi-totalité des associations d’anciens combattants, n’ont pas l’excuse de dire « on ne savait pas ! » car eux-mêmes ont contribué au désarmement de leurs anciens compagnons d’arme et ont contemplé, l’arme au pied, le massacre de près de 150 000 femmes, enfants et hommes de tout âge.

Alors aujourd’hui pourquoi ajouter l’infamie à la lâcheté de 1962 et vouloir commémorer à tout prix une date qui a marqué le début :

-        du massacre de 150 000 personnes avec la complicité passive des responsables politiques français d’alors,

-        l’emprisonnement et l’envoi sur la ligne Morice, pour la déminer, des rares rescapés alors que les accords d’Evian étaient censés les protégés,

-        de la disparition de nombreux militaires du contingent,

-        de l’enlèvement de centaines de civils pieds noirs dont les familles pleurent encore la disparition,

-        de l’exode de plus d’un millions de personnes vers un pays quasiment inconnu pour eux.

Pour toutes ces raisons nous ne pouvons admettre la célébration de cette date comme étant la fin de la guerre d’Algérie.

1 rue de la Cité
63000 Clermont Ferrand


3 - René MAYER - paru dans Secours de France : le  "19 mars 1962 : un faux anniversaire pour un faux armistice"  9 novembre 2009

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19 mars 1962 : un faux anniversaire pour un faux armistice

Créé en 1961 pour venir en aide aux victimes de la guerre d’Algérie, le « Secours de France » poursuit cette mission, majoritairement en faveur des anciens harkis et de leurs familles.
On trouvera, ci-après, publié par l’association, un texte de M. René Mayer, pied-noir, polytechnicien et haut fonctionnaire, qui participa à l’élaboration et à la mise en œuvre du plan de Constantine. Il rétablit la vérité politique et juridique sur ce qu’il est convenu d’appeler les « accords d’Evian » et le cessez-le-feu, décidé lors de sa signature, avec effet au 19 mars 1962.

La FNACA [1] , une organisation d’anciens combattants de la guerre d’Algérie, d’un genre un peu « orienté », fait campagne auprès des Maires de France pour que dans chaque ville, une rue ou une place porte le nom du 19 mars 1962. Cette date est celle de la signature des prétendus « accords » d’Évian.
La FNACA est la seule association d’anciens combattants à poursuivre cet objectif. Pour commémorer le souvenir des morts de la guerre d’Algérie, les autres préfèrent la date du 5 décembre.

En faisant état auprès des élus locaux du nombre d’adhérents qu’elle revendique sur leur territoire, en se présentant faussement comme la seule organisation à représenter les soldats du contingent envoyés en Algérie, elle obtient souvent satisfaction de la part d’élus qui ne sont pas toujours bien informés. Ceux qui osent protester contre la célébration d'une date aussi discutable sont présentés par la FNACA et par les partis qui la soutiennent comme des adversaires de la paix, des «fascistes», voire des tueurs.

Le 26 mars 2008, décorations pendantes et drapeaux en tête, des délégations d’anciens combattants de l’Armée d’Afrique remontaient les Champs-Élysées pour aller sous l’Arc de Triomphe raviver la flamme et rendre hommage à leurs morts. Désireux de me joindre à eux, j'ai dû traverser un rideau de jeunes contre-manifestants communistes. Battez tambour, résonnez trompettes ! Ils scandaient : « O-A-S, a-ssa-ssins ! O-A-S, a-ssa-ssins ! » Rien de moins ! Je ne me suis pas vraiment senti concerné. Je n’ai jamais fait partie de l’OAS, ni assassiné personne.

Et, pour parler d’assassinat, la date du 26 mars m'a paru mal choisie par ces jeunes gens [2]. S’ils avaient fait moins de vacarme, j’aurais pu leur apprendre bien des choses qui se sont déroulées alors qu'ils n’étaient pas nés et que j’avais déjà été lieutenant à El Milia.
Créé en 1961 pour venir en aide aux victimes de la guerre d’Algérie, le « Secours de France » poursuit cette mission, majoritairement en faveur des anciens harkis et de leurs familles.

