8.1 - NON au 19 mars 1962 - Témoignages

X - Les actions - Vérité sur le 19 mars 1962.

1 -  Danielle Pister-Lopez  26 mai 2008 "J’ai lu dans le Monde diplomatique de ce mois de mai,..........."

2 -  Gilles Bonnier - "NON à la célébration du 19 mars" - Février 2010

3 - Michel Sellier ancien combattant au 1er RIMA - "Témoignage d'un appelé présent ce jour-là"

4 - Non ! La fin de la guerre d'Algérie n'est pas le 19 mars 1962 ! - l'aurore.overblog.fr - par Manuel GOMEZ.
 

 

1 -  Danielle Pister-Lopez :   "J’ai lu dans le Monde diplomatique de ce mois de mai, l’article intitulé : Sans valise ni cercueil, les Pieds-Noirs restés en Algérie. C’est assez exemplaire du style de ces faiseurs d’opinion, sûrs d’eux et dominateurs". - 26 mai 2008

Reçu ce jour 26 mai 2008

J’ai lu dans le Monde diplomatique de ce mois de mai, l’article intitulé : Sans valise ni cercueil, les Pieds-Noirs restés en Algérie. C’est assez exemplaire du style de ces faiseurs d’opinion, sûrs d’eux et dominateurs.

Il est difficile de dire que tel ou tel fait est totalement faux. Mais il y a tant d’ellipses, d’euphémismes quant il s’agit du FLN et tant d’affirmations péremptoires quand il est question des Européens, que la réalité de ce que nous avons vécue, est totalement faussée. Encore une fois, la faute nous incombe totalement : en bref, nous étions tous racistes et nous avons tous eu peur de notre ombre en nous sauvant comme des lapins ; pire, de sombres abrutis pour n’avoir pas compris que, dès le 5 juillet, les Algériens avaient tourné la page de la guerre. Bien sûr, les quelques « bavures » sont dues aux excès de l’OAS. Par exemple la manifestation du 26 mars est composée uniquement de partisans de l’OAS. Sous-entendu, la fusillade, ils l’ont bien cherchée. Si tout cela entrait dans un débat où chaque partie pouvait prendre la parole et se faire entendre, passe. Mais tout cela devient vérité incontestée. Et surtout, nous restons inaudibles : seul M. Harbi est respectable et Stora est son prophète.

J’en viens à me demander (mais c’est sans doute du pur délire), si le silence assourdissant concernant le 13 mai 1958 (pourtant un cinquantenaire, cela se célèbre généralement), alors qu’on ne peut allumer une radio, une télé ou ouvrir un journal sans que la rumeur de mai 68 ne nous enveloppe, n’est pas, en partie, concerté contre nous.

Bien sûr, les Gaullistes ne veulent sans doute pas que l’on cherche trop à éclaircir les circonstances exactes dans lesquelles De Gaulle est revenu au pouvoir, cela ressemblerait peut-être trop à une sorte de putsch. Il ne faut pas toucher à l’image du commandeur si respectueux des lois républicaines, celles-là mêmes qui ont fait qu’on ne nous a pas demandé notre avis pour savoir si nous voulions des accords d’ Évian ou non, qui pourtant nous concernaient au premier chef. Mais il serait surtout intolérable de faire réentendre ces foules réclamant de rester françaises, de voir ces scènes de fraternisation, d’entendre De Gaulle crier « Vive l’Algérie française ! ». Il ne faudrait surtout pas que certains se posent des questions sur notre éventuelle situation de victimes du cynisme politique. Et puis cela ferait tant de peine au gouvernement Algérien. Pour reprendre le titre de Serge et Merry Bromberger, Les treize complots du 13 mai, paru chez Fayard en 1959, on vivrait en 2008, le 14ème complot, médiatique celui-ci, afin de tuer à jamais cette mémoire d’une Algérie française qui n’aurait jamais dû exister et pour que ses enfants expient, jusqu’à la mort du dernier, cette faute impardonnable, celle d’avoir existé. Comme autrefois, on rejetait hors de la famille le bâtard et sa mère coupable, tandis que le père pouvait continuer à se pavaner avec les honneurs dans la société hypocrite.

