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IV - Date emblématique d'un massacre collectif de - Lundi 26 mars 1962 à Alger.

1 - LA PRESSE EN ALGÉRIE
2 - LA PRESSE FRANÇAISE SOUS CENSURE
3 - LA PRESSE ÉTRANGÈRE
4 - LA PRESSE AMÉRICAINE
5 - Commentaires de Philippe Nobili - envoi de Jean-Michel Loiseur

1 - LA PRESSE EN ALGÉRIE

La Dépêche d'Algérie


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Le journal d'Alger


L'Echo d'Alger

L'Echo d'Oran

C'est nous les Africains



IV - Date emblématique d'un massacre collectif  - Lundi 26 mars 1962 à Alger

2 - LA PRESSE FRANÇAISE (sous censure)

LE FIGARO – 27 MARS 1962

« La fusillade provoque une panique indescriptible. Elle dure une dizaine de minutes et nous semble interminable. Nous nous couchons, à plat ventre, le long d’une palissade à une angle du carrefour Isly-Pasteur… Nous voyons une jeune mère tourner en rond, comme une folle, son bébé dans les bras… Des flaques sanglantes maculent la rue. Des dizaines de personnes, parmi lesquelles des femmes et des enfants, ont été fauchées par les rafales. Des blessés geignent ou appellent au secours… »

L’AURORE – 27 MARS 1962

« Le cortège avait passé sans difficulté le barrage des soldats musulmans disposé à l’entrée de la rue d’Isly. Ce sont ces mêmes soldats qui ont mis leurs armes en batterie et tiré dans le dos des derniers manifestants du cortège ; A l’hôpital Mustapha où ont été transportées les victimes, les chirurgiens confirmeront, par la suite, que la plupart ont été touchées, à bout portant, dans le dos ou à la tête. »

PARIS MATCH – 7 AVRIL 1962

Ils s’étaient couchés mais tous ne se sont pas relevés. Lorsque la panique cessa, les passants hébétés se relevèrent et eurent sous les yeux un spectacle atroce :  la rue était jonchée de corps. On les tirait hâtivement sous les portes cochères. Au coin de la rue d’Isly et de la rue de Chanzy, une vieille femme et sa fille étaient tombées, l’une contre l’autre. On emmena 46 morts par camions à l’hôpital de Mustapha. Il y avait aussi près de 200 blessés dont plusieurs, peu après, devaient succomber.


IV - Date emblématique d'un massacre collectif  - Lundi 26 mars 1962 à Alger

3 - LA PRESSE ANGLAISE

AGENCE REUTER

Avant que les troupes ouvrent le feu, quelques trois mille manifestants avaient passé devant elles sans résistance, le long de la rue d’Isly en direction de Bab el Oued. Puis un officier donna un ordre aux troupes et s’adressa au premier rang de la foule qui avançait. Les manifestants qui l’entendirent crièrent des protestations mais s’arrêtèrent. Alors, quelques uns reprirent leur marche. Les soldats, une vingtaine appartenant à un régiment d’infanterie mixte, franco-musulman, se rapprochèrent, épaule contre épaule, en travers de la rue. Comme la foule avançait encore, ils ouvrirent le feu.

Fondée en 1851 à Londres, l'agence de presse Reuters fait partie des agences de presse mondiales et généralistes, activité historique qui représente une petite partie de son chiffre d'affaires, majoritairement consacré à l'information financière.

DAILY EXPRESS

Des soldats de l’Armée française aujourd’hui ouvrirent le feu à l’arme automatique sur cinq mille Européens et Européennes  qui marchaient dans Alger en brandissant des drapeaux tricolores et en chantant « la Marseillaise ». Beaucoup de ces gens s’écroulèrent, les jambes brisées par les balles. Les femmes, en criant, se précipitaient sous les voitures en stationnement ou passaient au travers des vitrines de magasins pour fuir le tir fauchant. Une jeune fille tombe, le bras presque arraché et ses sandales glissent dans le caniveau. Dans l’entrée d’un magasin sont recroquevillés deux hommes tenant un drapeau français. Cela ne les sauva point. Un soldat les tua, à bout portant.

