6.16 - Le Sous-Lieutenant Gilbert Palvadeau : " je suis un gaulliste inconditionnel " ou l'assassinat de Noël MEI récompensé

III - Histoire et récits - Mars 1962-C'était tout ce poids dans la tête...

2 - DES MILLIERS DE BÔNOIS DÉPOSENT DES GERBES A L'ENDROIT OU LE JEUNE NOËL MEI A ÉTÉ TUE.

Après le tragique assassinat qui coûta, la vie au jeune Noël Mei, 16 ans, tué par le sous-lieutenant Gilbert Palvadeau, (originaire de Villejuif, où il habite, 13 passage des Réservoirs), une vive effervescence se manifesta en ville européenne, samedi. Durant toute la journée de samedi, Bône a donné l'aspect d'une ville morte. Elle s'était renfermée douloureusement sur son deuil. Les magasins étaient fermés. Les cinémas n'ont pas donné de représentations. Bône, au cours de la journée, s'est rassemblée devant le mur où était mort la veille le petit Noël Mei.

A l'endroit où fût tué le jeune colleur d'affiches, des gerbes de plus en plus nombreuses furent déposées. Ce sont les sœurs de la Doctrine Chrétienne qui, les premières, posèrent un bouquet. Sur un mur furent apposés des drapeaux tricolores, des portraits du général Salan, du Maréchal Juin et du Bachaga Boualam ainsi que des affiches de l'O.A.S.
Cependant tandis que l'inscription " Noël Mei, mort pour l'Algérie française " était tracée en lettres noires et rouges, une foule, sans cesse grandissante, vînt se recueillir à cet endroit là. Un service d'ordre important prit place aux alentours. De temps à autre des slogans étaient lancés : " O.A.S. au pouvoir ", " Vive Salan ", " Algérie française ", et le " Chant des Africains " et " La Marseillaise " étaient entonnés par l'assistance. Au fur et à mesure que les heures passaient, des fleurs, en couronnes, en gerbes, en bouquets, étaient déposées autour du portrait du jeune garçon.
Dépôt de gerbes de fleurs émouvant, angoissant parfois, devant ce mur qui devenait pour l'occasion comme un monument aux morts.
Mais sans doute le moment le plus bouleversent de la journée fût lorsque arriva le frère de la victime, à qui avait été accordée une permission spéciale de 48 heures, pour venir de Douéra où il est interne.

Dimanche matin, pour éviter le retour d'incidents qui, la veille, avaient fait un mort et un blessé à la suite du mitraillage de la foule par une voiture de terroristes, les attroupements furent interdits. Et la foule se contenta de défiler dans le lourd silence que font les profondes tristesses.

A Bône, à l'emplacement où le jeune colleur d'affiches Mei avait été tué par le sous-lieutenant PALVADEAU, des fleurs qui avaient été déposées ont été piétinées par deux militaires qui frappèrent des jeunes gens. L'intervention de quelques civils mit heureusement fin à cet incident.

 

03

 

Informations supplémentaires