7.7 - OAS. Témoignages

III - Histoire et récits - L'O.A.S.

2 - Témoignage de Pierre DUBITON : "Le jour où j'ai perdu mon pays"  - "Les quatre têtes étaient posées dehors" "Ma soeur avait 11 ans, ils l'avaient violée, éventrée, mutilée" ... La Provence" 12 mars 2013

"Le jour où j'ai perdu mon pays" déclarait  Pierre Dubiton  en 2008.

« J'avais 14 ans quand mon père, qui était fonctionnaire municipal, a été assassiné par le FLN. Trois ans plus tard, je me suis engagé dans le premier régiment étranger parachutiste. »

Le regard dur, les mâchoires serrées, Pierre Dubiton raconte, sans nous épargner aucun détail, la guerre impitoyable que se livre alors, légionnaires et maquisards du FLN.

« Un jour, nous sommes appelés après le massacre d'une famille. C'était celle de ma demi-sœur. Les quatre têtes étaient posées dehors. Ma sœur avait 11 ans. Ils l'avaient violée, éventrée, mutilée. »

En mai 1961, après le putsch, Pierre Dubiton, en cavale, passe à l'OAS- Oran.

« Je me suis battu en faisant parfois des trucs désespérés. Mes compagnons l'OAS, ce n'étaient que des fils de prolos, de communistes, pas un seul enfant de bourgeois… »

Peu après l'arrestation du général Jouhaud, de violents combats de rue opposent gardes mobiles et commandos de l'OAS.

« Ca tirait dans les rues, sur les immeubles. Mes trois sœurs ont été blessées, l'une d'elle a été amputée d'une jambe. »

La guerre de Pierre Dubiton s'achève lors d'un  duel  avec un tireur d'élite de la gendarmerie.

« J'ai pris une balle explosive dans le bras. On a réussi à m'évacuer.  Quand l'avion a grimpé dans le ciel, j'ai compris que tout était fini, que j'avais perdu mon pays. »

Info parue dans la revue de presse de Jean-Louis Granier

Pierre Dubiton est décédé le 10 mars 2013 à l'âge de 70 ans. Homme de chiffres et de passion, l'ancien directeur administratif et financier du club l'O.M.  a tiré sa révérence.

pierre-dubiton

Pierre Dubiton avait le cœur sur la main et le cœur sur l'O.M. « Il ne supportait pas l'injustice, l'égoïsme des autres, l'égoïsme de la vie et la vie ne lui avait pas fait de cadeau ! », se souvient avec émotion l'avocat marseillais de la Fédération et de la Ligue de foot,  Maître Jean-Jacques Campana.

Marié et père de trois enfants, cet as du chiffre occupera les fonctions de directeur  administratif et financier de l'O.M. jusqu'en septembre 2001…

Pour ce natif d'Oran, les racines étaient plus fortes que tout.

Pierre Dubiton, c'était aussi un ancien de l'O.A.S. Et pour celui qui est était né en octobre 1942 à Oran, les racines étaient plus fortes que tout. Il n'avait pas son pareil pour évoquer son enfance, son adolescence, la mémoire de son père fonctionnaire municipal tué en 1956 dans un attentat attribué aux F.L.N. Sa famille était installée en Algérie depuis 1830. Le foot, il avait commencé à Oran, comme milieu de terrain au club des Joyeusetés. Ensuite, il s'est engagé à 17 ans dans la Légion étrangère. Il y  restera 20 mois. Blessé au bras droit par une balle explosive, tirée par un tireur d'élite de la gendarmerie, l'aventure de l'OAS se terminera au printemps 1962. En 1963, il sera pourtant mercenaire au Katanga durant un an. En 1967, on le retrouvera en Israël pendant la guerre des six jours pour remplacer des soldats dans les kibboutz pendant trois mois. En 1972, il s'installe définitivement à Marseille et ouvre un cabinet d'expert-comptable, la SCM.

…..Source : le journal "La Provence" du 12 mars 2013 - extraits

 

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