C’est du délire, je vous l’accorde : l’explication est que je n’arrive pas à admettre que le Pied-Noir ne puisse être un citoyen à part entière. Il n’a qu’un statut de dihmi dans la société qui l’a accueilli à contrecœur. Beau retour culturel : c’est l’ex-métropole qui applique les lois de l’ancien colonisé.

Le jour du 60ème anniversaire de la fondation d’Israël, j’ai entendu sur France-Inter, en guise de documentaire, l’interview d’un Palestinien qui disait sa douleur de voir d’autres personnes habiter sa maison depuis 60 ans. Je suis à même de le comprendre mais pourquoi les ondes françaises n’évoquent-elles jamais notre souffrance ? Sans compter qu’il y a, à l’heure actuelle, en Israël, plus d’ Arabes de nationalité israélienne, et même députés à la Knesset, qu’il n’y a de Pieds-Noirs en Algérie. Quant à l’Assemblée nationale algérienne, il y a longtemps qu’il n’y en n’a plus.

Danielle Pister-Lopez
Université Paul Verlaine-Metz
Directrice Département Lettres modernes.

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2 -  Gilles BONNIER - "NON à la célébration du 19 mars "- Février 2010

Dates d’hommage et du souvenir pour les combats d’Afrique du Nord (1952/1962)

La journée de l'hommage national à toutes les victimes françaises, militaires et civiles, de la guerre d'Algérie est fixée au 5 décembre, d'abord par décision présidentielle de 2003 pour les militaires (25 000 tués), puis inscrite dans la loi en 2005, associant à cet hommage national les dizaines de milliers de victimes civiles françaises de la guerre d’Algérie (entre 120 à 170 000 personnes, des Harkis, des Musulmans profrançais, des Pieds noirs, ont été assassinées par les terroristes du FLN ou leurs affidés).

Les établissements publics doivent être pavoisés ce jour-là et des cérémonies sont organisées aux monuments aux morts par les préfets et des Maires dans toutes les régions. A Paris la cérémonie a lieu au Mémorial du Quai Branly et à l’Arc de triomphe.

D'autres journées du souvenir rappellent certaines tragédies de la guerre d'Algérie :

- le 25 septembre, une journée nationale d’hommage aux Harkis et leurs familles (plus de 100.000 victimes en 1962). Ce jour-là des cérémonies sont organisées par les Préfets et les Maires dans toutes les régions, à Paris l’hommage est rendu dans la cour d’honneur des Invalides et à l’Arc de triomphe le soir pour le ravivage de la flamme.

- deux dates tristement symboliques sont commémorées par toutes les associations de rapatriés et leurs sympathisants : le 26 mars pour la tuerie de la rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 et le 5 juillet pour les massacres de civils français, le 5 juillet 1962 à Oran, à l’indépendance.

- localement dans des cimetières ou au pied de stèles commémoratives, à certaines dates anniversaire, des hommages sont rendus à des personnalités ou des combattants, qui se sont sacrifiés pour la défense de la présence française en Algérie (Le Bachagha Boualam, les officiers supérieurs qui ont dit non à la trahison des promesses d’Etat, les fusillés de 1962)…

- Mais en aucun cas à la date du 19 mars et cela pour toutes les associations d’Anciens Combattants et de Rapatriés et leurs amis, sauf pour une association, la FNACA,et ses satellites, regroupant des anciens du contingent et fortement « politisée » depuis sa création. Cette association se fait beaucoup entendre, mais bien qu’elle tente de faire croire le contraire, elle reste très minoritaire dans le monde combattant.

Pourquoi ce NON catégorique à la célébration du 19 mars 1962 ?

Pourquoi toutes les associations d'Anciens Combattants (sauf la FNACA) et toutes les associations de Rapatriés, Harkis et Pieds Noirs, s’opposent à la célébration de cette date? Pourquoi les Maires et les autorités civiles et militaires doivent refuser de participer à des cérémonies proposées par la FNACA ce jour-là ?

