8.8 - Reponse de Nicole GUIRAUD au documentaire d’Yves Boisset sur LA BATAILLE D’ALGER /1957

Les “sages” du  Conseil de l’ONU, “ne considérant  pas les terroristes  comme des salauds”,  étaient-ils bien  informés sur les atrocités perpétrées par ces “salauds” ?? Leur apathie ne fit que renforcer ces derniers dans leur sentiment d’impunité et d’irresponsabilité, et leur permit de poursuivre leurs activités meurtrières jusqu’à la capture de Yacef Saadi en compagnie de  Zohra Drif et la mort d’Ali la Pointe et de son groupe, ce qui signa la fin de la “saga de la Casbah”.
Le succès de l’Armée française fut  aussi selon l’auteur, “un drame moral pour l‘Armée occidentale et chrétienne” en raison des méthodes employées pendant la Bataille d’Alger :   la torture, dont la problé-   matique fut  instrumentalisée par les supporters du  FLN.

La propagande fut  si bien orchestrée  qu’elle fonctionne toujours.
La défaite militaire du FLN ayant été transformée par la magie élyséenne et onusienne en  “victoire politique”, les Grandes Consciences de l’Hexagone dénoncèrent la torture  unilatéralement  et décidèrent, avec un cynisme sans précédent, d’ignorer ouvertement les victimes du terrorisme.

La protestation contre leurs souffrances fut donc étouffée, et sacrifiée à celles des “torturés”  par l’Armée française. Traumatisées à vie, elles furent réduites au silence par le Pouvoir et les médias.
Culpabilisée à mort, l’Armée française le fut également.
Depuis, ces victimes n’ont toujours pas droit à la parole. On ne les tolère que muettes.
Mais quelle différence entre les rescapés des bombes et attentats FLN, mutilés, traumatisés,  invalides à vie (lors des attentats, souvent des enfants), et les victimes des tortures de l’Armée française ?

Les conséquences des attentats ne sont-elles pas, elles aussi une TORTURE physique et morale, et de surcroît permanente ? Ces victimes ne sont-elles pas, elles aussi, des TORTURÉS au même titre que les autres ?
La négation de la responsabilité des bourreaux envers leurs victimes n’est-elle pas une  TORTURE supplémentaire ?
La longue occultation  des victimes du FLN par la nation, malgré le “bonbon” du 5 décembre, n’ajoute-t-elle pas à cette TORTURE morale permanente ?

Et la collaboration des médias dans cette honteuse entreprise de “complot du silence”  protégeant les criminels du FLN,  par ex. en diffusant ce film si complaisant pour eux, ne participe-t-elle pas à cette TORTURE inadmissible envers leurs victimes ?
Et, pour reprendre les déclarations de deux de nos “Grandes Consciences” (Bollardiere et Teitgen), si “le tortionnaire s‘humilie…”, qu’en est-t-il des terroristes et autres poseuses de bombes ?

Ne se sont-ils pas aussi abaissés au plus bas niveau, avilis par leurs actes odieux envers des innocents ?
De cette boite de Pandore sortiront beaucoup de  “tortionnaires qui s‘humilient ”….!
Alors de grâce.., plus de faux-fuyants,  plus de leçons de morale !…
Cessons ces comédies hypocrites, ces mensonges infamants, et retournons à la rigueur des  faits.
Si on condamne la torture de l‘Armée, on doit tout autant condamner le terrorisme du FLN.

Il est regrettable que ce film d’Yves Boisset, à la limite de l’apologie de criminels “de guerre“, n’ait pas eu le courage de le faire jusqu’au bout.
Et si les victimes de tortures ou d’exécutions sommaires ordonnées par l’Armée française sont en droit d’attendre une reconnaissance (ce qui d‘ailleurs est le cas depuis un certain temps déjà), les victimes des attentats perpétrés par les terroristes FLN le sont tout autant !
Car il ne peut y avoir deux poids deux mesures…

La seule différence étant que ces dernières attendent toujours la même reconnaissance, la même sollicitude et la même repentance qu’Yves Boisset et France 2 témoignent envers les bourreaux …
Car c’est bien ce qui se produit dans ce film très orienté, les bourreaux du  FLN  se présentant comme des “Résistants“ (!), les exécutants fidèles d‘une “Cause Juste” (!),  des  “icônes de la Révolution” adulées, sanctifiées, intouchables, et surtout - malgré les simagrées grotesques de Y. Saadi - incapables de la moindre compassion envers leurs victimes, car trop confortablement installées dans leur auto- satisfaction, et nulle part confrontées aux  conséquences réelles de leurs “œuvres” …!

Il est donc bien évident que dans ces conditions il ne faudra pas attendre, ni de la part des victimes du FLN ni de ceux qui les soutiennent, une quelconque “Repentance” quant à la période française en Algérie. Il ne pourra jamais être question d’une Repentance UNILATÉRALE.

Et ce n’est pas Yves Boisset et Yacef Saadi, tout fiers d’annoncer que “La Bataille d‘Alger” de Gillo Pontecorvo a été visionné par le Pentagone (!), qui y changeront quelque chose …
Car pour atteindre un véritable apaisement, il faudrait d’abord que les tueurs du FLN/ALN et ceux qui les aidèrent puissent se libérer de leur auto complaisance et de leur négationnisme,   et qu’ils fassent repentance auprès des victimes sacrifiées sur l’autel de leur “Révolution”,  en reconnaissant qu‘elles aussi sont des torturés a vie !

Il faudrait également que les médias français cessent de leur côté, de perpétuer cette  TORTURE en refusant dorénavant de diffuser des films aussi complaisants envers des terroristes.
Il faudrait enfin cesser d’intervertir les faits et de mélanger les causes et les effets …!.

Ce serait cela, le vrai “courage des héros”.
Au vu de ce documentaire, nous en sommes loin encore,  hélas…
Car j’ai eu honte devant ce film pervers et manichéen.
Pas pour moi, ni pour les autres victimes du  FLN …

- Mais j’ai eu honte  pour ces terroristes irresponsables, qui n’ont toujours rien compris aux conséquences et aux implications de leurs actes.
- J’ai eu honte  pour le réalisateur Yves Boisset qui, se faisant le complice de leur narcissisme en leur rendant un hommage appuyé sans aucun scrupule ni aucune distance, à totalement compromis le but de son enquête : “COMPRENDRE …”
- J’ai eu honte pour les programmateurs de France 2 qui, en diffusant le film sans commentaires et sans débats, ont permis ce nouveau dérapage dans la voie de la déshumanisation des victimes du FLN.
- Et enfin, j’ai eu honte pour ces Français qui démissionnent face à leurs anciens “Vainqueurs” et ainsi déshonorent les victimes, leurs propres enfants .

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