On trouvera, ci-après, publié par l’association, un texte de M. René Mayer, pied-noir, polytechnicien et haut fonctionnaire, qui participa à l’élaboration et à la mise en œuvre du plan de Constantine. Il rétablit la vérité politique et juridique sur ce qu’il est convenu d’appeler les « accords d’Evian » et le cessez-le-feu,
décidé lors de sa signature, avec effet au 19 mars 1962.

Par exemple, j’aurais pu leur expliquer ce qui s’est réellement passé le 19 mars 1962. Et quelles en ont été les conséquences.

Pour moi, cette journée a été marquée par un douloureux événement personnel.

J'avais un cousin : Henri Vernède, un valeureux ancien combattant de la Grande Guerre. Il était conseiller général et, aimé de tous, avait été élu Maire de Randon, une petite commune de la plaine de Bône (aujourd’hui Annaba). Randon était tout proche de Penthièvre, le village fondé en 1853 par mes trisaïeux. Randon était également proche de Mondovi où avait vécu le père d’Albert Camus, mort pour la France en 1915. Le père du Maréchal Juin y avait été gendarme.

Dans ce petit monde rural où chacun se connaissait, Henri avait épousé une fille Mayer.

Ce jour du 19 mars 1962, il avait été convoqué à Bône par le Préfet. Ce dernier voulait, je suppose, commenter à l’intention des élus du département les « accords » d’Évian dont l’encre n’était pas encore sèche. Le gendre d'Henri lui servait de chauffeur. Après la réunion chez le Préfet, sur la route du retour, à la sortie de la ville, à hauteur de l'embranchement vers Morris, Henri Vernède et son gendre ont été arrêtés par un barrage. Tous deux ont été sauvagement massacrés. Si ce double assassinat n’avait pas été emblématique de cette journée que la FNACA entend célébrer, je ne me serais pas permis d’évoquer ce lamentable drame dans ces colonnes.

Le temps des revanchards

Les « accords » d’Évian étaient censés ramener la paix. L’armée française avait reçu l’ordre de rester cloîtrée dans ses cantonnements, et de n’intervenir qu’en cas de légitime défense. Le champ était donc libre pour que déferle une violence qui depuis des mois ne s'était plus manifestée dans ce département pacifié. Les ouvriers de la onzième heure forment toujours des revanchards de la pire espèce [3]

Dans l’année qui a suivi le prétendu « cessez-le-feu » du 19 mars 1962, il y eut plus d’enlèvements, d’assassinats et de disparitions, tant de musulmans pro-français que de civils européens, que durant les années de guerre précédentes.

Le pire massacre fut, bien sûr, celui des Harkis. L’armée française avait reçu l’ordre de les désarmer. Il lui était également et formellement interdit de les embarquer pour les mettre à l’abri en Métropole [4]. Ils firent l’objet de massacres massifs précédés des plus sauvages tortures.

Les évaluations les plus modérées estiment à 80.000 le nombre de leurs victimes. D’autres avancent des nombres sensiblement plus élevés.

En juin 1962, malgré l’exode provoqué par les enlèvements d'Européens, ceux-ci étaient encore environ 200.000 prêts à tenter de rester dans leur patrie, l'Algérie, fût-elle devenue indépendante.

À Oran, le 5 juillet 1962, au lendemain de la proclamation de l’indépendance, ils furent victimes d'une tuerie de masse. Elle fit plusieurs milliers de morts. Plus discrets parce-que répartis sur l'ensemble du territoire, mais ayant fait au moins autant de victimes que les massacres d'Oran, les enlèvements d’Européens continuèrent durant près d'un an. Les dépouilles de ceux qui ont disparu n’ont jamais été rendues à leurs familles. Il faudrait, on ne sait où, pouvoir fouiller des charniers. Leurs noms sont coulés dans le bronze sur un mur de Perpignan.

La présence de ce mur accusateur dérange. Certains voudraient le voir disparaître comme a disparu la stèle de Marignane. N’hésitant pas à inverser les rôles, ils prétendent que ce mur dédié aux victimes fait l'apologie des crimes de l'OAS.

