6.16 - Le Sous-Lieutenant Gilbert Palvadeau : " je suis un gaulliste inconditionnel " ou l'assassinat de Noël MEI récompensé

III - Histoire et récits - Mars 1962-C'était tout ce poids dans la tête... 

3 - La Dépêche d'Algérie : mardi 23 janvier 1962 - Le tract O.A.S. Bône

** VINGT MILLE BÔNOIS ONT ASSISTE DANS LE CALME AUX OBSÈQUES DE NOËL MEI  ASSASSINE VENDREDI DERNIER

BÔNE: - 2.0000 personnes ont accompagné à sa dernière demeure dans le calme et le recueillement, le jeune Noël Mei qui trouva une mort tragique, vendredi soir, tué d'une balle en plein cœur alors qu'il collait des affiches.

Bien avant 10 heures, hier matin, la population toute entière devait marquer sa sympathie pour cette jeune victime et une foule nombreuse se rendait rue Burdeau, devant l'humble logis de cette famille d'ouvriers tandis que la grève générale devenait effective à partir de 10 heures. Tous les magasins, les services privés et certains services publics avaient fermé leurs portes et la ville déserte était gardée par un service d'ordre très important, composé de gardiens de la paix, de gendarmes mobiles et de soldats. Des milliers de personnes ont accompagné hier, au cimetière, le corps du jeune Noël Mei. Jamais encore une foule aussi dense n'avait escorté un convoi funèbre.

L'hommage rendu au jeune homme venait de toutes les couches de la société qui se mêlaient dans ce long et triste défilé hommes femmes, enfants.  Ses camarades d'enfance, filles et garçons, auxquels s'étaient joints les élèves des autres écoles, portaient les couronnes et les gerbes de fleurs. On remarquait parmi ces couronnes celles offertes par ses camarades, par les associations patriotiques et par la Légion Étrangère.

Les jeunes gens, les jeunes filles, formaient en tête du convoi une longue théorie.
Sur les couronnes qu'ils portaient on lisait des Inscriptions telles que celle-ci : " De la part de ceux qui veulent comme toi rester Français ".

Tout le long du parcours que suivit le convoi mortuaire la foule était massée, triste et angoissée devant le malheur.Aux abords de la cathédrale c'étaient encore des milliers de personnes réunies qui avaient abandonné leurs occupations journalières pour être présents à la cérémonie. Le cercueil recouvert de tricolore fut porté jusqu'à la cathédrale par les camarades du disparu, sous la double haie formée par les drapeaux des associations patriotiques de Bône et des drapeaux des Anciens combattants. Le courant électrique qui avait été coupé en raison de la grève de deux heures, avait été rétabli à la cathédrale afin de permettre son illumination. Le cercueil fut placé au milieu de la nef tandis que les drapeaux prenaient place tout autour.

Avant de donner l'absoute, M. le chanoine Houche, archiprêtre de la cathédrale, prononça une émouvante allocution. Après la cérémonie à l'église, le cortège pris la direction du cimetière, mais au lieu de suivre l'itinéraire habituel, prit la direction de l'avenue de la 3éme D.I.A., passant ainsi devant la préfecture de Bône. Les assistants suivirent en masse jusqu'au cimetière, dans le calme le plus complet. La ville, durant le temps des obsèques, resta recroquevillée sur elle-même. Tous les magasins étaient fermés. C'était une immense communion avec ceux qui ,en ce jour de deuil, traînaient le douloureux calvaire de leur malheur.

D'autre part, hier après midi également, ont eu lieu les obsèques de la jeune Andrée Zammit, âgée de 17 ans, tuée dimanche matin par l'explosion de l'obus piégé placé par un terroriste, devant une boucherie. Une foule nombreuse assistait à la cérémonie. Aucun incident n'a été signalé.

