8.1 - NON au 19 mars 1962 - Témoignages

X - Les actions - Vérité sur le 19 mars 1962.  

2 -  Gilles BONNIER - "NON à la célébration du 19 mars "- Février 2010

Dates d’hommage et du souvenir pour les combats d’Afrique du Nord (1952/1962)

La journée de l'hommage national à toutes les victimes françaises, militaires et civiles, de la guerre d'Algérie est fixée au 5 décembre, d'abord par décision présidentielle de 2003 pour les militaires (25 000 tués), puis inscrite dans la loi en 2005, associant à cet hommage national les dizaines de milliers de victimes civiles françaises de la guerre d’Algérie (entre 120 à 170 000 personnes, des Harkis, des Musulmans profrançais, des Pieds noirs, ont été assassinées par les terroristes du FLN ou leurs affidés).

Les établissements publics doivent être pavoisés ce jour-là et des cérémonies sont organisées aux monuments aux morts par les préfets et des Maires dans toutes les régions. A Paris la cérémonie a lieu au Mémorial du Quai Branly et à l’Arc de triomphe.

D'autres journées du souvenir rappellent certaines tragédies de la guerre d'Algérie :

- le 25 septembre, une journée nationale d’hommage aux Harkis et leurs familles (plus de 100.000 victimes en 1962). Ce jour-là des cérémonies sont organisées par les Préfets et les Maires dans toutes les régions, à Paris l’hommage est rendu dans la cour d’honneur des Invalides et à l’Arc de triomphe le soir pour le ravivage de la flamme.

- deux dates tristement symboliques sont commémorées par toutes les associations de rapatriés et leurs sympathisants : le 26 mars pour la tuerie de la rue d’Isly à Alger le 26 mars 1962 et le 5 juillet pour les massacres de civils français, le 5 juillet 1962 à Oran, à l’indépendance.

- localement dans des cimetières ou au pied de stèles commémoratives, à certaines dates anniversaire, des hommages sont rendus à des personnalités ou des combattants, qui se sont sacrifiés pour la défense de la présence française en Algérie (Le Bachagha Boualam, les officiers supérieurs qui ont dit non à la trahison des promesses d’Etat, les fusillés de 1962)…

- Mais en aucun cas à la date du 19 mars et cela pour toutes les associations d’Anciens Combattants et de Rapatriés et leurs amis, sauf pour une association, la FNACA,et ses satellites, regroupant des anciens du contingent et fortement « politisée » depuis sa création. Cette association se fait beaucoup entendre, mais bien qu’elle tente de faire croire le contraire, elle reste très minoritaire dans le monde combattant.

Pourquoi ce NON catégorique à la célébration du 19 mars 1962 ?

Pourquoi toutes les associations d'Anciens Combattants (sauf la FNACA) et toutes les associations de Rapatriés, Harkis et Pieds Noirs, s’opposent à la célébration de cette date? Pourquoi les Maires et les autorités civiles et militaires doivent refuser de participer à des cérémonies proposées par la FNACA ce jour-là ?

- Le 19 mars 1962, lendemain des "Accords d'Evian " qui prévoyait le "Cessez-le - feu " en Algérie, loin d'être le signe du retour de la Paix, a été le début d'un cortège d'horreurs, d'actes de terrorisme et de barbarie de la part du FLN et de ses affidées. Le FLN a violé ces accords de cessez-le-feu avec une ampleur effroyable et l’État français n’a pas protégé ses ressortissants (Harkis, Musulmans profrançais, Pieds noirs, Français métropolitains présents en Algérie). De même plus de 600 soldats ont été assassinés ou enlevés après cette date du 19 mars 1962Alors que pendant la période allant du 1er novembre 1954 au 19 mars 1962, 23 000 soldats français sont morts pour la France et aussi environ 10 000 civils français ont été les victimes innocentes du terrorisme du FLN , après le 19 Mars 1962, date des pseudos accords d'Evian et du faux « cessez-le-feu », c 'est, en quelques mois, 5 fois plus de civils français de toutes origines qui ont été les victimes d'assassinats aveugles, de massacres collectifs ou enlèvements massifs (et aussi dans certains cas peu nombreux des balles des « autorités » françaises).

Célébrer cette date du 19 mars, comme la fin de la guerre d’Algérie, alors que c‘est un jour de honte pour notre pays, c'est nier ces crimes et faire insulte à la mémoire de toutes ces victimes, c’est une provocation inacceptable pour les nombreuses familles endeuillées. Il n'y a pas eu de date de fin de cette guerre civile, que fut-la guerre d'Algérie, que l’histoire peut retenir.

- le 19 mars 1962 ce n'est pas la paix, mais une faute de la France qui n’a pas protégé « ses enfants », selon les propres propos du Président Jacques Chirac le 25 septembre 2001 à l’Elysée. Cette date est de plus l’occasion en Algérie de célébrations de la « Victoire » et de déclarations officielles souvent empreintes de haine, de mensonge d’Etat et de provocation, bien loin de la vérité et la décence qui pourraient apaiser les plaies encore vives et permettre le rapprochement souhaité entre ces deux peuples de la Méditerranée aux destins croisés.

Le 5 décembre est la date officielle et unique de commémoration et d’hommage national à toutes les victimes militaires et civiles, tombées en Algérie, soit au combat, soit victimes d'actes de terrorisme de la part du FLN, et hélas parfois aussi victimes des « forces de l’ordre » françaises.

