3.1 - 1962 - Ce lieu de l'exil ou la patrie perdue

I - Une journée historique - L'exil ou la patrie perdue.

1 - L'arrivée des Pieds Noirs :"On ne voulait pas de nous"... "Il  y en a même qui voulaient nous jeter à la mer. "
2 - Les Harkis
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-"Les exilés" Poème de James Simhoun Arioso Guide des Lettres

 

1 - L'arrivée des Pieds Noirs

"On ne voulait pas de nous".

"Il  y en a même qui voulaient nous jeter à la mer. "

 Cette affirmation abrupte reste la phrase la plus communément admise et la plus fortement ancrée dans la mémoire des Pieds-Noirs, et c'est à Marseille, plus qu'ailleurs, qu'elle se cristallise.

Rapidement, devant un accueil frileux à la générosité plus que mesurée, la ville phocéenne apparaît à ceux qui y débarquent comme un espace de rejet, un lieu où l'on se sent éclaté, dispersé, décharné.L'événement traumatisme de l'été 1962 va accentuer la fusion des mémoires jetant l'opprobre sur une ville manifestement peu préparée au choc de la décolonisation. Mieux, ce rejet de Marseille se retrouve aussi parmi ceux qui n'y sont pas passés !

Toutes mémoires écorchées qui se traduisent souvent par une violence des mots qui ont aussi l'accent de l'amour déçu dans ce lieu d'exil, désormais, plus que patrie retrouvée.

 

 

 

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2 - Les Harkis

Se pencher sur l'histoire de ceux qui ont choisi la France pendant la guerre d'Algérie, c'est réveiller de douloureuses blessures.

Des deux côtés de la Méditerranée.

A ces hommes et à ces femmes, on a refusé le droit le plus élémentaire celui du nom. Comment une communauté peut-elle assurer sa pérennité sans cet élément fondamental ? Qu'en disent, après plus de trente ans, les principaux intéressés ?

Les conditions de départ, l'arrivée en France, les "hameaux", l'isolement dans lequel on les a tenus, l'intégration autant de motifs d'amertume.

Longtemps, le silence des pères a constitué l'unique refuge de cette mémoire jugée indésirable. Cette relégation a pourtant fait naître le fils de harki. Comme si, à défaut d'autre héritage, seule la qualité d'ancien supplétif était transmissible. Ce refoulement, la seconde génération le récupère aujourd'hui pour exprimer ses revendications d'identité, de responsabilité et de reconnaissance. Au nom de la communauté.

Jean-Jacques JORDI

 

 

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I - Une journée historique - L'exil ou la patrie perdue.

3 - "Les exilés" Poème de James Simhoun  -  Arioso Guide des Lettres

 

LES EXILÉS

Le vent fouettait la jetée,
Attisant notre désespoir.
Nous avancions comme hébétés
Dans la lumière froide du soir.

Les navires au mouillage
Attendaient que nous embarquions
Avec nos légers bagages
Et le poids de nos déceptions.

Il soufflait sur la jetée
Comme un grand vent de malheur.
Le passé nous rejetait,
L’avenir nous faisait peur.

Le ciel aux teintes hallucinées
Nous couvrait de son linceul,
Et nous, les déracinés,
Nous nous sentions, sentions bien seuls ...

Poème de James SIMHOUN
Arioso
Guilde des Lettres - 1989

 

 

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Simone GAUTIER 

Macbeth Acte 5 scène 1
Shakespeare

"Here's the smell of the blood still
All the parfumes of Arabia    will not sweeten this little hand".

"Il y a, encore, ici l'odeur du sang.
Tous les parfums de l'Arabie   ne pourront adoucir mon sort".

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