Les Harkis et les Européens d'Algérie n'ont pas été les seules victimes du retrait de l'armée française après le 19 mars 1962. L'armée a également abandonné derrière elle les dépouilles de plusieurs centaines de jeunes soldats, tant métropolitains que pieds noirs [5]. Leurs corps n’ont pas fait l’objet de réclamations aussi insistantes que celles que les USA ont présentées au Vietminh, et Israël aux Palestiniens.

Vous avez dit « accords » ?

Ainsi, la signature des prétendus « accords » d’Évian n’a ni interrompu la tuerie, ni permis de récupérer les corps. A-t-elle au moins jeté les bases d’un accord entre la France et l’Algérie ?

En réalité, au sens juridique du terme, il n’y a jamais eu d’« accord », en 1962, entre la France et l’Algérie. D'abord, le terme même d'« accord » ne figure nulle part dans le corps du document signé à Évian. Seule la couverture de l’opuscule édité a posteriori par la Documentation française le porte. Mais il ne figure jamais dans le texte lui-même. À la seconde page, on ne parle déjà plus d'accord mais « des Déclarations d’Evian » Entre accord et déclaration, il y a plus qu’une nuance.

Dans ses interventions publiques, le général De Gaulle a d'ailleurs pris bien soin d'éviter de prononcer le terme « accord ». Il utilisa soit le terme « déclarations », soit des circonlocutions telles que « les conclusions des négociations d’Évian ».

A défaut d’en adopter la forme, le document signé à Évian contient-il au moins le fonds d’un « accord » ? Autrement dit, définit-il les droits des deux parties et les obligations que chacune s'engage à respecter ? Nullement. Le document est entièrement rédigé au futur. Il ne formule qu'un certain nombre d’intentions. Il ne précise jamais quelle partie est liée par ces intentions ni ce qui se passerait si celles-ci n'étaient pas suivies d'effet. Par qui le texte est-il signé ? Côté français, on peut admettre que les délégués du gouvernement (Louis Joxe, Robert Buron et Jean de Broglie) engageaient la parole de la France. Mais en face ? Les émissaires du FLN (Krim Belkacem, Saad Dahlab, Ben Tobbal, M'hamed Yazid) ont signé sans jamais préciser quelle personne morale ils représentaient. C’est ainsi qu’a été tournée une difficulté. En effet, s'ils avaient engagé le Gouvernement provisoire de la République algérienne, leur présence à une table de négociation, face à des émissaires du gouvernement français, aurait valu reconnaissance de facto du GPRA par le général De Gaulle. Trop compromettant tant que l'affaire n'était pas complètement bouclée !

De ce fait, les délégués algériens devaient, après signature, retourner à Tripoli faire avaliser par le GPRA et par le CNRA6 le texte qu’ils avaient signé. Mais à Tripoli, sous l’influence du colonel Boumediene, chef des armées, le GPRA refusa de « couvrir » les émissaires qu'il avait lui-même envoyés à Évian. Quel juriste international oserait accorder la moindre portée juridique [7] à un document établi dans des conditions aussi rocambolesques ?

Dans la pratique, les déclarations d’intention d'Évian n'ont servi qu'à donner une forme symbolique au transfert de pouvoir de la France au FLN. C'est à peu près tout. Et c'est bien parce que ces prétendus « accords» n’ont jamais eu de portée juridique que, bien que des clauses essentielles n’aient pas été respectées [8], le gouvernement français s’est toujours refusé à saisir le Tribunal international de La Haye. Ils n'ont d'autre valeur que celle d'une déclaration d'intention unilatérale de la France, cosignée par quatre personnalités algériennes non accréditées.

Pourtant, le comble de la clownerie diplomatico-juridique était encore à venir. Le transfert de pouvoir eut bien lieu dans les formes prévues par les "accords".