- Loi du 23 février 2005- Article 2 – : "La Nation associe les rapatriés d’Afrique du Nord, les personnes disparues et les populations civiles victimes de massacres et d’exactions commis durant la guerre d’Algérie, après le 19 mars 1962 en violation des accords d’Evian, ainsi que les victimes civiles des combats de Tunisie et du Maroc, à l’hommage rendu le 5 décembre aux combattants aux morts pour la France en Afrique du Nord. "

- Dès le 26 septembre 2003, le gouvernement de la France, par décret, avait institué un ‘’Jour National de mémoire et de recueillement pour les morts pour la France en Afrique du Nord, guerre d 'Algérie et Combats du Maroc et de Tunisie de 1952 à 1962 (soit environ 25 000 soldats), le 5 décembre. C’est aussi la date de l’inauguration, par le Président CHIRAC, en 2002, Quai BRANLY, à PARIS, du Mémorial national de la guerre d'Algérie des combats du Maroc et de la Tunisie.

Cette date a été préconisée en 2003 à l'unanimité des voix (sauf celle de la FNACA) par une commission présidée par l'historien Jean Favier, réunissant 15 grandes associations nationales du monde combattant. Ceci pour mettre fin à des discussions autour d’une kyrielle de dates, entretenues depuis 1962, et qui aboutissaient malheureusement à l’absence d’hommage national.

Depuis la FNACA, soutenue par une grande partie de la gauche, n'a de cessé de refuser ce choix majoritaire, de boycotter cette journée nationale et de préconiser de "fêter" le 19 Mars comme fin de la guerre d’Algérie (ce qui ne peut être vraie que pour les militaires du contingent rapatriés en métropole à cette date) et jour du souvenir des « morts pour la France », ce même jour qui est célébré en Algérie comme la Victoire sur la France. Depuis des années La FNACA consacre toutes ses forces et mobilise ses « militants » pour promouvoir la célébration du 19 mars, essaye de convaincre ou harcèle les Mairies pour qu’ils soutiennent cette officialisation ou cette « promotion » de la date du (faux) cessez-le-feu et en même temps la FNACA refuse de participer aux cérémonies du 5 décembre. Elle se livre en parallèle à une offensive de « bourrage de crâne » d’envergure auprès des établissements scolaires.

Tous les Présidents de la République de la 5 éme République, depuis Georges Pompidou (y compris François Mitterrand) se sont prononcés contre toute célébration officielle à l’occasion du 19 Mars

- Jacques Chirac, le 25 septembre 2001, première journée nationale d'hommage aux Harkis : "Pour les populations civiles, le 19 mars 1962 a marqué la fin des hostilités militaires, mais pas la fin des souffrances. D'autres épreuves, d'autres massacres sont venus s'ajouter aux peines endurées pendant plus de sept ans.

Qu'elles soient tombées avant ou après le cessez-le-feu, nous devons à toutes les victimes l'hommage du souvenir. Oublier une partie d'entre elles, ce serait les trahir toutes. Notre premier devoir, c'est la vérité. Les anciens des forces supplétives, les Harkis et leurs familles, ont été les victimes d'une terrible tragédie. Les massacres commis en 1962, frappant les militaires comme les civils, les femmes comme les enfants, laisseront pour toujours l'empreinte irréparable de la barbarie. Ils doivent être reconnus. La France, en quittant le sol algérien, n'a pas su les empêcher.

Elle n'a pas su sauver ses enfants. "

- Nicolas Sarkozy, le 31 mars 2007 : "Entre les accords d'Evian en mars et l'indépendance algérienne en juillet 1962, l 'Algérie a vécu une période de semi-anarchie au cours de laquelle de nombreuses et barbares exactions furent commises contre les supposés ennemis de la patrie algérienne. Plusieurs milliers de Harkis ont été massacrés, au mépris des accords d'Evian... En l'absence de plan d'évacuation ou, il faut le dire, de volonté politique, seuls 10% d'entre eux purent s'établir en France entre 1962 et 1968 ... ".

Le 16 avril 2007dans une lettre aux associations : "Il n’est pas question que le 19 mars soit une date officielle de commémoration. Il est arrogant de condamner et de mépriser la douleur qui fut la vôtre et celle de vos familles lorsque vous fûtes chassés de vos terres, de vos maisons, et séparés de vos amis. Vous avez tout perdu. Vous avez été victimes d'une histoire et encore victimes d’un mépris....Votre mémoire a été incomprise et parfois souillée par des idéologies plus que par des réalités. "

4 / lors de la discussion en 2002 de la proposition de loi déposée par les députés socialistes et communistes, sous le gouvernement de L. Jospin, tous les députés de droite et ceux du centre (à quelques exceptions près) ont refusé, lors du vote, la date du 19 mars 1962 pour une commémoration des victimes françaises de la guerre d’Algérie. On peut consulter leurs interventions dans les comptes-rendus des séances de l'Assemblée nationale des 15 et 22 janvier 2002.

La célébration du 19 mars 1962 est indigne, les élus qui s’y associent sont soit mal informés, soit sur la ligne de la FNACA.

Note de Gilles Bonnier à l’intention d’élus locaux, février 2010

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