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** (Tract) O. A. S. – BONE

C’EST BIEN LUI ! - L'ASSASSIN
L'assassin de Noël MEI
31 mars 1966

M. le Substitut du procureur de la République au Tribunal de Grande Instance de Troyes a l'air sévère. Pour ne pas dire l'air Inquiet. Comme s'il craignait que cette photo, prise lors de sa récente intronisation, tombe sous les yeux de quelque empêcheur de juger en rond. De MINUTE, par exemple ...!
Pourtant on aurait du mal à le reconnaître, M. le substitut Palvadeau. Après quatre ans ... ! Et tout s'était passé si vite ...

Il y a quatre ans, le 20 janvier 1962, à Bône (Algérie), le sous-lieutenant Gilbert Palvadeau, attaché au Parquet militaire, tuait froidement à coups de pistolet un jeune colleur d'affiches O.A.S. de 16 ans, Noël-Antoine Mei et blessait l'un des camarades du jeune garçon. Devant l'indignation générale, les autorités appréhendaient discrètement le sous-lieutenant meurtrier. Promis : on le jugerait....


Non seulement, en ne le jugea point, mais on l'envoya juger les autres à Djibouti !
Puis, l'oubli venu, pensait-on, Foyer le récompensa, sans tambour ni trompette en le nommant à Troyes. Où les criminels auront beau jeu de se lever, quand le substitut Palvadeau aura terminé son réquisitoire, et de crier :
- Et si l'on parlait du petit Noël-Antoine Mei, Monsieur le procureur ?

Source: http://www.piednoir.net/bone/titre_rubrique/nostalgie/noelmei.html

Le 19 janvier 1962, à Bône, un jeune garçon de 16 ans Noël Mei, avec l'un de ses camarades de classe, colle des affiches «Algérie Française » sur un mur.
Pour eux comme pour la grande majorité des jeunes Français, il s'agit bien sûr d'un acte civique mais également d'un jeu.Une 2 cv s'arrête et en descend le sous-lieutenant Gilbert Palvadeau, Substitut du Procureur militaire attaché au Général commandant la ZEC. Il pourrait tout simplement les admonester, à la rigueur les menacer de son arme de service afin de les impressionner et leur demander de déguerpir... et bien non, il sort bien son revolver et tire délibérément à plusieurs reprises tuant d'une balle en plein cœur Noël Mei et blessant son compagnon qui s'enfuyait.Son meurtre accompli cet officier FRANCAIS se rend tranquillement au Mess afin d'y prendre son repas.
Palvadeau n'était pas en état de légitime défense ni même menacé, sa seule excuse pour se défendre sera : « Je suis gaulliste inconditionnel ».

Il n'y eu pas de débordements, pas de manifestations hostiles à l'armée française, pas d'émeutes ni de voitures brûlées, pas de magasins défoncés et cambriolés, non, le lendemain Bône était « ville morte » et la population se contenta de défiler dans le silence et avec une profonde tristesse.

J'ai sous les yeux l'article de La Dépêche d'Algérie du 23 janvier 1962 :
« 20.000 personnes ont accompagné à sa dernière demeure, dans le calme et le recueillement le jeune Noël Mei tué d'une balle en plein cœur. La grève générale est devenue effective à partir de 10 heures. Tous les magasins, les services privés et certains services publics ont fermé leurs portes ».

Sur les centaines de couronnes on lisait : « De le part de ceux qui comme toi veulent rester Français ».

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Ce même après-midi on enterrait également la jeune Andrée Zammit, 17 ans, tuée par l'explosion d'une bombe placée devant une boucherie par un terroriste FLN et fabriquée par Timsit, un communiste « Français ».

Je vous conseille de vous rendre sur Google afin de voir le portrait de Palvadeau cet assassin.

Bien entendu Palvadeau n'a pas été jugé mais « très sévèrement puni » : nommé Substitut du Procureur de la République de Troyes. Imaginez une seule seconde si cela se passait de nos jours dans l'une des banlieues sur un « tagger » inscrivant sur un mur " JE NIQUE LA..."

 

palvadeau11

 

Portrait de l'assassin, devenu substitut du procureur de la République

 

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