France, le monde entier connaît ton crime envers tes enfants,
France, il est encore temps, repens toi !

Le Daily Express est un journal publié au Royaume-Uni. Il a été fondé en 1900.


IV - Date emblématique d'un massacre collectif  - Lundi 26 mars 1962 à Alger

4 - LA PRESSE AMÉRICAINE

NEW YORK HERALD TRIBUNE

Les unités qui ont tiré sur les manifestants contenaient à la fois des Français et des musulmans…On ne sait pas avec certitude ce qui a poussé les soldats à tirer… Selon certaines rumeurs, les troupes n’ont ouvert le feu qu’après avoir essuyé celui d’un tireur non identifié… Selon d’autres, les soldats ont tiré sur l’ordre d’un officier musulman, visant d’abord au-dessus des  têtes de manifestants, puis, dans la foule.

L'International New York Times, (précédemment l'International Herald Tribune, également appelé IHT ou le « Tribune ») est un quotidien américain de langue anglaise dont le siège se situe à La Défense en France.

RÉSEAUX NATIONAUX (networks)

Six réseaux nationaux privés prédominent sur la télévision hertzienne américaine (ou broadcast télévision). Il s'agit des trois networks historiques (ABC, CBS et NBC) qui ont été créés dans les années 40 (1930, dans le cas de la NBC) et des trois réseaux challengers (Fox, UPN et The WB) qui ont été lancés dans les années 80 et 90. (Le 18 Septembre 2006, UPN et The WB ont fusionné pour former The C.W.; il n'y a donc plus que 5 réseaux principaux)

Les programmes des réseaux sont relayés localement par les stations privées qui leur sont affiliées. En vertu des lois anti-trust, les réseaux ne peuvent pas être propriétaires de toutes les stations qui leurs sont affiliées mais seulement 39% de ceux-ci. Certaines stations sont détenues par des entrepreneurs locaux, d'autres par un réseau concurrent.

En janvier 2008, ces cinq réseaux sont détenus par les groupes suivants :

Depuis 2003, la chaine indépendante DEMOCRACYNOW émet tous les jours pendant une heure sur l'actualité de la guerre en Irak et les affaires de politique intérieure qui secouent le pays.

En plus de ces cinq grands réseaux, dont la couverture est nationale, il existe aux États-Unis plusieurs réseaux de télévision communautaires ou religieux.

La télévision publique est représentée par le réseau PBS (Public Broadcasting Service). Enfin, il existe de nombreuses télévisions locales privées indépendantes qui, en plus de leurs programmes locaux, diffusent essentiellement des séries en syndication et des émissions de   télé-achat.
Source : http://fr.wikipedia.org

Agences dont il serait bien utile de consulter les archives.


IV - Date emblématique d'un massacre collectif  - Lundi 26 mars 1962 à Alger

5 - Commentaires de Philippe Nobili - envoi de Jean-Michel Loiseur

 

Fusillade de la rue d’Isly : un crime d’Etat

Il ne reste plus pour De Gaulle qu’à écraser la résistance de l’OAS dans lequel les européens mettent leurs derniers espoirs.

Le 23 mars 1962, le quartier européen et très populaire de Bâb-el-Oued, refuse de laisser des patrouilles de l’armée circuler chez elle, maintenant que De Gaulle a signé l’abandon de l’Algérie. Une première patrouille est désarmée à 8h00 sans incident. A 9h30 le scénario se répète et c’est l’incident.

C’est ce que les autorités attendaient. Immédiatement un bouclage complet du quartier se met en place. Des automitrailleuses puis des chars sont appelés en renfort et tirent sur les façades pendant que les T6 tirent sur toutes les terrasses. La seule gendarmerie reconnaîtra avoir tiré sur la population française plusieurs dizaines de milliers de balles de tous calibres et même 18 obus de 37mm dans un rapport publié par la Revue Historique des Armées en son numéro 268.