- Le 19 mars 1962, lendemain des "Accords d'Evian " qui prévoyait le "Cessez-le - feu " en Algérie, loin d'être le signe du retour de la Paix, a été le début d'un cortège d'horreurs, d'actes de terrorisme et de barbarie de la part du FLN et de ses affidées. Le FLN a violé ces accords de cessez-le-feu avec une ampleur effroyable et l’État français n’a pas protégé ses ressortissants (Harkis, Musulmans profrançais, Pieds noirs, Français métropolitains présents en Algérie). De même plus de 600 soldats ont été assassinés ou enlevés après cette date du 19 mars 1962Alors que pendant la période allant du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962, 23 000 soldats français sont morts pour la France et aussi environ 10 000 civils français ont été les victimes innocentes du terrorisme du FLN , après le 19 Mars 1962, date des pseudos accords d'Evian et du faux « cessez-le-feu », c 'est, en quelques mois, 5 fois plus de civils français de toutes origines qui ont été les victimes d'assassinats aveugles, de massacres collectifs ou enlèvements massifs (et aussi dans certains cas peu nombreux des balles des « autorités » françaises).

Célébrer cette date du 19 mars, comme la fin de la guerre d’Algérie, alors que c‘est un jour de honte pour notre pays, c'est nier ces crimes et faire insulte à la mémoire de toutes ces victimes, c’est une provocation inacceptable pour les nombreuses familles endeuillées. Il n'y a pas eu de date de fin de cette guerre civile, que fut-la guerre d'Algérie, que l’histoire peut retenir.

- le 19 mars 1962 ce n'est pas la paix, mais une faute de la France qui n’a pas protégé « ses enfants », selon les propres propos du Président Jacques Chirac le 25 septembre 2001 à l’Elysée. Cette date est de plus l’occasion en Algérie de célébrations de la « Victoire » et de déclarations officielles souvent empreintes de haine, de mensonge d’Etat et de provocation, bien loin de la vérité et la décence qui pourraient apaiser les plaies encore vives et permettre le rapprochement souhaité entre ces deux peuples de la Méditerranée aux destins croisés.

Le 5 décembre est la date officielle et unique de commémoration et d’hommage national à toutes les victimes militaires et civiles, tombées en Algérie, soit au combat, soit victimes d'actes de terrorisme de la part du FLN, et hélas parfois aussi victimes des « forces de l’ordre » françaises.

- Loi du 23 février 2005- Article 2 – : "La Nation associe les rapatriés d’Afrique du Nord, les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres et d’exactions commis durant la guerre d’Algérie, après le 19 mars 1962 en violation des accords d’Evian, ainsi que les victimes civiles des combats de Tunisie et du Maroc, à l’hommage rendu le 5 décembre aux combattants aux morts pour la France en Afrique du Nord. "

- Dès le 26 septembre 2003, le gouvernement de la France, par décret, avait institué un ‘’Jour National de mémoire et de recueillement pour les morts pour la France en Afrique du Nord, guerre d 'Algérie et Combats du Maroc et de Tunisie de 1952 à 1962 (soit environ 25 000 soldats), le 5 décembre. C’est aussi la date de l’inauguration, par le Président CHIRAC, en 2002, Quai BRANLY, à PARIS, du Mémorial national de la guerre d'Algérie des combats du Maroc et de la Tunisie.

Cette date a été préconisée en 2003 à l'unanimité des voix (sauf celle de la FNACA) par une commission présidée par l'historien Jean Favier, réunissant 15 grandes associations nationales du monde combattant. Ceci pour mettre fin à des discussions autour d’une kyrielle de dates, entretenues depuis 1962, et qui aboutissaient malheureusement à l’absence d’hommage national.

