9.5 - Colloque FLN de Marseille - Du 30 mars au 1er avril 2012

XII - 50 ans après - Honte - Outrages - Blasphèmes - Profanations

2 - Le colloque : recension de Maurice FAIVRE

Marianne. Guerre d'Algérie, 50 ans après.

Colloque à Marseille du 30 mars au 1er avril 2012, vu de Paris.

La participation des terroristes Yacef Saadi et Zohra Driff, quelques jours après les assassinats de Toulouse, a provoqué des demandes d'interdiction de la part des présidents de l'ASAF et des Anciens combattants des Bouches du Rhône, demandes restées sans réponse. Les Anciens combattants de Marseille ont manifesté à l'entrée du théâtre de la Criée. Deux pancartes ont rappelé les jugements d'Albert Camus et de Robert Badinter :

« Quelle que soit la cause que l'on défend, elle restera déshonorée par le massacre de femmes et d'enfants ».
«Aucune cause ne saurait justifier le massacre aveugle de civils innocents par des terroristes ».

Bien que la plupart des intervenants au colloque se réclament de l'anticolonialisme, le commandant Agostini a cependant pu exprimer son désaccord ; il a demandé si l'on inviterait des SS à un colloque sur la guerre de 39-45 ; il a subordonné l'établissement de relations confiantes avec l'Algérie à la cessation des accusations contre la France. Ancien officier du 3°RPC pendant la bataille d'Alger, il a pu s'entretenir cordialement avec l'ancien Premier ministre Ahmed Ghozali, en condamnant le terrorisme aveugle et en soulignant les souffrances subies par les Pieds-Noirs et les populations fidèles à la France.

Le même Ghozali, faisant le bilan des 50 ans d'indépendance, a souligné l'absence d'un Etat de droit algérien et l'autoritarisme du pouvoir.

Le philosophe Paul Thibaud, ancien collaborateur de Vidal-Naquet, a confirmé qu'il n'y avait pas eu de révolution impliquant la participation du peuple algérien.

Jean Daniel a transmis à Marianne son point de vue, en regrettant les rapports conflictuels qui s'étaient établis avec les Algériens, malgré les souvenirs communs de fraternité. Il observe que Messali et F.Abbas étaient pour l'égalité, mais que les nationalistes étaient minoritaires et les élections truquées. Il reconnaît que la France a pacifié l'Algérie, et que l'armée, bien équipée et entraînée, a rétabli la paix. Cependant le pouvoir soviétique du FLN a créé un Etat policier. Les jeunes ne pensent qu'à s'exiler. Il estime in fine que toutes les religions sont coupables de stigmatisation ; l'appel de Saint Bernard pour la croisade serait ainsi un appel à tuer des musulmans !

Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, a renouvelé son accusation des crimes de la colonisation et souhaité que le dialogue remplace la domination.

L'épisode le plus attendu du colloque était la confrontation entre Zohra Driff et Bernard-Henry Lévy, la terroriste d'Algérie contre le criminel de Libye. Décrivant un Etat algérien complotiste, paranoïaque, antisémite, sous la coupe des services secrets, le philosophe a prétendu que l'Algérie était à l'origine un Etat juif, de culture française (sic). Dans leur guerre juste de libération, les Algériens ont commis les actes injustes du terrorisme. Zohra reste impassible, elle ne regrette rien, elle luttait pour l'indépendance, les colons n'étaient pas de simples civils (sic), ils méritaient donc la mort. On reconnaît là la thèse de Franz Fanon, approuvée par Sartre, BHL n'est donc pas sartrien.

En complétant son témoignage par un article adressé à Marianne le 24 mars, et dans une interview à France 3 (chaîne coutumière des émissions pro-FLN), la sénatrice d'Alger s'est révélée championne toutes catégories de la contre-vérité historique. Voici quelques-uns de ses arguments de propagande mensongère:

* l'Algérie comptait en 1830  dix millions d'habitants, le génocide est donc évident,

*l'enseignement de l'arabe était interdit dans les écoles,

* en septembre 1956, cela faisait des mois que les ultras posaient des bombes, c'est faux ; le FLN a commencé en avril et juin 1955  à Constantine et Philippeville, en décembre 1955 et juin 1956 à Alger ; des ateliers de fabrication sont découverts en juillet 1955 à Blida ; l'attentat de la rue de Thèbes, le 12 août 1956, est une réplique antiterroriste aux attentats du FLN.

* cela fait des mois que les ultras cherchent à terroriser le peuple algérien ; ce n'est pas l'avis de J.Julliard : «après la Toussaint 1954, incapable de provoquer un soulèvement généralisé, le FLN a eu recours à la terreur et aux atrocités ». La terreur est algérienne.

* des centaines de milliers d'habitants déportés dans des camps ; en réalité de nombreux regroupements étaient spontanés, et 90 % des regroupés sont restés dans leurs nouveaux villages en 1962; les villages étaient détruits après leur évacuation, il n'y a pas d'emploi du napalm sur des villages habités.

En conclusion, ce colloque très politisé n'a pas fait avancer l'histoire.

Général Maurice Faivre, 11 avril 2012.

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