Le 3 juillet 1962, l’Exécutif de transition présidé par Abderrahmane Farès céda à Alger la place au GPRA présidé par Youssef ben Kheddha. Des élections « démocratiques» devaient suivre. Mais le 3 septembre1962, franchissant les frontières que l’armée française ne verrouillait plus, les troupes et les services spéciaux du colonel Boumediene renversaient Ben Khedda, pour le remplacer par le couple Ben Bella-Boumedienne. Ainsi, les adversaires les plus résolus des prétendus « accords » étaient-ils désormais chargés de leur mise en œuvre ! Enfin la « quille » ! Le cessez-le-feu du 19 mars n’a donc ni stoppé les tueries, ni jeté les bases d’un accord sérieux entre la France et l’Algérie. Rien à voir avec l'armistice du 11 novembre 1918 ! Quelle est donc sa signification ? Qu’est-ce qui peut bien justifier qu’on veuille célébrer cette date funeste ? Que les Algériens la commémorent, on le comprend.

Mais nous, pourquoi ? Bon sang ! Mais c’est bien sûr ! Le 19 mars annonçait « la quille ! » [9] Les « p'tits gars du contingent » allaient rentrer à la maison ! Qu’importait ce qu’ils laissaient derrière eux ? À Christian Fouchet, dernier représentant de la France en Algérie, le général De Gaulle aurait donné pour consigne : « Débarrassez-moi de ça dans les trois mois ! ». « Ça », ce n’était que deux ou trois millions de Français, familles comprises (un million de Pieds-noirs et deux millions de Français musulmans, engagés politiquement et militairement aux côtés de la France) Ces derniers n’avaient plus les moyens de se défendre puisqu’on leur avait préalablement retiré leurs armes. Quant aux Européens, ils n'avaient le choix qu'entre abandonner tous leurs biens et le pays de leurs ancêtres ou risquer d’être massacrés (comme à Oran) ou enlevés (comme les « disparus »).

Que, sans prendre la mesure de leurs responsabilités envers leurs concitoyens européens et musulmans qu'ils abandonnaient, des jeunes gens irresponsables, ignorant tout de leur Histoire[10], aient éprouvé de la joie à la perspective de rentrer chez eux en Métropole, qu'ils aient même gaiement fêté cette "quille", on peut le comprendre, même si cela fait mal.

Mais que des hommes d’âge mûr, nantis de responsabilités locales ou nationales, prêtent quarante-six ans plus tard à de telles manipulations de la mémoire, est un outrage au sens républicain de la solidarité nationale.

René MAYER
Commandeur de la Légion d’honneur
Auteur de « Algérie, mémoire déracinée » (L’Harmattan) et de "Français d'Afrique du Nord, ce qu'ils sont devenus" (chez l'auteur).

NDLR : Plusieurs municipalités, notamment en région parisienne et, en dernier lieu, la ville de Rueil-Malmaison, estimant avoir été abusées par la FNACA, ont débaptisé les rues, squares ou monuments, porteurs de plaques commémorant le « 19 mars 1962 ».

[1] Fédération Nationale des Anciens Combattants d’Algérie

[2] Voir notamment « Une ténébreuse affaire : la fusillade du 26 mars 1962 à Alger » par l’historien Jean Monneret. Ed. L’Harmattan. Mars 2009.

[3] En France aussi, en 1945, nous en avons connu de ces « combattants » plus doués pour assassiner les civils et tondre les femmes que pour monter au maquis ou rejoindre une armée régulière.

[4] Directive du ministre d’État Louis Joxe n° 125/IGAA du 16 mai 1962, suivie par une directive du ministre Pierre Mesmer menaçant les cadres de l’armée.
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[5] La Direction de la Mémoire, du Patrimoine et des Archives a recensé 386 militaires "morts pour la France hors guerre" en Algérie après le 2 juillet 1962.

[6] Conseil National de la Révolution Algérienne.

[7] Voir « Algérie, mémoire déracinée ». René Mayer. Édition L’Harmattan 1999, pages 223 à 228.

[8] « Les droits de propriété » des Européens d’Algérie devaient être « respectés » ou devaient faire l’objet de « l’octroi d’une indemnité équitable préalablement fixée », ces mêmes Français d’Algérie devaient disposer d’« une juste et authentique participation aux affaires publiques », et aux « diverses branches de la fonction publique » algérienne, « les textes officiels » devaient être « publiés ou notifiés dans la langue française », « la mise en valeur des richesses du sous-sol » saharien devait avoir « un caractère paritaire » etc.
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[9] Terme d'argot désignant la fin d'un service militaire… ou le dernier jour d'une peine de prison.