Depuis la FNACA, soutenue par une grande partie de la gauche, n'a de cessé de refuser ce choix majoritaire, de boycotter cette journée nationale et de préconiser de "fêter" le 19 Mars comme fin de la guerre d’Algérie (ce qui ne peut être vraie que pour les militaires du contingent rapatriés en métropole à cette date) et jour du souvenir des « morts pour la France », ce même jour qui est célébré en Algérie comme la Victoire sur la France. Depuis des années La FNACA consacre toutes ses forces et mobilise ses « militants » pour promouvoir la célébration du 19 mars, essaye de convaincre ou harcèle les Mairies pour qu’ils soutiennent cette officialisation ou cette « promotion » de la date du (faux) cessez-le-feu et en même temps la FNACA refuse de participer aux cérémonies du 5 décembre. Elle se livre en parallèle à une offensive de « bourrage de crâne » d’envergure auprès des établissements scolaires.

Tous les Présidents de la République de la 5 éme République, depuis Georges Pompidou (y compris François Mitterrand) se sont prononcés contre toute célébration officielle à l’occasion du 19 Mars

- Jacques Chirac, le 25 septembre 2001, première journée nationale d'hommage aux Harkis : "Pour les populations civiles, le 19 mars 1962 a marqué la fin des hostilités militaires, mais pas la fin des souffrances. D'autres épreuves, d'autres massacres sont venus s'ajouter aux peines endurées pendant plus de sept ans.

Qu'elles soient tombées avant ou après le cessez-le-feu, nous devons à toutes les victimes l'hommage du souvenir. Oublier une partie d'entre elles, ce serait les trahir toutes. Notre premier devoir, c'est la vérité. Les anciens des forces supplétives, les Harkis et leurs familles, ont été les victimes d'une terrible tragédie. Les massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, laisseront pour toujours l'empreinte irréparable de la barbarie. Ils doivent être reconnus. La France, en quittant le sol algérien, n'a pas su les empêcher.

Elle n'a pas su sauver ses enfants. "

- Nicolas Sarkozy, le 31 mars 2007 : "Entre les accords d'Evian en mars et l'indépendance algérienne en juillet 1962, l 'Algérie a vécu une période de semi-anarchie au cours de laquelle de nombreuses et barbares exactions furent commises contre les supposés ennemis de la patrie algérienne. Plusieurs milliers de Harkis ont été massacrés, au mépris des accords d'Evian... En l'absence de plan d'évacuation ou, il faut le dire, de volonté politique, seuls 10% d'entre eux purent s'établir en France entre 1962 et 1968 ... ".

Le 16 avril 2007dans une lettre aux associations : "Il n’est pas question que le 19 mars soit une date officielle de commémoration. Il est arrogant de condamner et de mépriser la douleur qui fut la vôtre et celle de vos familles lorsque vous fûtes chassés de vos terres, de vos maisons, et séparés de vos amis. Vous avez tout perdu. Vous avez été victimes d'une histoire et encore victimes d’un mépris....Votre mémoire a été incomprise et parfois souillée par des idéologies plus que par des réalités. "

4 / lors de la discussion en 2002 de la proposition de loi déposée par les députés socialistes et communistes, sous le gouvernement de L. Jospin, tous les députés de droite et ceux du centre (à quelques exceptions près) ont refusé, lors du vote, la date du 19 mars 1962 pour une commémoration des victimes françaises de la guerre d’Algérie. On peut consulter leurs interventions dans les comptes-rendus des séances de l'Assemblée nationale des 15 et 22 janvier 2002.

La célébration du 19 mars 1962 est indigne, les élus qui s’y associent sont soit mal informés, soit sur la ligne de la FNACA.

Note de Gilles Bonnier à l’intention d’élus locaux, février 2010

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3 - Michel Sellier ancien combattant au 1er RIMA - "Témoignage d'un appelé présent ce jour-là"

J'entends dire beaucoup de choses à propos du 19 mars 1962.

Mais beaucoup d'appelés du contingent, qui en parlent aujourd'hui, n'étaient plus en Algérie à cette date car l'immense majorité de ceux qui ont effectué leur service miliaire là-bas l'ont fait entre 1956 et 1961. Ils n'ont eu connaissance de la fin tragique de la guerre d'Algérie qu'au travers des journaux et de la radio de métropole.

