8.4 - De Gaulle et l'Eglise de France

Michel de Crousnilhon
Le Concorde

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                                                 Archevêché de Paris
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Je viens de voir et d'écouter sur Ie site charles-de-gaulle.org les extraits de votre intervention au colloque organise en novembre par la Fondation Charles de Gaulle au collège des Bemardins. Venant d'une des plus hautes autorités religieuses franyaises, votre intervention a surpris, et même choque, en ce qu' elle semble donner une caution « chrétienne » a l'idolâtrie du Général-Président.

Certes, je ne dénie pas au personnage ses qualités intellectuelles, voire morales (intégrité), ni les témoignages de foi «discrets mais non affiches » que vous avez évoqués.

Mais il parait inouï qu'aient été complétement occultées de multiples actions tout à fait étrangère à une attitude chrétienne : orgueil, infatuation, intolérance, vindicte, mépris, haine, machiavélisme. Permettez-moi d'en citer quelques exemples :
* Orgueil : de Gaulle a prétendu définir ce qui était le bien (se rallier à la «France Libre ») et le mal (signer l'armistice, servir le gouvernement, dit « de Vichy»). Son départ offusque quand il a été
désavoué par le suffrage universel!'
* Infatuation : pour conforter sa légende, il parlait de lui a la troisième personne.
* Mépris : à un interlocuteur plaidant la cause d'« Français libre » qui l' avait critiqué et qu'il voulait exclure, «Est-ce qu'il se couche ? ». Nul n'a oublié « Les Français sont des veaux »....
* Intolérance : de Gaulle a toujours été un ferment de division, aussi bien pendant et après la seconde guerre mondiale, qu'après son retour au pouvoir en 1958. On en voit aujourd'hui encore les conséquences, ses «héritiers », comme ses ex-complices. socialo-communistes, imposant la
gende du sauveur de la patrie.
* Vindicte : Churchill et Roosevelt craignaient une guerre civile française et voulaient modérer son appétit de vengeance; on sait a quel point l’épuration fut massive a la Libération. Certes, le Président du gouvernement provisoire voulait donner du grain a moudre à ses alliés communistes, auxquels il avait déjà sacrifié Pucheu à Alger, en 1943, au nom de la « raison d'Etat ».
* Haine : traitement réservé à l'Amiral Muselier après un « faux» confectionné par son entourage de Londres, exécutions et révocations multiples après la guerre,
acharnement 11 faire condamner 11 mort Ie Général Jouhaud (sauvé par M. Pompidou), puis Ie Colonel Bastien Thiry, exécuté, lui après un jugement par un tribunal d'exception fantoche (le seul membre qui ne l’élit pas été, le Général de Larminat, désigné pour Ie présider, s'est suicidé peu avant le procès) et d'autres défenseurs de l'honneur de la France; il est vrai que le Pape n' avait pas encore qualifié la peine de mort d'inutile et inhumaine. Je citerai encore Ie massacre de la rue d'Isly, le bouclage par les gardes mobiles et le mitraillage par l'aviation du quartier de Bab-el-Oued, en raison de son soutien massif à l'OAS.
* Machiavélisme : tous les moyens - mensonges, calomnies, recours à des tueurs, déportations - ont été utilisés pour parvenir à ses fins politiques. Faut-il rappeler que «le Général» a approuvé (sinon commandité) le meurtre de l'Amiral Darlan, les tentatives d'assassinats contre Ie Général Giraud, contre M. Soustelle et d'autres, l’enlèvement en Allemagne du colonel Argoud ? Sa trahison, enfin, de la parole donnée en négociant la livraison pure et simple de I' Algérie à la faction marxiste-islamiste du FLN qui s'est évidemment empressée de ne pas appliquer les accords d'Evian, sans que Ie gouvernement français s'en émeuve .. Inhumanité: Aucune pensée, dans les appels de juin 1940, pour les 100.000 Français tués au combat, ni pour les 1.850.000 prisonniers, ni pour les 8 millions de réfugiés belges et français. Aucun mot d'excuse, de regret ou de compassion pour les harkis désarmés et voués aux pires traitements, pour les réfugies français d' Algérie abandonnés sur place (l'Armée avait pour consigne de ne pas intervenir), ni même pour les militaires prisonniers du FLN, quelque 100.000 victimes au total, hommes, femmes et enfants martyrisés après l'indépendance, disparus.
Tout cela, était-il décent de ne pas y faire au moins allusion au lieu de vous efforcer de rechercher les racines chrétiennes de cet homme politique qui a toujours confondu ses ambitions personnelles avec « l’idée qu'il se faisait de la France ».

 

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Le Comité VERITAS, a trainé Joseph KATZ, le boucher d’Oran sur le banc d’infamie et fait reconnaître par un juge d’instruction français, la réalité des massacres d’Oran le 5 Juillet 1962. Il est décédé avant l'issue de son procès.Christian Fouchet, après les accords d'Evian (19 mars 1962) est nommé au poste "Délicat" de Haut-Commissaire en Algérie.

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