[10] Par exemple, on leur a caché et on leur cache toujours, la part cruciale prise par les Français européens et musulmans d’Afrique du Nord dans leur libération du nazisme. Le petit peuple pied-noir (un million d’habitants) a eu plus de morts au combat de 1943 à 1945, que toute l’armée française (pieds-noirs compris) durant les huit années de la guerre d’Algérie.
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4 - Denis FADDA président du CLAN-R   : Pourquoi s’accrocher à cette date du 19 mars ...? 

 

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Pourquoi le Parlement veut-il faire du 19 mars une « journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de Tunisie » ?

Qui pourrait s’opposer, a priori, à une telle journée ? Qui pourrait refuser le souvenir et le recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de cette guerre et de ces combats ? Personne. Il serait donc facile sur un tel sujet de réussir une union nationale.

Oui, vraiment facile si d’aucuns ne s’acharnaient à vouloir que cette journée soit fixée au 19 mars et à aucune autre date ! Car, ne l’oublions pas, cette journée existe déjà et a été placée, sous la présidence Chirac, au 5 décembre.

Pourquoi donc s’ « accrocher » à cette date du 19 mars au détriment de celle du 5 décembre et de toute autre ?

Pourquoi vouloir absolument imposer une date conflictuelle, quand l’année compte tant de jours ?

Pourquoi la majorité présidentielle veut-elle prendre le risque d’une nouvelle cassure entre les Français ?

Pourquoi veut-elle à ce point mépriser ceux qui ont tant souffert et les familles qui encore terriblement souffrent ?

Le 18 mars 1962 ont été signés les accords d’Évian qui prévoyaient que le 19 à midi il y aurait cessez-le feu sur l’ensemble du territoire algérien. Il n’en fut rien ; aussi pour des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants la date du 19 mars marque-t-elle le commencement de l’horreur.

En effet, si le 19 mars a représenté pour la grande majorité des combattants métropolitains la fin de leur engagement, elle a surtout représenté, pour la population d’Algérie, toutes confessions confondues, pour les supplétifs de l’Armée française et leurs familles, le début de la période la plus horrible qu’ils aient eue à connaître ; elle est associée aux plus grandes souffrances, au souvenir des plus grands drames.

Dès le soir de ce jour qui était supposé être celui du cessez-le-feu, a commencé le massacre des Harkis désarmés sur ordre du gouvernement de Paris, abandonnés, empêchés de gagner la Métropole. En quelques mois, ils ont été probablement quelque cent cinquante mille à être tués dans des conditions affreuses ; très souvent les membres de leur famille l’ont été avec eux.

Dans les semaines qui ont suivi cette date, les enlèvements et les assassinats de personnes de toutes confessions se sont multipliés, pour culminer le 5 juillet 1962 à Oran, en présence de l’Armée française. A ce jour, environ 3000 civils et quelque 500 militaires, la plupart soldats du contingent, sont encore portés disparus. Leurs enfants, leurs conjoints, ne connaîtront-ils jamais le sort qui leur a été réservé ? Certains d’entre eux les attendent toujours.

Les souffrances qu’ont connues ceux qui ont perdu la vie, comme celles vécues par ceux qui ont réussi à ne pas la perdre, au cours de mois d’horreur, ne peuvent être méprisées, et encore moins niées. Le 19 mars 1962 est la date d’un cessez-le-feu proclamé, non d’un cessez-le-feu effectif. C’est le triste anniversaire de l’abandon et de la trahison.

Ceux pour qui cette date renvoie au bon souvenir de « la quille » doivent avoir la décence de respecter ceux qui ont souffert et souffrent encore.

Le sort des Disparus civils et militaires - nous l’avons dit - n’est toujours pas connu. Quand verra-t-on notre pays agir comme l’a fait l’Argentine, par exemple ? Quand connaîtrons-nous la vérité sur le massacre des Harkis, les drames du 26 mars et du 5 juillet ? Bien des États ont osé créer une « commission Vérité et Réconciliation ».Plutôt que de diviser, il serait bien plus sage que notre parlement envisage la mise en place d’une telle commission.

Cela honorerait notre pays.

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Denis FADDA

 

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