Je fais partie des dernières classes (1961) qui ont réellement vécu cette tragédie. AVANT, LE JOUR MEME ET BIEN APRES.

Je suis arrivé en juillet 1961 à Palestro où l'Armée française, appelés, harkis et engagés, achevait la reprise en main de tout le secteur et se rendait maîtresse du terrain  dans les moindres recoins de cette région qui avait été l'une des plus dures. Vainqueurs sur le terrain mais aussi parmi la population autochtone et néanmoins française qui nous témoignait sa reconnaissance de la sécurité retrouvée et de notre immense dévouement sur le plan de la santé et de l'éducation dans le moindre douar. Oui j'ai connu fin 1961 des traversées des gorges de Palestro presque touristiques et je me souviens de ce Noël presque enchanteur, si ce n'était le cruel éloignement de nos familles, autour du colonel au camp CCS. Puis ce fut le début du drame. On nous annonça qu'il fallait quitter cette région que nous avions bel et bien pacifiée pour monter sur Alger, à Aïn Taya exactement afin de contrer toute opposition des Français de là-bas à la conclusion prochaine des accords d'Evian avec le FLN voulus par De Gaulle pour en finir avec l'Algérie.

Je ne suis reparti que fin novembre 1962 et je peux témoigner que le 19 mars, date du cessez-le-feu prévu par ces accords ne vit malheureusement pas la fin effective des combats et fut, en fait, ressentie par beaucoup de Français, et à juste titre, comme une amère défaite. Bon nombre de mes camarades et moi-même, ne comprenions pas cet abandon incompréhensible du gouvernement de De Gaulle, étant donné que l'Armée maîtrisait alors la situation presque partout sur le terrain, tant à Alger que dans le bled. Toutefois l'annonce du cessez-le-feu nous remplît d'un lâche soulagement : pour nous autres appelés, il signifiait que nous allions renter dans nos foyers, retrouver nos chères familles, la "quille" quoi!

Mais nous allions vite déchanter. Notre maintien sous les drapeaux se poursuivait bel et bien étant donné la gravité de la situation dès le lendemain du 19 mars. C'était loin d'être terminé : des dizaines de milliers de Français d'Algérie allaient encore tomber. Ainsi fut  atrocement égorgé, émasculé et mutilé, mon camarade kabyle, le sergent A. qui nous avait escortés dans le train nous conduisant d'Alger à Palestro le 14 juillet 1961. Il y a eu plus de morts chez les Français entre le 19 mars et le 1er juillet 1962 que pendant toute la guerre d'Algérie. D'ailleurs la loi n° 74-1044 du 9.12.1974, qui est à l'origine de ma carte d'Ancien Combattant tient compte de cet état de poursuite des combats jusqu'au 1er juillet 1962.

Combien de violations des accords de cessez-le-feu par le FLN !
...
Et puis, ces jours et ces nuits interminables de bouclages de quartiers dans Alger assurés par mon unité  jusqu'en juin 1962 avec l'horrible sensation de ne plus combattre un ennemi mais nos propres frères , les Français d'Algérie dont beaucoup ne pouvaient se résoudre à accepter cet abandon incompréhensible de la Mère Patrie et étaient entrés en résistance pour essayer désespérément de sauver ce qui étai un coin de France depuis 130 ans. Depuis plus longtemps que Nice et la Savoie qui n'intégrèrent définitivement la France qu'en 1960
...
Le 19 mars fut en fait une victoire inespérée pour le FLN qui voyait son écrasante défaite sur le terrain se transformer en victoire morale aux yeux du monde par cette proclamation du cessez-le-feu qui leur était apportée sur un plateau par De Gaulle.

Ressentie comme une honteuse reculade ...
Ressentie comme une trahison ...
Ressentie comme une cuisante défaite pour la France

C'est comme si on commémorait l'armistice de juin 1940 ...