Un couvre-feu intégral est imposé. Pendant une semaine tous les logements sont perquisitionnés et ouverts par la force. Tous les hommes de 18 à 40 ans systématiquement arrêtés. Au-dessus de 40 ans c’est à discrétion. La gendarmerie mobile et les CRS qui mènent ces opérations ne reculent devant aucune exaction. Dans un même rapport la gendarmerie se plaindra de la Croix Rouge et des pompiers « qui ravitaillent ouvertement les habitants » et reconnaîtra n’avoir pratiquement pas trouvé d’armes de guerre. Ce sont 20 000 militaires qui seront déployés contre un quartier de 50 000 français. Et le rapport de la Gendarmerie notera : « C’est la dernière fois où l’armée française a engagé des moyens aussi importants contre des français »

C’est dans ce contexte que le 26 mars un défilé pacifique et non armé d’algérois des autres quartiers, s’organise rue d’Isly. Protestant contre le traitement inhumain réservé aux européens il se transformera en tuerie : l’armée française mitraille la population sans défense faisant près de 80 morts et plus de 200 blessés.

Jean-Pax Méfret, devenu grand reporter au Figaro Magazine, a publié le 28 mars 1992, 30 ans après, un dossier accablant avec photos et plan détaillé, positions des tireurs etc. La fusillade durera 12 interminables minutes pendant lesquelles les soldats continuent de s’acharner sur les blessés qui crient ensanglantés « Ne tirez pas ! ».

Le lieutenant Daoud Ouchène, jeune officier berbère, commande la section du 4éme régiment de tirailleurs qui a ouvert le feu, régiment composé à 60% de jeunes musulmans, habitués au djebel et déconcertés en ville. Les ordres sont « d’arrêter la manifestation, au besoin en faisant feu ! ». Par radio Ouchène dit à son capitaine « on me tire dessus, qu’est-ce que je fais ? » : « Ripostez !». Aujourd’hui le capitaine dit sa conviction que l’incident était voulu, « était-ce le pouvoir ? » se demande-t-il.

Un tireur situé dans un immeuble, que les militaires ont atteint, sera évacué par deux mystérieux civils suivis par les gardes mobiles et disparaîtra. Il était vietnamien, comme de nombreux Barbouzes, et s’appelait Tra Trong Dey, né à Hanoï en 1932. Pierre Mesmer, ministre de la Défense, se rendra quelques jours après à Alger, non pour rendre visite aux victimes, mais pour « déculpabiliser », selon son expression, les tirailleurs : « Le dénouement de l’affaire algérienne ne pouvait être que sanglant » ajoutant avec le cynisme gaulliste, et comme nous sommes quelques jours après Evian « Du sceau teinté du sang des victimes ». Incroyable !!!

Ouchène, qui le 26 mars 62 s’est effondré en larmes, quittera l’armée deux ans plus tard, devenant par décret, Michel Duchêne, et le ministre de la Défense lui attribue la Légion d’Honneur !! Durement éprouvé par des dépressions qui l’obligeaient à séjourner en unités psychiatriques, il décède en 1989.

Le dossier accablant de Jean-Pax Méfret n’a nullement été contesté par les Pouvoirs Publics, ce serait difficile car un reporter d’Europe I, René Duval, sur place le 26 mars 1962, a tout filmé et enregistré, y compris les discussions d’Ouchène avec ses sergents. Mais le secret des archives qui devait être levé après 30 ans en 1992, est prolongé de 70 ans.

Tout cela paraît surréaliste et à l’époque j’avais du mal à y croire quand je recevais des courriers d’européens d’Algérie. Pourtant les témoignages sont formels et non contestés.

Envoi de Jean-Michel LOISEUR
Commentaires de Philippe NOBILI

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L’armée est désemparée et De Gaulle fait une « tournée des popotes »en Algérie :
il fait croire aux militaires qu’il est pour la solution la plus française, qu’il est inimaginable que
De Gaulle puisse abandonner l’Algérie, que l’autodétermination est une manœuvre
destinée à faire cesser les attaques de l’ONU.

 

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