Michel SELLIER
Ancien combattant au 1er RIMA
Appelé du contingent - Classe 6I -IA

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4 - Non ! La fin de la guerre d'Algérie n'est pas le 19 mars 1962 ! - l'aurore.overblog.fr - par Manuel GOMEZ.

Manuel Gomez

26 Janvier 2014

**Enlevé le 5 juillet 1962 près d’Oran, Paul, Hubert, Marie TEUMA a été tué à la mitraillette (selon un rapport international de la Croix Rouge), sur la route de Lartigues, en compagnie de trois collaborateurs, alors qu’il livrait des boissons sur la base militaire aéronavale de Lartigues.

Par jugement du 26 décembre 2013, le Parquet confirme la condamnation du Ministère de la Défense et ordonne l'adjonction de la mention «Mort pour la France» sur l'acte de décès de M. Paul, Hubert, Marie TEUMA né le 30 juillet 1918 à Carcès (Var) et décédé le 5 juillet 1962 à Lartigues (Algérie).

La Cour d’Appel de Rennes avait le 15 octobre 2013 reconnu par jugement que les circonstances de son décès résultaient d’actes de violence constituant une suite directe des faits de guerre et permettant donc l’apposition de la mention « Mort pour la France », conformément aux dispositions de la loi du 28 février 1922 et de l’ordonnance du 2 novembre 1945 relatives aux actes de décès des militaires et civils.

Le ministère des Affaires Etrangères et Européennes de Nantes (44) a été avisé afin de procéder de cette inscription en marge de l’acte de décès de Paul Teuma.

Cette mention « Mort pour la France » lui avait été accordée en 2009 (n°126-2009) puis retirée par le ministre de la Défense, M. Hervé Morin, au motif que Paul TEUMA avait été victime d’un acte mortel postérieur au 2 Juillet 1962 date de la fin de la guerre d’Algérie. (On constate que le ministère de la Défense considère que la date de la fin de la guerre d’Algérie est le 2 juillet 1962 et non le 19 mars.)

*Il s’agit là d’un jugement d’une importance capitale !

Il met un point final à la controverse qui oppose la très grande majorité des Français d’Algérie, des anciens combattants et des Harkis au sujet de la date reconnue officiellement par la gauche socialo-communiste et la FNACA (c’est-à-dire le 19 mars 1962 suite aux accords d’Evian) qui n’est pas exacte.

Les civils et militaires enlevés, disparus et assassinés après cette date du 19 mars 1962 vont être enfin reconnus comme victimes : « D'actes de violence constituant une suite direct de faits de guerre » (Code des pensions militaires d'invalidité et des victimes de la guerre : Article L488 de la loi n°2005-1719 du 30 décembre 2005).

Ce jugement va faire jurisprudence et dès lors les milliers de Français d’Algérie et de Harkis enlevés, disparus et assassinés entre ce 19 mars et la date de l’indépendance de l’Algérie soit le 2 juillet 1962, ainsi que les milliers qui ont subis le même sort après ce 2 juillet à Oran, ne doivent pas hésiter à faire demande de la mention « Mort pour la France » auprès de l’ONAC.

*Pour trois raisons majeures :

- 1/ Honorer la mémoire de leurs disparus.
- 2/ Pour que notre histoire soit reconnue et respectée.
- 3/ Pour que leur sacrifice soit crédité au nom de l’intérêt supérieur de l’Etat.

**Nous attendons du Président de la République et de son gouvernement qu’ils tiennent compte de ce jugement pour revenir sur leur décision de retenir la date du 19 mars 1962 comme étant celle de la fin de la guerre d’Algérie.

**Que les maires de certaines communes et villes débaptisent dans les plus brefs délais les places, rues, squares, etc. célébrant cette date désormais non reconnue.

La reconnaissance officielle de « Morts pour la France » après le 2 juillet 1962, date de l’indépendance de l’Algérie décidée suite aux « accords d’Evian », est bien la preuve que ceux-ci n’ont jamais été respectés et ne symbolisent en aucun cas la fin de la guerre d’Algérie !

 

 

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